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sur 90 notes
Gaspard, Minh Tuan et Chloé forment un trio inséparable. Ils ne font pas grand chose de leurs journées, sèchent les cours, s'abrutissent à coup de clopes, d'alcool et de drogues. C'est l'année du baccalauréat, la fin de l'adolescence, qui marque les derniers moments d'une insouciance désenchantée. A travers leur rencontre avec Tina, une jeune migrante qui est dans leur classe au lycée et qu'ils vont intégrer à leur petit groupe, ils vont l'air de rien commencer à se soucier de leur avenir et à s'intéresser au monde qui les entourent. Les dialogues, d'un réalisme cru, sont incroyables de justesse. L'écriture de Vincent Mondiot est inventive, surprenante et singulière. La lecture de ce roman brillant, drôle et irrévérencieux m'a fait forte impression. Il a obtenu le prix Vendredi 2020, prix qui récompense un roman de littérature adolescente, et c'est à mon avis amplement mérité !
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📚Les lauréats du prix Vendredi sont des valeurs sûres. Que ce soit Amour Chrome de Sylvain Pattieu en 2021 ou Les Longueurs de Claire Castillon en 2022, chacun à sa manière propose une histoire moderne et forte, une écriture originale aussi, mettant en scène des adolescents. Profitant de sa sortie dans la collection Pôle fiction de Gallimard jeunesse, j'ai découvert Les Derniers des branleurs de Vincent Mondiot, auteur que j'avais déjà beaucoup apprécié lors de ma lecture d'Emergence 7. Une chronique, à la fois drôle et réaliste, d'une bande de lycéens pas vraiment à fond l'année du bac (et d'une réforme en plus) et un brin nihilistes, rencontrant une réfugiée congolaise qui, contrairement à eux, bosse pour obtenir son diplôme.

🖊Avec Les Derniers des branleurs, Vincent Mondiot nous offre une chronique sociale souvent comique mais surtout touchante de cette génération du bac nouvelle formule. Souvent agaçants, Chloé, Gaspard et Minh Tuan, accompagnés de Tina, se dévoilent au fil des pages et vont révéler la part d'amour propre qui sommeillait en eux. Parce qu'avoir le titre de Derniers des branleurs, ça se mérite !

👩 Chronique complète :
Lien : https://www.mtebc.fr/les-der..
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Drôle de roman pour un drôle de trio, plus agaçant qu'attachant, auquel j'ai fini par accorder toute mon attention après des débuts difficiles. Il faut dire que je me suis vite lassé de leurs discussions sans intérêt, de leur grossièreté chronique et de leur j'menfoutisme intersidéral. Ils ne sont ni violents ni méchants, ni perturbateurs ni révoltés. Ils ne croient juste en rien, ne s'impliquent dans rien, ne rêvent de rien. Pas simple du coup de s'intéresser à leur cas, d'aller au-delà de leur oisiveté permanente et de leurs lendemains de cuite sans relief.

Heureusement, plus le roman avance et plus le portrait psychologique de chacun gagne en épaisseur. Sous le vernis de l'avachissement se révèlent de profondes interrogations sur le sens de l'amitié, le rapport aux autres, la sexualité. Surtout, loin du cliché, de la mise en scène au trait forcé d'une « génération perdue » d'écervelés sans la moindre conscience (politique ou autre), Vincent Mondiot ne donne pas dans le portrait de groupe caricatural, il dépeint des individus, tous différents, portant chacun un regard sur le monde d'une grande (et douloureuse) lucidité.

Un texte cru, provocateur, sans concession, drôle à sa façon, et qui se révèle d'une rare sensibilité pour peu que l'on ne s'arrête pas à l'exaspérant nihilisme que donne la première impression.
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Cette bande de potes insupportablement adolescents est parfaite. On les croit si vrais qu'il est difficile de les savoir de papier. Quel art de l'écriture ! Quel réalisme incroyable dans les échanges verbaux ! Ce roman ne peut pas se résumer ni se condenser, il se vit, comme une sympathique soirée trop arrosée suivie de sa bonne gueule de bois. Profitez, ils sont rares, ces romans intensément vivants !
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Des personnages attachants malgré leur désinvolture (apparente ?). Des dialogues vifs, pleins de répartie et ponctués d'humour. Des questionnements au sujet de la solitude, de l'angoisse face à l'avenir, de la normalité. Des références musicales, filmiques nombreuses intéressantes. J'ai beaucoup aimé ce roman à la fois profond et léger, vivifiant !
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Pour sa quatrième édition, les jurés du prix Vendredi, ont désigné cette semaine comme lauréat Vincent Mondiot, pour son livre au titre provocateur : Les derniers des branleurs, paru chez Actes Sud junior.

