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3,89

sur 458 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les romans policiers nous offrent, le plus souvent, autre chose qu'une simple énigme à résoudre ; c'est parfois un meurtre familial avec des tenants et aboutissements psychologiques à élucider, mais ce peut être aussi beaucoup de violence et/ou de perversité, ou une immersion dans un milieu totalement inconnu et dépaysant...
Ceux de Déon Meyer, et "La proie" en particulier, nous offrent d'abord une vue sans concession sur l'actuelle Afrique du Sud.
Ici, son héros de 55 ans dont un des noms est Daniel Darret, un homme immense, noir, a trouvé refuge en France, à Bordeaux, après des années passées dans la clandestinité de l'ANC.
La première impression de l'ère post Mandela n'est pas très positive ; beaucoup de magouilles et de corruption à tous les niveaux, et des policiers honnêtes et souhaitant faire correctement leur travail comme Benny Grissel et Vaughn Cupido dirigés par la colonel Mbali Kaleni doivent parfois mener des investigations secrètement.

La construction du récit est formidable : deux histoires, menées en parallèle au départ, finissent par se rejoindre dans les dernières pages ; il y a celle qui se déroule en Afrique du Sud, une enquête menée par deux policiers des Hawks, les Faucons, cette structure d'élite qui traite les affaires de criminalité violente, et celle menée en France, autour de Daniel Darret, qu'un ancien bon camarade de lutte est venu trouver : avec son arrivée, les ennuis commencent...
En Afrique du Sud, un ancien policier devenu consultant en protection personnelle est "tombé" d'un train luxueux reliant le Cap à Prétoria ; malgré le coup de couteau Okapi reçu dans la nuque, le cas est classé suicide. Nos enquêteurs iront jusqu'au bout de leurs recherches, même si leurs carrières pourraient en pâtir. En France, une dernière action est demandée à Daniel Darret, mais une action difficile et dangereuse même si elle semble justifiée face aux multiples trahisons du président dont le nom n'est jamais cité mais qui pourrait bien être Jacob Zuma.

Les personnalités des policiers sont plutôt sympathiques, ils sont très humains et pris dans toutes leurs contradictions mais pleins d'humour ; il y a de bonnes bagarres, des filatures, des russes pas très catholiques, la préparation du meurtre d'un président, une demande en mariage, un autiste Asperger ébéniste très doué... et un rebondissement de dernière minute bien amené.
Le fond de l'histoire est occupé par la dénonciation de la dépravation et de la cupidité de certains dirigeants sud-africains de cette époque presque contemporaine.

Extrait p 215 : " Daniel rentre chez lui. Plein de frustrations remâchées. Et de fureur. Contre Lonnie qui est venu l'accabler. Qui est venu polluer son petit paradis avec ses histoires de décadence du pays natal. Qui est venu le mettre face à un choix crucial.
Il a fait ce qu'il avait à faire pendant tant d'années. Il s'est battu pour le droit et la morale, il a donné la majeure partie de sa vie pour cette cause et pour son pays, et n'a rien reçu en retour. Tout perdu. Une perte massive, déchirante."

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Ce roman de Deon Meyer ne m'a pas déçu, mais il ne m'a pas non plus emmené bien haut. L'habitude peut être… les codes un peu trop respectés. Pourtant, une partie de l'histoire se déroule à Bordeaux, c'est toute l'originalité de ce récit, des lieux connus, des références qui me parlent. L'autre partie, où l'on retrouve Benny Grisel et son acolyte Vaughn Cupido, les as des Hawks, se déroule en Afrique du Sud avec le dépaysement habituel.
A Bordeaux, Daniel Darret, ancien exécutant de l'ANC, mène une vie rangée, et profite de la douceur de la vie girondine, quand il est réactivé par un ancien camarade. Mais les services secrets Russes sont de la partie, et il va devoir déployer toute sa science du camouflage, déjouer les filatures pour parvenir à ses fins.
En Afrique du Sud, Benny et Vaughn remuent ciel et terre pour tenter d'expliquer des meurtres bien étranges, et doivent faire face à des tentative d'étouffement de l'enquête de la part des autorités corrompues. On a donc un Thriller d'espionnage assez classique, bien écrit, agréable à parcourir.
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Avec « La proie », Deon Meyer livre un thriller efficace et captivant. Deux intrigues se déploient , en parallèle, l'une en France et l'autre en Afrique du Sud . A Bordeaux, sous l'identité de Daniel Darret , un ancien combattant de l'ANC , se construit une nouvelle vie . Un ancien compagnon de lutte vient le relancer pour un dernier combat. Tandis qu'au Cap, deux policiers de la brigade des Hawks( la police criminelle sud-africaine) sont confrontés à une affaire louche : la mort d'un ancien collègue retrouvé sur une voie ferrée. L'Afrique du Sud est dirigée par un président corrompu qui piétine les récentes tentatives de démocratie . Deon Meyer dénonce le pillage économique de la famille Gupta alliée au vénal président Jacob Zulma, ils ont été arrêtés en 2018. le rythme du roman est orchestré avec efficacité. L'auteur , réalisateur et scénariste, dévoile des scènes visuelles dignes d'un film d'action et d'espionnage. Un thriller à conseiller.
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Pour faire court, alternance de deux histoires qui cheminent un long moment en parallèle, pour finir par se rejoindre. La première histoire avec un personnage fort se passe en Europe plus particulièrement en France dont à Bordeaux, ma magnifique ville (un peu de chauvinisme) dont je sais l'auteur amoureux et qui lui fait une belle place dans son roman. La seconde histoire fait intervenir plus particulièrement 2 policiers, en Afrique du Sud. Tout ceci autour d'un complot visant à éliminer le Président Sud Africain.

