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EAN : 9791026810827
128 pages
Urban Comics Editions (27/01/2017)
3.18/5   11 notes
Résumé :
Dans une Gotham emportée dans un tourbillon de violence, c'est un Batman quadragénaire fourbu et fatigué qui a pris sous son aile un jeune homme au tempérament fougueux : Jason Todd, le nouveau Robin. Le Chevalier Noir voit en lui un héritier potentiel autant qu'un danger public : saura-t-il apprivoiser ce nouveau compagnon d'armes avant que son pire ennemi, le Joker, ne fasse sa réapparition ?
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète qui s'apprécie mieux en tant que prologue à Batman : The Dark Knight returns (1986, en abrégé DKR) de Frank Miller, Klaus Janson et Lynn Varley. Cette histoire est parue sans prépublication en 2016, directement sous la forme d'un ouvrage avec couverture rigide. L'histoire a été coécrite par Frank Miller & Brian Azzarello, dessinée par John Romita junior (abrégé en JRjr), encrée et mise en couleurs par Peter Steigerwald, avec un lettrage réalisé par Clem Robbins. Ce tome commence par une courte introduction (un petit paragraphe) dithyrambique rédigé par le réalisateur Robert Rodiguez. Il comprend également les couvertures variantes réalisées par Frank Miller (couleurs d'Alex Sinclair), Jim Lee (couleurs d'Alex Sinclair), Lee Bermejo et Bill Sienkiewicz, un synopsis de 5 pages, et 3 exemples de pages depuis le crayonné jusqu'à la mise en couleurs en passant par l'encrage. Cette histoire se déroule sur la Terre 31, celle où se déroulera The Dark Knight returns.

Un individu est en train de se faire frapper devant les portes d'un hôpital. Il s'agit de Joker qui est aux mains des forces de l'ordre qui le ramènent à sa cellule de l'asile d'Arkham, en s'assurant qu'il encaisse quelques coups de matraques bien sentis. Meurtris de contusion, dans une camisole maculée par son sang, Joker est poussé sans ménagement dans sa cellule d'Arkham et enfermé. Dès le lendemain, dans l'émission télévisée Good Morning Gotham, les 2 animateurs Candy Forsythe & Len Wright évoquent le retour de Joker à l'asile d'Arkham, ainsi que sa capture par Batman et Robin. Ils s'interrogent sur le rôle de Robin, sur le fait que Batman puisse ainsi mettre en danger un adolescent, et sur l'impact psychologique que cela peut avoir sur une jeune personne de lutter physiquement contre de tels criminels. Dans la journée, Bruce Wayne se lève avec difficultés, pas encore remis des combats de la vieille. Il a même besoin de l'aide d'Alfred Pennyworth pour pouvoir se mettre debout. Son premier geste est de se rendre dans la salle de bains attenante à sa chambre pour prendre quelques cachets.

Un peu plus tard dans la journée, il entraîne Jason Todd (Robin) aux arts martiaux, dans un combat, dans la salle de sport de la demeure Wayne. Ils sont interrompus par Alfred Pennyworth qui vient avertir Bruce que les informations télévisées évoquent le décès de Winston Edgewater dont le corps a été retrouvé dans les eaux du port. Bruce Wayne se rend immédiatement sur place pour assister la veuve Mimi Edgewater qui lui apprend qu'elle n'a plus un sou car son mari trafiquait les comptes. La nuit, Batman & Robin traquent les hommes de Joker encore en liberté. Batman ne peut pas faire autrement que de remarquer le plaisir que prend Robin à porter des coups qui paralysent, à faire en sorte qu'un des criminels meurt dans une fourgonnette en feu. Pendant ce temps-là, dans l'asile d'Arkham, Joker a rétabli son ascendant psychologique sur les autres internés. le soir Bruce Wayne va retrouver Selina Kyle dans ses appartements privés.

