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4,06

sur 830 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Même une grande passion ne saurait causer la satisfaction que procure l'amitié
à ceux qu'elle touche de son pouvoir magique. »

 
Bienvenue en Hongrie, dans la demeure de Henri, général de l'armée impériale à la retraite.
Il siège dans son fauteuil en velours lorsqu'il reçoit une missive : son ami Conrad arrive à 18h chez lui. Cela fait 41 ans qu'il attend ce moment, de revoir cet ami qui lui a causé du drame. Il missionne son ancienne nourrice Nini qui vit toujours avec lui et qui est une dame fort attachante au demeurant, de dresser une table minutieuse et d'allumer les chandelles, qui vont brûler jusqu'au bout. (Le titre original du livre est « les chandelles brûlent jusqu'au bout »)

Henri et Conrad se sont connus dans l'enfance, l'un est issu d'un milieu bourgeois et l'autre, Conrad, vient d'une famille peu aisée qui s'est sacrifiée pour lui offrir un avenir. Dès leur première rencontre ils ont compris qu'ils sont scellés pour la vie par une amitié qui se compare à la passion. Mais un jour alors qu'ils partent à la chasse tous les deux, leur amitié bascule.
 
C'est l'heure pour Henri et Conrard de revenir sur cet événement, d'en tirer la vérité, ou pas. Sandor Marai explore à travers ce binôme plusieurs sujets qui m'ont passionné.
Il parle de l'amitié avec intensité, la vraie, celle qui n'attend rien en retour, qui est désintéressée et qui finalement ne s'explique pas, comme l'amour, c'est le coeur qui parle.
Nos deux amis sont des vieillards qui expriment leur rancoeur, à l'approche de la mort, que faire des questions qui restent en suspens ? ont-elles toutes la nécessité de trouver une réponse ?
 
L'écriture est d'une élégance magnifique, l'auteur Hongrois est comparé à Zweig dans les différents articles lu à son sujet. On y retrouve cette noblesse des mots, le ton est posé, calme et vient appuyer ce huis clos dense et intense. A l'aube de la mort, Henri et Conrad n'ont plus le temps d'enrober les mots, ils sont utilisés avec préciosité tout en gardant leur rôle suggestif pour entretenir le suspens et la tension sur cette journée de chasse qui a tout fait basculer.
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Ce sont les retrouvailles/explications entre deux anciens amis, séparés dans des circonstances incompréhensibles au lecteur, au début. C'est extrêmement similaire à du Zweig, avec une plongée dans les sentiments humains, l'exil volontaire pour tempérer une déception trop forte…
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Les braises, Sándor Márai
Quelle joie de découvrir ce genre de livre... que la vie de lecteur est enivrante et passionnante !
Sándor Márai écrit ce livre en 1942 et son talent est à couper le souffle ! J'y trouve la rigueur et la musicalité slave, l'élégance des mots et la profondeur des personnages.
À travers la confrontation de deux hommes autrefois amis, les braises nous rend témoins du choc de deux idéaux, de deux mondes, et en dépit des errements des uns où des autres, de toute la puissance de l'amitié et des amours impossibles.
Le jeu des personnages est extraordinaire, et si ce roman se déroule sur une soirée, il est d'une puissance époustouflante.
Que dire des secrets, des fuites, des amitiés déçues et des amours perdues ?
Ce livre nous pousse à une réflexion profonde sur le temps qui passe et la valeur des choses...
Il me tarde de découvrir d'autres ouvrages de cet immense auteur.
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L'intrigue

Les Braises raconte l'histoire de la mort d'une passion et d'une amitié mourante entre deux amis d'enfance aussi opposés de condition que de caractère, arrivés à la fin de leur vie Si le Général, l'hôte, est riche, généreux et patriotique, Conrad, l'invité, est désargenté, cynique et individualiste. Sur fond de Seconde guerre mondiale, leurs retrouvailles, qui ne dureront que vingt-quatre heures dans un huit-clos, retracent leurs deux vies au long de l'espèce d'interrogatoire auquel Conrad est soumis sous la pression du Général. Ce long dialogue pleins de non-dits et de coups de théâtre devient psychologique et philosophique, laissant les vieux sages s'interroger sur l'amitié, l'amour, le destin mais aussi la trahison pour mieux cacher les vraies questions de leur histoire personnelle. le feu de leur amitié est-il vraiment éteint ? Quels secrets se cachent derrière les braises ?