J'ai trouvé le rythme lent, 560 pages qu'il faut bien meubler, donc souvent trop bavard à mon goût, on aurait facilement pu enlever une centaine de pages sans nuire à la compréhension et ça aurait sûrement donné un tempo plus vif.

Pour résumer, et à mon humble avis, trop long, trop bavard, trop lent mais bien écrit et pas inintéressant.
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Deon Meyer se surpasse. Il nous livre un double récit à suspense pour le prix d'un seul. 1/ Une enquête menée par son duo de policiers sud-africains : le métis Vaughn Cupido et le blanc Benny Griessel, du Groupe criminalité violente, s'intéressent à un meurtre commis dans un train de luxe entre le Cap et Pretoria, puis à l'apparent suicide d'un ancien ponte de l'ANC mis au rencart. 2/ Une tranche de la vie peu paisible d'un immigré noir apprenti ébéniste à Bordeaux.
Bien évidemment, les deux récits vont se rapprocher et s'entrecroiser jusqu'à l'aiguillage final, ce qui est normal pour une aventure qui débute sous des auspices ferroviaires.
Meyer nous a habitué à ses personnages de flics hantés par leur passé pas toujours reluisant, à leurs soucis quotidiens d'alcoolisme et de régime alimentaire et à leurs enquêtes minutieuses. Il excelle à décrire les rapports humains dans cette nation dite « arc-en-ciel » où se côtoient les Zoulous, les Xhosas, les Afrikaans, les métis, les Indiens, les Asiatiques et bien d'autres. Il décrit sans s'appesantir le contexte économique et social de l'Afrique du sud. Sur l'autre versant du roman, on est scotché par sa description de l'itinéraire dangereux d'un tueur à gages en Europe, proche du mythique « Chacal » de Frederick Forsyth.
Meyer ne se gêne pas pour mettre en cause le régime corrompu de Jacob Zuma, sans précaution oratoire superflue, hormis celle de ne point citer son nom ni celui de ses associés mafieux indiens les frères Gupta. Il faut dire que celui-ci n'y a pas été de main morte depuis près de vingt ans, entre les pots de vin, les viols et les accointances réitérées avec la pègre. Ce n'est pas le moindre intérêt de cet excellent roman.
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Deon Meyer, le plus connu des auteurs de polars sud-africains a écrit 15 romans entre 1994 et 2020, il est aussi scénariste pour le cinéma et la télévision et ça se sent. En effet, Meyer est un as du suspense qu'il sait distiller tout au long de ses romans. Dans La proie, l'auteur mène de front deux actions qui ne se rejoindront qu'à la toute fin de l'histoire. Première intrigue : au Cap, deux flics, Benny Griessel et Vaughn Cupido, enquêtent sur la mort d'un ancien policier, balancé d'un train en marche. L'enquête est compliquée, les deux enquêteurs sont sous pression…
Deuxième intrigue : à Bordeaux, Daniel Darret, un ancien de la branche armée de l'ANC, qui vit dans la clandestinité est rattrapé par son passé à quelques jours de la visite à Paris de Jacob Zuma, le Président de l'Afrique du sud.
Deon Meyer imbrique de manière diablement efficace ces deux intrigues qui avancent de concert selon un rythme qui accélère jusqu'au dénouement. Mais le roman n'est pas qu'un excellent page turner. C'est aussi un roman politique. Deon Meyer, depuis 25 ans, réfléchit sur l'Afrique du Sud post-apartheid, où la corruption du régime a dévoyé la société arc-en-ciel voulue par Nelson Mandela. D'où les conflits de loyauté qui animent les personnages humains et attachants : un flic doit-il obéir à une autorité corrompue ? à quel prix ? Est-il légitime de prendre les armes contre un homme ou un régime pourri mais élu démocratiquement ?
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J'avais adoré l'année du Lion donc en voyant ce livre à la médiathèque, je l'ai pris pour voir.. je l'ai trouvé prenant, efficace, le style percutant va bien avec le type de récit. J'ai dévoré les 200 dernières pages mais... Si j'ai tout de suite accroché avec le personnage de Daniel, j'ai eu un peu plus de mal avec l'enquête en Afrique du Sud ; j'ai même trouvé que c'était un peu long par moments. Un bon moment de lecture néanmoins, avec quelques petites piques appréciables sur le système politique corrompus que l'auteur ne manque pas de dénoncer.