Ce n'est évidemment pas la première fois qu'un auteur évoque l'univers du lycée et singulièrement l'ambiance de la Terminale avec au bout le baccalauréat, cet examen qui a tenu jusqu'ici une telle place dans l'imaginaire des adolescents et de leurs parents. Cette place mythique du bac, le président Giscard d'Estaing qui vient de mourir, l'avait encore rehaussée indirectement au rang de totem en abaissant la majorité à 18 ans, faisant coïncider pour la plupart des élèves la fin des études secondaires avec l'accès à l'âge des responsabilités présumées adultes. le Covid aura finalement eu raison du totem (et de VGE), en contraignant l'Education nationale à enterrer le principe d'un examen final coûteux pour le remplacer par un contrôle continu des connaissances. Après la communion solennelle et le service militaire, exit une des dernières épreuves initiatiques qui jalonnaient le parcours adolescent. Il reste le permis de conduire.

Vincent Mondiot a écrit son roman juste avant cette disparition opportuniste du bac. II a choisi un trio bien particulier, deux garçons et une fille, pour prendre à son tour la température lycéenne. Minh Tuan, Gaspard et Chloé passent leur temps à sécher des cours, à partager des joints et à s'incruster dans des fêtes où personne ne les invite plus, tant ils ont su asseoir leur sale réputation. le fait d'être plus ou moins les parias du lycée et de considérer que leurs condisciples sont globalement des bouffons a plutôt tendance à renforcer leur cohésion au quotidien – tous pour un et seuls contre tous - quotidien qui est l'horizon le plus lointain que les trois puissent envisager.

Au fil de l'année scolaire, l'auteur nous dévoile peu à peu les origines du mal-être personnel, familial, social, de ce trio « destroy ». Chloé, qui est tourmentée silencieusement par son asexualité, crache des crapauds comme la fée disgraciée du conte de Perrault, Gaspard est hanté par sa grande soeur, Minh Tuan est moitié viet. En fait, ces trois ados ne sont que la moitié d'eux-mêmes. Est-ce pour cette raison que, tels les Trois mousquetaires, ils vont assimiler très vite une quatrième comparse, Tina, une jeune réfugiée congolaise ? L'arrivée de Tina va certes perturber l'équilibre du trio mais, peut-être, combler secrètement chacun·e. Pourtant, Tina, a priori, n'a pas le même agenda que les trois glandeurs. Elle travaille, elle est plutôt douée et veut avoir son bac. Saura-t-elle leur résister, infléchir leur comportement, c'est l'un des enjeux du roman.

Le vocabulaire des trois adolescent·es n'est guère varié et très ordurier, proche d'un syndrome de la Tourette. En la matière, Chloé n'est pas la dernière. Il faut imaginer que chaque injure est une sorte de « je t'aime » travesti et malheureux, pour l'heure la seule manifestation possible de l'énergie vitale de ces ados artificiellement déprimés, qui manquent de mots et s'ennuient dans un système qu'ils rejettent et qui le leur rend bien.

Comme ils sont en Terminale, Vincent Mondiot va quand même devoir les emmener jusqu'aux épreuves du bac 2020, du moins telles qu'elles auraient dû se dérouler et dont ce roman sera peut-être le dernier témoin. le chemin est long et la réussite à l'examen de plus en plus improbable au fur et à mesure que l'échéance se rapproche.

L'auteur a ponctué son roman de mots dans la marge, définitions ironiques, explications en contrepoint, commentaires politiques voire excroissances du récit, qui lui donnent une drôle d'allure, parfois universitaire, toujours bourgeonnante, suggérant l'existence d'histoires et de vies parallèles à celles qu'il décrit, auxquelles nous aurions échappé. Remords d'intrigues ou de personnages abandonnés en route, manières aussi de signifier, façon Magritte, « ceci n'est pas une fiction » ?

Décrivant le malaise adolescent face au monde contemporain, il brosse aussi au passage le beau portrait d'une enseignante, Élise Danverre. « Chloé la déteste » parce qu'elle sait que « tous les mecs ont décidé qu'il s'agissait de la prof la plus bonne de l'établissement » et... qu'ils ont raison. Mme Danverre est surtout la seule adulte du lycée à ne pas désespérer du trio parce que, sans vouloir l'avouer à personne, elle comprend et partage en partie ce qui mine ces trois-là, chose qu'elle soigne pour son compte à coup de Doliprane.

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Minh Tuan Deloix passe son temps à lire des mangas, à dormir et à s'occuper de son chat ; il vit dans une famille bourgeoise et désespère son père par son manque d'ambition. Chloé Vaguaire a des parents divorcés et elle voit rarement son père qui habite à Saint-Cyr et vit avec sa mère et son frère Lucas. Elle croit qu'elle n'aime personne et elle n'a aucun désir ; elle est tout le temps en colère et elle s'exprime avec violence et vulgarité. Gaspard Lang a perdu sa soeur et il est suivi par un psychiatre qui lui prescrit toutes sortes d'anti-dépresseurs et anxiolytiques qui lui permettent de préparer des mélanges de boissons détonnants. Ces trois amis vont rencontrer une jeune fille, Tina Akono, une réfugiée congolaise dont les parents sont en conflit avec le pouvoir en place dans ce pays ; elle a fui en Belgique puis elle est arrivée en France et a été prise en charge par une association d'aide aux réfugiés. Elle vit dans un hôtel et elle est sans le sou. Elle va s'incruster dans ce groupe de loosers qui passe son temps à glander, fumer, boire et se traiter.