J'ai découvert avec ce roman la littérature hongroise et je crois vraiment que c'est une merveilleuse façon de commencer. L'an dernier, j'ai acheté beaucoup de romans hongrois d'après les conseils d'une amie d'origine hongroise et ancienne prof d'anglais de mon lycée. Si ma première expérience avec Imre Kertész a été assez éprouvante quant au sujet du livre, mais aussi le style très philosophique, Les Braises est un roman très abordable qui, à sa manière, m'a beaucoup fait penser à Mrs Dalloway à cause du temps de l'action très bref, qui ne retrace qu'un jour dans la vie de deux hommes vieillissants tout en revenant sur leur passé.

J'ai encore un autre Márai à lire, L'Héritage d'Esther dont j'ai lu plusieurs critiques plus que positives; Avant de lire Les Braises, je ne connaissais pas cet auteur, même de nom. Traducteur de Kafka en hongrois, témoin de l'Histoire et de la montée des totalitarismes, exilé en Italie et aux Etats-Unis à cause de ses idées incompatibles avec le régime communiste hongrois d'après-guerre, il finira par se suicider en 1989 après la mort tragique de ses proches. Son destin, même triste, me semble intéressant littérairement car son expérience et sa vie lui ont inspiré une oeuvre profonde, pleine de questionnements qui m'ont touchés dans Les Braises. Je ne sais pas à quel point ses romans sont autobiographiques ou non mais j'y ai senti beaucoup de personnalité et beaucoup d'âme.

C'est dommage que cet auteur soit resté inconnu de son vivant en France et seulement traduit dans les années 90 mais je pense qu'il gagne vraiment à être connu et lu. Comparé à Stefan Sweig et Arthur Schnitzler, j'ai personnellement hâte de continuer à connaitre son oeuvre; Sans être foncièrement novateur, son style est tellement fluide que la lecture vous emporte. C'est bien simple, je n'ai pas pu lâcher Les Braises. Les personnages semblent si proches grâce à une psychologie très développée et en même représentatifs d'une société mourante, de la fin d'une ère à la manière du Guépard de Lampedusa.

Mais c'est surtout le style et le thème de la vengeance, de la nostalgie et de l'amitié qui m'ont vraiment transportés. Même si on est invité à suivre principalement le point de vue du Général, le personnage de Conrad, très ambigu moralement, ne vous laissera pas indifférent. C'est d'ailleurs le passage où on y découvre pendant un flashback la naissance de leur amitié sa passion pour la musique et pour Chopin qui me l'a fait aimer. Les mots sont très justes alors forcément, j'étais perdue.

Un roman à lire absolument où transpire l'âme hongroise.


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Magnifique livre qui décortique les sentiments. Beaucoup de pudeur, de délicatesse, de noblesse. J'ai adoré ce livre, et l'ai refermé avec tristesse, parce que l'impression et les émotions qu'il suscite sont tenaces et provoquent de nombreuses questions sans forcément y apporter des réponses .
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Quelle belle et triste surprise .
J'ai été la spectatrice d'un huit clos qui a eu lieu à une époque où mes grands parents étaient enfants ,dans un autre pays et pourtant j'ai rencontré des personnes qui pourraient être nos amis ,nos voisins ,nos frères, nos collègues, nos contemporains.
L'amitié, l'amour ,la trahison ,la haine mais aussi la dignité ,lz force de se remettre en question et cette fameuse résilience tant à "la mode "aujourd'hui ,dansent ,chuchotent en une confrontation avec l"autre mais aussi avec soi.
Un livre qui parle ,peut-être, à chacun d'entre nous comme une blessure profonde, intime et ce peu importe de quel côté de l'histoire nous nous trouvons.
200 pages inoubliables qui nous apprend que hier, aujourd'hui et demain ne font qu'un, intemporel et universel.


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"Les braises" est très bel ouvrage sur l'amitié. Les braises
Sandor Marai


J'ai beaucoup apprécié ce roman psychologique. Le récit isole du monde deux hommes qui furent très proches durant leur jeunesse mais qu'un mystérieux événement a séparé. Le principal protagoniste se retrouvant seul pendant plus de 40 ans va se poser des questions essentielles sur l'amitié, l'amour, la trahison, la confiance.

L'écriture de Sandor Marai est magnifique.

Fabrice, Libraire
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Entre les deux guerres mondiales fleurit un certain type de littérature, la littérature psychologique, que l'on appelle aussi le roman éuropéen. Les maîtres du genre, ce sont les autrichiens, avec Stefan Zweig et Arthur Schnitzler. Mais en dehors de Vienne, il y avait un hongrois, oublié pendant bien trop longtemps mais aujourd'hui heureusement redécouvert, du nom de Sandor Marai. Malgré sa célébrité dans son pays d'origine, il faudra attendre les années 90 pour qu'Albin Michel le traduise et le publie, lui donnant alors un peu plus de notoriété bien mérité.

