Quels mots pour un tel livre ? Percutant, violent, tendre, touchant, angoissant, et que sais-je encore ! Vous devez vous demander, mais qu'est-ce qu'elle raconte ?
Oui, ce livre est tout cela à la fois ; une palette d'émotions à l'état brut.
Brut comme les mots de
Rita Michaux, sans fioritures autour. La première moitié du roman m'a tenu en haleine, a mis mes émotions à rude épreuve, et mes sens à vifs. Donna, le personnage principal, est une jeune femme, écrivaine avec pour compagne la bouteille. Abimée par la vie, elle s'est isolée socialement, si ce n'est son amie Gwen qui lui fait suivre une psychothérapie « amicale ». Elle vit une relation avec Guillaume, sans promesses, sans attaches, comme ils se le sont promis. Mais Donna est-elle comblée par cette relation ? Elle refoule ses sentiments, les enfouit, les cache. Mais à qui ? À Guillaume, à elle-même. Alors, elle va fuir, loin de Guillaume, pour retrouver un peu de douceur auprès de Tante Odile, dissimulant une nouvelle qui pourrait tout changer ; un pied de nez à la vie qu'elle n'est pas du tout prête à assumer.
J'ai aimé Tante Odile dès que je l'ai lu ; sa gentillesse, sa douceur, sa patience et ses répliques pleines de bon sens. Et après avoir lu la première partie du roman, comme au bord d'un précipice, je me suis posée dans ce petit coin de Provence, avec bonheur. Donna avance, recule, avance à nouveau, s'ouvre à la vie, à SA vie.
Ce livre, je l'ai d'abord acheté pour sa couverture et son titre incisif. Et puis, j'ai découvert une plume. J'ai aimé le style, l'humour cassant, les mots fracassants sur une histoire de vie laborieuse. Elle aborde avec style un sujet encore tabou, l'alcoolisme, mais sans en faire trop, donnant de la profondeur à Donna qui croit trouver son inspiration dans la bouteille.
Bon vous l'aurez compris, j'ai kiffé cette lecture. Et je vous conseille ce roman.