Je savais que
Deon Meyer était plutôt spécialisé dans le polar (je me demande même si je n'en ai pas lu un sans être capable de m'en souvenir . . . ). Cet écrivain sud-africain nous propose avec
l'année du lion un bon récit post apocalyptique. Sans tomber dans le pessimisme.
Cela commence en mars de l'année du chien, avec un père et un fils qui vont devoir faire face aux dangers issus des miettes du monde perdu : chiens donc, redevenus sauvages après la disparition de leurs maîtres humains puis humains violents rescapés d'une fièvre qui a terrassé une grande partie de l'humanité, ne laissant en vie que 5% de la population, puis encore moins puisque plus d'infrastructures viables . . .
La relation filiale est l'un des thèmes centraux du livre, avec cette obsession pédagogique du père à transmettre à son fils quelque chose de vraiment utile dans la connaissance des êtres humains qualifiés « d'animaux sociaux ».
L'autre aspect qui rend cet ensemble intéressant vient de l'accent mis par l'auteur sur la nécessaire transition à opérer pour passer d'une microsociété en survie (type de celles qui essaient de se construire dans des séries comme « the walking dead ») à celle d'un nouveau départ civilisationnel. C'est la colonie d'Amanzi (« eau » en zoulou) qui est fondée dans ce but par Willem Storm. L'eau, élément si important. . .
En ce sens, ce roman est presque positif, car c'est un défi enthousiasmant que mettre à profit les capacités et les talents des survivants, les associer au nouveau départ rêvé. Mais il n'est cependant pas positiviste car il reconnaît que le progrès ne vient pas naturellement de la science, que ce nouveau départ doit s'accompagner d'une réflexion sur notre statut un peu à part dans le grand ordre des choses sur Terre. Et là, ce n'est pas gagné si l'on considère les péripéties de cette mini société en formation. L'humain est décidément trop humain...
Enfin, c'est pour pourvoir à cette nécessité qu'il y a le projet (encore de la transmission) d'histoire d'Amanzi. Construire du neuf en s'appuyant sur la mémoire. La narration mêle ainsi les témoignages de certains de ces protagonistes qui racontent leur propre épopée au fondateur de la colonie qui fabrique ainsi un recueil qui éclaire le déroulement de l'intrigue d'un angle à chaque fois différent.
Les scènes d'actions sont très efficaces, presque visuelles et l'ensemble se lit très facilement, voici quelqu'un qui sait tenir son lecteur en haleine. Livre dense et captivant de bout en presque bout. Je ne commente pas la fin, je critique trop souvent les réalisateurs français ne sachant pas finir un film . . .