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3,59

sur 1025 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est Sur la plage de Chesil que se déroule le drame. Un couple, deux jeunes gens encore vierges, replis d'appréhension et de préjugés. Ian McEwan ne choisit pas ses situations au hasard.

En seulement cent cinquante pages et cinq gros chapitres, l'auteur réussit à faire alterner non seulement les points de vue de chacun des deux personnages principaux, mais également leurs états d'âme en contradiction avec leurs actions et leurs paroles. L'état de fait est clair : ils ne savent pas comment se conduire : les à-priori, les sous-entendus et les faux-semblants sont lourds de sens et l'accumulation des rappels sur leur maigre existence qui les a menés là sont autant d'eau apporté au moulin de l'incompréhension.
C'est d'ailleurs dans cette perspective que ce roman est intéressant. C'est le manque de communication et de compréhension mutuelle qui mènent à ce que les deux héros redoutent autant l'un que l'autre. Petites déceptions et maladresses évitables nous entraînent immanquablement vers la catastrophe qui humilie les deux protagonistes. L'importance des discussions croisés n'en est que plus soutenue : sans multiplier les phases de dialogues, mais en s'appuyant au contraire davantage sur la narration, Ian McEwan réussit à faire intervenir à la fois les conversations directes au sein du couple ainsi que les conversations que chacun des deux nouveaux conjoints s'infligent entre sa conduite et son intellect.
Le fait que tout cela se passe dans l'Angleterre des années 1960 ajoute évidemment au puritanisme ambiant, mais aurait tout aussi bien pu ne pas être évoqué, puisque malgré leur éducation (elle est une future musicienne de renom, lui poursuit ses études supérieures d'histoire), ils ne réussissent pas à se détacher du poids familial et du « devoir » conjugal considéré comme une charge à accomplir le plus dignement possible. Finalement, à force de vaines avancées et de reculs poussifs, on se demande toujours trop si nous faisons le bon choix ; là n'est pas, semble-t-il, la philosophie de l'auteur.

Jusqu'au bout, on attend le coup de massue suivant apposé sur la pruderie de ce jeune couple, Ian McEwan, en n'allant pas chercher trop loin son sujet, se concentre bien sur son propos : l'excès de retenue ne fait pas bon ménage avec l'épanouissement de chacun. Les regrets nous hanteraient presque en quittant la plage de Chesil.

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Sur la plage de Chesil est loin de ce que je lis habituellement, mais j'avais l'occasion de le lire et je me suis dit pourquoi pas.
L'histoire raconte la nuit de noce d'Edward et de Florence, on va à travers cette soirée et cette nuit découvrir l'histoire de ce couple ainsi que leur appréhension pour cette première fois. L'histoire regorge de non-dits et même que je n'ai pas trouvé les personnages attachants, j'ai malgré tout une admiration pour le travail de l'auteur. Sa façon de nous raconter cette unique nuit fait qu'on se rend bien compte que c'est très bien écrit, ce n'est pas pour rien qu'il est considéré comme le plus doué.
En revanche, pour moi, qui préfère des livres ou il y a plus d'action et qui préfère une écriture plus nerveuse, ici je me suis rendu compte, que ce n'était pas le genre de roman que j'aime lire.
Je ne peux pas donner d'avis parce que j'ai trop de respect pour l'écriture d'un livre que je ne saurais moi-même jamais faire. Donc je reste sur le fait que ce livre n'était justement pas fait pour une lectrice comme moi, dommage.
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Angleterre 1962 , deux jeunes anglais Edward et Florence sont venus passer leur nuit de noces dans un petit hôtel en bord de mer , dès les premières pages , on se rend compte que cette nuit ne se passe pas bien , les deux jeunes gens pourtant d'un milieu assez favorisé n'ont reçu aucune éducation sexeulle et n'arrivent pas à se parler .
J'avoue que j'ai apprécié très moyennement ce roman , j'étais décue par l'auteur dont j'avais beaucoup aimé Expiation , j'ai eu l'impression que ce roman manquait de nuances .
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Ils ont à peine plus de vingt ans et viennent de se marier. Tout s'est bien passé et les voilà dans un hôtel du Dorset pour leur nuit de noces. Dès les premières pages, on sent pourtant un malaise. Nous somme en 1962, « l'époque où le fait d'être jeune représentait un handicap social,...dont le mariage était le premier remède », une époque où évoquer ses problèmes sexuels était inconcevable.
Florence, violoniste passionnée, est issue d'une famille aisée. Edward, qui vient d'un milieu plus modeste et étudie l'histoire, a un destin tout tracé: il rejoindra par la suite l'entreprise de son beau père.
Ils sont vierges, prisonniers de leur époque et de leur éducation. Ils s'aiment et pourtant...
Il a peur d'être ridicule et d'être déçu, mais n'en dira rien.
Elle est effrayée et ressent un dégout incoercible, mais ne peut en parler.
De ces silences naît une violence.

