AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Guillaume Contré (Traducteur)
EAN : 9782381340333
350 pages
Marchialy (25/01/2023)
4.29/5   7 notes
Résumé :
Acheter un dieu en Inde, concevoir une Église dans la Silicon Valley et lancer une religion mondiale à New York. Entrez dans la conjuration !
Face à la crise de foi que le monde traverse, Juan Pablo Meneses abandonne son poste de rédacteur en chef et part en Inde pour trouver un dieu esseulé, adoré de personne, afin de se l’approprier et de fonder sa propre religion. Une fois son dieu en poche, il s’envole pour la prestigieuse école de commerce Stanford où il... >Voir plus
Que lire après Un Dieu à soi : Comment j'ai acheté un dieu pour fonder ma propre religionVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Livre reçu dans le cadre d'une masse critique, consacrée aux essais. Merci à Babelio et à l'éditeur pour l'envoi.

C'est un essai qui est écrit et se lit comme un roman.

Le titre est explicite.

L'auteur a décidé d'acheter un dieu et de créer une religion. La première partie est consacrée à l'achat de ce dieu. Cette quête d'un dieu va s'avérer la plus complexe puisque pour la création d'une religion, l'auteur suit une formation à Stanford et créé une startup avec les meilleures recettes de la Silicon Valley.

Ce n'est pas son premier essai puisque ce tome clôt une trilogie. Dans le premier tome, l'auteur achète une vache pour tester la réaction des gens. Dans le second volet, l'auteur achète un enfant, futur prodige du football. L'objectif premier et de voir comment gagner de l'argent dans ces trois cas. L'auteur appelle ce type de journalisme du « journalisme Cash ». Chilien, journaliste free-lance pendant des années et créateur d'une école de journalisme, il est devenu rédacteur en chef d'un magazine… Et dans cette position, bien payée et stable, il s'ennuie.

Ce dernier tome de la trilogie est une façon pour lui de s'efforcer de croire à nouveau à quelque chose car la pratique journalistique l'a rendue cynique.
J'ai aimé ce livre qui démontre la puissance et la « perversité » de la communication. En effet, l'auteur va communiquer et va faire parler de lui pour un livre non écrit. J'ai aimé le style aisé à suivre. J'ai apprécié de découvrir différentes religions / sectes / croyances en dehors des religions monothéistes. J'ai aimé la démonstration de la futilité de certaines startups…

J'ai moins aimé les nombreuses répétitions, les descriptions de ses différents voyages qui n'apportent rien (il se lève dans l'avion, il sort, il prend un taxi…). J'ai été désappointée de ne pas trouver d'avantage d'analyse car ce livre est inclus dans la catégorie essai… et le livre est plus anecdotique que vraiment une analyse.

Je regarderai si je peux trouver ces deux autres tomes car certains points m'ont interpellé.
Commenter  J’apprécie          250
Juan Pablo Meneses est journaliste cash, une discipline qui s'intéresse à la seule expérience commune du capitalisme : celle du consumérisme. C'est par ce degré zéro de l'être au monde, compris de tous, qu'il cherche à étudier son objet. L'objectif, plutôt que de créer un protagoniste, est de l'acheter. Ses deux précédents ouvrages consistaient en l'achat d'une vache pour explorer les rouages de l'industrie de la viande, et l'achat d'un enfant pépite du football, pour explorer l'exploitation qui entoure ce faux-rêve. La suite logique était donc d'acquérir un dieu, pour boucler sa trilogie.


Mais acheter un dieu, vous vous en doutez, ce n'est pas une mince affaire. Surtout qu'il ne s'agit pas d'acheter une effigie de pacotille, mais bel et bien un dieu, seul et unique, sorte de NFT avant l'heure.


Le résultat est une enquête à la fois fascinante et drôle sur la religion, qui ne se veut pas une satire, mais qui sait quand même être piquante. C'est aussi une expérimentation littéraire, qui vous emmène dans les lieux indiens les plus sacrés, millénaires ou récents, au tournage d'un film de Jodorowsky, à Las Vegas et ses curées Elvis, jusqu'à la Silicon Valley, temple de l'avenir, d'une technologie qui offrira bientôt, paraît-il, les rêves que les religions n'ont fait que promettre aux croyants depuis la nuit des temps.


Une fois le dieu acheté, il faut créer une religion : il obtiendra une bourse de Stanford, dans la Mecque de la culture technologique, de ses groupuscules mystico-hipsters, pour finir à travailler pour un département d'études religieuses de New-York. La divinité ne sera jamais décrite, jamais trop sollicitée, entreposée même dans un garde-meuble. le livre sera émaillé de rencontres, de pensées parfois profondes sur la religion, et de son lien possible ou non avec l'hypercapitalisme, pour créer la religion qui serait le reflet des délires de Menseses et des temps contemporains.


C'est d'ailleurs cet aspect qui fait toute la saveur, mais aussi toute la fumisterie du livre : on ne saura jamais vraiment quel est le précepte de cette religion, puisqu'il s'agissait surtout de savoir si l'on pouvait se payer une divinité, et à quoi pourrait ressembler une religion moderne, itinérante comme son auteur. Meneses veut surtout créer un jeu religieux, qui se veut être un exercice de communication, un exercice de vente, sans âme, free-lance, partout où on le demande, principalement organisé autour du vide. Pour faire face à l'impossibilité de créer du miracle, il va se servir du système médiatique, qu'il cherchait pourtant à fuir, pour faire miroiter un livre à venir, au cours d'interviews au sujet d'un livre qui n'existe pas encore, et dont l'interview en cours sera l'un des contenus (permettant ainsi des interviews toujours aussi creuses, mais avec des journalistes n'ayant pas à faire semblant d'avoir lu le livre).


