A l'achèvement de la lecture de la dernière des 15 nouvelles composant ce recueil, des frissons me parcourent le corps, cette douce torpeur succcède cette douloureuse sensation d'avoir parcouru une vie en accéléré, une question en suit une autre, pourquoi avoir attendu si longtemps, pourquoi ne pas avoir encore ouvert le premier livre de l'auteur, le temps de me retourner, une pile de livres à lire qui ne cesse de défier les lois de la gravité, le temps, justement c'est l'un des thèmes majeurs de ce collectif qui restera imprimés à jamais dans ma mémoire de lecteur, j'enchaîne en ce moment des recueils de nouvelles, quand ce n'est pas la musique qui adoucit les moeurs, quand ce n'est pas l'amour qui se transforme en désamour, c'est Brian Merrant qui nous invite à découvrir
l'Enfant fou ...
Prendre le temps de savourer chaque nouvelle, chaque mot résonne comme un électron libre qui va vous faire chavirer le coeur, quand l'économie de mots propre à chaque nouvelle se met à prendre un tonalité différente, à vous faire (re)découvrir le sens éthymologique du terme ou sa beauté doucereuse à en s'en imprégner à chaque page, à vous réconcilier avec la belle langue française, j'écris, tu lis, il écrit, nous lisons, vous écrivez, ils lisent, quand le tourbillon de la vie explose à travers le personnage de
l'Enfant fou, un fil rouge qui devient alors le fil de la vie, le fil de toutes les émotions possibles, le fil de tous les espoirs et rêves, la trace des regrets et des désillusions, retenir son souffle c'est amplifier et inverser la rotation de l'heure et de la nature humaine, prendre conscience qu'il y a un avant et un après, ce qui a été reste à sa place et ce qui le sera reste encore à le devenir, dans cette délicate transition, dans cette minuscule et grisante temporalité, les émotions sont démultipliées, la culpabilité à vouloir tourner la page, les regrets qui jaillissent malgré soi à la simple idée d'y penser, la mémoire ne trompe pas, les souvenirs sont inaltérables, l'emprise qu'ils exercent sur nous, à tous les âges, les périodes nostalgiques n'ont pas de limite, jusqu'au bout, le poids du passé ne soutient aucune comparaison avec le présent, il peut traverser toute une vie en retrouvant sa forme originelle, toutes les nouvelles épreuves qui l'auront entravé dans l'intervalle n'y changeront rien, il faut apprendre à l'accepter, à lui faire sa place dans sa propre mémoire, dans son esprit pour continuer à exister, à trouver ses marques dans un monde qui ne vous attend pas, chaque nouvelle de ce recueil vous fait ressentir à quel point l'absence de l'autre, le manque inhérent et pernicieux qu'il peut influer sur vos états d'âme, sur la prise de décisions même les plus élémentaires comme d'avancer un pas après l'autre, jour après jour, le sentiment de vivre dans un état second, d'être encore dans un songe éveillé qui n'en finit pas de vous laisser dans un état léthargique, choqué, tristesse et douleurs, la roue tourne, l'heure défile ...
La plume est belle, je la découvre et pourtant, comme une plume manquante, une sensation énivrante, une feuille qui virevolte dans le souffle du vent et qui finit son envol sur le pas de votre porte, des mots qui vous touchent droit au coeur, ils sont savamment distillés au gré de ces 15 nouvelles comme l'échiquier d'une grille de mots-croisés, le tableau de la vie, le commencement, la maturité et la vieillesse, le temps de noircir et d'essayer, d'essuyer parfois avec sa manche la craie blanche, il n'en reste pas moins que les mots ont déja fait mouche, ils se sont inscrits dans l'esprit comme l'encre indélébile, vous pouvez utiliser une gomme, un chiffon ou un Tipex, il restera des traces, histoire de se rappeler, de se souvenir des moments heureux comme ces épisodes d'une tristesse infinie, une vie qui a basculé en une seconde, dans un gouffre si profond que la lumière peine à s'infiltrer tant l'amour, les rêves, les illusions deviennent des flagrances, des prises éphémères du temps qui passe, la culpabilté n'est jamais loin pour appuyer encore là où le mal-être s'est désormais inscrit dans l'âme, dans ce corps qui subit les meurtrissures de la vie, qui a appris et encaissé à composer avec la maladie d'amour et du chagrin, survivre devient alors la seule certitude, la peine immense accompagne la solitude de l'être humain, cet Enfant fou qui rêvait d'une robe aux couleurs flamboyantes, inacessible, réalité, imperméabilité se conjugue avec impermanence des forces de l'existence, la mélancolie brille par son imprégnation à vous bouleverser encore une fois, le flot des larmes ne tarit jamais, contenu, retenu puis ...
