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3,89

sur 456 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le septième roman de Deon Meyer autour de son inspecteur Benny Griessel est sans doute aussi son plus ambitieux. le but ultime d'un des protagonistes principaux du récit est l'assassinat du président de la République sud-africaine, dont le nom n'est évidemment jamais mentionné.
Le livre est sorti en Afrique du Sud en 2018, l'année où le président Jacob Zuma, accusé de corruption, fraudes et racket, a dû donner sa démission pour être remplacé par Cyril Ramaphosa, le premier milliardaire noir du pays.

La toute première page de l'ouvrage de 567 pages est située dans la belle ville de Bordeaux où s'est réfugié un Bantou massif (1,90 mètre) de 55 ans sous le nom de Daniel Darret et qui y aide à restaurer paisiblement d'anciens meubles. Avant toutefois, dans son pays d'origine il était connu comme Umzingehie, qui en langue xhosa signifie : le chasseur.

Puis nous passons en Afrique, où à un endroit de la liaison ferroviaire du Cap à Pretoria est découvert le corps terriblement abîmé de Johnson Johnson, 34 ans et surnommé J.J.
Comme J.J. a travaillé pour la police jusqu'à il y a 2 ans, l'enquête est confiée au service du Groupe criminalité violente, sous la direction du colonel Mbali Kalemi, une femme zouloue dont le prénom veut dire "Fleur" et qui est la chef de nos héros, les capitaines Benny Griessel et Vaughn Cupido, que les amateurs de Deon Meyer connaissent bien.

Une enquête qui s'annonce difficile, car en haut lieu on veut conclure à un malencontreux accident et clore l'affaire. C'est le service de la protection des VIPS de la police nationale à Pretoria qui craint que nos chers inspecteurs découvrent parmi ces VIPS, tels les membres du gouvernement, les gouverneurs de province... jusqu'au Premier ministre, certaines magouilles et irrégularités.

Notre bonne équipe de Mbali, Griessel et Cupido n'ont cependant nullement l'intention d'obéir un ordre inadmissible et continuent, non sans difficultés, leurs investigations de l'étrange mort de J.J.
Peu après se greffe une autre enquête intrigante : le soi-disant suicide de Menzi Dikela, un expert en électronique hautement sophistiquée à la retraite, maquillé avec beaucoup de soins et par des professionnels en suicide. Son unique fille exclut radicalement l'hypothèse du suicide.

Deon Meyer n'oublie pas de nous informer de la vie privée de ses 2 limiers favoris. Vaughn Cupido suit avec grande conviction un sérieux régime alimentaire parce qu'il est éperdument amoureux de Desiree Coetzee.
Et Benny Griessel se creuse la tête pour trouver la bonne formule pour proposer le mariage à Alexa Barnard, propriétaire d'une maison de disques. Les 2 s'aiment aussi follement et ont arrêté leurs excès d'alcool. Ils savent bien sûr qu'à 2 les risques d'une rechute s'accroissent.
Benny, entretemps, n'a plus bu une goutte d'alcool depuis 8 mois.

À Bordeaux, les choses se gâtent pour Daniel Darret avec la visite imprévue de Lonnie May, un ex-avocat blanc et son mentor lors des luttes contre l'apartheid. Au nom d'une association sud-africaine qui agit contre la corruption à grande échelle au sommet du pouvoir politique, il vient demander à Daniel de liquider purement et simplement le président de la République.

Dans un premier temps Daniel, qui s'est battu comme jeune homme pendant des années en Angola, Namibie, Botswana ...., refuse. Il ne veut pas compromettre la paix et stabilité durement acquises et il adore restaurer des meubles anciens.
Un événement ultérieur le fera néanmoins changer d'avis.

J'ai lu la plupart des romans de Deon Meyer et je dois dire qu'avec peut-être "Treize heures", cet ouvrage-ci est celui que je préfère, parce que l'auteur couvre un nombre de sujets très importants, telle la politique interne en Afrique du Sud après Nelson Mandela, les intrigues internationales, entre autres de Poutine qui y veut construire une énorme centrale nucléaire,
les séquelles du colonialisme et de l'apartheid ... sans que le suspense en souffre pour autant. Et cela constitue une qualité réellement rare.

