Novembre 2006 :
Sur la terrasse, un oiseau rondelet. Mort. Dans ma main, c’est un nuage en suspension. Une vapeur de plumes dans mon argile âgée. La vieillesse ne foudroie pas les oiseaux comme nous. Je l’ai posé sur l’étagère, à côté d’une lampe électrique. Déjà le soir sur lui, avec des mouches.
Janvier 2009 :
Je fume un havane sans faire allégeance à quiconque, sinon à des souvenirs aussi légers et proches que la fumée bleutée qui m’entoure, au rouge-gorge sur sa boule de graisse que j’ai suspendue à la branche nue du lilas, à mon chat couché sur le muret. Silence au soleil. 13 heures. Tout l’univers est posé sur la terrasse, à mes côtés.
Janvier 2004 :
Au feu rouge, l’homme qui va d’une auto à l’autre. Qui tend la main pour manger. Qui parle seul pour vivre. Un carton à la main. J’ai honte, pense à mes parents, mais le feu passe au vert. J’aurais dû ne pas regarder fixement devant moi comme pour éviter de voir trembler des lèvres.