La beauté éphémère du précieux moment, les mirages de la vie se métamorphosent en miroir du visage serein,
espoir sors-moi du noir, le poids du silence est comme un étau qui vous fait suffoquer dans l'oubli, dans cet abandon de soi qui vacille et déboussole, les émotions sont décuplées pour bouleverser, prendre c'est laisser une part de soi-même, la liberté a un prix, l'amour inaliénable envers l'autre pour croire encore , la brise qui vient chatouiller la peau, la caresse et le murmure du courant d'air prennent une autre signification, aimer c'est partager et accepter l'autre, se résigner à la fatalité de la vie, à se sacrifier, les stigmates d'une vie retrouvée, les blessures qui s'ouvrent et se referment comme le sparadrap s'enlève et accompagne le mouvement des fluides corporels, le plaisir d'observer un oiseau sur une branche, le temps suspendu dérive vers des horizons de tous les champs des possibles, vibration et sensations nouvelles pour oser, pour croire de nouveau,
l'Enfant fou se met à douter de cette fenêtre qui s'ouvre devant ses yeux, miroir déformé d'une réalité improbable, d'une sensibilité nouvelle pour en remplacer une autre, des éclats de lumière, le bonheur à portée de main, un sentiment de déjà-vu, des nouvelles qui s'enchaînent à la vitesse de l'éclair comme la lumière qui peut alors briller, de ses mille feux, de toutes les effluves marines, de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, si la mort est au bout du chemin, c'est écrit et pour ralentir la cadence de l'horloge interne et implacable,
L'Enfant fou s'inscrit dans le cycle d'une vie de toutes les émotions palpables, indifférent aux détails futiles pour répondre à l'urgence de vivre pleinement l'instant présent, dans une des nouvelles qui devait figurer dans son premier roman, l'auteur a eu la judicieuse idée de l'intégrer ici, L'Eldorado, elle pourrait servir de référence pour comprendre et symboliser toute la quintessence qui baigne dans le regard de l'auteur, c'est toute la poésie qui fait montre d'une grandeur d'âme émouvante et prégnante, le coeur fait de la résistance mais à quel prix, à quel point la pureté de l'enfant prend alors une réverbération prophétique, une bouleversante confession qui emporte et adhère, qui résiste à l'usure du temps et à ses effets impitoyables.
Vaincre la maladie d'amour, vaincre la maladie, en achetant
L'Enfant fou de Brian Merrant, vous participerez à aider l'Association "Vaincre la mucoviscidose", elle accompagne les malades et leur famille dans chaque aspect de leur vie bouleversée par cette maladie.
Un recueil sublime de poésie et de cri déchirant de
l'Enfant fou sur sa condition, un regard profondément humaniste pour répondre à la colère de certaines absurdités d'une vie qui l'a accueilli en son sein, en son apprentissage pour l'appréhender, pour la comprendre à défaut d'en accepter toutes les conséquences, il est de ces livres qui continuent à palpiter encore longtemps après sa lecture, assurément
L'Enfant fou aura cette place méritée dans le coeur de la vie, dans la continuité à profiter de chaque jour, de donner le meilleur pour continuer à rêver, à préserver l'enfant qui sommeille en chacun de nous !
L'Enfant fou de Brian Merrant, un recueil de nouvelles qui se lit comme on enfilerait des perles ... dans le collier de la vie !!!
Coup de coeur ❤️