Le style de Deon Meyer est comme toujours précis et agréable avec de temps en temps une pointe d'humour, comme : "Benny, tu as entendu l'histoire du type tout content après son mariage, car il fait l'amour presque tous les soirs ? Presque le lundi soir, presque le mardi, presque le mercredi...."

N'empêche que dans ce roman on sent que Deon Meyer, qui vient de fêter ses 62 ans, semble vraiment déçu par la déplorable politique intérieure de l'ère post-Mandela. À la page 201, il laisse son héros Benny Griessel s'exclamer en proie à une profonde déception : "Nous revoilà au temps de l'apartheid : mensonges et trahisons".
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Don Meyer ne cesse de se réinventer.

Avec La proie, c'est un thriller d'espionnage voguant entre l'Afrique du Sud et la France qui nous est offert. On y retrouve un personnage apparu dans le pic du diable en 2008 qui a refait sa vie incognito à Bordeaux. Jusqu'au jour où il est retrouvé par un ancien camarade de la lutte anti-apartheid, lui-même traqué par des Russes particulièrement antipathiques.

Pendant ce temps, en Afrique du Sud, entre assassinats complexes et kleptocratie plongeant la police aussi au coeur de la corruption, c'est une dimension très politique que l'auteur donne à son dernier livre.

Comme tout bon roman-policier d'espionnage, il est impossible de lâcher cette histoire. Un vrai page turner dans lequel on suit les trois personnages principaux dans leurs quêtes comme dans leurs tâches, leurs pensées. C'est ce qui rend ce genre totalement addictif.

Après renseignement pris, certains événements évoqués (et majeurs pour le récit) ont bien eu lieu en Afrique du Sud dans les années qui ont suivi la fin de l'apartheid. Pour que le mal triomphe, il suffit que les hommes de bonne volonté ne fassent rien contre la corruption. le problème se nomme " la captation de l'État ", expression désignant la corruption des gouvernants qui manipulent l'élaboration des choix économiques et modèlent la loi à leur avantage.

Deux fils narratifs vraisemblablement indépendants (jusqu'au majestueux bouquet final) tissent cette toile riche en actions et en tensions. Déon Meyer crie sa colère contre la situation anachronique de son pays qui s'est tant battu pour se libérer et se retrouve entravé par ce qui ceux qui se disaient libérateurs.

Seul bémol à cette lecture, pour moi, tout le tralala fait autour de la demande en mariage de Benny Griessel. Je m'en serais bien passée. Sinon, c'est une lecture addictive et que je recommande pour ceux qui aiment ce genre.
Lien : http://justelire.fr/la-proie..
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Comme j'ai trouvé ce livre dans une boîte à livres je l'ai lu aussitôt, persuadée que c'était le tome 6 mais au final c'est le tome 7 et il est normal que j'aie trouvé qu'il me manquait des infos ! Au niveau de la vie des personnages car les intrigues sont indépendantes et comme je ne suis pas très callée sur la politique d'Afrique du Sud, je n'ai pas été gênée par ce qui a pu se passer avant !

Ce volume a été plus difficile à décrypter car il commence par plusieurs événements en parallèle, avec des personnages différents. Bien évidemment les faits se rejoignent à la fin et l'auteur accélère petit à petit l'alternance des histoires !

Comme toujours la vie personnelle des héros est finement entremêlée avec la vie du pays qui influe chaque jour d'une manière que l'on n'imagine pas ! Tout comme l'on n'imagine pas que chaque échelle de la vie publique et du gouvernement est gangrénée par la corruption. Il y a certains événements dont j'avais quelques souvenirs mais sans connaître les tenants et les aboutissants.

