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EAN : 9782378340537
256 pages
Stéphane Marsan (10/06/2020)
2.88/5   8 notes
Résumé :
« À l'est, il y a les montagnes et la révolution qui fait rage. Au sud, les marais incrustés de sel et les débris du passé. À l'ouest, sous un soleil arrogant qui ne se couche jamais, se trouve la capitale, la splendeur urbaine de l'art, de la poésie et de la politique. Au nord, au-delà des collines et des plaines, il y a le désert de la mer et, à une journée de bateau, le mirage de l'Amérique, forgé dans le béton et l'espoir. »

À Cuba, le village de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Lire Comédie cubaine, c'est l'assurance d'un dépaysement certain. Entraîné les montagnes reculées de Cuba, nous faisons la connaissance d'Elena, une jeune fille qui grandit dans une famille défavorisée, isolée dans des contrées lointaines. Alors mère d'une petite fille nommée Soledad, elle ne va pas hésiter à se défaire de ses obligations maritales et maternelles pour devenir poète. Elle se rend dans la capitale, La Havane, pour suivre la publication de son recueil de poèmes. Un dépaysement assuré pour la jeune femme, qui n'avait jamais mis un pied hors de son village.

J'admire la force de caractère de cette jeune fille, assez courageuse pour prendre des décisions compliquées par elle-même, partir seule vers l'inconnue, au-devant de son destin. Beaucoup n'auraient pas eu la force nécessaire pour se défaire de leurs conditions. Elena représente un modèle de femme actuelle, libre de ses faits et gestes, dégagée de ses obligations de femme, qui peut vivre sa vie comme elle l'entend.

Plongée dans l'excitation de la Havane, elle va faire de magnifiques rencontres, puissantes et salutaires, je pense notamment à Juan et Mirta, ses anges gardiens qui l'ont accueillis à son arrivée dans la capitale et l'ont guidée tout au long de son séjour. Elle va faire d'autres rencontres improbables, celles du jeune Eduardo, ou du joueur d'échec Capanegra, puis celle de Daniel, homme puissant et grand poète révolutionnaire, qui changera la vie d'Elena à tout jamais.

Pablo Medina aborde une thématique historique importante du dernier siècle : la révolution cubaine. On est en plein dans la guerre civile, celle-là même où sont enrôlés de force des milliers de cubains, dont la majeure partie, à l'image des deux frères d'Elena, ne reviendront jamais. D'autres, comme Pedrito, amant puis mari d'Elena, reviendront estropiés, blessés, autant physiquement et psychologiquement. Seule l'eau-de-vie constituera une porte de sortie salutaire pour échapper à leur condition et aux images violentes dont ils ont été les témoins.

Autre conséquence de cette révolution : la corruption que le gouvernement cubain met en place, l'embrigadement de la société, avec une censure des poètes révolutionnaires, comme Daniel, qui font entendre leurs voix contre les idées de l'état en place. La liberté d'expression n'est pas encore acquise à cette époque-là à Cuba. Des mesures extrêmes sont mises en place pour empêcher tout délétère de faire entendre sa voix : censure, emprisonnement, voire même parfois meurtre. Pablo Medina pointe du doigt ces pratiques sauvages et inconsidérées.

Heureusement, une arme insaisissable vient contrebalancer cette atmosphère noire et oppressante : la poésie. Douce et paisible parenthèse enchantée qui est fortement appréciée. À plusieurs endroits du récit, on retrouve de charmants poèmes, très souvent abstraits, qu'il convient à chacun de s'approprier pour en retirer son sens propre.

Pour prolonger cette parenthèse enchanteresse, nous découvrons avec émerveillement la capitale cubaine urbanisée et développée, qui contraste avec les montagnes rurales de Piedra Negra, ville d'origine d'Elea. Depuis plusieurs années, je rêve de partie en voyage à Cuba, ce pays coloré, dépaysant, à l'histoire passée enrichissante. Même si l'image qu'en donne Pablo Medina n'est pas la plus glorieuse, elle m'inspire assez de curiosité pour renforcer mon désir de découvrir ce beau pays.

En revanche, je m'attendais très certainement à plus de comédie, comme je proclamais le titre. Je n'ai pas ri comme escompté, j'ai seulement esquissé quelques sourires, qui n'étaient pas si nombreux que ça. Bien au contraire, la thématique abordée est épineuse, elle n'est pas sujette à l'humour, mais bien à un sérieux extrême.

Un roman dépaysant, qui nous plonge dans le Cuba révolutionnaire du siècle dernier. Un pays rongé par une politique dévastatrice, où la poésie apparaît comme un moyen salvateur d'apporter un semblant de douceur.
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Je remercie le label Stéphane Marsan pour ce service presse. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en lisant ce roman, mais j'étais certaine d'être totalement dépaysée. Je n'ai pas été déçue de ce côté-là, Pablo Medina nous transporte vers les contrés cubaines durant la révolution pour nous livrer sans fard la brutalité des premières années du régime de Castro.

