Ce livre faisait parti d'un des nombreux achats impulsifs que j'ai fait au cours des deux dernières années sans trop savoir à quoi m'attendre. Pour tout dire, je ne me souvenais même plus qu'il s'agissait d'un roman post-apocalyptique. La version numérique n'ayant pas vraiment de quatrième de couverture, je m'y suis donc lancé à l'aveuglette.
Ayant lu La Route il y quelques mois à peine, j'ai eu une petite crainte au tout début alors qu'on a sensiblement le même scénario: un père et son fils tentant de survivre dans un monde décimé par un virus. Heureusement, la suite des choses n'est pas la même. En fait, on se retrouve quelque part entre le Fléau de
Stephen King et la série The Walking Dead, sans les zombies. Ici, pas de macchabé boitant, goule visqueuse, mutant purulant ou autres créatures avides d'organes juteux et de chair fraîche. Seulement des gens qui se regroupent et tentent de recommencer un semblant de société tout en devant éviter les problèmes avec d'autres quidams pour qui il est plus facile de piller que de cultiver un jardin.
Nico Storm raconte l'histoire
après que lui et son père aient fondé une colonie qui a rapidement repris des airs d'avant
après des premiers mois difficiles alors qu'électricité, nourriture et foyers abondent. Bien sur, tout n'est pas toujours rose et ils doivent composer avec la menace constante d'ennemis qui veulent profiter de leur opulence. Pas de surprise ici, le paternel va mourir assassiné et le fils voudra se venger et c'est le cheminement jusqu'à ce dénouement qu'il explique. On entre donc dans la vie de Nico et ses première années dans la colonie, sa volonté de faire sa place en tant que jeune adolescent, de devenir un homme, ses amours, ses déceptions, ses réalisations, ses échecs, sa relation avec son père. Il s'attachera à Domingo, personnage au passé trouble qui lui apprendra les rudiments du combat, de l'endurance et de la patience.
Il faut le dire tout de suite, la fameuse vengeance n'occupe qu'un faible pourcentage du roman.
Deon Meyer nous amène plutôt au coeur de la colonie et de ses activités, l'arrivée de nouveaux personnages, certaines expéditions pour retrouver des outils essentiels, des débats politiques, sociaux et spirituels, tout cela au-travers les yeux et souvenirs de Nico bien sur mais aussi de "témoignages" d'autres habitants.
Mis à part un peu de désintérêt de ma part en deuxième moitié, j'ai totalement accroché à l'histoire. C'est très humain et il est vraiment nécessaire de se replonger dans l'esprit de l'adolescent qu'on a tous été pour comprendre Nico et ses émotions, sont désir d'être un héros, de prouver ses compétences et plaire à son père... et la gente féminine. La finale en soi est pratiquement ce qui vient tout gâcher. C'est expéditif, un peu tiré par le cheveux (quoique réaliste, selon nos convictions) et on se demande comment on a pu passer 650 pages pour couper court de cette façon.