Griessel, Vaughn et le personnel des Hawks semblent se battre contre des moulins à vent et sont parfois amenés à prendre des décisions qui les incrimineraient dans d'autres situations.

Ce volume est complexe et très intéressant, il va jusqu'au fond de l'âme des personnages qui expriment les doutes et les espérances d'une partie de la population.

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J'ai passé un bon moment de lecture, un très bon livre avec quelques longueurs, l'histoire m'a tout de même transporté.
Ce polar évoque la société sud-africaine et les dérives du pouvoir : la corruption, le racisme, une police « pourrie » et celle qui résiste, celle qui combat.
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Corruption
Deon Meyer est brillant, et le mot est faible. J'ai lu presque tous ses romans (à l'exception des deux premiers, mon préféré, son chef-d'oeuvre selon moi, étant l'Année du Lion), et à chaque fois le constat est le même : sous couvert d'une fiction, l'auteur livre un constat engagé et sans appel sur son pays, l'Afrique du Sud, donnant les armes à une réflexion qui va bien au-delà d'une simple enquête policière. Celui-ci n'y déroge pas et va même beaucoup plus loin, exposant le système kleptocratique du pouvoir politique, dans cette Afrique du Sud post-apartheid dont les échos ont depuis longtemps désertés nos actualités.
Ici, Deon Meyer tisse deux arcs narratifs, deux intrigues qu'il prend le temps d'installer.
La première se déroule en France, à Bordeaux. Nous y découvrons Daniel Darret, un homme qui tente de passer inaperçu, de se fondre dans le paysage. Il mène une vie simple et solitaire, travaille comme apprenti chez un restaurateur de meubles, le dimanche il prend sa moto et roule sur les petites routes de la région. Une nuit d'insomnie, alors qu'il courre dans les rues de Bordeaux il croise des malfrats qui agressent une jeune femme : il intervient, blesse sérieusement les gars qui prennent la fuite. Mais il sait qu'il s'est mis en danger… Car Daniel se cache… Il ne s'est pas toujours appelé ainsi : des années auparavant il était Thobela Mpayipheli – nom de code ¬ « Umzingeli » le chasseur – un combattant de la branche militaire de l'ANC (Umkhonto we Sizwe, le Fer de lance de la Nation).Nous l'avions d'ailleurs rencontré dans le pic du Diable, le premier volet de la série consacrée par l'auteur à Benny Griessel que nous retrouvons au Cap, accompagné de son acolyte Vaughn Cupido. Eux, les deux capitaines de la brigade d'élite des Hawks, sont chargés d'une enquête sur la mort d'un ex-policier, Johnson Johnson, dont le corps a été découvert en contrebas d'une voie ferrée. JJ s'était reconverti dans la protection privée : il avait accompagné une touriste hollandaise à bord du Rovos Express, le train le plus luxueux du monde… Benny et Vaughn découvrent rapidement qu'il s'agit d'un meurtre mais en haut lieu on leur ordonne de classer l'affaire : il s'agirait d'un suicide, point final. Or, JJ avait travaillé pour le ministre de la Sécurité de l'Etat, à l'unité de protection des VIP. Quels secrets détenait-il qui l'auraient mené à sa perte ? Benny et Vaughn ne comptent pas en rester là, mais tout devient très compliqué pour eux et pour leur patrone, la colonel Mbali Kaleni (« Nous avons de très gros soucis (…). Tout le département du ¬renseignement criminel de la ¬police nationale est corrompu et compromis. Il ne fait pas de doute que le procureur général est un homme corrompu et compromis. Que notre ministre de l'Intérieur est un homme corrompu et compromis et qu'il en va de même pour le président de la Répu¬blique. ») …
Deon Meyer fait alterner les deux intrigues, d'abord lentement, permettant ainsi au lecteur de prendre toute la mesure des enjeux. Puis les deux histoires se rencontrent et n'en forment plus qu'une. La construction de ce roman est très habile et sert admirablement le propos de l'auteur sur la situation politique de l'Afrique du Sud sous la présidence de Jacob Zuma (qui ne sera jamais cité explicitement d'ailleurs), dénonçant implacablement la corruption institutionnelle et la captation de l'Etat. Dans l'ombre, les vautours attendent pour dépecer le pays (« Il faut que tu comprennes, il y a de grandes puissances en jeu. La Chine qui monte, l'Amérique qui décline. Au milieu, un vide qui ne demande qu'à se remplir. Un nouvel ordre mondial est en route. Et Poutine… Tu peux dire de lui ce que tu veux, il est malin. Il joue sur le long terme, il se positionne, il place son pays »).
Alors bien sûr, j'ai beaucoup aimé retrouver Benny et Vaughn, leur complicité et leurs différences, les suivre dans leur enquête mais aussi dans leur vie privée (Benny qui parvient à contenir ses démons mais qui tremble à l'idée que sa bien aimée pourrait refuser une demande en mariage ; Vaughn qui sait que le meilleur chemin pour conquérir sa chérie passe obligatoirement par celui de son fils Donovan, qui lui pense que les Hawks sont dévoyés) mais incontestablement le personnage principal de ce roman c'est Daniel Darret qui symbolise par ses contradictions, les désillusions de toute une génération dont les idéaux, ceux de Mandela, ont été trahis.
Polar très noir, mais dont la fin laisse tout de même une petite lueur d'espoir, car comme le dit Benny « J'ai appris une chose sur ce pays, Vaughn. Ça ne va jamais aussi mal qu'on le craint. Et ça ne va jamais aussi bien qu'on le voudrait. ».
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La vie de Nelson Mandela avec son combat contre l'Apartheid, ses longues années de prison puis sa victoire aux présidentielles en 1994 est restée dans mon esprit comme un des symboles majeurs de la lutte contre les inégalités . Et j'avoue que depuis la disparition de Madiba , je me suis peu intéressée au devenir de l'Afrique du Sud .

