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3,2

sur 103 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
McEwan dans son dernier opus, comme toujours ne manque pas d'imagination.
S'inspirant de “La Métamorphose “ de Kafka et des guignols qui infestent la scène politique mondiale, par commencer dans son propre pays, nous livre ici une petite fable truculente.
Jim Sams, ( même le nom n'en est pas loin 😄), cafard de son état, résidant officieusement dans les dédales du Palais de Westminster, se retrouve un beau matin à son réveil, métamorphosé en homme et de surcroît l'homme le plus puissant du pays : le Premier Ministre. Comme les guignols, vu qu'aucune préparation n'est nécessaire il va vite s'adapter au rôle de « primo uomo » de l'opérette politique.
Son petit problème est que ses envies et habitudes de cafard sont toujours présentes, et qu'il résiste difficilement à la vue d'un insecte ou de la merde.
Il découvre aussi Twitter et Archie Tupper, le guignol américain, et entre les deux, Twitter va perdre les pédales......
Pas besoin de connaître la politique récente et actuelle de la Grande Bretagne en details, suffit de savoir grosso modo le scénario de la comédie du Brexit, écrit et régit par le grand bluffeur sieur Cameron, pour déguster ce nanan qui vient égayer la morosité politique actuelle. Si non déjà fait, vous y prendrez connaissance de la théorie économique de L'Inversion, la base fondamentale du scénario. Une théorie ( bullshit !)révolutionnaire qui peut sauver 😂 nos systèmes économiques actuellement à la dérive ! Une théorie qui va outre le niveau de mon Q.I.....
Le livre a été récemment publié en v.o. et je pense sa traduction française ne tardera
pas. Ne passez pas à côté, c'est court et savoureux ! Si vous n'êtes pas encore dégoûté de la politique et des politiques, eh bien McEwan vous donnera le dernier coup de massue !

“How could a nation do this to itself ?......choosing to act in one's own very worst interests ? Yes they did.........it is not easy to be Homo sapiens sapiens. Their desires are so often in contention with their intelligence.”
( Comment une nation peut faire cela à soi-même ?....... choisir d'agir au pire pour ses intérêts ? Eh bien oui, ils l'ont fait....pas facile d'être Homo sapiens sapiens . Leurs désires sont si souvent en contradiction avec leur intelligence ).


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Quelques années après la lecture de la métamorphose de Kafka, je découvre avec ravissement ce roman de Ian Mc Ewan dont le début est très prometteur. Il m'a tout de même fallu une certaine adaptation pour réaliser que cette fois, Grégor Sams devenait Jim Sams et que la transformation s'inversait : ce n'était plus une transformation d'homme en cafard mais une métamorphose de cafard en homme et qui plus est en premier ministre.


Non content d'inverser les processus de métamorphose, l'auteur opère également une métamorphose économique en inversant le trajet habituel de l'argent ce qui créera une situation absurde isolant le Royaume uni du de l'union européenne voire du reste du monde. Cela ne vous rappelle-t-il rien ? Un référendum ? une grosse surprise qui allait bouleverser une bonne partie de la population anglaise et assurer des heures et des heures de travail, de négociations, de spéculation, de planification, de manipulations et de mensonges…


Quoique parfois difficile à suivre, ce récit mettra de façon géniale en évidence la panade politique dans laquelle le gouvernement anglais s'est vautré.


L'image du gouvernement constitué de cafards me semble très parlante et montre combien certains avaient intérêt à mettre la pagaille pour émerger. je ne m'étendrai pas pour vous permettre de vous rendre compte par vous même.


Cette histoire est écrite de main de maître et vaut vraiment le détour !

Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Le Brexit a donné le cafard à Ian McEwan. Pour chasser ses idées noires, le célèbre auteur anglais a décidé de demander à une de ces gentilles bestioles, appelée Jim Sams, de muer en premier ministre anglais. La blatte va squatter le locataire du 10 Downing Street, marchand de rêves et de sommeil. le romancier, pudeur britannique oblige et raccourci scientifique bien pratique, épargne au lecteur le mode d'emploi de la métamorphose. le pourquoi importe plus que le Comment. Les blatto-sceptiques n'auront qu'à relire Kafka pour faire semblant d'y croire et je renvois les amateurs de gore à quelques scènes bien visqueuses de « La Mouche » de David Cronenberg. Avec Ian McEWAN, nous sommes dans la fable satirique, pas dans la téléportation moléculaire, dans la preuve par l'absurde, pas dans un numéro spécial de Science et Vie cruelle. Ce court récit est un défouloir, l'équivalent d'un jogging à perdre haleine pour canaliser une rage à fleur de peau. On sent que derrière l'anglais, il y a un homme. Il a envie de se défouler le Ian contre un engrenage irrésistible et stupide qu'il décrit très bien dans sa courte préface.
La population des nuisibles ne peut prospérer que dans la misère, la saleté, la pauvreté et la violence. Afin d'accélérer le mouvement et retrouver les temps bénis de la peste et du choléra, Jim Sams est chargé par ses congénères de désintégrer l'économie du pays. Comme le brevet du repli sur soi avec l'Europe comme bouc émissaire de toutes les turpitudes était déjà déposé, le cafard a pour mission de faire gagner le camp des « Reversalistes » qui défendent l'inversion du flux de l'argent dans l'économie. Il s'agira de payer pour travailler et d'être rémunéré pour tout achat. le monde à l'envers. Il va s'opposer aux « Continualistes », soucieux de préserver le système actuel.
Le Charognard va s'épanouir dans le costume de premier ministre et barboter avec délice dans les eaux stagnantes et troubles du populisme pour arriver à ses fins. A coups de promesses intenables, serrant les mains tout en croisant les pinces, à force de diabolisations qui pourraient rendre jalouses pas mal de religions, par des accusations en dessous de la carapace pour anéantir ses opposants politiques et par des crises diplomatiques montées pour exacerbées les rivalités avec le Continent, Jim Sams, « Voix du peuple » autoproclamée, retourne l'opinion en la grattant dans le sens du poil rebelle et obtient l'aval des électeurs par référendum. Il s'alliera à un Président américain qui tweete plus qu'il ne réfléchit avant de retrouver son état de cafard, cancre las, fier de son oeuvre destructrice.
Cette nouvelle est traversée de moments jubilatoires et Ian McEwan pulvérise son pays à l'insecticide. La charge est sévère mais la satire est à la hauteur du désarroi de l'écrivain.
Dans l'oeuvre d' Ian McEwan, ce manifeste anti-Brexit, par son style, est à ranger à côté d'un roman comme "Dans une coque de noix". Il n'atteint pas, selon moi, le niveau de ses meilleurs titres et sur le traitement littéraire de cette période agitée, j'ai préféré le dernier roman de Jonathan Coe "Le coeur de l'Angleterre".
Amis des insectes, désolé, mais cette histoire caustique ne va pas m'inciter à la clémence face à ces indésirables de nos recoins. C'est Baudelaire qui a su faire du cafard l'étendard de la déprime dans " les fleurs du mal"
" Parfois il prend, sachant mon grand amour de l'art,
La forme la plus séduisante des femmes,
Et, sous de spécieux prétextes de cafard,
Accoutume ma lèvre à des philtres infâmes."
Magnifique, mais cela file le bourdon...



