L'arrivée du shôjo Real Girl en France a été annoncé lors de Japan Expo 2018 par les éditions Pika. J'avais bien évidemment pris le petit extrait mis à disposition pour l'occasion, car je ne connaissais pas ce titre, et bien que le synopsis soit bien bateau, celui-ci m'avait néanmoins intrigué et j'étais curieuse de lire la suite malgré une phrase d'accroche pas forcément très accrocheuse. Real Girl est l'oeuvre de
Mao Nanami et a été prépublié dans le magazine Dessert sous le titre de 3D Kanojo, la série s'est terminée au Japon en 2016 et compte 12 tomes. Il est aussi important de préciser que Real Girl a connu une adaption anime, une première saison de 12 épisodes datant de 2018 et une seconde saison qui est en cours de diffusion au Japon. Alors, qu'ai-je bien pu penser de ce premier tome ? Conforme à mes attentes ? Bonne surprise ? Ou déjà-vu ailleurs et en mieux ?
Real Girl raconte donc l'histoire de Hiraki
Tsutsui ou « Tsutsun », lycéen asocial et mal dans sa peau, un adolescent basico-basique en somme, avec de grosses tendances otaku, bref, il ne rentre pas dans les standards lycéens, il est donc régulièrement moqué par ses « camarades » (noter l'utilisation des guillemets pour souligner l'ironie du mot ^_^ ) qui le trouve glauque. Comme si être otaku était le plus grosse tare de l'univers, mais là, je pense que c'est une question de culture… Et par un le plus grand des hasards hasardeux ascendance la vie est bien faite, il se retrouve à devoir nettoyer la piscine avec Iroha qui est la « mauvaise fille » de l'école. Mais peut-on se fier aux apparences et à ses a priori ? C'est devenu le thème quelque peu récurrent dans les shôjo qui sortent actuellement, qu'il ne faut pas se fier à sa première impression et que les apparences sont parfois trompeuses. Et cela fonctionne dans les deux sens, si tout le monde a des a-priori sur Tsutsun, lui aussi en a beaucoup sur ses camarades, résultat d'années d'isolement et de brimades. Et si Iroha n'était pas aussi mauvaise qu'il ne le pensait ?
J'aime bien ce genre de manga qui tente de faire évoluer les mentalités car même s'il s'agit d'un manga, s'il peut faire passer un message positif et que cela peut faire changer des points vus et bien, c'est tant mieux. le seul problème avec Real Girl, c'est le manque de délicatesse de la mangaka. J'ai trouvé que ce premier tome tombait trop souvent dans la facilité et que la mangaka utilisait les ficelles déjà bien connues des shôjos. Je sais qu'il y a un éditeur derrière qui donne le ton mais ce serait bien quelque fois de sortir des sentiers battus… Les clichés shôjoesques ne me dérange pas, sinon il y a fort longtemps que j'aurais arrêté de lire du shôjo, mais faut-il encore bien les utiliser et avec subtilité. A la lecture de ce tome, j'ai eu cette impression que tout allait trop vite, beaucoup trop vite par moment. Dans ce premier tome, on y trouve la déclaration, les baisers, le passage à l'hôtel et le parc d'attraction. Pour le moment, les deux héros ont chacun une personnalité trop stéréotypée, je pourrais même dire clichée, bonjour l'otaku qui n'a qu'un ami et bonjour la bimbo qui enchaîne les conquêtes… Mais je trouve qu'ils ont tout de même un bon potentiel d'évolution, je croise les doigts pour qu'ils ne restent pas cantonnés ce rôle stéréotypé et étriqué de bimbo et d'otaku pendant les 12 tomes.
Ce manque de finesse dans le récit de ce premier tome me dérange un peu car le propos et les thèmes développés sont intéressants. Il est évident que Tsutsun ne pourra pas évoluer Iroha et inversement, j'espère juste que le développement va gagner en profondeur et subtilité. Je ne doute pas une seconde que je vais retrouver toutes les situations classico classique du shôjo dans les tomes à venir mais je reste curieuse de voir l'évolution de Tsutsun et d'Iroha.
J'ai apprécié le dessin de
Mao Nanami, il est efficace mais parfois inégal, je pourrais reprocher des arrières plans parfois vide mais au moins, j'évite le débordement d'étoiles et de paillettes.
Malgré ses défauts, j'ai trouvé la lecture de ce premier tome de Real Girl plutôt sympathique, même si c'est parfois maladroit, j'aime le message que tente de faire passer la mangaka. Je croise les doigts pour que la suite gagne en maturité scénaristique.
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