"Ce qui m'a surpris, après le lancement, c'est que le livre se mette à exister aussi vite sans exister matériellement. Une traditionnelle blague d'écrivains, "j'ai fini le livre, il ne me reste plus qu'à l'écrire", prenait corps. L'écrire n'était même plus nécessaire. le livre existait. Sa matérialité résidait dans l'assurance avec laquelle on m'interrogeait à son propos et avec laquelle je répondais. Pour cette même raison, il était devenu, d'une certaine façon, le plus réel de tous les livres dont j'étais l'auteur, puisqu'il était le seul dont je n'avais pas encore commencé à écrire une seule ligne". Délicieusement borgésien !
Commenter  J’apprécie          10
  Quelle drôle d'idée que d'avoir un dieu à soi ! Quelle drôle d'enquête devrais-je dire, puisque d'enquête il est question et journalistique de surcroît, fruit d'une longue réflexion donc.
  En effet je découvre à la lecture que l'auteur journaliste chilien est en train d'écrire le 3ème tome de sa trilogie consacrée au consumérisme. Il part donc de la réflexion que l'argent peut tout acheter et dans les premiers tomes, cherche à acheter un animal puis un enfant ...ici c'est un dieu . 
L'auteur nous entraine donc dans son monde de pensées et dans son voyage pour acheter un dieu. Une fois obtenu, il ne va pas s'arrêter là et il va pousser plus loin sa réflexion et continuer pour imposer son dieu, créer une église... et inventer la "religion itinérante". Rencontrant de nombreux acteurs dans le domaine de la religion, traditionnelle et autres,  il passe de l'Inde aux Etats-unis, écoutant le discours des uns et des autres, prenant des éléments ici ou là pour saisir ce qui constitue une religion. C'est un ouvrage très intéressant que le journaliste définit comme du "journalisme cash" qui nous fait voyager et découvrir les us et les coutumes autour du monde. Il offre aussi un regard tendre et ironique sur nos croyances, sur nos sociétés. Il nous rappelle constamment son propos qui est purement narratif ; l'objectif étant de raconter son enquête . Intéressant et loufoque, il décrit quand même l'absurdité des croyances basées sur la volonté de croire, et se moque de ceux -et il nous montre la Silicon Valley , lieu de spiritualité - qui créent de nouveaux besoins, de nouvelles modes, de nouvelles croyances, un nouvel Eldorado.  Quoiqu'il en soit, tout résulte de la parole, de la communication, même son livre qui n'existe pas encore et dont l'auteur parle déjà leur de ses rencontres racontées dans le livre 😶une sérieuse mise en abyme ! Il invente donc autour de son dieu, une mythologie et un fonctionnement qu'il a voulu virtuel.
  C'est un récit agréable à lire comme une celui d'une quête, celle de la création de la religion itinérante. C'est aussi et surtout un récit essai au sens où il décortique nos croyances, nos méthodes de consommateurs.
Commenter  J’apprécie          40
L'objet de ce livre m'a immédiatement séduite. L'objet physique tout d'abord; l'illustration de la couverture, la qualité du papier, l'originalité de la mise en page, la typographie et le souci du détail, jusqu'à la pagination avec certains numéros indiqués en exposant.

Ensuite l'objet insolite de l'enquête : trouver un dieu afin de l'acheter et fonder sa religion. Celui-ci a vivement suscité ma curiosité et j'avais hâte de découvrir comment l'auteur allait développer son sujet. Juan Pablo Meneses qualifie le genre de son ouvrage comme étant du journalisme cash. le dernier d'une trilogie initiée par l'achat d'une vache, puis d'un enfant footballeur. Bases de réflexion sur l'hyperconsumérisme dont la majorité des sociétés actuelles font l'expérience.

Dans « Un dieu à soi », le lecteur devient le témoin de la fabuleuse aventure que vit l'auteur en quête de l'achat de son dieu. Nous voyageons avec lui à travers le monde à la rencontre de situations extraordinaires, d'intéressants intervenants, de conférenciers, de penseurs, de créateurs et de représentants spirituels.
Rencontres qui vont lui permettre d'écrire le livre blanc de la religion itinérante.
Car le livre présent est en fait la documentation de base destinée à rédiger un livre sacré qui n'existe pas encore.

J'ai apprécié cette quête singulière commentée avec humour mais aussi avec sensibilité et intégrité. Un ouvrage enrichi aussi de nombreuses références sur lesquelles je me pencherai à nouveau pour élargir ma conscience de l'évolution technologique dont notre monde actuel fait l'expérience dans de multiples domaines.

Un tout grand merci à Babelio et sa Masse Critique, ainsi qu'aux éditions Marchialy pour ce volume inédit de réflexion.

Commenter  J’apprécie          10
Après avoir acheté une vache et un enfant footballeur, Juan Pablo Meneses a décidé, pour terminer sa trilogie de journalisme cash, d'adopter un Dieu .. en Inde.
Il décide alors de faire un break de son poste de rédacteur en chef au Chili pour aller à la recherche du Dieu parfait, pas un Dieu connu, un Dieu bien à lui ...
Après des pérégrinations dans le pays des dix millions de dieux, il le trouvera dans un lieu et dans des circonstances inattendues.
Après le dieu, il devra créer sa religion et la faire connaître... Est-ce n'est pas au Chili qu'il réalisera sa mission mais à la Sillicon Valley avant d'inaugurer son dieu, un jour de Black Friday à New York.
D'une idée loufoque, en lisant ce livre, on réalise que c'est un coup de génie car comment mieux de parler de consommation et de nouvelles technologies que de vivre l'enquête.
Une lecture intéressante.
Commenter  J’apprécie          30


Les plus populaires : Non-fiction Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (14) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
849 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..