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sur 1483 notes
Irène Némirovsky, Suite française - ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

Ce roman a été publié en 2004, mais il a été en fait écrit dans les années quarante dans le feu de l'action de la guerre. Il devait comporter cinq parties. Nous n'en avons que deux, Irene Némirovsky ayant été déportée dans un camp de concentration à Pithiviers puis assassinée à Auswitch en 1942. La première partie relate l'exode des français qui fuient les bombardements et la deuxième, l'occupation allemande. Ce qui marque, au fil des pages, c'est l'écriture en temps réel par une auteure qui devait être tenaillée par l'inquiétude et l'angoisse. Les descriptions laissent voir, avec beaucoup de lucidité, le mépris des bourgeois pour les moins fortunés, l'égoïsme et la solidarité, la haine des allemands mais aussi l'amitié qui naît de leur fréquentation. Il y a de petites longueurs, c'est sûr, mais ce qui m'a fascinée au plus haut point, c'est le magnifique style plein de sensibilité et de précision d'Irène Némirovsky. Ses comparaisons, toujours justes, donnent à voir des attitudes, des éléments de la nature qui autrement passeraient inaperçus. Une grande écrivaine vraiment !
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Essayons de parler du livre en essayant, si faire se peut, de s'abstraire du tragique destin de l'auteur. le roman, fait de deux parties, la première nous montre l'exode du début de la guerre et la seconde des vies, des survies, en présence des troupes d'occupation. Némirovski nous parle de ce qu'elle connait, son milieu de bourgeois parisiens. On les voit fuyant les Allemands. J'avoue que les tourments des bourges fuyant avec leur personnel de maison et le chat m'ont plus amusé qu'ému. Les mesquineries des friqués, leur totale incompréhension de ce qui se passe, de ce qui leur arrive témoigne de leur sociologie “hors solˮ. Tout le texte vaut pour ce volet ethnologique, voire éthologique. C'est très daté. L'écriture aussi, bien que pas déplaisante. La deuxième partie nous convie dans le quotidien de familles, bourgeoises, là encore, et de gens modestes. Toujours et encore la même “fracture socialeˮ comme disait l'autre. La vie se poursuit avec la vie sentimentale et convenue du gentil officier allemand avec la gentille demoiselle. Tout ceci n'est pas sans rappeler “La règle du jeu de Renoirˮ et “La grande illusionˮ. Conventions, pièges à cons ! Peut-on se risquer à la question iconoclaste : “Sans le tragique destin de l'auteurˮ ce texte aurait-il eu le succès qu'on lui connait ?
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Ce roman dépeint quelques mois de l'exode de 1940.
à travers les descriptions de personnes, de familles, de lieux,
Iréne NEMIROVSKY nous plonge au coeur de cette période sombre où les véritables natures se dévoilent tant dans l'humanitude et le partage que dans la bassesse.
"l'ambiance du pays état exactement celle qu' a décrite I N dans son récit" a écrit Simone VEIL qui l'a vécu.
Parfois dérangeant, ce livre est particulièrement bien écrit.
Pour tous ceux qui s'intéressent à cette période.
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Irène Némirovsky dépeint dans ce roman, qui a pour cadre la 2ème guerre mondiale en France, la nature humaine dans ce qu'elle contient de noblesse et de bassesse, de courage et de faiblesse, de dignité et de lâcheté, ainsi que de tout ce qui se situe dans "l'entre deux".
Les deux parties de ce livre sont bien distinctes, bien que toutes deux mettent en scène des personnages face à des situations hors du commun. " Tempête de juin" évoque l'exode ; c'est donc une peinture de la débâcle à travers quelques tableaux de vie composés de gens différents par leur condition sociale, leur motivation, leur caractère.
"Dolce" relate le quotidien de l'occupation allemande dans un village du Morvan. L'histoire est essentiellement centrée sur la relation entre le lieutenant allemand Bruno von Falk et ses "hôtesses", les dames Angellier, et plus particulièrement la plus jeune d'entre elles, Lucille. C'est un très beau récit (qui, à bien des égards ressemble au livre de Vercors "Le silence de la mer"), dans lequel l'auteur analyse finement les ressorts de l'intime, le sens des actes, des silences, des paroles et des non-dits.
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On suit plusieurs familles pendant la guerre 39-45 de divers milieux sociaux (riches ou moins aisés). C'est d'abord les Parisiens qui tentent de fuir Paris, bombardé. Puis ils reviennent et on se rend compte de ce qu'a pu être la vie à l'époque, alors que la France était occupée par les Allemands. Certains personnages qui formaient ces familles sont tout à fait ignobles et égoïstes. Aucune solidarité. Ils ne pensent qu'à sauver leurs richesses. D'autres se montrent plus généreux et ont parfois même des difficultés à haïr l'étranger, surtout les femmes. Un roman qui aide à comprendre et visualiser ce qu'ont pu vivre nos grands-parents.
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Manuscrit sauvé par les filles d'Iréne, déportée et morte à Auschwitz en 1942, publié en 2004. Ce contexte historique donne encore plus de grandeur à ce roman que je qualifierais de chef-d'oeuvre.
Némirovsky m'avait déjà subjuguée par cette petite pépite: "Le bal"...