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Punaise, il est en pétard Ian Mc Ewan ! ou malheureux : le Brexit lui donne le cafard.
Un cafard qui le pousse à déverser dans cette novella (dans le monde anglo-saxon on a l'élégance de ne pas appeler roman un texte de 150 pages) et son amertume, et sa colère, et son humour en faisant la proposition que ce ne peut être qu'une bande de cancrelats qui a pris le pouvoir pour commettre ce crime de lèse-intelligence qu'est le Brexit, comme une émanation putride de l'élite qui se serait retournée conre elle-même.
Ce livre d'humeur est loin d'être le meilleur texte de Mc Ewan, mais on compatit à cette diatribe jubilatoire.
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Il s'agit d'un pamphlet qui s'attaque au gouvernement britannique et surtout à ceux qui le représentent aujourd'hui. L'allusion à La métamorphose de Kafka est évidente mais il s'agit ici d'une inversion de cette métamorphose puisque le premier ministre britannique ainsi que son cabinet ne seraient que cafards réincarnés en hommes…Tous leurs efforts tendent à faire adopter une loi qui inverserait le sens du flux monétaire: dans cette nouvelle économie appelée Réversalisme, au lieu de dépenser pour acheter un bien ou recevoir un service, on serait dédommagé mais, par contre, il faudrait payer le droit de travailler… Bien sûr, aucune personne censée ne peut croire en cette nouvelle façon de faire; mais l'allusion au Brexit est claire et, toute farfelue qu'ait été cette idée, elle a été menée jusqu'à son application par entêtement, idéologie, populisme ou Dieu sait quelle autre mauvaise raison avec les conséquences que la Grande-Bretagne connaît aujourd'hui. le roman m'a rappelé dans une certaine mesure La ferme des animaux de George Orwell.
Peut-être ce court roman satirique ne fait-il pas partie des grands romans — ceux que je juge incontournables —de McEwan mais il n'est pas dénué d'intérêt et pour son habileté et son humour je lui attribue quatre étoiles.
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Voilà un cafard qui ne donne pas le cafard (quoi que) car c'est l'humour qu'a choisi Ian McEwan pour montrer l'aberration du Brexit et les conséquences du choix des britanniques.
Un cafard qui parle en langue phéromone et qui a un nom, Jim Sams, va prendre possession du corps de Boris Johnson qui n'est jamais nommé dans cette nouvelle mais qui est appelé le Premier ministre britannique. Ce dernier va donc être manipulé par un cloporte pour agir suite au référendum ayant conduit à une décision sidérante, celle du Réversalisme. le cafard vient à la rescousse quand la situation est au point mort, le premier ministre étant incapable d'avancer. le Réversalisme consiste à inverser le sens de la circulation de l'argent afin de purger tout le système économique de ses gaspillages.
C'est horrible, c'est comme quand on marche à reculons sans regarder derrière...
Si cette théorie est mise en oeuvre, au moment de la paye, un employé remettra à son employeur la somme correspondant aux heures de travail effectuées. Par contre quand une personne ira faire des courses, elle recevra une compensation équivalente au prix de vente de ce qu'elle emportera.
C'est quand même très difficile à imaginer mais c'est ce qui va se passer grâce aux manigances qui font froid dans le dos. Les Britanniques vont se retrouver avec un R-day comme il y a eu un D-day mais ce n'était pas pour la même cause.
Ian McEwan jongle habilement sur le chauvinisme et le cynisme des politiciens anglais.
Nous ne sommes pas dans le même registre que La métamorphose de Kafka mais cette métaphore farfelue du Brexit assez sinistre est bien écrite et bien traduite. Un bon moment de lecture.

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Une histoire de blatte et une parodie de la métamorphose de Kafka, le tout sur fond de Brexit! Il y a de quoi susciter la curiosité!!!
Il est clair de McEwan est plus qu'en colère contre tous les imposteurs qui nous gouvernent. Tout le monde y passe ou plus exactement toutes les grandes démocraties, à commencer par l'Angleterre et les USA.
Son moyen, donner à un cafard la possibilité de devenir Premier Ministre d'Angleterre, le temps de mener à bien ce qui sera assurément un bordel sans nom pour le pays : le Réversalisme.

Mais attention, l'auteur va au bout de son délire et du complot mené par les petites bêtes à 6 pattes. En effet, tout le gouvernement, à l'exception d'un seul, est piloté par des cafards devenus Homo sapiens!
« les autres ils étaient là, et il les reconnut immédiatement à travers leur forme humaine, transparente et superficielle. Un groupe de frères et de soeurs, tous unis par un courage inébranlable et la volonté de réussir. le gouvernement radicalement métamorphosé. »

Pour le Premier Ministre, le Réversalisme (R-day) est dans l'air du temps. Trop tard pour revenir en arrière : alors il va s'appliquer à inverser le sens de circulation de l'argent, et tout le système économique; « la nation même, sera purifiée, purgée de son absurdité, de ses gaspillages, de son injustice.
Fin du Continualisme!

L'auteur y va fort. Nous sommes sur un petit roman totalement déganté, barré, mais qui ne pourra laisser le lecteur indifférent.

