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4,19

sur 2063 notes
«  Les notes de musique s'égrenaient comme une enfilade de gouttes d'eau argentées sur une feuille de bambou après une forte averse » .
«  Une mélodie simple , touchante, lancinante, transparente comme un ruisseau de larmes , commença à couler sur les cordes du premier violon » .
«  On joue de la musique européenne au Japon,.........Monsieur.
La musique traverse les frontières , c'est le patrimoine de l'humanité » ...
Quelques extraits de ces sublimes pages!
Je n'aurai pas de mots assez forts ni convaincants pour évoquer au mieux cette jolie parabole dédiée à la musique de l'âme, à l'amitié , à l'amour , au souvenir, à la poésie , à la fidélité , défiant la mort...

C'est l'histoire longue d'un violon brisé et reconstruit à l'image d'un petit garçon nippon, Rei Mizusawa, dont le père , Yu, professeur d'anglais , passionné de musique classique occidentale , périra , battu et torturé , pour avoir , en plein conflit sino- japonais , constitué un quatuor à cordes , avec trois étudiants chinois, restés au Japon en 1938, malgré la guerre dans laquelle la politique expansionniste de l'Empire est en train de plonger l'Asie .
.Devenu orphelin Rei dit «  Jacques » atterrira en France ,, adopté par Jacques et Isabelle Maillard .
Il n'aura de cesse sa vie durant d'entretenir la passion de cet instrument maudit , en devenant luthier lui- même et en épousant Hélène , une archetière .
Ils répétaient au Centre culturel de Tokyo le quatuor à cordes en la mineur opus 29 de Franz Schubert appelé «  Rosamunde » lorsque cinq soldats en uniforme surgissent dans la salle.
le violon de Yu est brisé , les musiciens sont embarqués , soupçonnés de comploter contre le pays.
Réfugié grâce à son père dans une grande armoire , Rei , onze ans , collégien ,assiste à toute la scène.

Il ne reverra jamais son père, échappera à la violence des militaires grâce au lieutenant Kurokami qui lui confie le violon détruit .
Cette blessure d'enfance irréversible , non cicatrisée le marquera sa vie entière .
En parallèle nous pénétrons dans la vie d'un couple ,très longtemps après , au coeur de Mirecourt , la ville de Jean Baptiste et Nicolas François Vuillaume, petite ville Lorraine connue dans le monde entier , la ville des archers et des luthiers , où ont vécu Rei , devenu Jacques Maillard, luthier et Hélène archetière , comme Crémone en Italie ...

J'ai été littéralement happée , séduite par la poésie délicate de cette oeuvre où l'instrument vit, s'éveille , s'anime , prend vie , où l'auteur écrit des pages magnifiques.
Il vit la musique comme un art à la fois intime et universel.
Un texte lumineux entre réalisme cru et magie du conte où les émotions foisonnent, la musique, la tendresse et l'harmonie affleurent au fil des pages semblables à une mélodie douce , sensible, attachante, sur fond de Schubert.

Un petit bijou touchant pétri d'humanité évoquant la question du souvenir douloureux, le déracinement, le deuil impossible au fil des jours.
La langue est élégante, émouvante et ample .
Une oeuvre bouleversante , fine , à recommander , cette « Âme brisée. » un jour de 1938, l'âme d'un petit garçon et celle d'un violon , détruits par une violence inimaginable !
Ce livre restera longtemps dans mon coeur !
Encore une bonne idée de mon libraire !


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Rei est un petit garçon en cet automne japonais de 1938. Sa mère décédée à ses trois ans, il vit avec son père professeur mais aussi violoniste amateur.
Rei , tout en lisant ardemment un livre, écoute son père répéter avec des amis chinois. Lorsque débarque l'armée impériale.

Livre magnifique , d'une sensibilité hors du commun qui m'a bouleversée.
Il y a deux histoires qui se fondent très vite l'une dans l'autre, autour d'une destinée tragique et de la quête du deuil. le trait d'union est un violon, le violon du père de Rei , saccagé par les militaires et que Rei va récupérer des mains d''un lieutenant plus sensible que ses comparses.

