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4,18

sur 1477 notes
La critique qui a accueilli ce remarquable roman, a oscillé entre les louanges et la condamnation ferme, notamment à partir des « positions » d'Irène Némirovski par rapport à Vichy.
Ne connaissant rien ou presque de cette femme au moment de refermer le livre, j'étais de facto dans la posture de celui qui distingue l'oeuvre de l'auteur. Et à la lecture, j'y ai trouvé bien plus de qualités et de plaisir que de défauts.

Si je devais malgré tout dire ce qui a pu parfois m'irriter c'est sans doute les jugements de valeurs, de classe en réalité, qui émaillent le récit quand il s'agit de « dire » ce qui caractériserait certains types de groupes sociaux. Mais ces traces de sociocentrisme sont malgré tout largement compensées par les qualités de l'ouvrage. A travers l'exode d'abord puis à travers la cohabitation avec l'occupant, Irène Némirovski met une écriture remarquable au service de la justice, comme souvent chez ceux qui parlent de la guerre qu'ils ont connu (même si je l'ai davantage, à ce jour, trouvé dans les classiques de la Grande guerre) : dire que la guerre est aussi une guerre au sein des nations qui y participent, entre les classes sociales qui les composent. Si le roman national fait des dégâts c'est notamment lorsqu'il masque que les guerres internationales sont également (et parfois surtout) des guerres intra-nationales. La grande guerre le fut ô combien comme l'illustraient Erich Maria Remarque, Maurice Genevoix, Humphrey Cobb puis, mieux que quiconque, l'historien Jacques Pauwels. Mais le second conflit mondial le fut également, a fortiori en France, pays vaincu, occupé et préoccupé : comment se comporter avec l'ennemi ? Les principes, ici plus qu'ailleurs, peuvent être vite remisés, sous les coups du sort, les morsures de la peur, les tourments de l'amour, les sables mouvants de la désespérance ou les ambivalences des valeurs auxquelles on essaie, tant bien que mal, de se rattacher. C'est à ces destins bousculés et nuancés qu'Irène Némirovski redonne un cadre, restitue des voix, accorde, quoi que puissent laisser paraître des flèches tirées contre certains, patience et attention, et même une certaine tendresse parfois.
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Mai 1940, Paris est à deux doigts d'être envahi. Les routes s'emplissent d'une file continue de fuyards: riches, pauvres, honnêtes, méchants, ... tous se retrouvent sur les chaussées françaises. Ce sera alors le théâtre triste et implacable du « chacun pour soi ».
Mai 2021, la France est occupée. Les villes accueillent les Allemands et les logent. Une vie commune où haine, passion, patriotisme, respect, peur, trahison, vie et mort se mêlent. Difficile pour chacun de trouver sa place au final.
Un double témoignage sur la seconde guerre mondiale réaliste et poignant, d'autant que l'auteur même, juive de son état, sera arrêtée puis déportée à Auschwitz en juillet 1942 , où elle trouvera la mort un mois plus tard. Terrible
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Qu'ajouter aux critiques dithyrambiques déjà écrites sur ce roman magnifique?
Je veux simplement joindre ma modeste contribution à ces éloges mérités.
Une écriture splendide, une ambiance qui sonne juste, une réalité transposée avec justesse et un ton légèrement ironique sur certaines situations.
La description de l'exode est très réussie tout autant que l'atmosphère qui fait que la population s'habitue à la présence de ses envahisseurs et oublie facilement que les soldats qu'elle voit quotidiennement ont pu tuer ou faire prisonniers leurs proches.
Quelle vision juste et quelle tristesse de savoir qu'Irène Némirovski a été déportée et assassinée à 39 ans.
Elle avait surement tant de belles choses à écrire et surtout à vivre.
J'espère pouvoir continuer à explorer ses autres livres.
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D'un réalisme parfait, Irène Némirovsky nous expose ce qu'a été l'exode paniquée de milliers de Parisiens suite à l'annonce de l'arrivée des Allemands en juin 1940. Beaucoup de choses passent par le détail des comportements que l'on devine parfois égoïstes, parfois apeurés, parfois mesquin, parfois courageux, bref, un tableau de l'Être Humain dans tout ce qu'il peut avoir de beau et de détestable et qui ressort surtout en période critique.
On y croise alors des riches bourgeois qui ont peur pour leurs objets de collection, ou tout simplement pour leur vie au détriment de celles des autres qu'ils trouvent moindres; des pauvres gens qui essaient de sauver ce qu'ils peuvent et tentent surtout de rester en vie; des cocottes comme on les appelaient à l'époque qui se retrouvent laissées sur le bord de la route ou qui arrivent à ce qu'elles veulent; des soldats sans munitions qui font ce qu'ils peuvent et une longue fuite en général qui nous transporte dans l'atmosphère pesante de ce mois de juin 40 où la France perd toutes ses illusions...
La 2ème partie, Dolce, nous raconte comment, au travers la vie d'un village du centre-est, s'installe le quotidien avec les Allemands occupants, comment les habitants résistent ou, au contraire, coopèrent, le questionnement des uns et des autres sur l'attitude à adopter, ce qui est bien, ce qui est mal.
Un livre très intéressant, dont nous ne pouvons que déplorer qu'il n'est pu être terminé à cause justement de la cruauté et de la folie humaine et par la déportation et l'assassinat de sont auteure!
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irène Némirovsky a fait une entrée fracassante en littérature avec son David Golder en 1929. Pendant l'année 1941-1942, elle entreprend un travail ambitieux, la Suite française, qui devait comprendre cinq parties. Elle rêvait d' "d'un livre de mille pages, construit comme une symphonie, mais en cinq parties." (préface de Myriam Anissimov) Seulement la guerre rattrapera son auteur, arrêtée puis déportée à Auschwitz.