À lire entre 2 romans pas tant pour une recréation que pour un voyage dans le monde de l'absurde et/ou en cas de nostalgie pour Kafka.
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Vous êtes-vous déjà demandé d'où certains ministres et
dirigeants tiraient leurs idées et projets? Ian McEwan aussi. Et il a LA réponse. Et c'est un bonheur de cynisme, un régal de satire, je n'ose écrire de lucidité. Dans une métamorphose inversée, le Premier Ministre britannique entre très vite dans son rôle, apprend le métier, et nous voilà au coeur de négociations, d'appels téléphoniques avec un président américain fort crédible et un président français dénommé Larousse. C'est vif, c'est drôle, un petit pas de côté pour sourire (si, si) en écoutant nos dirigeants
Monsieur McEwan, une nouvelle fois, chapeau bas!.
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« Toute ressemblance avec des cafards, vivants ou morts, est une pure coïncidence » nous avertit Ian McEwan en préambule de ce petit opus de 150 pages .Le ton est donné , l'auteur britannique fait ici de nouveau preuve de causticité et d'irrévérence, dressant de la vie politique anglaise post Brexit un tableau bien noir ! Sa préface le dit clairement : «  la Grande-Bretagne poursuit ces derniers temps la plus vaine et la plus masochiste des ambitions jamais imaginées dans l'histoire des îles Britanniques [...] le Cafard a été conçu à ce stade du voyage où le rire le dispute au désespoir. »

Mc Ewan a donc imaginé qu'un beau jour, un cafard nommé Jim Sams se réveille dans le corps du premier ministre britannique et qu'un petit groupe de cafards venus des sous-sols de Westminster investissent avec lui le 10 Downing Street pour l'aider à accomplir sa mission et « porter la voix du peuple »

Mais quelle mission ? faire enfin adopter au Parlement le « Réversalisme » voulu par le peuple, c'est à dire l'inversion des flux de l'argent dans l'économie... pour résumer , payer pour travailler et être rémunéré pour tout achat ! Une «  invention ridicule » pour égaler « l'absurdité autodestructrice du Brexit » reconnaît l'auteur ...

A coup de traquenards et de manipulation médiatique, la mission est accomplie et les cafards, dépouillés de leur défroques humaines retrouvent en quelques jours leur environnement naturel laissant le pays dans le chaos.

On a bien compris le propos..Viscéralement anti Brexit, Ian Mc Ewan a écrit un pamphlet vengeur dénonçant la médiocrité , le cynisme et le populisme de la classe politique , anglaise entre autres...on voit aussi passer un président américain qui tweete à tort et à travers , un président français et son ambassadeur à Londres et une chancelière allemande épuisée multipliant les « Warum ? » (pourquoi ?) face à son homologue anglais !

Clin d'oeil revendiqué à « La métamorphose » de Kafka (jusque dans le nom du personnage, Sams pour Samsa), mais inversée , et à Jonathan Smith, Mc Ewan a écrit là un pamphlet en forme de fable contre ce Brexit que beaucoup d'Anglais regrettent amèrement ...

Moi qui aime beaucoup l'auteur , si j'ai apprécié la préface et l'explication qu'il donne de son état d'esprit, je n'ai pas été emballée par ce court écrit, peut-être pas très convaincue par l'invention du Réversalisme et de son contraire le Continualisme et sans doute pas assez au fait de la politique anglaise pour reconnaître les différents membres du cabinet dans les portraits dressés .
Disons que je préfère les autres livres de Mc Ewan, notamment « Dans une coque de noix » ou « Une machine comme moi ».
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Ah le Brexit ! Quelle idée ! Il n'y a que les Anglais pour faire un coup pareil... on l'a tous pensé quand ils ont voté, ils avaient décidé de remonter le courant, d'inverser le cours de l'Histoire et de remettre en place des frontières. L'auteur va plus loin pour démontrer ce flux inversé en inversant les flux monétaires cette fois. L'économie inversée : vous payez pour travailler...avec l'argent que vous avez recu pour avoir acheté des produits de consommation... difficile à appréhender au premier abord mais la "logique" est bien expliquée dans ce court roman.
Sans faire de la psychologie de bazar, il me semble que l'auteur a voulu faire une démonstration par l'absurde du marasme dans lequel son pays s'est plongé seul et volontairement. Et le discours final est pour moi la meilleure partie du livre parce que ses craintes pour l'avenir de ses compatriotes y apparaissent clairement.
Entre ces deux temps forts, je n'ai pas vraiment accroché mais sur 150 pages au total, ça passe très vite.
Merci
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