Dans l'arrière-pays rurale de Cuba, le village de Piedra Negra, nous faisons la connaissance d'Elena, une jeune femme, passionnée par les mots, poétesse, qui a perdu ses frères dans la guerre civile. Elle aide son père dans la fabrication d'alcool qui se vend comme du petit pain dans le village et surtout chez les anciens combattants de la révolution qui se noient dans cette eau de vie. Mais la jeune femme rêve plus grand, de liberté, et est déterminée à faire connaitre ses poèmes. Elle n'hésite pas à se défaire de ses devoirs, à tout abandonner pour se rendre dans la capitale, publier son recueil de poèmes et accéder à son rêve d'entrer dans le monde grisant des artistes. En quittant son village natal pour la capitale, Elena ne pensait pas se retrouver prisonnière dans un monde de surveillance, de censure et de menace, où l'art n'est approuvé que pour servir la cause révolutionnaire.

Elena est une femme qui a besoin d'être indépendante, libérée de chaines pour pouvoir faire ce qu'elle désire. C'est une artiste qui a besoin de vivre sa vie comme elle l'entend, au gré de ses inspirations. C'est le genre de personnage, d'héroïne que j'aime, encore plus en littérature, mais cette fois-ci j'ai eu du mal à m'attacher et à l'apprécier. Ça a aussi été le cas pour la plupart des protagonistes qu'on suit tout au long du roman, mis à part pour un couple en particulier qui m'a touché. Juan et sa femme Mirta, qu'Elena rencontre à son arrivée à La Havane, l'ont accueillie avec bienveillance et amour et l'ont guidée et soutenue tout du long de son séjour.

Pablo Medina a une écriture poétique sans pour autant mâcher ses mots. Dans ce récit cubain, l'objectif de l'auteur est de montrer la brutalité des premières années du régime de Castro, alors que la protection de la Révolution est devenue prioritaire sur les droits de l'homme et les libertés civiques. Il ne passe pas par quatre chemins, il montre la réalité dure et vraie de la guerre civile, et de cette révolution qui a abouti au régime de Castro. Il met en avant les conséquences de l'enrôlement de milliers d'hommes qui rentreront blesser à vie physiquement et surtout psychologiquement. L'embrigadement et la corruption du gouvernement cubain et d'autres mesures extrêmes qui ont été mise en place, pour empêcher toute liberté d'expression sur l'île.

Les réactions et choix des protagonistes m'ont perturbé, et même déplu par moment, au point où j'ai eu du mal à vraiment rentrer dans l'histoire, et dans la vie des personnages. Ce n'est que vers le dernier tiers du roman que j'ai réussi à apprécier le déroulement des événements, et la tournure implacable qu'a pris l'intrigue.
Quand, on parle de Cuba, on pense tout de suite à l'île paradisiaque, au dépaysement total, le soleil, les plages avec une culture très colorée et on oublie souvent ce qui s'y passe vraiment et par quoi ce pays est passé. Aussi, j'ai beaucoup aimé en apprendre un peu plus sur Cuba à travers ce roman, surtout à cette période de l'histoire, avec ces pratiques très dictatoriales. Une thématique importante, peu connue dans le fond et que j'ai découvert avec beaucoup de surprise.

Comédie Cubaine est un roman dépaysant, mais qui s'inscrit davantage dans la tragicomédie. le sujet traite avec sérieux de la révolution cubaine, d'un régime centralisé, ou l'art est utilisé, pour contrôler et proclamer le gouvernement en place. La poésie, et la culture latino, des caraïbes apportent un peu de douceur et de liberté dans ce quotidien très surveillé. Au final, j'ai été un peu moins sensible au personnage principal, à sa vie, par rapport au texte en lui-même, et au contexte historique du pays.

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Direction les années 60 à Cuba où la Révolution communiste prend le pouvoir et les hommes quittent les provinces pour rejoindre la capitale cubaine, La Havane, lieu phare des révolutionnaires. Elena habite justement une de ces petites villes typiquement cubaines connue pour sa distillerie, La Piedra Negra. Elle est poétesse et n'est pas très liée avec les autres qui ont l'habitude de se moquer d'elle et de ragoter à longueur de journée sur elle comme sur les autres. Dans un concours de poésie, elle gagne le prix et doit aller à La Havane pour se faire publier. Avant de partir, elle ne se doutait pas que ce voyage allait changer sa vie et lui révélait ce qu'il y a de pire comme ce qu'il y de meilleur dans le coeur des cubains.

