« le seul moyen de récupérer votre enfant, c'est d'en kidnapper un autre… » : la couverture annonce la couleur ! En ouvrant le roman d'
Adrian McKinty, vous vous embarquez dans une folle histoire aux côtés de Rachel et Kylie. Kylie, ado de treize ans, est kidnappée un matin à son arrêt de bus en allant au collège. Rachel, sa mère, divorcée et se remettant à peine d'un cancer, doit respecter les ordres de
la Chaîne et kidnapper à son tour un autre enfant pour que sa fille soit libérée. Et voilà comment
La Chaîne survit depuis des années, en transformant d'honnêtes gens en kidnappeurs, en les poussant à commettre des crimes atroces. Jusqu'où sont prêtes à aller des personnes lambda pour sauver leur enfant ? Rachel va se poser ce genre de questions et d'innombrable autres tout au long de cette aventure, et nous aurons de cesses que de nous demander comment nous réagirions à sa place.
Le roman se découpe en deux parties principales. La première se concentre sur la disparition de Kylie et les épreuves auxquelles Rachel doit se confronter pour pouvoir la récupérer. J'avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, je trouvais l'intrigue un peu grossière et exagérée. La mère respecte immédiatement les ordres des ravisseurs sans même se poser de questions, les réseaux sociaux étant la parfaite excuse pour planifier dans les détails l'enlèvement d'un enfant. Les ravisseurs et
La Chaîne sont bien sûr inatteignables et exercent une pression omniprésente sur la pauvre Rachel. Tout ceci n'est pas très subtil. Mais il faut reconnaitre que le rythme est dynamique, on ne s'ennuie pas.
Le style change totalement pour la seconde partie du roman. On s'intéresse maintenant à l'organisation et aux origines de
la Chaîne, avec quelques retours dans le passé qui permettent de faire assez rapidement le lien, mais je n'en dirai pas plus ! J'ai préféré cette seconde partie, plus posée, plus réfléchie, même si elle garde son lot de clichés. J'ai apprécié le personnage de Pete qui prend de l'ampleur grâce à l'alliance formée avec Rachel. Les personnages gagnent en finesse, ils n'agissent plus simplement en réaction à
La Chaîne. Tout ceci mène à un final haletant en apothéose, impressionnant.
En conclusion,
La Chaîne vaut clairement le coup, c'est un bon thriller psychologique efficace qui se dévore rapidement. C'est assez paradoxal, le roman est habile dans sa construction mais pas très subtil dans l'exécution. Il est très « américain » en fait. Les références philosophiques saupoudrées un peu partout renforcent toutefois les interrogations sur la condition humaine et sur nos réactions dans des situations extrêmes.