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EAN : 9782825103036
397 pages
L'Age d'Homme (30/11/-1)
4.2/5   5 notes
Résumé :
Adam Mickiewicz (1798-1855). Pendant plus d'un siècle, la poésie polonaise doit à lui seul de prendre rang entre Homère, Goethe et Byron. Pouchkine l'admire. En exil, il devient le premier titulaire de la chaire de langues slaves au Collège de France. Son engagement politique, son romantisme mystique, l'envergure de son ½uvre épique n'ont pas fait oublier l'admirable poète des Sonnets de Crimée (1826), où Mickiewicz transpose un ailleurs radieux aux portes de l'Ori... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il est très difficile de parler de cette oeuvre théâtrale. Pour ainsi dire inconnue en France (zéro commentaire sur Babelio) en Pologne elle est considérée comme l'Oeuvre. Pour des raisons littéraires, mais aussi pour son contenu, les thématiques abordées, et par les résonances qu'elle a eu dans l'histoire. Par exemple, l'interdiction des représentation de la pièce en 1968 ont été l'élément déclencheur d'importantes manifestations et d'un mouvement étudiant mettant en cause le régime communiste. Il n'est pas possible de dénombre les études, interprétations, analyses, souvent contradictoires de ce texte, qui n'a pas été édité en entier du vivant de l'auteur, et que la plupart des spécialistes considèrent comme inachevé, mais même sur ce point, les avis divergent. Tel qu'il est, c'est la classique des classiques du théâtre polonais, étudié à l'école, et dont certains vers sont tellement célèbres que même ceux qui n'ont jamais lu ni vu la pièce, les connaissent forcément.

Adam Mickiewicz, auteur du XIXe siècle, appartient de manière viscérale au romantisme, un romantisme extrême, assez loin du relativement sage romantisme français, sa pièce se rapproche davantage du Schiller des Brigands ou du Second Faust de Goethe que d'Hernani ou de Lorenzaccio. Pas de trame qui déroule un récit du début jusqu'à la fin, mais des sauts de lieu, de temps, de personnages, d'ambiances. Et puis des fantômes, des esprits, des démons, des discussions métaphysiques et philosophiques, nous sommes complètement en dehors d'une structure rationnelle et continue. Et Les Aïeux sont sans doute son oeuvre la plus complexe, composée de quatre parties, écrites à différentes époques, et dans « le désordre » : d'abord la partie II, composée en 1820-21, puis la partie IV composée en 1821-22. Après une longue pause, la partie III, la plus célèbre et la plus longue est composée en 1832. Enfin, la partie I est éditée après la mort de l'auteur en 1860, et elle en général considérée comme inachevée (mais pas par tout le monde). Enfin, les parties théâtrales sont complétées par des poèmes, très célèbres. Les metteurs en scène ont donc un sacré travail pour monter des spectacles, dans certains cas on se limite à la partie III, dans d'autres on joue les quatre parties, pas toujours dans le même ordre, parfois avec des coupures. Donc le spectateur a peu de chances de voir deux fois la même représentation, en ce qui concerne le texte. Ce qui deviendrait aujourd'hui terriblement moderne, le texte rendant quasiment nécessaire un choix, devant au final une sorte d'éléments d'un puzzle sans doute incomplet, qu'il s'agit d'assembler, au gré de l'inspiration des équipes. Sans rentrer dans les détails, ni encore moins dans les interprétations, je vais essayer de résumer succinctement les quatre parties, dans l'ordre de la parution.

La partie II est consacrée à une cérémonie dédiée aux morts (ce qui donne le titre à l'oeuvre et qui constitue une sorte de lien). C'est une cérémonie qui date d'avant le christianisme, même si elle se superpose au jour des Trépassés (ne pas confondre avec la Toussaint). Une sorte de druide invoque les esprits des morts, certains se présentent devant l'assemblée et racontent leur sort. A la fin de la cérémonie, un esprit qui n'a pas été invoqué et qui n'obéit pas aux injonctions du druide apparaît. Il va faire le lien avec la suite du récit, c'est l'esprit d'un suicidé, condamné à errer et revivre ses malheurs.

La partie IV est centrée sur sans doute l'esprit de la fin de la deuxième partie, Gustaw, qui a connu un amour malheureux. Il vient une nuit dans la maison d'un prêtre qui a été son précepteur. Il y a à la fois des éléments de l'histoire de Gustaw, et un débat entre lui et le prêtre, ce dernier défend une forme de rationalité, qui le fantôme met à mal, dans une approche plus spirituelle et métaphysique.

La partie III, la dernière publiée par l'auteur, évoque des événements historiques. Plus précisément la répression qui s'est abattue sur des étudiants et anciens étudiants de l'université de Wilno, constitués en association, par le pouvoir tsariste. Nous retrouvons Gustaw, rebaptisé Konrad en prison. Il ne s'agit pas d'un récit linéaire des événements, mais de sortes de flashs, qui montrent des scènes fortes et symboliques avant tout. Ce qui intéresse Mickiewicz c'est avant tout donner un sens à l'histoire, comprendre des phénomènes, avoir une lecture spirituelle et métaphysique.

Enfin la partie I, qui n'a pas été publiée du vivant de l'auteur et qui est considéré le plus souvent comme inachevée, comporte de très nombreux personnages, et ses scènes n'ont pas de liens apparents les unes avec les autres. Nous y retrouvons le druide de la partie II, ainsi que Gustaw.

Ce petit commentaire ne donne qu'une très vague idée de ce qu'est cette oeuvre, au combien complexe. Je ne vais pas me lancer dans des tentatives d'interprétation ou lecture plus poussées, par manque de connaissances vraiment solides sur la question et aussi parce que cela dépasserait le cadre de ce type de site. Si cela peut donner l'appétit à certains de tenter l'aventure d'approcher ce texte...
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
C'est juste, dans ce jeu, nous sommes de moitié,
Il est savant, et moi, diable de mon métier.
J'étais son précepteur et je m'en glorifie,
En sais-tu plus que nous ? - parle - je te défie.
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Video de Adam Mickiewicz (2) Voir plusAjouter une vidéo

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