Paru en 2019 dans sa version originale, Pablo Médina, poète cubain émigré aux Etats Unis dans les années 60 a choisi de renouer avec son pays d'origine dans ce roman où il dresse un portrait peu flatteur de son pays natal. Avec une écriture touchante quoique cynique, il raconte son pays et parvient à nous faire vivre le temps de la lecture la crise cubaine et la révolution. Il apporte une dose de romanesque avec Elena, un personnage qui quitte sa province et abandonne tout pour l'amour de la poésie mais pas que …

On y rencontre des personnages hauts en couleur ; faire confiance ou ne pas faire confiance, voilà l'état d'esprit des cubains qui ont érigé la délation au rang d'art et de tradition. Portée par la poésie et sa vie intérieure autant que par les rencontres qui tentent chacun de survivre dans une ville gangrenée par une dictature. le tout forme un récit dépaysant à découvrir en été pour vivre encore plus intensément la chaleur de la Havane et la moiteur de Piedra Negra.

En bref, un roman que j'ai quitté avec des coeurs dans les yeux tant l'univers d'Elena m'a parlé et m'a emporté dans un ailleurs qui n'est certes pas enviable mais qui est clairement dépaysant.
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Ce fût une lecture dépaysante, à la découverte d'un Cuba que je connais peu, mais qui n'aura pas su me séduire. 
J'ai préféré explorer le contexte social et historique du roman plutôt qu'à l'intrigue elle même. 
Je n'ai pas été sensible au personnage d'Elena qui poursuit ses propres rêves de succès poétique au détriment de sa famille, de son village. 

C'est assez difficile de vous faire un retour sur ce roman tant j'ai du mal à comprendre qu'est ce qui n'a pas fonctionné avec cette lecture, d'autant plus que j'ai apprécié l'écriture de Pablo Médina. 
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Parfois il y a des avis qui sont bien compliqués à rédiger. C'est mon cas pour Comédie cubaine que j'ai découvert en lecture commune avec @Aa2liiinee. Comme son titre l'indique, le roman nous amène à Cuba, à cette époque où la révolution va faire rage et contraindre les opposants à brider leurs pensées.

Elena a perdu ses 2 frères lors de cette révolution. Elle se consacre à la poésie, dans son petit village natal. On va la suivre dans sa vie de jeune femme, mariée avec un homme peu recommandable puis mère d'une petite fille. Un concours de poésie va l'amener à Cuba, où ses poèmes vont être édités et où elle va faire la connaissance de Daniel Arcilla, poète révolutionnaire. Ensemble, ils vont vivre sous le joug de cette révolution qui les contraint à ne pas dire ce qu'ils pensent vraiment.

Je ne sais pas quoi vous dire de plus sur ce livre parce que je ne sais pas ce qu'il est essentiel d'en retenir. Ça vous arrive de lire des livres et de les terminer sans en avoir aucun avis ? Moi oui maintenant… Je ne vais pas vous dire que je n'ai pas aimé ce livre car ce n'est pas le cas mais ni les personnages ni les lieux ni le contexte historique ne m'ont intéressée plus que ça. C'est un livre court qui se lit facilement mais qui ne me marquera pas.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
La poésie est une respiration, régulière et rythmée, elle ne peut être enfermée. Elle est aussi profonde et légère qu'un rêve, elle frappe comme l'éclair et glisse comme l'eau ou la fumée, elle se lie et se libère. La poésie exalte et condamne, elle vole comme un papillon ou comme un corbeau. La poésie brise et la poésie brûle, elle construit des châteaux et les disperse. Je n'aime pas la poésie et je l'aime. Je la construis et elle me construit. C'est un voile, une brèche, un festin, une famine, parfois la guerre, jamais tout à fait la peau, des réponses qui sont des mensonges et des questions qui sont la vérité. La poésie est un piège.
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« La poésie est une respiration, régulière et rythmée, elle ne peut être enfermée. Elle est aussi profonde et légère qu'un rêve, elle frappe comme l'éclair et glisse comme l'eau ou la fumée, elle se lie et se libère. La poésie exalte et condamne, elle vole comme un papillon ou comme un corbeau. La poésie brise et la poésie brûle, elle construit des châteaux et les disperse. Je n'aime pas la poésie et je l'aime. Je la construis et elle me construit. C'est un voile, une brèche, un festin, une famine, parfois la guerre, jamais tout à fait la peau, des réponses qui sont des mensonges et des questions qui sont la vérité. La poésie est un piège. »
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D'abord tu rêves, ensuite tu espères, et enfin tu travailles pour que cet espoir devienne réalité.
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Être mère, qu'est-ce que cela voulait dire, de toute façon ? Était-ce une question d'instinct, à l'image de la façon maternelle dont les animaux se conduisent et sans faire de choix ? Les poules s'occupaient des poussins, les truies s'occupaient des porcelets, les chiennes s'occupaient des chiots. Après un certain temps, les mères perdaient tout entrain, et la portée était livrée à elle-même. Chez les humains, on considérait que quelque chose clochait chez les mères qui n'étaient pas dévouées corps et âme aux soins de l'enfant.
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Il ne lui était pas venu à l'esprit que, dans le monde purement littéraire, le héros est enfermé dans l'attente, l'attente de l'amour, de l'action, de la résolution, de la fin. Ces héros et héroïnes sont nos doublures. Comme nous, ils attendent et attendent puis n'attendent plus du tout.
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