« Si on écoutait les multiples avertissements, on ne partait pas. Il fallait savoir être présomptueux. Si vous n'étiez pas convaincu jusqu'à la moelle des os que vous étiez le ou la meilleure, et que la nature vous serait clémente, à vous, quoi qu'elle ait pu infliger aux autre, il valait mieux ne rien envisager… » Ce qu'avoue
Emily Hahn (1905-1997) pourrait résumer l'état d'esprit de beaucoup de ses consoeurs aventurières.
Les femmes présentées dans ce petit recueil de biographie se situent quelque part entre la voyageuse et l'exploratrice. Certaines voulaient être « la première à » (escalader tel sommet, pénétrer dans telle région reculée…), d'autres ont commencé à voyager comme ça et se sont découvert une passion pour le risque ou un métier (journaliste, botaniste, espionne, ethnographe, documentariste…). Beaucoup sont parties en solo, certaines en couple, d'autres avec une amie ou leur mère.
Une diversité de situations d'autant plus flagrante que les premières voyageuses de la fin du 19ème siècle présentées dans le livre n'avaient pas les mêmes conditions que celles du début du 20ème. C'est d'ailleurs pour cela que le début du recueil m'a le plus charmée. Comment résister à Isabella Bird (1831-1904), jeune femme souffreteuse qui voyage sur les conseils de son médecin et devient accro à l'adrénaline et aux dangers ou à
Mary Kingsley (1862-1900) qui explore l'Afrique armée de ses robes et de son humour ? Ou encore Mary Seacole (1805-1881), hôtelière au Panama puis infirmière en Crimée ! Il faut les imaginer, ces dames de la société victorienne, trimballant leurs robes de soie et leur ombrelle en pleine jungle, mais n'hésitant pas à tenir un fusil et risquer la mort par blessure ou par maladie.
Un petit recueil bien sympathique, peut-être un peu survolé, mais c'était parfait pour ce que je pouvais lire ces derniers jours. Il m'a donné envie d'en avoir sur certaines exploratrices et j'ai été ravie d'en retrouver certaines, comme
Nellie Bly, que je connaissais déjà grâce au Culottées de
Pénélope Bagieu !