Ce roman, empli de nostalgie, d'amour, est bercé par une écriture fluide qui fait la part belle à la douceur , à la patience .
La musique est ici magnifiée, c'est un vecteur de vie, une force surpuissante que même les bombes ne peuvent faire taire. C'est un livre qui pousse ceux qui comme moi ne connaissent pas les oeuvres citées à les découvrir d'urgence, à fermer les yeux et à se projeter dans cette histoire magnifique qui fait du tragique une base pour construire une existence exemplaire.
Les messages sont nombreux mais ramènent souvent à l'universalité. Celle de la musique certes, mais aussi celle de l'homme , qui s'il nait au hasard dans tel ou tel pays est avant tout un être humain avant d'être un Chinois ou un Japonais. On peut être militaire , dans l'une des armées les plus cruelles au monde qu'il fût , et être un homme bouleversé, dont le restant de la vie va consister à effacer ses méfaits.
Et enfin , il y a cette déification de l'instrument, prolongement du corps et vecteur d'un combat pour faire vivre ce que la barbarie a tué.
Un livre incontournable, dont j'espère ne pas avoir trop dévoilé de détail tellement la découverte au fil des pages suscite l'émotion.
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Magnifique !
Pris au hasard, un vague souvenir en tête d'une critique enthousiaste lue sur Babelio.... Et puis j'ai commencé la lecture, hypnotisée par ce violon, ce violoniste et ce petit garçon....
1938. Japon. On ne peut plus parler de montée du militarisme et du nationalisme. Là on est déjà au-delà. Une intervention militaire interrompt un quatuor à cordes composé de 3 Chinois et 1 Japonais. le violon est détruit par un soldat, préfigurant ce qui va arriver au violoniste japonais, traître à la Patrie puisque la guerre avec la Chine a commencé, et en plus il joue de la musique de blancs (Schubert et Bach). Dans une armoire, caché, un jeune collégien, fils du violoniste.... Témoin de la disparition de son père.

Un livre magnifique. Un texte a l'image d'un Lied de Schubert : beau, doux, mais infiniment triste.

*

Petit détail pour celles et ceux qui ont reconnu l'animal qui me représente : il s'agit de Totoro du grand Miyazaki. Dans le livre Ame brisée le jeune collégien était plongé dans un livre ("Dites-moi comment vous allez vivre") avant l'intervention des militaires. Ce livre n'a jamais été traduit en français. Mais il va pouvoir être découvert bientôt sur grand écran : Miyazaki est en train de réaliser un film tiré de ce livre.... film prévu au mieux pour 2023 vue la rapidité du maestrio....
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Un beau livre émouvant dédié «À tous les fantômes du monde».
Le père de Rei en est devenu un en novembre 1938. Malgré la guerre sino-japonaise, il répétait dans un centre culturel de Tokyo avec des musiciens amateurs chinois le premier mouvement de Rosamunde, «oubliant tout ce qui était en dehors de la musique schubertienne, à l'écart du reste du monde». Pour Yu, Yanfen, Kang et Cheng, l'amitié et leur amour commun de la musique n'ont pas à pâtir des obsessions bellicistes du Japon.
Mais le bruit des bottes s'approche, Yu cache son fils dans l'armoire, des militaires s'introduisent dans la pièce, embarquent les quatre musiciens au Quartier général, non sans avoir auparavant jeté à terre et piétiné l'instrument du père de Rei.
L'âme du violon se brise - l'âme, cette petite pièce de bois qui assure la qualité des vibrations.
Akira Mizubayashi n'a pas peur des émotions, mais ça n'empêche pas la finesse, une belle délicatesse, une vraie grâce dans cette histoire de reconstruction.
Un livre qui a une âme, une qui fait vibrer le lecteur par sa belle humanité.
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L'âme brisée : une petite pièce en bois interposée dans le corps de l'instrument à cordes; L'âme presque invisible.
Deux âmes brisées, celle d'un enfant déraciné et celle d'un violon détruit sous le poids de la haine et de l'endoctrinement.
Une double cassure !

Nul besoin d'être mélomane pour apprécier, ressentir des émotions à travers la musique !
J'ai aimé cet hommage à la littérature et à la musique !
La musique est un lien entre les êtres humains, une puissance dépassant la politique. Elle véhicule une émotion, permet de comprendre le message émotionnel derrière cette musique !
Un ultime rempart contre la folie humaine.