Ce roman a acquis une solide réputation avec l'obtention du prix Vendredi et les articles publiés à son sujet. Il s'agit de quelques mois dans la vie de lycéens de la banlieue parisienne, ils passent leur temps à sécher les cours du lycée, à glander, à boire et à fumer, à parler avec vulgarité. Ils ne font rien de leur vie mais que la vie leur réserve-t-elle ? Leur génération est sacrifiée, leurs parents ont profité de tout mais est-ce une raison suffisante pour ne pas vivre et ne pas s'engager ? En les traitant des derniers des branleurs, leur professeur principale leur donne l'occasion de réagir. Entretemps, quelle puissante évocation d'une jeunesse désabusée dans leur quotidien, leur emploi du temps léthargique, leur langage ordurier, leur goût des risques !
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Avec LDDB, Mondiot nous signe un town-movie dont il a le secret (pour ceux qui ont lu Nightwork) avec l'histoire plus vraie que nature de ces 4 lycéens à la dérive, à la fois durs et fragiles, toujours touchants, en instance de bac. Farci d'anecdotes, de dialogues pimentés, de digressions culturelles ou carrément loufoques, ce roman rappelle l'école américaine avec ce don de savoir raconter et rendre passionnante une histoire simple...
Il faut lire le questionnement quasi métaphysique de Gaspard sur la place à donner (ou pas) dans le bus pour s'en convaincre...

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Chloé, Gaspard et Minh Tuan sont en terminale ES et font partie en 2020, de la dernière promotion à passer le baccalauréat tel qu'on le connaît aujourd'hui.

Vincent Mondiot nous plonge dans le quotidien de ces trois adolescents en marge du reste des élèves, par qui ils se sentent d'ailleurs rejetés. Les moyennes catastrophiques, les cours séchés, les dérapages lors des fêtes, l'alcool, la drogue...
L'incapacité à trouver sa place et à oser s'exprimer sans pudeur ; en effet, ces jeunes ont du mal à mettre des mots sur les maux, qu'ils cachent souvent derrière les insultes et à ce qui pourrait sembler à du m'en-foutisme.
L'adolescence est une période difficile, surtout à ce moment crucial où il faut faire des choix pour l'avenir. Comment savoir ce qu'on veut réellement faire à tout juste 18 ans ? Comment être certain de ne pas se tromper ?

Heureusement, l'amitié qui existe dans ce trio, et bientôt dans le quatuor qu'ils formeront avec Tina, la meilleure élève de leur classe, est solide et elle leur permettra de surmonter cette année de terminale.

Le langage du roman est celui qui est attendu de la part de lycéens. Parfois un peu trop répétitif au niveau des injures, mais toutefois réaliste. Généralement en littérature ado, les protagonistes s'expriment "trop bien", ce qui fait perdre une part importante de crédibilité à l'histoire et aux personnages ; ce qui n'est pas du tout le cas en l'occurrence.
Par ailleurs, en tant que lecteur, on s'attache rapidement à ces 4 adolescents, en ayant l'impression d'être assis sur un banc dans la cour du lycée en leur compagnie. On souhaiterait dialoguer avec eux, les rassurer, afin qu'ils aient davantage foi en l'avenir et également qu'ils puissent gagner confiance en eux-mêmes. Leur dire que leurs désillusions sont passagères, que quelque chose de meilleur les attend après le bac.

Un coup de coeur pour cette lecture, en lice pour le Prix Sorcières 2021!
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C'est fou comme parfois j'arrive à m'embrouiller la tête avec pas grand chose. Ainsi, le titre de cet ouvrage de Vincent Mondiot « Les derniers des branleurs » m'a posé question. Si l'on dit de quelqu'un que « c'est vraiment le dernier des cons », on veut signifier, je crois, que la personne est vraiment très conne, non ? Hors, si c'est le dernier de sa catégorie, il me semble alors qu'il est déjà moins con, puisqu'il n'est pas en première position. Donc, les « branleurs » dont il est question ici, ces élèves de Terminale un peu en bout de course, le sont-ils vraiment ? Ne pourraient-ils pas être à la fois les derniers et les premiers, des finalistes et des débutants ? de nombreux indices dans ce livre nous invitent à y réfléchir et à revoir nos éventuels préjugés sur certains antagonismes qui semblent liés à la période adolescente. On nous le dit dès le début, nous sommes dans une sorte de « les deux à la fois » comme le confirme une autre note sur le fameux chat de Schrödinger qui est à la fois vivant et mort, tout comme le sont les parents de Tina. C'est un état bien étrange qui provoque à la fois inertie et désordre.
J'ai par ailleurs été particulièrement intéressé par le regard omniscient du narrateur, qui occupe les marges du récit. C'est un véritable couteau suisse pour tous les sujets abordés qui tranche les opinions, décapsule les références culturelles et ouvre des perspectives grâce à de subtiles prolepses.
Pour finir, je reviendrais sur le verbe « branler », qui, à l'origine signifie, « agiter, faire trembler » et je voudrais saluer le talent de Vincent Mondiot qui a su formidablement fixer ce moment presque imperceptible de l'adolescence dans la recherche de son mouvement... qui m'a ému.
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