Certes , ce roman est une fiction mais l'évolution politique et sociétale n'est pas celle rêvée par les idéalistes de la Nation Arc en Ciel de Desmond Tutu et les démons de la corruption, comme dans tellement de pays sapent les formidables avancées qu'a connu le pays et Deon Meyer déverse dans ce roman son amertume .

L'histoire de la Proie est double , commençant au Cap par une enquête par la brigade des Hawks après la découverte d'un corps d'un homme jeté du train de luxe , le Rovos . On retrouve les héros récurrents de Deon Meyer , Benny Griesel et Vaughn Cupido .

L'autre partie de l'action débute à Bordeaux , et, dois-je l'avouer, une des raisons qui m'a fait choisir ce livre avec un ancien sniper de la branche militaire de l'ANC , caché sous le pseudonyme de Daniel Darett et qui mène une existence bien tranquille dans un atelier de restauration de meubles jusqu'à ce qu'un de ses anciens amis le contacte et lui propose une nouvelle et périlleuse mission.

Le récit alterne les deux histoires, d'abord bien distinctes , avec de longues parties qui permettent au lecteur de bien s'imprégner de l'ambiance , puis , comme une course contre la montre , de façon beaucoup plus brève, miroirs en trompe-l'oeil jusqu'à ce qu'on comprenne dans l'ultime chapitre les connections exactes entre eux .

Très habile manipulation du lecteur de bout en bout , j'ai beaucoup apprécié le style et le rythme , moi qui ne suis pas une lectrice habituelle de Deon Meyer en dehors de la constellation du Chien .

Pour les fans de l'auteur, ils retrouveront sans doute avec plaisir les personnages de Griesel et Cupido et leurs histoires personnelles .

Avec tous mes remerciements à Masse Critique et aux Editions Gallimard pour cet intense moment de lecture
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Deon MEYER. La proie.

Amateur de polar, de thriller , de série noire, foncez, ce récit est fait pour vous. de l'action, du suspense. de la première à la dernière page le rythme est intense. Pas question de mollir. IL faut suivre le mouvement qui va crescendo. Prenez les baskets. ET en avant !

