Un siècle après l'abolition de l'esclavage, Albon, le héros de ce magnifique album, retrouve, au cours de sa cavale éperdue, les cachettes et les sentiers secrets de ses ancêtres révoltés, "les nègres marrons".
Cette histoire, racontée avec talent, par Auclair et Migeat a existé. René-Louis Beauregard, issu d'une famille pauvre, devint contremaître sur la plantation d'un "Béké". Sa réputation était celle d'un homme sévère mais juste.
Mais un jour il apprend que sa femme le trompe avec le patron de la plantation.
Il roue de coups ce dernier et blesse sa femme avant de s'enfuir pour une cavale où il défiera la gendarmerie coloniale pendant sept ans, de 1942 à 1949.
La tragique journée qui le vit encerclé par la troupe, lui fit retourner son fusil contre lui même.
Malgré que ce personnage, dont les auteurs de cet album ont fait "Albon", n'ait été jamais été considéré que comme un criminel de droit commun, il a acquis dans une Martinique, martyrisée par le régime de Vichy et ses sbires, un véritable statut de légende et de symbole.
Cet album, paru en 1985, est un chant, ponctué de Cric et de Crac comme les contes d'antan, de liberté et de révolte. Il dénonce le colonialisme, le racisme, la bêtise, la cupidité et rend un bel hommage à la Martinique et aux descendants de ses esclaves broyés par une traite cruelle et impitoyable.
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Si un jour… si un jour ils arrivaient à m'avoir… je ne veux pas finir dans leurs cimetières… je veux qu’on me mette dans la terre, comme ça, en haut d'un morne, entre les racines d'un arbre… au pied d'un flamboyant, pour qu’il prenne ses forces dans mon sang et pour qu’il étende ses branches dans le ciel… n'oublie pas… un flamboyant, ça met très longtemps à mourir… tu promets, hein ?