"Le Roi des Epées" clôt le premier cycle de
Corum, le Prince à la Robe Ecarlate, une des nombreuses incarnations du Champion Eternel, si cher à
Moorcock.
Dans le tome 1("le Chevalier des Epées"),
Corum triomphe d'Arioch, Seigneur du Chaos, et frère de Xiombarg. Dans sa quête initiatique (qui le fit passer du naïf cultivé à l'incarnation du Champion Éternel), il rencontra le comte Glandyth-a-Krae, qui lui prit un oeil et une main, bien vite remplacés par leurs ersatz divins. Et comme le cruel comte Mabden avait en sus éliminé la famille de
Corum (mais aussi une grande partie de sa race), il se pensa légitime à jurer de se venger.
Dans le tome 2 ("la Reine des Epées"),
Corum se débarrasse logiquement de Xiombarg et l'auteur en profite pour clarifier sa cosmogonie (le Multivers, un ensemble de mondes régit par la Balance Cosmique qui oscille entre Loi et Chaos) et introduire le personnage du savoureux Jhary-a-Conel, l'éternel compagnon du Champion Eternel, qui n'est autre qu'un alter ego de
Moorcock lui-même et lui sert à distiller ses réflexions "philosophiques" (un peu de profondeur, que diable !)
Logiquement, dans le tome 3,
Corum arrive à se débarrasser de Mabelode, le dernier Seigneur du Chaos de la fratrie, non sans l'aide de Kwll, le Dieu Perdu, et parvient également, enfin, à se venger de Glandyth-a-Krae.
Au final, c'est vraiment le tome le moins bon du cycle, j'irais même jusqu'à dire pénible à lire, tant
Moorcock semble avoir torché l'histoire et s'être laissé enivrer par son concept de Multivers.
Corum ne fait qu'enchainer les passages d'un plan à un autre et trop, c'est trop ! On a à peine le temps de se familiariser avec un lieu que voilà notre héros qui repart. Pourtant, il y avait des bonnes idées (
Corum dans notre monde, la Tour Abolie, la mythique cité de Tanelorn, l'alliance
Corum, Elric, Erekosë) mais rien n'est creusé, tout est superficiel, comme si l'auteur voulait montrer l'étendue de son univers en 100 pages.
C'est vraiment dommage de finir ainsi un cycle qui avait du potentiel. Heureusement que la fin, assez ironique, laisse présager un deuxième cycle ouvert et, je l'espère, un peu moins dépendant du concept de Multivers.