Manuscrit sauvé par les filles d'Iréne, déportée et morte à Auschwitz en 1942, publié en 2004. Ce contexte historique donne encore plus de grandeur à ce roman que je qualifierais de chef-d'oeuvre.
Némirovsky m'avait déjà subjuguée par cette petite pépite: "
Le bal"...
Ce titre, "
Suite française" m'évoquait jusqu'ici un navet cinématographique d'une romance à l'eau de rose digne d'un livre de
Barbara Cartland... Et puis, j'ai vu le nom: Némirowsky. le même regard sur cette couverture, teinté de force, de résignation, de douceur et d'intelligence. Et j'ai lu... Sans pouvoir lâché cette écriture délicate, juste, intelligente, majestueuse, digne d'un
Flaubert ou d'un Tolstoï...
Roman en
deux parties: La première dépeint l'exode parisienne sur les route de Province, avec ses bombardements, le chaos de cette population en déroute. La
deuxième fixe son regard sur Bussy, commune du Cher. Village sous l'occupation allemande.
L'écriture de Némirowsky s'apparente à l'oeil d'un photographe qui sonde l'âme humaine dans tout ce qu'elle a de plus complexe, sans jugement, sans compromis... Avec ce qu'il faut de tact, de tendresse, de douceur, de subtilité, de clarté et, je me répète, d'intelligence... Car oui, à ne pas en douter, l'esprit de cette femme se situe dans le Panthéon des génies humanistes contemporains, auprès de Camus,
Sartre, Hessel, Brassens....
Une écrivaine majeure du XXème siècle à ne rater sous aucun prétexte...