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3,89

sur 458 notes
C'est visiblement un Deon Meyer en colère, excédé par la kleptocratie sud-africaine (le mot est écrit à plusieurs reprises), celle du président Zuma, pour ne pas le nommer, qui a signé La proie, l'un de ses meilleurs livres à ce jour, tout autant polar survitaminé que brulot politique. le roman est bâti autour de 2 intrigues qui ne se croiseront que vers le dénouement, avec une grande maîtrise narrative. Entre Bordeaux et le Cap, en passant par Amsterdam et Paris, l'auteur plante longuement et successivement le décor de ses deux histoires, avant de les alterner rageusement, plus le livre et l'action progressent, comme un coeur qui battrait de plus en plus vite. La manière est remarquable, le fond ne l'est pas moins, détaillant comment fonctionne une "démocratie" corrompue et sous influence, héritage putride des années Mandela. Les personnages sont toujours aussi attachants, à commencer par son duo familier d'enquêteurs Griessel et Cupido, aux prises avec des problèmes personnels, sentimentaux, entre autres, qui viennent alléger les trames policière et politique du récit. Deon Meyer n'oublie jamais d'humaniser ses protagonistes, à la façon d'un Mankell ou d'un Indridason, et c'est encore plus vrai avec le dénommé Daniel Derrien, réfugié en France, qui va reprendre du service comme au temps de l'apartheid, puisque la période est presque aussi désastreuse. A noter que les pages consacrées à ses déambulations dans Bordeaux sont d'une précision redoutable, témoignant d'un amour non dissimulé pour la capitale girondine. Malgré un final un peu précipité, La proie est un millésime de haute volée de Deon Meyer, un écrivain qui semble incapable d'écrire un mauvais livre. Les plus curieux auront remarqué que son roman précédent, Die vrou in die blou mantel, n'a toujours pas été traduit en français. Serait-il moins brillant que les autres ? le mystère ne devrait pas tarder à être levé, espérons-le, si Gallimard le veut bien.
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Lire un roman Noir, c'est plonger de plein pieds dans une atmosphère particulière et choisir un roman Noir sud africain apportera une ambiance qu'on ne retrouvera nulle part ailleurs.

Chaque « nationalité » de roman noir a sa propre saveur et ce que je trouve chez Deon Meyer, je ne le croiserai jamais dans un roman Noir américain, anglais, ni même russe.

Pas besoin d'avoir lu les précédents romans mettant en scène Benny Griessel, l'auteur nous le présente en quelques mots, son enquête achèvera le portrait que l'on se fait de l'homme et assurément, c'est un enquêteur avec ses fêlures, ses blessures, ses doutes, ses démons et s'il a laissé tomber l'alcool, les tentations sont parfois encore là.

Un meurtre a eu lieu dans un train de luxe, le Rovos. Niveau luxe, il vaut bien l'Orient-Express mais ici, point d'Hercule Poirot, ni de neige bloquant le train : Benny Grisel et son acolyte Vaughn Cupido, tous deux de la brigade des Hawks, vont avoir bien du mal à résoudre cette enquête car il semblerait que des certaines personne ne veulent pas que ce meurtre en soit un…

Bref, on aurait retrouvé le corps de Johnson Johnson (oui, des parents méritent un procès) lardé de douze coups de couteau différents dans le dos que certains déclareraient tout de même un suicide.

Cette enquête de plus de 500 pages ne se concentre pas uniquement sur la mort bizarre du gars dans le train, mais nous entraînera aussi à Bordeaux, auprès de Daniel Darret. Au départ, on ne comprend pas très bien le rapport mais on se laisse porter par l'histoire, par le personnage, sympathique, agréable, avec ses secrets bien enfouis.

Ce ne sera que sur le final que les deux histoires se suivront sans temps mort, vous faisant faire un grand écart en l'Afrique du Sud post Mandela et la France, dans un rythme endiablé qui vous interdira de respirer.

Le scénario a l'air simple, au départ, mais l'auteur est un homme qui connait son affaire, son pays, ses problèmes et sous le couvert d'une enquête policière, il en profitera pour nous en parler de son pays qui a connu l'apartheid et qui, maintenant connait les magouilles qui, comme ailleurs, minent le pays.

Un excellent roman Noir sud-africain à découvrir, si ce n'est pas encore fait !