Cette histoire se déroule au Japon et en France, entre 1938 et le début des années 2000.
L'auteur aborde des sujets comme la reconstruction, le rapport au passé, le déracinement et nous offre une ode à la puissance de la musique.
J'ai été touchée par Rei Mizusawa, cet enfant japonais d'onze ans qui, dans l'après-midi un dimanche en 1938,
brutalement, sans le moindre avertissement, sans la moindre possibilité de s'y préparer psychologiquement,
perd son père pour toujours.
Son père Yu, professeur, premier violon et trois étudiants chinois se réunissent pour répéter la Rosamunde de Schubert.
Rei est présent, très concentré sur son livre "Dites moi comment vous allez vivre".
Des soldats font irruption sur les lieux, brisent et saccagent le violon de Yu, les accusent d'être des dissidents politiques et les emmènent au poste.
Rei, que son père aura eu le temps de cacher dans une armoire, terrorisé, assiste à toute la scène. Il échappera à la violence des militaires grâce au lieutenant Kurokami qui, lorsqu'il le découvre, lui confiera le violon détruit.

Rei sera recueilli et adopté par un ami Français de son père. Il prendra le nom de Jacques Maillard.
Il ne cessera jamais de penser à l'absent, au disparu, au manquant, au mort, à travers le violon réduit en miettes.
C'est ce violon qui décidera du sens de sa vie ! A travers cet objet symbolique c'est la mémoire perdue de son père
qu'il veut retrouver.
Rei deviendra luthier en France à Mirecourt, n'oubliera pas son passé et consacrera sa vie à le restaurer.

Ce roman bouleversant, puissant, une écriture à l'unisson entre les mots et les notes en feront une interprétation lumineuse et magistrale !


"Une mélodie simple, touchante, lancinante, transparente comme un ruisseau de larmes, commença à couler sur les cordes du premier violon."
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La musique, le Japon, le violon, une enfance rompue et un violon brisé,  une patiente et double  reconstruction   la nudité d'un récit pur.
Et la plume d'Akira Mizubayashi dont j'ai tellement aimé Petit Éloge de l'Errance et Mélodie: chronique d'une passion...
Pour couronner le tout, chez mes amis babeliotes ,  des critiques magnifiques, sensibles, enthousiastes...

J'avais tout pour me délecter. 

Hélas! Quelle déception! Je me suis sentie comme le petit garçon du conte d'Andersen , Les Habits neufs de l'Empereur , qui, alors que  tous s'extasient devant les habits de l'Empereur, constate simplement "Le Roi est nu!".

J'ai un copain qui m'a fait rire, un jour,  de façon mémorable en décrétant devant un meuble ou un vêtement  confondant de pureté et d'un prix ahurissant: " Moi je dis: la vraie simplicité c'est toujours très cher ! " . Pour le parodier gentiment ( Pardon, Alain, de détourner cette parole historique!)  je dirais  "la vraie simplicité c'est parfois très plat, voire très ennuyeux".

Compte tenu de la levée de boucliers qui se prépare déjà,  je dois argumenter un peu.

Vraie simplicité , d' ailleurs, ou manque d'imagination?

Les premières pages sont parfaites, accrochent le lecteur, le happent. Mais tout le reste est une reprise laborieuse du thème initial ( enfance et violon brisés,   la scène fondatrice) , au mépris de toute vraisemblance: la petite fille du gentil militaire mélomane,  sauveur du violon et de l'enfant,  est devenue musicienne,  violoniste virtuose et joue devant l'enfant devenu vieil homme et... luthier LES morceaux de musique qui fondent son souvenir traumatique, plus tard, la jeune musicienne  chinoise qui accompagnait le père disparu fait une tardive et ultime apparition , juste avant de mourir, et donne au vieux luthier le pull rose de sa mère que justement elle portait ce jour-là et que miraculeusement elle avait conservé. ..

Fausse simplicité à  mon sens, et qui épuise le thème du recollement des morceaux jusqu'à. ..la corde ! 