Ian Mc Ewan alterne entre souvenirs et réalité, tendresse et frustration, créant une atmosphère pesante où tout prend une importance considérable. le moment crucial se retrouve constamment repoussé par flash-back.
L'auteur rappelle que le mouvement de libération sexuel qui suivit ne fut pas le bonheur automatique auquel beaucoup crurent.
« Voilà comment on peut radicalement changer le cour d'une vie en ne faisant rien. Sur la plage de Chesil (Edward) aurait pu appeler Florence, s'élancer pour la rattraper ».
Finalement tout est dans le conditionnel, car au fond que manquait-il à Edward et Florence pour être heureux? Peut-être pas grand chose... sans doute auraient ils dû, l'un comme l'autre, être moins fiers, moins orgueilleux.
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Loin d'un monde en mutation, Florence et Edward s'apprêtent à passer leur nuit de noces. En 1962, alors que Macmillan est élu président en Grande-Bretagne et Kennedy aux États-Unis, la bombe H et l'effondrement de l'Empire anglais concentrent les débats, tout comme la contraception, le rock et les Beatles relèvent les moeurs de la nouvelle génération.

Intemporels et figés sous le paravent de familles aisées, ils tâchent de créer le mythe de leur amour, même s'ils ignorent être des inconnus l'un pour l'autre.

Ian McEwan est parvenu à un tour de force : à travers l'étroite fenêtre de l'espace-temps concentrée sur leur nuit de noces, il condense deux vies entières, pleines de préjugés, de maladresses et de non-dits. À l'approche de leur premier rapport sexuel où la tension monte en puissance, les déceptions et les rancoeurs se cristallisent : rien ne se passera comme prévu, à notre grand plaisir.

Maîtrisant habilement la narration, Ian McEwan nous offre l'oeil intérieur de chacun pour mieux nous montrer les discordances. Au fil du roman, il distille çà et là les indices, les incohérences d'une relation dont l'échec semble imminent. Sur la plage de Chesil est un moment de lecture jouissif, surtout à une époque où les moeurs sont plus libres qu'en 1962 ; à coup sûr, il laisse en mémoire ses contours et son mordant longtemps après qu'on ait refermé le livre.