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L'année du lion fut mon premier Deon Meyer et j'avais hautement apprécié la rencontre.
Pourquoi, me suis-je dit, ne pas poursuivre la découverte de l'auteur à travers son personnage emblématique de l'inspecteur Griessel, même s'il s'agit déjà de sa septième enquête.

Le problème c'est que, quand on fait tout à l'envers, forcément l'exercice est périlleux et forcément, l'affect en pâtit un peu.

Tentons une approche objective …

A mettre au crédit de Deon Meyer, sa maîtrise structurelle du roman. Pour l'avoir rencontrée à maintes reprises, la construction du récit est classique mais elle fonctionne. Deon Meyer relate, en chapitres alternés, deux histoires parallèles : l'une en Afrique du Sud, l'autre à Bordeaux. L'alternance de chapitres se transforme en alternance de paragraphes à mesure que s'accélère l'intrigue. le dépaysement est assuré, le rythme est là, on ne s'ennuie pas. Un vrai piège pour les page turner.

Côté psychologie des personnages, Griessel m'a paru un peu mièvre et pathétique mais c'est sans doute le résultat de ses failles existentielles développées dans les six épisodes précédents. Difficile donc de juger de la profondeur du bonhomme mais il ne va pas faire tomber Adamsberg et Erlandur du podium de mes inspecteurs cabossés préférés, ça c'est sûr.
Deon Meyer crée par contre un beau personnage nommé Daniel, le bordelais de service. Son parcours, sa résilience le rendent attachant, j'ai eu peur pour lui.

Mais pourquoi diable a-t-il fallu que l'intrigue en Afrique du Sud soit aussi brouillonne, voire bâclée. J'ai ressenti un petit goût de « l'enquête a assez piétiné, on va faire expliquer tous les tenants et aboutissants de l'intrigue par un seul personnage qui avoue, ça sera plus simple ». Je n'en dis pas plus, je suis sûre que vous sentez mon agacement.

Heureusement, pour emporter mon adhésion, il y a le côté politique assumé du roman. Déon Meyer m'a fait découvrir les arcanes de la corruption omniprésente en Afrique du Sud. En tant qu'Européenne, ça m'a rappelé que l'image d'Epinal de Mandela libérant son peuple n'est plus d'actualité.

Bref, à défaut de sortir totalement charmée de la Proie, j'en ressors moins bête et ça, par les temps qui courent, ça vous protège mieux qu'un vaccin.

Merci aux éditions Gallimard et à Babelio pour cette découverte lors de la Masse Critique mauvais genres.
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Je passe difficilement le 1/4 du livre avant de décider d'abandonner.
Je n'accroche pas ni à l'histoire qui est trop longue à se mettre en place, ni aux personnages.
L'auteur a choisi d'écrire son roman en nous parlant de deux affaires qui semblent, en tous cas là où je me suis arrêtée, n'avoir rien à voir.
Du mal à rester dedans et pas l'envie de m'y remettre quand je m'interromps.
Vite à la lecture suivante.
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La vie de Nelson Mandela avec son combat contre l'Apartheid, ses longues années de prison puis sa victoire aux présidentielles en 1994 est restée dans mon esprit comme un des symboles majeurs de la lutte contre les inégalités . Et j'avoue que depuis la disparition de Madiba , je me suis peu intéressée au devenir de l'Afrique du Sud .

Certes , ce roman est une fiction mais l'évolution politique et sociétale n'est pas celle rêvée par les idéalistes de la Nation Arc en Ciel de Desmond Tutu et les démons de la corruption, comme dans tellement de pays sapent les formidables avancées qu'a connu le pays et Deon Meyer déverse dans ce roman son amertume .

L'histoire de la Proie est double , commençant au Cap par une enquête par la brigade des Hawks après la découverte d'un corps d'un homme jeté du train de luxe , le Rovos . On retrouve les héros récurrents de Deon Meyer , Benny Griesel et Vaughn Cupido .

L'autre partie de l'action débute à Bordeaux , et, dois-je l'avouer, une des raisons qui m'a fait choisir ce livre avec un ancien sniper de la branche militaire de l'ANC , caché sous le pseudonyme de Daniel Darett et qui mène une existence bien tranquille dans un atelier de restauration de meubles jusqu'à ce qu'un de ses anciens amis le contacte et lui propose une nouvelle et périlleuse mission.