L'action se déroule sur deux fronts, entre la France et l'Afrique du Sud. La narration débute sur l'agression d'une jeune femme à Bordeaux. Cette femme ne doit sa survie qu'à Daniel Darret, la cinquantaine, un réfugié bantou qui mène une vie tranquille, travaillant auprès d'un ébéniste atteint d'Asperger. Avant de se retirer à Bordeaux, il a été soldat dans les rangs de l'ANC ; mais il a décroché suite à la prise du pouvoir par un président tyrannique, ZUMA qui a succédé à l emblématique Nelson MANDELA. Parallèlement, un homme est retrouvé mort, en Afrique du sud, le long de la voie de chemin de fer, empruntée par le Rovos, le train le plus luxueux du . La victime, J.J. Johson Johson est un ancien employé de la police du Cap. Il s'est reconverti en garde de corps et il accompagnait une nonagénaire, Mme Scherpenzeel , une néerlandaise d'Utrecht.

Quels liens peuvent unir ces deux faits divers, distant de milliers de kilomètres? . Avec brio, Deon MEYER nous entraîne dans une effarante chasse à l'homme. Nous sommes sur les traces des prédateurs mais également à la recherche de la proie visée. Les liens entre la mafia existant en Afrique du Sud, les russes, les services secrets. Tout se mêle, s'entremêle, le suspense est complet, le rythme quasi insoutenable. Il faut toujours foncer vite, très vite pour parvenir au point de rendez-vous fixé par les donneurs d'ordre. La politique, les kleptocrates, ceux qui veulent toujours plus, les instances gouvernementales pourries, parviendront-ils à mettre en place l'attentat qu'ils concoctent depuis des mois et pour lequel ils ne disposent que de quelques minutes pour l'accomplir? Quel est donc l'enjeu ? Nous fréquentons la mafia, nous introduisant dans les circuit occultes de la vente d'armes, traversant une partie de l'Europe afin d'acquérir une arme de combat ultra performante, et non identifiable. Mais les dés sont pipés ! Et quand l'hallali sonnera qui sera le vainqueur ? Quel avenir pour celui qui survivra à cet assaut ?

Deon MEYER dresse un portrait très sombre de son pays. Les réseaux politiques sont sous la dominance de la mafia, liée aux exigences de la Russie de Poutine. le blanchiment de l'argent, les règlements de comptes sont couverts par les instances gouvernementales, les fonds détournés par les subalternes du président ZUMA. C'est la corruption qui règne dans ce pays. La fin de l'apartheid de MANDELA n'apparaît plus que comme un lointain souvenir. le successeur de ZUMA, a du pain sur la planche afin de rétablir l'égalité entre tous, l'équilibre de son économie.

Je me permets de vous recommander ce récit. Il y a de l'action, du suspense. Sans cesse, il faut surveiller ses arrières, anticiper les mouvements des adversaires, déjouer les pièges tendus par les uns pour les autres. Ici aussi les murs ont des oreilles. Il ne faut pas hésiter une seule seconde.... le sablier s'écoule.... Il faut foncer, aller de l'avant. le rythme est soutenu. Un très bon polar, de la même veine que « L'année du lion », « Traces », « 7 jours, », « Kobra », « En vrille », « Les soldats de l'aube ». Vous ne serez pas déçu par cet écrivain. J'ai lu ce livre en deux jours, emportée par cette aventure incroyable, mais tellement réaliste dans ce monde d'espions. Les portraits des héros sont parfaits, auréolés de réalisme.
( 30/04/2023).