Reste la musique...mais là aussi, j'avais dans l'oreille l'extraordinaire partition d'Alexis Ragougneau dans Opus 77. Quelle différence! Si j'ai "entendu" vraiment Chostakovitch, je n'ai guère entendu la gavotte en rondeau de Bach ni la Rosamunde.  Les pages musicales m'ont paru d'un didactisme souvent  maladroit , sans susciter mon émotion.

Je ne parlerai pas des dialogues le plus souvent vides et sans fonction ou de cette mode d'insérer des courriels dans le fil d'un roman qui s'en passerait bien....

De temps en temps, pourtant, j'ai retrouvé mon Akira: quand il parle de Momo, le chien sheba,  quand il évoque son nomadisme culturel, son attachement viscéral à la France des Lumières et sa mélancolie profonde  d'exilé perpétuel. Avec les premières pages, très fortes, c'est ce qui a sauvé ma lecture. 

Pardon, les amis , de mettre dans ce concert de louanges ma petite note discordante..
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En 1938 au Japon, des militaires envahissent la salle ou Yu et ses amis répètent. Rei, que son père a juste eu le temps de dissimuler dans un placard assiste à la scène et ne comprend que partiellement ce qui se passe. le lieutenant Kurokami découvre la cachette de l'enfant. Sans un mot, il lui tend le violon, en pièces, de son père.
Des années plus tard, la compagne de Jacques Maillard, Hélène, attire son attention sur une jeune violoniste, Midori Yamazaki.

Il est vrai que, arrivée à ce point de ma lecture, je me suis demandé où l'auteur voulait en venir. Ne comptez pas sur moi pour vous le révéler, la surprise fait partie du plaisir.
Sachez que c'est un livre sur la résilience, sur la musique et sur ce qu'elle peut faire pour chacun de nous, un livre sensible et poétique. Un livre sur l'amour filial, sur une vie qui se construit même sur des ruines. Un coup de coeur.


Lien : https://dequoilire.com/ame-b..
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Tokyo, 1938, j'écoute un quatuor à cordes sino-japonais où il est question de tempo. Schubert a noté « Allegro ma non troppo ». Il faut savoir donc prendre son temps. Pour lire, pour écouter, pour comprendre, en musique comme en amour. Alors, je ferme les yeux et je me laisse envahir par la musique, des soldats japonais envahissent le salon de répétition, un petit garçon se cache dans l'armoire, les violons sont brisés, les musiciens embarqués.

Des années après, le petit garçon devenu homme vit avec cette blessure intérieure, cet air de musique qui flotte dans ses pensées, je me recueille devant le chevauchement des notes de musique. L'âme brisée c'est l'histoire de ce garçon, de cet homme, de cette musique qui parle de vie et de mort. Je garde le souvenir de ce roman au fond de moi, ma première lecture d'Akira Mizubayashi, peut-être ma plus belle découverte cette année.

Il y est aussi question de silence, car le silence est musique, l'âme est silence, je lis en silence, je vis en silence. Et les larmes sont faites de ce silence, de cette blessure, de cette musique.

« Une mélodie simple, touchante, lancinante, transparente comme un ruisseau de larmes, commença à couler sur les cordes du premier violon. »

Alors voilà. Après cette lecture, le silence s'est coulé en moi, il a duré longtemps, longtemps, il dure encore au plus profond de mon âme. Et je n'ose plus le perturber.
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Ô Pépite d'or !

Quel roman.!..lu et dégusté d'une seule traite comme un concert sans interruption, ni toussotements, ni applaudissements.. ! dernière page du livre : Bouleversée... et je me suis demandée si cette histoire n'était que pure invention...j'ai été saisie par l'histoire en elle-même captivante , la narration fluide, j'ai lu ce livre comme lorsque j'ai le plaisir de déchiffrer de nouvelles partitions musicales ! Magnifique !... se dégage un lyrisme dans l'écriture déclinant les états d'âme et le drame de ces personnages.