Il est difficile de considérer cette histoire en la détachant de son contexte éditorial, à la fois parce que l'éditeur DC Comics a tout fait pour l'y rattacher, à la fois parce qu'elle s'insère dans une continuité précise. le lecteur qui ne la connaît pas se lance dans une histoire assez courte de 57 pages de bandes dessinées. Il découvre un Batman qui a du mal à se lever pour aller faire son boulot de superhéros, qui commence à fatiguer, à marquer le coup, à ne plus récupérer avec seulement quelques heures de sommeil. Son jeune protégé prend des risques inconsidérés et fait montre d'un goût pour la souffrance de ses ennemis, assez dérangeant. Alfred Pennyworth s'inquiète pour Bruce, en le voyant s'obstiner alors qu'il devrait prendre des jours de congé. L'intrigue est assez classique pour un récit de Batman. Des citoyens riches de Gotham trouvent la mort dans des circonstances suspectes et Batman doit enquêter pour identifier le coupable, puis l'empêcher de nuire. Pendant ce temps-là, Joker semble toujours aussi sémillant, insensible aux effets de l'âge, toujours aussi cruel et fou. le lecteur suit Batman progresser péniblement dans son enquête, Robin se mettre en danger, et Joker attendre son heure.

En 2014, John Romita junior surprend le lectorat des comics en quittant Marvel Comics, après y avoir travaillé depuis 1978, la majeure du temps sous contrat exclusif, soit plus de 35 ans, pour aller travailler pour DC Comics. Avec cette histoire, c'est l'occasion pour lui de retravailler avec Frank Miller ; ils avaient déjà collaboré pour Daredevil : l'homme sans peur en 1993. Il est possible que le lecteur mette un peu de temps à comprendre ce que représente la première page du récit, mais il retrouve la narration impeccable de JRjr par la suite. le lecteur découvre des policiers en lourde tenue anti-émeute, et Joker d'une stature plus moyenne par comparaison, avec la peau toujours aussi pâle. Par la suite, Joker se conduit avec un calme terrifiant et une assurance discrète qui impose sa présence, bien plus que ne le feraient des grimaces démentes, ou des gesticulations théâtrales. Batman est massif, à la fois en costume et dans le civil, introduisant une continuité visuelle pour ses 2 identités. JRjr dessine Alfred Pennyworth conforme à son image d'homme un peu âgé, digne, et vaguement ironique. Dans certaines cases, il semble ne pas être rasé, alors que 2 cases plus loin, il est impeccable comme à son habitude. le lecteur en déduit que l'encreur a fait des choix peu habiles. Killer Croc en impose, avec une stature beaucoup plus massive que celle de Batman. Par comparaison, les personnages féminins apparaissent plus génériques.

Le lecteur est très impressionné par les 7 premières pages, à la fois par la mise en scène qui rend chaque séquence évidente dans sa lecture, avec un naturel qui rend tout plausible. Lorsqu'il arrive à la séance d'entraînement en arts martiaux entre Bruce et Todd, il constate que JRjr s'est affranchit de représenter l'environnement dans lequel elle se déroule, comme si ça n'avait pas d'importance, comme si seuls les mouvements des personnages comptent. Effectivement, les prises se suivent dans un enchaînement irréprochable. Malgré tout 15 pages dépourvues d'arrière-plan sur un total de 57 représente un pourcentage significatif, ce qui appauvrit d'autant la narration. Celle-ci reste compréhensible, mais le lecteur regrette que les affrontements physiques se déroulent comme sur une scène de théâtre vide de tout décor. Cela provoque une diminution de l'intensité d'immersion, et insinue que l'endroit n'a aucune incidence sur le déroulement du combat.