Seuls deux romans sont achevés, Tempête en juin qui commence en juillet 1940 et s'axe sous forme de tableaux sur la fuite de nombreux habitants loin de Paris avant l'arrivée des allemands dans la ville, et Dolce, roman décrivant l'occupation dans Bussy, une petite ville de campagne. le troisième roman intitulé Captivité devait montrer les origines d'une volonté de résistance, le quatrième et cinquième romans Bataille et La Paix étaient encore flous. Certains personnages se retrouvaient d'une partie à l'autre, dans le but de créer une sorte de Guerre et Paix, une fresque ample et ambitieuse, dans lequel destin communautaire et destin individuel seraient irrémédiablement liés. Son manuscrit sera publié de manière posthume après un voyage qui mériterait à lui seul un roman...

Ainsi, elle nous raconte L Histoire avec un grand H à travers des destins individuels. "Le plus important ici et le plus intéressant est la chose suivante : les faits historiques, révolutionnaires, etc., doivent être effleurés, tandis que ce qui est approfondi, c'est la vie quotidienne, affective et surtout la comédie que cela présente." (Annexes Notes manuscrites d'Irène Némirovsky sur l'état de la France et son projet Suite Française, relevées dans son cahier)

Dans Tempête en juin, elle met en scène la famille Péricand, parents et enfants. le jeune Hubert s'échappe pendant l'exode qui doit les mener à Nîmes et cette expérience participera à son apprentissage de la vie. Il découvrira l'autre côté de l'exode, les portes closes, les réfugiés qui pillent, le désordre, la lâcheté, la vanité, l'ignorance. Son frère Philippe, prêtre, fera aussi cette expérience cruelle. L'auteur peint également le destin de Corte, écrivain imbu de sa personne, et des Michaud, des employés de banque qui doivent rejoindre Tours et s'inquiètent pour leur fils Jean-Marie parti au combat. Ce dernier est blessé et soigné dans une famille de paysans à Bussy.

Bussy, petit village que nous retrouvons dans Dolce à travers le destin de Lucile Angellier dont le mari est fait prisonnier par les allemands et condamnée à vivre avec sa belle-mère qui ne l'apprécie guère. Elles doivent accueillir un allemand dans leur maison. Si Madame Angellier montre son mépris de l'ennemi de façon ostentatoire, les sentiments de sa belle-fille Lucile se font plus complexe face à cet homme, qui avant d'être un soldat allemand, est avant tout un être sensible, animé par les mêmes passions que la jeune femme. Une douce relation s'installe entre eux : "Jusqu'au soir, rien, des heures lentes, une présence humaine, un vin léger et parfumé, de la musique, de longs silences, le bonheur..."

Parallèlement Madeleine, qui avait abrité le jeune Jean- Marie, se doit d'épouser Benoît, son promis qui revient de la guerre, tout en espérant toujours secrètement le retour de Jean-Marie. le couple abrite quant à eux un interprète allemand qui n'est pas insensible au charme de la jeune paysanne.

Par le biais de ces personnages, les sentiments contradictoires qui animent les français occupés sont mis en valeur : ce savant mélange d'attirance - répulsion pour les allemands qui anime la jeune Lucile, mais aussi d'autres personnages : "Elle eut presque peur des sentiments qui s'éveillaient en elle et qui ressemblaient à ce qu'elle eût éprouvé en caressant une bête sauvage, quelque chose d'âpre et de délicieux, un mélange d'attendrissement et de terreur."