Comble de joie de retrouver mes deux passions réunis dans cette histoire : les livres et la musique .. ils vont sauver la vie de cet orphelin Rei,onze ans et seront à tout jamais la colonne vertébrale de son existence.. . Tokyo, 1938, la guerre va violement lui arraché son père dans des circonstances effroyables et incroyables : Yu, est professeur d'anglais, mélomane . Lors d'une répétition musicale organisée entre amis, ils forment un quatuor à cordes, surgit alors les miliaires interrompant violement la répétition...Rei ne reverra plus jamais son père.
Je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à ce superbe film "Le Concert" ; un film réalisé par Radu Mihaileanu avec Aleksei Guskov et Mélanie Laurent, et qui résonne à cette lecture, : cela retrace l'histoire vraie d'une violoniste concertiste, sauvée elle-aussi...au destin extraordinaire.!

Une vie suspendue à l'âme d'un violon... comme la voix de son père qu'il ne veut pas oublier..., un ange passe sur la vie de Rei: il sera adopté miraculeusement par un ami de son père, il partira en France, entreprendra des études qui le conduiront aussi en Italie à Crémone pour devenir luthier et parachever sa formation.. il s'installe à Paris, se prénomme Jacques, devient un luthier renommé, sa compagne Hèlene, rencontrée lors de sa formation initiale, est archetière...IL n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous !...La vie lui fera recroiser des personnes du passé, qui lui redonneront des brides de son enfance...

Sa vie n'a qu'un objectif : cela sera tout le chef d'oeuvre de sa vie professionnelle en restauration...restaurer ce violon, sa propre résilience comme un lien invisible et fusionnel, une attache sonore dont il ne conserve qu'en souvenir la voix de ce violon brisée. .comme lui...Une vie suspendue à l'âme d'un violon... comme l'écho de la voix de son père qu'il ne veut pas oublier, dont celui-ci ayant pressenti le danger en le cachant, lui a sauvé la vie..... et puis un livre en japonais qu'il tenait serré dans ses mains lors de l'arrestation de son père ...dont il prendra soin religieusement, d'en faire un point d'honneur à s'attacher à en faire la traduction fidèle en français.

Magistral, émouvant,...le lyrique et le drame transcendés, la plume est délicate et gracile comme la baguette d'un chef d'orchestre, les ombres et la lumière sublimés par l'amour et la musique, véritable langage universelle qui comme un baume apaise les douleurs et élève les âmes...

" Sans musique la vie serait une erreur" disait Nietzsche...
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Immense coup de coeur pour ce roman qui célèbre la musique mieux qu'aucun autre.

Un roman qui m'a tiré les larmes. D'abord pour l'histoire qui m'a complétement bouleversée (et dont je ne révèlerai rien ici). Ensuite pour l'éloge de la musique, sa capacité à toucher tous les hommes quelle que soit leur couleur de peau ou leurs origines. Et pour l'évocation des concerts, entre les moments de l'attente fébrile de la salle où le moindre frottement de vêtements, le moindre couinement de fauteuil gênent, suivis par la communion entre les musiciens, les auditeurs et l'oeuvre, pour se terminer par le silence avant les applaudissements, ce moment magique où tous sont encore imprégnés de tensions et d'émotions.

Roman articulé en quatre mouvements, comme le quartet à cordes Rosamunde de Schubert. Mais nul besoin de connaitre cette oeuvre ni même la musique classique pour apprécier le roman. Au début, j'ai été un peu désarçonnée par la construction originale du roman, mais je pense que Mizubayashi a voulu « imiter » les grandes oeuvres de musique classique qui souvent exposent dans les premières mesures, dans l'ouverture, leur thème central. Ensuite tout s'enchaine naturellement, avec fluidité, autour de cet événement marquant, en variant le rythme et la respiration entre les phrases.

Après la lecture, je ne peux m'empêcher de penser au débat de la forme contre le fond, car ici point de style ampoulé (alors qu'en général la critique de la musique classique – comme celle de la poésie d'ailleurs- est souvent victime d'un discours empreint d'intellectualisme et de pédantisme), point de vocabulaire spécialisé, point de mise en forme originale (mise à part la variation des rythmes), non, et en dépit de cela, le roman fonctionne à merveille. J'en viens à penser que l'essentiel est un bon scénario, bien balancé. Et tant pis pour les grincheux qui prétendent que tout a déjà été écrit et que la seule marge de manoeuvre d'un écrivain se limite au style …

Un tout grand merci aux Babéliotes qui, par leur billet, ont guidé mes pas vers ce roman et m'ont fait vivre un grand moment de lecture.
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