La critique sur mon blog :
http://www.bibliolingus.fr/sur-la-plage-de-chesil-ian-mcewan-a80136644
Lien : http://www.bibliolingus.fr/s..
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« Sur la plage de Chesil » c'est l'histoire d'une lune de miel cauchemardesque dans les années 60.
Un roman court et parfait où en seulement cinq chapitres Ian McEwan, au sommet de son art, alternant les points de vue des deux mariés, nous fait assister à la décomposition programmée d'un couple.
D'une ironie glaçante et jouissive à merveille.
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Ian McEwan, né en 1948 à Aldershot, est un romancier et scénariste britannique. Il a passé une grande partie de sa jeunesse en Extrême-Orient à Singapour, en Afrique du Nord (en Libye), et en Allemagne, où son père, officier écossais dans l'armée britannique, était en poste. Il a fait ses études à l'université du Sussex et l'université d'East Anglia, où il a été le premier diplômé du cours d'écriture créative créé par Malcolm Bradbury. Dès le début des années 1980, Ian McEwan s'impose sur la scène littéraire britannique et plusieurs de ses ouvrages ont été adaptés pour le cinéma. Son roman, Sur la plage de Chesil, est paru en 2008.
Angleterre, année 1962. Edward Mayhew dont le père est instituteur et la mère mentalement dérangée, étudie l'histoire. Florence Ponting, issue d'un milieu au standing supérieur, étudie le violon et vit chez ses parents, père homme d'affaires prospère et mère professeur d'université. le hasard les réunit lors d'une réunion d'opposants à la bombe H. Après de longues fiançailles, ils se marient et dans les contes pour enfants la phrase s'achèverait par un « et ils eurent beaucoup d'enfants. » Mais dans cette sorte de livres on passe sous silence la nuit de noce, tout le contraire du roman de Ian McEwan. Tout le livre est basé sur ce fameux instant dont l'écrivain fait l'acmé dramatique de la narration.
En situant son roman en 1962, McEwan place son couple à une époque charnière de la mutation sociale des pays occidentalisés. Déjà les prémisses de ce que Bob Dylan résumera magistralement d'un The Time They Are A Changin' en 1964, sont là. Contestation de l'ordre établi et révolution sexuelle, pour faire court, agitent certains milieux. Ceux qui n'ont pas connu cette époque auront peut-être du mal à parfaitement saisir les souffrances psychologiques liées aux rapports de couple d'Edward et Florence mais cette remise dans le contexte de l'époque est impérative pour apprécier toute la portée du roman. Ian McEwan nous fait bien prendre conscience de l'évolution de notre société, il y eut un avant et un après années 60'.
Si Edward n'est pas très dégourdi sexuellement parlant, Florence est à mille lieues de la réalité physique induite par le mariage. La période où ils se sont fréquentés n'était que baisers chastes et les approches plus directes d'Edward écartées par Florence, les cantonnaient dans leurs rôles d'amoureux transis, tels qu'on les vivait en ces temps désormais si lointains. Alors, imaginez la nuit de noce, quand après avoir repoussé au maximum l'échéance, l'oie blanche doit se résoudre – théoriquement - à laisser le renard entrer dans le poulailler…
Le piège, mais c'est là qu'on reconnait les bons écrivains, était ne pas tomber dans le graveleux ni à l'inverse dans le mièvre. Ici, pas de rires gras ou de ricanements niais, parfois on s'autorise seulement un sourire quand la fermeture Eclair de la robe de mariée résiste aux gestes gauches du marié intimidé ou quand l'auteur se permet une formule pour nous donner de l'air avant que le drame éclate, « Edward était obsédé par ce soir précis de juillet où la partie la plus sensible de son anatomie résiderait, même brièvement, à l'intérieur d'une cavité naturelle du corps de cette jolie femme… » Et quand nos tourtereaux paraissent tomber dans le banal, « - C'est là que tu m'as vue, dit Florence. Et que tu as décidé de me faire baisser les yeux. – Faux. C'est toi qui m'as jeté un coup d'oeil, avant de conclure que j'étais sans intérêt », c'est le moyen pour McEwan de mettre ses personnages et ses lecteurs au même niveau de connivence vécue.