"La guerre... oui, on sait bien ce que c'est. Mais l'occupation en un sens, c'est plus terrible, parce qu'on s'habitue aux gens ; on se dit : "Ils sont comme nous autres après tout", et pas du tout, ce n'est pas vrai. On est deux espèces différentes, irréconciliables, à jamais ennemis."

Dans ce roman bouleversant, Irène Némirovsky nous offre un tableau complet et vivant de cette période historique, éclairant les hypocrisies et les humanités des uns et des autres. Un grand roman, digne de Guerre et Paix...


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Après avoir lu deux livres de Hans Fallada traitant du nazisme et de sa montée vue sous l'angle allemand, j'ai eu envie de reprendre le point de vue français avec Suite française d'Irène Némirovsky dont j'avais vu l'adaptation au cinéma.

J'ai de beaucoup préféré la version originale et littéraire à l'adaptation cinématographique car je la trouve trop mièvre par rapport au texte.

J'ai beaucoup apprécié la manière dont l'auteur aborde l'exode de 1940 puis l'occupation dans un petit village. Grâce aux différents personnages, cela rend les évènements très vivants. J'avais l'impression d'en faire partie moi aussi. Au cours de la partie Tempête en juin, j'ai parfois été perdue par le foisonnement des personnages.

Je suis d'autant plus impressionnée par la profondeur des propos et certains passages (voir les citations) que ce livre a été rédigé en 1942, donc en pleine guerre. Et c'est grâce à la formidable mobilisation du milieu littéraire de l'époque et surtout d'une des filles de l'auteur que nous avons la chance de lire ce texte qui a d'ailleurs obtenu le prix Renaudot en 2004. Quand j'en mesure la qualité, je regrette d'autant plus qu'il soit inachevé, l'auteur ayant prévu d'ajouter une suite à Tempête et Dolce : Captivité et les deux autres.

De nombreux passages m'ont beaucoup touchée et intéressée. J'ai particulièrement aimé le cheminement de pensée de Lucile qui oscille entre la reconnaissance des qualités de l'officier qui loge chez sa belle-mère et son dégoût de ce qu'il représente à ses yeux à savoir la cruauté des Allemands, les atrocités de la guerre… J'ai été particulièrement agacée par Mme Angellier. J'ai été gênée par son côté rigide, frigide, autoritaire, acariâtre… Je l'ai trouvée tout simplement insupportable et en même temps, j'ai essayé de lui trouver des circonstances atténuantes : une vie sans amour, sans joie, sans fantaisie…

J'ai été sensible à la différence que l'auteur fait entre la manière dont les personnes les plus instruites et fortunées vivent le quotidien de la guerre, leur réflexion sur les soldats, la vie quotidienne, et les personnes qui ont moins d'instruction et qui souffrent le plus des restrictions alimentaires.

Tout comme dans le livre de Jean-Luc Bizien (Marie Joly), j'ai été très séduite par le portrait des officiers allemands que dresse Irène Némirovsky. Des hommes qui font leur devoir de soldat sans joie mais par devoir, autrement dit des hommes ni mieux ni moins bien que les Français de l'époque. "Madame, je suis soldat. Les soldats ne pensent pas. On me dit d'aller là-bas, j'y vais. de me battre, je me bats. de me faire tuer, je meurs. L'exercice de la pensée rendrait la bataille plus difficile, et la mort plus terrible.

Excellente lecture estivale instructive dont j'ai apprécié le fond et la forme.
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Suite française racontel'exode de juin 1940, qui jeta sur les routes des français de toutes classes sociales abasourdies par l'invasion allemande. Irène Némirovsky décrit au plus près cette tragédie ou lâchetés et égoisme se disputent à la solidarité et à la bravoure. C'est la grande force du livre, l'auteur dépeint avec justesse ces drames qui se jouent devant ces yeux. Puis elle montre l'occupation par le portrait d'un village ou les tensions ne cessent de monter avec l'arrivée allemande. Roman intimiste, sur les peurs, le désarroi, le fatalisme d'une population incrédule et perdue. Mais je ferai juste un petit reproche qui m'a géné dans ma lecture les portraits sont souvent caricaturaux et naifs.
Mais par le destin tragique de l'auteur puis par l'incroyable génèse du manuscrit édité plus de cinquante ans après la disparition de Némirovsky, ce roman mérite une lecture par le plus grand nombre.
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Ce livre contient les deux premiers tomes d'un roman qui devait en comporter cinq. Malheureusement, Irène Némirovski ne put l'achever en raison de son arrestation et de son envoi dans les camps de la mort d'où elle ne revint pas. Lorsque ce livre est sorti en 2004, j'avais été touchée par sa fin de vie tragique et j'avais eu l'intention de lire cette oeuvre posthume. Puis je suis passée à autre chose et c'est seulement maintenant, à l'occasion du Challenge solidaire 2021, que je me suis lancée dans sa lecture.