Les Braises, c'est peut-être son roman le plus célèbre. Un huis-clos, une durée réduite, peu de personnages, et nous voilà partis dans l'introspection de deux hommes.
Les amateurs de Zweig, si ils ne connaissent pas ce livre, sont sûr de l'aimer, tant le style et l'histoire sont similaires )à ce qu'aurait pu faire l'autrichien. Pour le style, cela est peut-être dû à la traduction, au demeurant excellente. Mais pour l'histoire, oui, des similitudes peuvent être tracées entre les deux écrivains.
Néanmoins, il serait réducteur de réduire Marai à une copie de Zweig, car il possède sa propre personnalité, c'est un écrivain accompli et reconnu. Les Braises, n'ayons pas peur des mots, est un bijou d'écriture et de psychologie. de plus, les deux éditions disponibles, celle du Livre de Poche et celle d'Albin Michel, sont toutes deux de très bonnes factures, avec une image de couverture très bien choisie. Alors, pourquoi s'en priver ?
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"Les braises" est le livre qui m'a fait découvrir cet auteur hongrois tombé dans l'oubli entre 1948 et 1990, réédité par Albin Michel un an environ après le suicide, à 89 ans, de Sándor Márai.
Inutile de dire qu'il m'a ébloui. Il est considéré comme un maitre du roman psychologique.
Aujourd'hui l'oeuvre de Márai est considérée comme faisant partie du patrimoine européen avec une réputation à l'égal de Stefan Zweig, Joseph Roth, Arthur Schnitzler, Musil, Rilke, Kafka, Kundera, etc. Ce sont des écrivains consacrés de la mittel-Europa.
Il a écrit "Les braises" en 1942, ce fut à l'époque un best seller. C'est un livre d'une rare profondeur : l'amitié vieille de 41 ans entre deux hommes est mise en cause par un soupçon. La noirceur de l'âme humaine est mise à nu dans une vengeance toute intellectuelle, mais préparée avec soin et méchanceté.
C'est très européen et laisse présager la fin d'un monde, d'une époque.
Le roman montre avec génie la confrontation entre deux personnages, exercice où Márai excelle.
Beau, tragique et profond.

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Si l'amitié exige réciprocité, comment composer quand on est différent de l'être sur lequel elle est projetée ?
200 pages d'un tête à tête grandiose entre deux hommes arrivés au crépuscule de leurs vies. Deux anciens meilleurs amis, Henri et Conrad, se retrouvent 41 ans après leur dernière entrevue. Tout se joue dans cette ultime confrontation qui cherche à expliquer le départ soudain de Conrad. À justifier ce silence abrupt entre ceux qui ont grandi comme des frères.

Que recèle le mot amitié, que doit-on attendre d'un ami ? Cela lui donne-t-il des devoirs ? Dans un quasi monologue, Henri interroge le poids du mot amitié. Faisant peser dessus ceux d'obligations et responsabilités.

Pendant 41 ans il a eu le loisir de s'atteler à décortiquer ce lien dans la solitude de son existence. Un temps qu'il a passé, tel un fin investigateur, à examiner tout ce que le mot ami convoque. À soupeser ce qu'il exige de l'autre et ce qu'il ne doit pas être. À en établir les règles et délimiter les contours. L'amitié pure est le désintéressement, donner sans rien attendre de l'autre. C'est accepter l'ami tel qu'il est. Reconnaître ses défauts et accepter les conséquences de ses travers.

Il questionne l'intérêt d'une amitié dans laquelle on ne voudrait que le meilleur de l'être aimé, et seulement constance et fiabilité. Mais telle la mer imprévisible, n'est-ce pas les vagues du caractère de l'autre et les tempêtes surmontées qui font le sel de l'amitié. Si l'ami est constant n'est-il pas ennuyeux de n'être pas surprenant ? Pour autant, quand ses réactions nous prennent de court, que cet ami prend la tangente, on peut y voir un acte de trahison. Ressentir colère et incompréhension de ne pas avoir su voir, ne pas avoir eu les clés pour déceler chez cet autre ce qui en lui bouillonnait.

Henri a eu toute sa vie pour cheminer sur les raisons qui ont conduit son presque-frère Conrad, à fuir du jour au lendemain. Lors de leur face à face c'est presque naturellement qu'il fait les questions et les réponses. Car il a passé le reste de sa vie à rejouer chaque minute de la dernière journée passée ensemble. Il a démêlé les fils de la pelote pour arriver à une vue d'ensemble d'une clarté totale. Conrad parle très peu, Henri parle pour deux. Il plonge dans la tête de Conrad et livre les pensées de son ami sans qu'il n'ait besoin de s'exprimer. Un ami c'est ça aussi, c'est celui qui nous connaît, celui qui sait tout, ou qui le temps aidant finit par tout comprendre.

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