Ian McEwan alterne les points de vue d'Edward et de Florence, utilise les flashbacks passant de l'époque des jeux de rôles entre amoureux, au présent des just married. Pour la séquence cruciale, du dîner intime à la couche nuptiale, dans cet hôtel du Dorset en bord de mer où le couple doit passer sa lune de miel, l'écrivain déploie tout son talent pour décrire les deux versions de l'interprétation des signaux sexuels, les gestes tâtonnants, les mots dits et surtout ceux qui ne le seront pas, aboutissant à un final déchirant, borné par deux moments entrant en résonnance, Florence reculant le retrait de sa robe avant que, Edward s'attardant pour renfiler son pantalon après que.
Car ces deux là s'aimaient, mais n'ayant pas su négocier l'acte fondateur asseyant la réalité de leur union, la plage du Chesil deviendra le cimetière de leur bonheur annoncé. Un très beau roman sur les incompréhensions entre les sexes et le poids des règles sociales qui régissent nos actes contre notre volonté.
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Un court roman qui nous emmène dans l'Angleterre des années 60, le thème de la sexualité y est constamment présent sans jamais être vulgaire. On découvre ce couple qui n'a pas les mêmes attentes ni les mêmes désirs mais qui n'arrive pas a se parler car " ils vivaient en des temps où parler de ses problèmes sexuels était manifestement impossible".
Seul petit bémol un rythme un peu long.
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Années 1960. Edward et Florence se marient. Mais rien ne va comme prévu. Malentendus, pudeurs, timidités gâchent complètement leur lune de miel. Une jeune femme bien libérée cette Florence Ponting même si physiquement elle n'y entend rien en matière de sexualité, de sensualité car tout s'éduque (cela y compris), intuitivement elle a déjà bien compris que mis à part quelques cas, l'amour physique entre marie et femme ne va pas toujours de soi et ne dure pas éternellement.
Elle propose alors l'insoutenable à notre jeune Edward. Mais celui-ci, pétri d'à priori, se sauve à toutes jambes. Il réalisera bien trop tard que sa jeune et talentueuse Florence n'avait point tort concernant « la vie ».
Un magnifique roman qui retranscrit merveilleusement bien la psychologie d'une jeune femme intelligente et libre et de son jouvenceau de mari. La relation avec le père semble un peu incestueuse mais nous n'en saurons rien. Nous ne saurons pas non plus pourquoi les parents ne s'opposent pas à ce mariage au vu de la classe sociale inférieure d'Edward.
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Nous sommes en 1962. Deux jeunes Anglais, Edward et Florence, viennent de se marier. Ils vont passer leur nuit de noces dans une auberge au bord de la mer. Tous les deux sont encore vierges. A l'époque, les relations sexuelles avant le mariage n'étaient pas fréquentes, au moins dans certains milieux de la vieille Angleterre. Ian McEwan décrit par le menu cette soirée fatidique, pendant laquelle les deux jeunes gens se retrouvent seuls et vont faire l'amour pour la première fois. Ils ignorent presque tout de la sexualité; ils ne sont absolument pas prêts à découvrir l'harmonie des corps qui se rencontrent. Quelle que soit leur "bonne volonté", le désir ne vient pas naturellement: c'est particulièrement évident pour Florence. Une énorme gêne (qu'ils veulent se cacher) s'installe. Dans ces conditions, ce qui devait arriver arrive: l'acte sexuel est un fiasco; les conséquences sont lamentables. Il ne leur reste que le regret...
Le lecteur d'aujourd'hui peut s'étonner de la maladresse et de l'immaturité des deux protagonistes. Pourtant, elle n'était pas invraisemblable il y a un demi-siècle. Entre temps, la révolution sexuelle a tout changé. Il ne faut pas jeter la pierre à ces jeunes gens, victimes de fortes inhibitions liées à l'éducation qu'ils ont reçue.
L'auteur a fouillé minutieusement la psychologie de ses personnages et il décrit leur comportement d'une manière détaillée. Mais, contrairement à beaucoup d'autres Babelistes, j'ai vite trouvé que cette minutie était… "barbante". Oui, je l'avoue ! Dès le début du roman, j'ai deviné que les deux jeunes mariés allaient droit à un cuisant échec, et puis je n'ai pas été tenu en haleine par Ian McEwan. Enfin, le dénouement m'a semblé pénible; je n'ai pas apprécié son ton plaintif.
Donc, de mon point de vue, on ne peut évidemment pas estimer que le livre est mauvais, mais je ne l'ai pas vraiment aimé.
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