Le récit alterne les deux histoires, d'abord bien distinctes , avec de longues parties qui permettent au lecteur de bien s'imprégner de l'ambiance , puis , comme une course contre la montre , de façon beaucoup plus brève, miroirs en trompe-l'oeil jusqu'à ce qu'on comprenne dans l'ultime chapitre les connections exactes entre eux .

Très habile manipulation du lecteur de bout en bout , j'ai beaucoup apprécié le style et le rythme , moi qui ne suis pas une lectrice habituelle de Deon Meyer en dehors de la constellation du Chien .

Pour les fans de l'auteur, ils retrouveront sans doute avec plaisir les personnages de Griesel et Cupido et leurs histoires personnelles .

Avec tous mes remerciements à Masse Critique et aux Editions Gallimard pour cet intense moment de lecture
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Deon Meyer a toujours un style d'écriture efficace qui fait de ses romans des "page turners". Mais cette fois j'ai trouvé qu'il tournait à vide. L'intrigue de la proie commence de façon intrigante avec des personnages bien caractérisés. Mais à la moitié du roman le souffle retombe faute d'une histoire suffisamment construite. Et la fin bâclée est expédiée en quelques pages. Sans compter quelques maladresses exaspérantes comme la description niaise des états d'âme de Griessel à l'idée de demander sa compagne en mariage évoqués au moins à 6 ou 7 reprises. Ce n'est plus du d'Meyer mais la collection Harlequin.
Espérons que cela n'annonce pas le tarissement de l'inspiration de cet auteur.
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Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour ce partenariat.
J'aime beaucoup le personnage de Benny Griessel, parce qu'il est un personnage qui évolue. Oui, il reste un policier qui veut toujours aller au bout de ses enquêtes. Oui, il est un alcoolique, mais il fait ce qu'il faut pour ne pas replonger, et il sait très bien que le risque est là, toujours. Sa fille a terminé ses études, son fils est en plein dedans et Benny vit toujours avec Alexa. Vaughn est toujours son coéquipier qui, comme leur colonel en son temps, s'est mis au régime et veille à ce que personne ne soit au courant.
Ce qui évolue aussi est la situation de l'Afrique du Sud, et elle n'évolue pas de façon positive. La corruption est partout, y compris dans la police. Ne parlons même pas des hommes politiques. le choix est simple : faire avec ou lutter contre, le second choix n'est pas forcément les plus aisé, et demande une attention constante. Prenez Benny Griessel et Vaughn Cupido, ils sont amenés à enquêter sur un meurtre, ce qui est leur métier. Dès le début, pourtant, les complications sont là : le temps qu'il a fallu pour trouver le corps, pour l'identifier. Les témoins ? Encore faut-il les retrouver, vu le temps qui s'est écoulé. L'autopsie ? le lecteur découvre tout au long du récit à quel point faire des analyses, avoir leur résultat, ce qui nous semble presque de la routine à force de regarder les séries télévisées françaises ou américaines, peut devenir ici un long parcours du combattant, vu le manque de personnel et de moyens. Plus simplement (vraiment ?), il est difficile de mener une enquête quand des instances supérieures vous mettent des bâtons dans les roues ou, miracle ! résolvent le mystère à votre place, et tant pis si cela contredit les indices, les témoignages…. presque rien, au final. Oui, il faut s'accrocher quand on veut que la vérité triomphe.
Alors que ces évenements se déroulent en Afrique du Sud, à Bordeaux, nous trouvons Daniel, dont nous apprendrons petit à petit le passé. Il se contente de peu, Daniel, il exerce un métier peu connu mais qui lui convient parfaitement. le week-end, il se balade en moto. Il est discret, Daniel. Et puis un jour paf ! la mouche dans le lait : il croise une jeune femme qui se fait agresser dans la rue Il ne peut pas ne pas agir – et c'est là que l'on comprend que Daniel n'est pas un simple restaurateur de meubles. Avec lui, nous nous retrouvons pris dans un engrenage qui nous dépasse très rapidement, tant il implique pas seulement le passé de Daniel, mais aussi une connaissance des conflits qui ont traversé le continent africain, et même le monde : la guerre froide semble bien oubliée aujourd'hui, et pourtant, elle a laissé des traces profondes dans les coulisses de la politique internationale. Daniel s'est battu pour ses idéaux, ses amis aussi, et si lui a choisi de mettre de la distance entre son pays, son passé et lui, d'autres ont vécu en direct les désillusions, les désenchantements. Ils ont pourtant gardé l'envie…. de quoi ? D'en découdre ? d'un monde meilleur ? de se venger aussi ? Il est difficile de trancher, si ce n'est que les dommages collatéraux seront nombreux.
Plus qu'un roman policier, nous avons là un roman politique, sur les lendemains désenchantés de la société sud-africaine, une société qui pense avoir vaincu ses vieux démons, pour en créer de tout neufs.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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C'est sans aucun doute le livre le plus politique de Deon Meyer. L'enquête policière de Benny Griessel et son partenaire Vaughn Cupido -qui prend plus d'importance et d'épaisseur dans ce dernier opus- s'inscrit dans un contexte quasi généralisé de corruption de l'état à son plus haut sommet... Un récit presque désenchanté, chronique de la déliquescence de l'Afrique du Sud, mais porteur d'une petite lueur d'espoir. Un petit regret : une résolution du crime trop rapide à mon goût. Mais quel bonheur de retrouver les personnages de Deon Meyer et son Afrique du Sud.
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Trois ans après « L'année du lion », dystopie qui imagine une société plus juste et dont il était absent, Benny Griessel, capitaine des Hawks, est de retour. Il est flanqué de son partenaire Vaughn Cupido. Tous deux vont s'atteler à résoudre l'assassinat énigmatique d'un homme, ex-flic reconverti dans le privé.
A plus de 10 000 kilomètres du Cap, Daniel Darret, ancien combattant de la branche militaire de l'ANC, s'est refait une virginité en changeant d'identité et en travaillant pour un restaurateur bordelais de meubles anciens.
Mais le passé va le rattraper...
Les deux récits vont bien évidemment se télescoper avec, en arrière-plan une Afrique du Sud post-apartheid corrompue dont le président Jacob Zuma est le symbole le plus manifeste.
Si j'ai aimé retrouver le duo Griessel-Cupido avec une préférence pour le premier, « un alcoolique en voie de réhabilitation, à l'eau claire depuis huit mois seulement, dont le plus grand désir est de demander en mariage une autre alcoolique en voie de réhabilitation », j'ai eu un petit faible pour le « repenti » solitaire qui va vouloir venger les idéaux trahis de la lutte contre la ségrégation raciale.
Avec « La proie », Deon Meyer sonde l'actualité la plus récente de son pays et prouve que le roman policier est l'un des genres de prédilection pour conduire une réflexion critique sur l'état du monde.
Lien : http://papivore.net/polar/cr..
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Les capitaines Benny Griessel et Vaughn Cupido sont chargés d'élucider le meurtre d'un ex-policier, chargé d'assurer la protection privée d'une vieille dame millionnaire, survenu dans le train le plus luxueux du monde, le Rovos qui assure la liaison entre le Cap et Pretoria.