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Au fil des romans qui le mettent en scène, Deon Meyer utilise le personnage de Benny Griesel, un policier dont la carrière a stagné à cause de son alcoolisme, pour nous présenter le quotidien en Afrique du Sud : le poids de l'apartheid, les discriminations ancrées dans la société, la pérennité des inégalités, les nouvelles responsabilités dévolues à des Noirs, etc. Griessel est un Blanc sympathisant de la cause des Noirs, mais qui se reproche de n'avoir pas fait assez à l'époque de la lutte pour la fin du régime de l'apartheid. Dans La Proie, Benny est abstinent depuis 8 mois et il est amoureux d'Alexa, rencontrée aux AA, qu'il projette de demander en mariage. L'Afrique du Sud de l'après Mandela le déçoit beaucoup et on comprend implicitement que c'est Jacob Zulma et ses affidés qui dirigent la « kleptocracie » qu'est devenu le pays : la corruption règne et les espoirs des anciens de l'ANC se perdent dans les pots-de-vin que touchent les dirigeants. Pire ! certains parmi ces derniers sont des anciens camarades de lutte… Heureusement, tous ne sont pas corrompus !
***
Deon Meyer construit La Proie en 5 parties et 81 chapitres, le dernier en forme d'épilogue. Il situe l'action durant tout le mois d'août et jusqu'au 3 septembre, autant dire qu'il va se passer beaucoup de choses dans un laps de temps assez resserré. L'auteur va nous présenter deux situations parallèles dont on comprend rapidement qu'elles vont se rejoindre. le récit commence à Bordeaux où l'on rencontre Daniel Darret, un Zoulou de très grande taille. Il travaille comme apprenti et homme à tout faire dans une ébénisterie où oeuvre le Génie, personnage autiste et ébéniste sans égal. Il faudra une bagarre de rue pour comprendre que ce géant sud-africain a un passé particulier. Les épisodes français vont alterner avec ceux qui se déroulent en Afrique du Sud. Nous y retrouvons la brigade des Hawks dont font partie Benny Griessel et Vaughn Cupido ainsi que Mbali Kalemi, leur cheffe.
***
Je n'ai pas éprouvé pour ce roman le même enthousiasme que pour L'Année du lion, mais c'est un bon roman ! J'ai parfois ressenti une certaine impatience quand je trouvais que nous perdions de vue trop longtemps une des deux situations, mais comme toujours avec cet auteur, je me suis régalée de l'enquête elle-même, bien sûr, mais tout autant de ce qui l'entoure : la situation politique dont il a déjà été question, la vie de Darret à Bordeaux, ses relations avec son patron et la peintre, la perte de poids de Mbali, la diète de Cupido comme son désir d‘impressionner son futur beau-fils et de lui prouver que tous les Hawks ne sont pas corrompus. Même si les romans qui mettent en scène Benny Griessel peuvent se lire indépendamment, il me semble préférable de ne pas commencer par celui-ci.
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Ça démarre un peu lent, et puis passé le premier tiers, j'ai été happée, et quasi en apnée jusqu'à la fin. Un peu happy end à mon goût, après tous ces déboires à surmonter par le personnage de Daniel (mais je l'aimais bien, je suis contente pour lui, et un en même temps un peu inquiète parce que quand, même, avec les russes...), mais malgré tout, j'ai adoré frissonner à cette lecture.
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Un bon polar entre espionnage chirurgical à la Jason Bourne et ambiance truands et blouson de cuir à la Belmondo. Une intrigue bien rythmée, soutenue par une bonne plume, même si les articulations entre des histoires croisées peuvent parfois perdre le lecteur. Les personnages principaux ont vraiment des "gueules" de l'emploi. Un livre-cadeau que je n'aurais jamais acheté au pitch mais qui devient finalement une belle découverte.
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