Déconnectée de son contexte éditorial, cette histoire laisse une impression mitigée, entre drame intimiste aux dialogues trop convenus, mise en images virtuose mais pas tout à fait assez consistante, une sorte de récit au format franco-belge, auquel les auteurs eux-mêmes ne semblent croire qu'à moitié. Mais le pourcentage de lecteur de comics, ignorant de Dark Knight returns, doit être assez faible. En effet ce récit paru en 1986 (30 ans avant celui-ci) reste toujours parmi les meilleures ventes de l'éditeur, tous les ans. Frank Miller a marqué durablement le personnage de Batman avec cette version du Dark Knight, et il y est d'ailleurs revenu à 3 reprises : Spawn Batman - N°1 - Hors Série (1994) dessiné par Todd McFarlane (couleurs de Steve Oliff), Batman The Dark Knight strikes again (2001/2002) dessiné par Frank Miller (couleurs de Lynn Varley), All Star Batman & Robin, the Boy Wonder (2005-2008, VO) dessiné par Jim Lee (encrage de Scott Williams et couleurs d'Alex Sinclair). La parution de The last Crusade intervient à l'occasion de son quatrième ajout : Batman Dark Knight III tome 1 (2015-2017) coécrit par Frank Miller & Brian Azzarello, dessiné par Andy Kubert, encré par Klaus Janson et mis en couleurs par Brad Anderson. Pour les lecteurs de DKR, c'est un retour en demi-teinte puisque Frank Miller ne dessine pas l'histoire, et collabore avec un coscénariste pour différentes raisons, en particulier de santé.

Par la force des choses, le lecteur compare donc ce récit à DKR, et le lit avec les événements de DKR en tête. Avec cette connaissance préalable, il connaît déjà l'intrigue, à l'exception du stratagème menant à la mort de riches citoyens et de son concepteur. En outre, il sait également ce qui va arriver à Bruce Wayne et à Jason Todd. Pour le coup, l'intérêt de la lecture se reporte alors complètement sur la dimension dramatique, sur le comportement des personnages, leurs motivations et l'étude de caractère. Or les dialogues restent toujours convenus, et les motivations restent celles déjà contenues et évoquées dans DKR. En outre la narration perd de son efficacité du fait des dessins qui ne portent pas la même sensibilité que celle de ceux de Frank Miller. Même en conservant sa personnalité artistique, John Romita junior ne parvient pas à se mettre en phase avec la vision de Miller, à l'exception de Joker, vraiment très réussi dans sa froideur perverse. de même Brian Azzarello reste dans un registre fonctionnel pour les dialogues, alors que dans ses propres séries (comme 100 bullets) il leur donne une saveur inimitable. du coup, le lecteur en est réduit à se contenter d'avoir la confirmation très explicite de ce qui est déjà sous-entendu de manière plus sophistiquée dans DKR.

Il est pratiquement impossible de résister à la curiosité de lire ce court récit pour savoir, pour assister à ce qui est déjà dit dans The Dark Knight returns. Frank Miller & Brian Azzarello explicitent ce que le lecteur sait déjà, avec une sensibilité un peu émoussée, au point que les personnages en viennent souvent à se comporter comme des stéréotypes, neutralisant ainsi l'émotion et l'empathie. John Romita junior effectue un travail professionnel très fluide comme à son habitude, et livre une interprétation de Joker qui fait ressortir toute sa monstruosité. Dans le même temps, il réalise des planches similaires à celles de ses comics produits mensuellement, plus attaché à la mise en scène séquence par séquence, que conçue à l'échelle de ce récit assez bref.
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Quand on entre dans une librairie et qu'on repère un album de Batman affichant Frank Milller et Brian Azzarello au scénario et John Romita Jr. au dessin, on ressort forcément avec.

