Cet album est né d'entretiens avec Nadir, chauffeur de taxi parisien d'origine algérienne.
Taxi de nuit, il considère à distance, mais avec empathie et bonhomie la faune éclectique qu'il transporte.
Ici pas de bulles mais le monologue de Nadir qui court dans des cases aux ambiances nocturnes réussies et quand il parle, c'est avec son lot de pittoresque, de suspense, d'inattendu et de bons mots.
Un régal !
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Lecture jeune, n°120 - Vous êtes cordialement invités à vous installer dans le taxi de Nadir et à découvrir lors du trajet « son » Paris… Projet initialement filmique, Nadir est devenu une bande dessinée, dans laquelle le lecteur prend la place du passager ! En route donc pour une nuit aux côtés du jeune chauffeur de taxi d’origine kabyle, véritable « titi parisien », « gars du 20 » (vingtième arrondissement de Paris). Vous n’aurez pas un instant de répit : Nadir a la tchatche ! Anecdotes, impressions et blagues s’enchaînent, tandis qu’à travers la vitre, on découvre un Paris nocturne incroyablement vivant et délicieusement rendu : lieux, personnages, ambiances… Un taxi nommé Nadir est une bande dessinée d’une belle inventivité : langue oralisée, avec le parti pris de ne pas réécrire les propos du chauffeur de taxi, cadrages et découpages singuliers, couleurs réinterprétées, détails et clins d’oeil multipliés… On rit beaucoup au cours de la balade, et on s’attache au personnage de Nadir, sur lequel les auteurs portent un regard tendre. Les jeunes lecteurs seront séduits par la liberté de ton et la modernité de l’univers. A n’en pas douter, ils trouveront en Nadir toutes les qualités d’un « grand frère » ! Hélène Sagnet
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Lecture jeune, n°120 - A 28 ans, Nadir exerce le métier de chauffeur de taxi à son compte. La nuit, il sillonne Paris, entraînant son lecteur-auditeur complice. Bavard invétéré, charmeur et plein d’humour, il raconte ses souvenirs et anecdotes, avec un « bagout » incroyable, pour reprendre l’expression du préfacier Emmanuel Guibert. Ce reportage, document-réalité, s’apparente à une émission télé, d’où sa facilité de lecture. A première vue, l’illustration paraît naïve, avec ses à-plats colorés, sans perspective… A y regarder de plus près, le dessin recèle des détails d’un réalisme savoureux, comme la vue en coupe d’un immeuble et de ses habitants. Le dessinateur se permet des clins d’oeil complices, un hommage à Gipi par exemple. L’amour de la capitale transparaît au cours du récit de Nadir, avec beaucoup de tendresse pour les humains disparates qui composent sa clientèle. La narration n’est jamais monotone, alternant les cases découpées d’une bande dessinée et des images rectangulaires, format pare-brise oblige. Le texte évince quelquefois l’illustration… C’est que Nadir est intarissable ! Cet album gagnerait à être présenté à de jeunes adultes en lycée professionnel, car il offre une image positive et chaleureuse d’un métier. Ils s’identifieront aisément au jeune narrateur, qui vit encore chez ses parents. Cécile Robin-Lapeyre
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En parlant, ils font une oeuvre. Le simple procès-verbal d'une conversation avec une personne à bagout enterre les deux tiers de la littérature. Pour écrire mieux que ne parle une personne à bagout, li faut se lever tôt. Les inflexions de la voix, la gestuelle, les mimiques sont pour beaucoup dans la qualité d'un bagout. Une personne à bagout est un spectacle. Elle enchante l'instant présent. On l'applaudirait, si ça ne rompait pas le charme. Le plus souvent, on rigole, on opine, on relance, on fait valoir. C'est agréable de servir la soupe à une personne à bagout.