J'ai lu Les cloches de Nagasaki il y a une dizaine d'années. Mes connaissances au sujet de l'archipel nippon était alors très très sommaires et j'ai été surprise de découvrir la présence d'une forte communauté chrétienne dans cette ville.
Nagai Takahashi s'était converti au catholicisme et était devenu
Paul Nagai avant le bombardement atomique américain. Médecin spécialiste de radiologie, sa foi imprègne tout son récit. Il fut l'un des survivants de Pikadon en ce matin du 9 août 1945. Il raconte l'inconnu de cette nouvelle arme, la lumière et les dégâts de l'explosion. En lisant les divers témoignages d'Hiroshima et de Nagasaki, je pense automatiquement aux vers du poème "L'Oeuf" de Jean Vasco:
"Et voilà que ça tonne
Entends le chant des mégatonnes
Et voilà que ça pleut
Des particules dans les yeux".
Ces rimes collent parfaitement aux descriptions des rescapés.
Après la stupeur et la découverte des morts, des agonisants et des myriades de blessés, il s'agit de s'organiser. Avec la peur qu'une nouvelle bombe ne survienne achever la destruction de leur monde.
Paul Nagai et d'autres volontaires, médecins et autres, cherchent refuge dans les collines ceignant Nagasaki pour apporter les premiers soins possibles. C'est la découverte de blessures inconnues, chéloides issues du feu atomique qui marquera les chairs à jamais.
À la lecture des Cloches de Nagasaki, je me suis sentie émue à la foi de la détresse consécutive au bombardement mais également à l'espoir que l'auteur s'efforce de maintenir dans son récit.
C'est un témoignage terrifiant, beau et bouleversant dont le message reste à diffuser encore et encore afin que ne surviennent plus jamais de telles atrocités.