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Je me joins inconditionnellement aux éloges tissés à ce formidable thriller géopolitique. J'ai délaissé La face nord du coeur, de Dolores Redondo pour foncer vers le Cap et Bordeaux. Je lis Deon Meyer parce que viscéralement attaché à son pays, il n'hésite pas à en pointer les manquements, à en décrire les us et coutumes et à nous rendre proche une nation fascinante et éprouvée. le récit ne connaît aucun temps mort, mélange de percussion et de tendresse envers les valeureux Hawks, policiers opiniâtres, ainsi qu'amoureux tellement transis qu'ils hésitent à demander la main de leur belle. Cet atermoiement amoureux adoucit un quotidien harassant, de même que les virées musicales de Benny, improvisations planantes en quête d'harmonie
L'auteur connaît à fond tous les théâtres d'action, que ce soit sa terre natale, la France ou les canaux d'Amsterdam. Il campe également des personnages secondaires attachants, peintre solitaire, ébéniste autiste, compagnon de lutte. L'écriture coule telle un torrent intranquille.





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Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour ce partenariat.
J'aime beaucoup le personnage de Benny Griessel, parce qu'il est un personnage qui évolue. Oui, il reste un policier qui veut toujours aller au bout de ses enquêtes. Oui, il est un alcoolique, mais il fait ce qu'il faut pour ne pas replonger, et il sait très bien que le risque est là, toujours. Sa fille a terminé ses études, son fils est en plein dedans et Benny vit toujours avec Alexa. Vaughn est toujours son coéquipier qui, comme leur colonel en son temps, s'est mis au régime et veille à ce que personne ne soit au courant.
Ce qui évolue aussi est la situation de l'Afrique du Sud, et elle n'évolue pas de façon positive. La corruption est partout, y compris dans la police. Ne parlons même pas des hommes politiques. le choix est simple : faire avec ou lutter contre, le second choix n'est pas forcément les plus aisé, et demande une attention constante. Prenez Benny Griessel et Vaughn Cupido, ils sont amenés à enquêter sur un meurtre, ce qui est leur métier. Dès le début, pourtant, les complications sont là : le temps qu'il a fallu pour trouver le corps, pour l'identifier. Les témoins ? Encore faut-il les retrouver, vu le temps qui s'est écoulé. L'autopsie ? le lecteur découvre tout au long du récit à quel point faire des analyses, avoir leur résultat, ce qui nous semble presque de la routine à force de regarder les séries télévisées françaises ou américaines, peut devenir ici un long parcours du combattant, vu le manque de personnel et de moyens. Plus simplement (vraiment ?), il est difficile de mener une enquête quand des instances supérieures vous mettent des bâtons dans les roues ou, miracle ! résolvent le mystère à votre place, et tant pis si cela contredit les indices, les témoignages…. presque rien, au final. Oui, il faut s'accrocher quand on veut que la vérité triomphe.
Alors que ces évenements se déroulent en Afrique du Sud, à Bordeaux, nous trouvons Daniel, dont nous apprendrons petit à petit le passé. Il se contente de peu, Daniel, il exerce un métier peu connu mais qui lui convient parfaitement. le week-end, il se balade en moto. Il est discret, Daniel. Et puis un jour paf ! la mouche dans le lait : il croise une jeune femme qui se fait agresser dans la rue Il ne peut pas ne pas agir – et c'est là que l'on comprend que Daniel n'est pas un simple restaurateur de meubles. Avec lui, nous nous retrouvons pris dans un engrenage qui nous dépasse très rapidement, tant il implique pas seulement le passé de Daniel, mais aussi une connaissance des conflits qui ont traversé le continent africain, et même le monde : la guerre froide semble bien oubliée aujourd'hui, et pourtant, elle a laissé des traces profondes dans les coulisses de la politique internationale. Daniel s'est battu pour ses idéaux, ses amis aussi, et si lui a choisi de mettre de la distance entre son pays, son passé et lui, d'autres ont vécu en direct les désillusions, les désenchantements. Ils ont pourtant gardé l'envie…. de quoi ? D'en découdre ? d'un monde meilleur ? de se venger aussi ? Il est difficile de trancher, si ce n'est que les dommages collatéraux seront nombreux.
Plus qu'un roman policier, nous avons là un roman politique, sur les lendemains désenchantés de la société sud-africaine, une société qui pense avoir vaincu ses vieux démons, pour en créer de tout neufs.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Avant de commencer à vous parler du roman de Deon Meyer je souhaiterai le replacer dans son contexte. En effet, l'auteur dénonce sans détour la corruption du pouvoir en place, via notamment des relations troubles (pour rester poli) avec de riches et puissants industriels indiens (la famille Gupta). Relations qui iront jusqu'à l'ingérence des Gupta dans la vie politique et économique du pays, jusqu'à la forme la plus ultime de corruption : la captation d'état…