Ce récit imaginé par l'auteur de « Sin City » plonge le lecteur dans une ville de Gotham toujours mise à mal par ses vilains les plus redoutables. Si Batman fait de son mieux pour déjouer les plans du Joker, de Poison Ivy et de Killer Croc, il se fait néanmoins de plus en plus vieux. Moins résistant et plus aussi vif que dans le temps, il devient plus vulnérable qu'avant et commence à évoquer sa retraite avec Alfred et Selina Kyle. Surtout que Jason Todd, le nouveau Robin, a toutes les qualités pour devenir son successeur…

« Dark Knight The Last Crusade » aborde donc le thème de la succession en compagnie d'un Batman quadragénaire au bout du rouleau, qui a pris sous son aile un side-kick aussi doué que fougueux. Cette histoire, qui forme un prélude au cultissime « Dark Knight Returns », plonge le lecteur dans les pensées d'un Dark Knight vieillissant, comme Frank Miller sait si bien le faire. le seul point négatif est que ce récit, qui fait inévitablement écho à « Un deuil dans la Famille », ne fait même pas soixante pages et que la fin, très abrupte, risque d'abandonner beaucoup de lecteurs sur leur faim.

Heureusement, visuellement, plus de vingt ans après sa collaboration avec Frank Miller sur l'incontournable « Daredevil: Man Without Fear », on a droit à un John Romita Jr. en grande forme. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé son travail sur l'apparence du Joker et de Killer croc. de plus, afin de compenser la brièveté du récit, Urban Comics propose l'intégralité de la version crayonnée en deuxième moitié d'album, doublant ainsi (un peu artificiellement) le nombre de pages.

Un récit qui est surtout indispensable pour les fans de Batman et qui risque d'abandonner les autres sur leur faim.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Je retrouve bien l'univers propre à Dark Knight avec un Batman vieillissant et pas au mieux de sa forme physique. le joker est quant à lui plus puissant que jamais même enfermé derrière les barreaux d'une prison.

On va revoir les personnages qui composent cette galaxie de Gotham City. C'est bien entendu axé sur la relève à savoir Jason Todd, le second Robin qu'il va bien falloir apprivoiser car ce dernier est comment dire trop fougueux. Une succession n'est jamais facile à gérer.

Une oeuvre que j'ai bien aimé car sombre et surtout placé sous le signe de l'incertitude ce qui rééquilibre les forces en présence. Une fin assez majestueuse bien qu'expéditive. Un dessin fin et soigné avec un découpage assez efficace.
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Le scénario ? On s'en balance. Ce qui intéresse Frank Miller c'est de nous montrer un Batman vieillissant devant lutter contre des douleurs chroniques de plus en plus lancinantes tout en essayant de former un Jason Todd - Robin - bien trop impétueux et accro à la violence au goût de son mentor. Son trip, c'est aussi de nous montrer un Joker emprisonné une énième fois à l'asile d'Arkham et qui s'échine à rendre fou ses co-détenus.

Malheureusement, tout cela est mal fait et on touche pour moi à ce qui fait le défaut numéro 1 du récit : il est beaucoup trop court. Les thématiques et les situations ont beau être intéressantes, les 57 pages de l'histoire principale ne parviennent qu'à nous brosser un portrait un peu brouillon des enjeux qu'elles posent. Robin n'a quasiment jamais la parole et Batman lui-même devient une parodie de héros fatigué lors d'une confession sur l'oreiller avec Catwoman.
Lien : http://fun-en-bulle-castbd.b..
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critiques presse (5)
BoDoi
07 juillet 2017
Une portée réflexive mais aussi de l’action et un découpage maîtrisé rendent la lecture plaisante, et même profonde par moment.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Bedeo
11 mai 2017
L’univers graphique sombre et travaillé est superbe et colle parfaitement à la tonalité de l’album.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BDGest
14 mars 2017
Sans être un indispensable de la saga The Dark Knight de Franck Miller, The Last Crusade possède tous les ingrédients pour séduire.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
01 mars 2017
Un volume qui ne marquera pas les lecteurs, comme l'avait fait Dark Knight Returns en son temps, mais qui reste un bon divertissement.
Lire la critique sur le site : Sceneario
ActuaBD
27 février 2017
Un récit frustrant, où le travail sur la chauve-souris relève plus du rapide survol que du splendide envol.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Soit on meurt en héros, soit on vit assez longtemps pour se voir endosser le rôle du méchant.
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Merci à Emmanuel pour le montage et ClemB pour l'habillage sonore.
+ Lire la suite
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