Assez vite, les deux policiers vont se rendre compte qu'ils mettent le doigt dans un engrenage dont ils ne maitrisent pas toutes les nuances.

En même temps, et très loin de l'Afrique du Sud, dans le vignoble bordelais, un ancien de l'ANC va voir son passé revenir soudainement à la surface.

Dans tous les romans de Meyer, l'intrigue policière de départ est aussi et peut-être surtout, une excellente façon de nous parler de la société sud africaine, cette Afrique du Sud qui tente, tant bien que mal à retrouver un équilibre précaire et essayer d'effacer, en vain, les cicatrices liées à l'Apartheid tant les frontières économiques, sociales et bien évidemment raciales sont encore totalement palpables et gangrènent encore toute la société.

Dans « La Proie », jeu du chat et de la souris qui nous amène entre le Cap, Amsterdam Paris et Bordeaux- l'auteur nous chante son amour pour la France et la culture française, Deon Meyer soigne particulièrement ses effets et signe un thriller qui va à trois cent à l'heure, plus rapide que le train qui sert de point de départ à son intrigue.

L'art de Meyer, c'est en effet et avant tout de parvenir, tout en troussant des enquetes haletantes et pleine de rebondissements et de chausse trappe, de restituer aussi bien l'ambiance de la société sud-africaine, avec ses espoirs, ses trahisons, et ses déceptions.

Un thriller ­d'espionnage addictif à la visée internationale sous fond de trahisons d'idéaux, de blanchiment d'argent et de corruption.

Un must du genre !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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