Quelques rapides recherches via Google vous permettront de situer la présente intrigue en 2017 (outre quelques détails qui ne trompent pas, les dates correspondent), et donc sous la présidence de Jacob Zuma (2009-2018). Lequel sera poussé à la démission par son propre parti (l'ANC) avant d'être remplacé par Cyril Ramaphosa en février 2018.

Un bonheur n'arrivant jamais seul, Jacob Zuma entraînera dans sa chute la famille Gupta qui perdra de fait son statut d'intouchable en Afrique du Sud. J'aimerai vous dire que depuis la justice a fait son office mais savez aussi bien que moi que nous ne vivons pas au pays des Bisounours…

Si La Proie est le sixième roman traduit en français de la série Benny Griessel, il existe un titre encore inédit dans la langue de Molière qui vient se glisser entre En Vrille et celui-ci ; La Proie est donc bel et bien le septième opus de la série.

Il est des romans qui vous font d'emblée regretter de ne pas vous être intéressé plus tôt à leur(s) personnage(s) – surtout quand il est question de héros récurrent(s) – ; incontestablement La Proie fait partie du lot ! Avant même de le refermer j'ai compris qu'en faisant l'impasse sur la série Benny Griessel de Deon Meyer, j'étais passé à côté d'un truc grandiose (même s'ils ne sont pas tous aussi aboutis que celui-ci, je reste convaincu que les précédents romans de la série se situent dans le haut du panier).

L'auteur construit son intrigue en suivant deux arcs narratifs distincts (pour ne pas dire totalement indépendants), le premier est axé sur l'enquête de Benny Griessel et son équipe en Afrique du Sud, alors que le second nous transporte en Europe pour y suivre le parcours de Daniel Darrett. Même si on peut légitimement supposer qu'il existe un fil rouge reliant les deux récits, Deon Meyer prend son temps pour le tisser et plus encore pour nous lever le voile sur nos questionnements.

Si ces deux arcs narratifs sont aussi captivants à suivre l'un que l'autre, j'avoue toutefois avoir eu un faible pour les chapitres se concentrant sur Daniel Darret. le rythme imposé est en effet beaucoup plus soutenu et la tension est quasiment omniprésente.

Non seulement l'auteur apporte énormément de soin à ses personnages, mais son récit, même ai coeur de la tourmente, reste empreint d'humanité. Qu'il s'agisse de Benny Griessel, Vaughn Cupido ou Daniel Darret, chacun doit, en plus de ses obligations (et/ou missions), faire face à des choix personnels, des doutes et des questionnements.

Gros coup de coeur pour cette équipe des Hawks (une unité d'élite de la police sud-africaine) qui reste soudée et complice contre vents et marées. Une complicité et une confiance réciproque qui s'étendent bien au-delà du strict cadre professionnel. À l'image du duo Griessel / Cupido dont les échanges sont souvent ponctués de touches d'humour afin de faire tomber la pression.

Pour ceux et celles qui ne connaissent pas encore les personnages de Deon Meyer, et hésitent à commencer la série Benny Griessel par le dernier tome paru à ce jour, je peux vous assurer qu'à aucun moment vous ne serez largué. D'une part il y a très peu de références à des enquêtes ultérieures. D'autre part l'auteur sait y faire, quand besoin, pour que les événements présents s'imbriquent avec ceux du passé. Enfin je suis convaincu que, à peine ce bouquin refermé, vous mourrez envie de dévorer les cinq tomes précédents.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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