Ce titre, "Suite française" m'évoquait jusqu'ici un navet cinématographique d'une romance à l'eau de rose digne d'un livre de Barbara Cartland... Et puis, j'ai vu le nom: Némirowsky. le même regard sur cette couverture, teinté de force, de résignation, de douceur et d'intelligence. Et j'ai lu... Sans pouvoir lâché cette écriture délicate, juste, intelligente, majestueuse, digne d'un Flaubert ou d'un Tolstoï...
Roman en deux parties: La première dépeint l'exode parisienne sur les route de Province, avec ses bombardements, le chaos de cette population en déroute. La deuxième fixe son regard sur Bussy, commune du Cher. Village sous l'occupation allemande.
L'écriture de Némirowsky s'apparente à l'oeil d'un photographe qui sonde l'âme humaine dans tout ce qu'elle a de plus complexe, sans jugement, sans compromis... Avec ce qu'il faut de tact, de tendresse, de douceur, de subtilité, de clarté et, je me répète, d'intelligence... Car oui, à ne pas en douter, l'esprit de cette femme se situe dans le Panthéon des génies humanistes contemporains, auprès de Camus, Sartre, Hessel, Brassens....
Une écrivaine majeure du XXème siècle à ne rater sous aucun prétexte...
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Avis à toute personne férue de belle écriture, qui souhaiterait se délécter d'une histoire si proche de la grande. Évidemment chaque personnage possède un véritable caractère ! Irène Némirovsky parvient à nous entraîner dans le récit qu'elle dévoile telle une immense route sous nos yeux ! Et quel talent bon sang !
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600 pages d'une clarté inouïe.
Écrit au coeur de la tourmente, ce roman historique retrace un an d'occupation allemande à partir de juin 1940. Il y a d'abord l'exode de Paris, à travers la fuite de la famille bourgeoise Péricand, du couple Michaud, employés de banque, ou encore de l'écrivain Gabriel Corte. Viennent ensuite l'installation des allemands dans les villages français et la reprise de la vie quotidienne pour les civils restés à l'arrière. le récit captive dès les premières lignes.
Les descriptions au charme digne d'un François Mauriac et la profondeur psychologique des personnages instaurent une tension dramatique: le décor est posé avec justesse et révèle progressivement les travers les plus sordides de la nature humaine. Tout respire l'authenticité dans ce récit et si le caractère inachevé pose quelques problèmes de lien entre les parties, il en ressort une spontanéité qui fait très vite oublier ce défaut.
Il faut évidemment lire la passionnante préface qui retrace l'histoire incroyable de ce manuscrit finalement édité en 2004, plus d'un demi-siècle après son écriture et qui lui vaudra un prix Renaudot posthume, ainsi que la postface: des notes de l'auteur sur le projet du roman et un assemblage de correspondances entre le mari d'Irène et ses éditeurs.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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Je venais de commencer ce roman lorsque le confinement a été imposé, ce fut donc ma première lecture en cette période particulière qui a eu pour conséquence positive de me permettre de passer d'innombrables heures en compagnie de livres divers et variés.
Roman qui n'a été publié qu'en 2004 par l'une des filles d'Irène Nemirovsky. le manuscrit avait été caché dans une petite valise laissée à ses filles lors de son arrestation en 1942.
Suite française est la somme de deux romans : "tempête en juin" et "Dolce" qui devaient être suivis de 3 autres parties qu'Irène Némirovsky ne pourra jamais écrire puisqu'elle ne reviendra pas d'Auschwitz.
Roman que l'on pourrait qualifier de chronique, il est écrit "à chaud" alors qu'elle vit l'exode puis l'occupation allemande. Irène Némirovsky nous donne un tableau saisissant des français, de la lâcheté, de l'égoïsme profond de certains sur les routes de l'exode où beaucoup ne cherchent qu'à sauver leur peau, quitte à passer sur le corps des autres, comment ne pas faire un parallèle en lisant ces passages avec ce qui se passe en ce début de confinement, ces supermarchés dévalisés pour accumuler farine ou papier toilette sans se soucier de ce qui restera pour les autres ......
Une analyse très fine et très juste des sentiments qui animaient les français pendant l'occupation.
Une très grande humanité dans ses personnages français ou allemands, il n'y a pas les bons d'un côté et les méchants de l'autre mais des hommes des deux côtés.
Une oeuvre puissante, touchante, un chef d'oeuvre.
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Un classique du 20e siècle, qu'on peut nommer "siècle dernier"... Voilà mon impression après lecture de ce roman - cette série inachevée puisqu'il s'agit de 2 tomes sur les 5 prévus - sur la France de l'exode et de l'occupation, dans les premières années de la seconde guerre mondiale (sans jamais parler de l'appel à la résistance du général De Gaulle).
Le tour de force et l'intérêt, c'est qu'il s'agit d'un roman écrit en même temps que l'époque, pas d'un travail d'historienne : il est à a fois intemporel comme un classique et contemporain de son époque, c'est admirable. Les pages sont belles dans l'écriture d'une fille bien née en Russie : on sent l'éducation littéraire solide. Malheureusement, pour moi, on sent aussi comme un manque d'amour pour les gens, qui m'avait déjà gênée dans d'autres romans d'Irène Némirovsky : je ne m'attache pas à ses personnages. Et là, la construction du récit laisse en plan ceux qui m'intéressaient de voir plus longuement !
(Les notes mises en annexe m'éclairent un peu sur ce qui me dérange : elle dit qu'en tant qu'écrivaine elle doit être neutre ; elle dit "ne jamais oublier que le public aime qu'on lui décrive la vie des "riches" ; elle veut faire du Tolstoï sans Tolstoï...)
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