Le premier tome "Tempête en juin" est une succession de séquences de vie au moment de l'exode de juin 1940 au cours duquel des millions de personnes quittèrent leur domicile devant l'avance de l'armée allemande. On suit le cheminement de plusieurs Parisiens et on est plongé dans la désorganisation la plus totale, encore aggravée par les bombardements ennemis. L'autrice met en évidence l'égoïsme de la plupart de ses personnages, tous plus antipathiques les uns que les autres.

Le second tome "Dolce" est le récit de l'occupation d'un village par les militaires allemands, du jour de leur arrivée jusqu'à leur départ trois mois plus tard. Paysans, commerçants, bourgeois et nobles, chacun à leur place, doivent apprendre à vivre avec ces intrus. On suit tout particulièrement Lucile, jeune épouse bourgeoise dont le mari est prisonnier en Allemagne et qui doit loger un officier allemand dans la grande maison où elle vit avec sa belle-mère.

Le premier tome ne m'a pas vraiment plu. J'ai trouvé les caractères outrés, simplistes, sans nuances. Un épisode m'a particulièrement mise mal à l'aise, celui de l'évacuation des jeunes adolescents délinquants où ils sont décrits comme un troupeau indistinct d'êtres malfaisants à peine humains. Mais j'ai apprécié le caractère historique, la succession d'anecdotes prises sur le vif par une personne ayant vécu elle-même ces événements dont je n'avais pas jusqu'à présent réalisé l'ampleur.

J'ai bien aimé le second tome. J'ai trouvé très intéressante la description des ressentis des habitants face aux Allemands, ce mélange de haine de l'ennemi, de résignation face aux restrictions, de sympathie pour ces jeunes si polis qui apportent de l'animation au village. le personnage de Lucile est dépeint tout en finesse. La relation qui s'établit entre la jeune femme si seule et l'officier allemand est pleine de respect, de retenue et de complicité, un amour qui s'éveille mais qui ne peut éclore.

Je suis restée un peu sur ma faim avec ce roman inachevé. J'aurais volontiers lu les tomes suivants si Irène Némirovski avait pu les rédiger. D'après ses notes, on aurait retrouvé les personnages du premier tome qui allaient entrer dans la vie de Lucile. Je pense qu'ils auraient été davantage étoffés et que cela m'aurait donné un éclairage sur la première partie.

Après cette première lecture, j'ai eu envie de découvrir d'autres oeuvres de cette écrivain et j'ai choisi "Chaleur du sang", court roman dans lequel j'ai retrouvé avec plaisir la finesse psychologique de "Dolce".
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Dans ce roman inachevé, comprenant seulement 2 parties sur 5 initialement prévues, Irène dépeint ses contemporains français d'abord contraints à l'exode puis face à l'occupation de l'armée allemande. Elle offre un portait sans demi-mesure de ses congénères avec un incroyable discernement malgré le peu de recul historique des faits au moment de son écriture. L'analyse est mordante et acerbe tout en restant lucide.
Elle fait preuve aussi d'une étonnante lucidité et d'un pessimisme touchant lorsqu'elle décrit son avenir dans les notes rédigées à la fin du livre. On ne peut évidemment, vis-à-vis d'elle et de son oeuvre, que regretter que son témoignage et sa vie furent interrompus par la barbarie et l'ignominie. Un texte subtile où l'auteure porte un regard clairvoyant sur son époque.
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Rédiger une chronique sur ce roman, sans tenir compte de tout le pathos qui entoure son auteur, c'est devenu compliqué. Comme pour le journal d'Anne Franck. Ou d'autres. Sauf que là nous avons à faire avec non pas un journal mais bien à un roman, avec une construction, un langage, que l'auteur elle-même a eu le temps de revendiquer.

Le livre tel qu'il a été édité en France, je l'ai lu pour ma part en Folio, prêté par ma maire (oui ma maire) qui me sollicite pour créer un club de lecture dans le village dont elle est l'édile et dont je suis la simple habitante depuis peu.

Il est constitué de deux parties. La première met en "roman" l'exode. Cette histoire de France de juin 1940 qui a jeté sur les routes entre le Nord et en gros le centre Loire, des milliers, des centaines de milliers de Français, paniqués, manipulés aussi, par l'avancée des Allemands, blindés, tanks, etc... Ils se sont jetés sur les routes. Devancés par les Belges, par les Ardennais, par les Marnais, les Parisiens sont arrivés pratiquement en dernier. Et ne sont pas arrivés du tout.
Cette première partie est très très bien restituée. Elle est à la fois tragique, drôle, grotesque, pathétique, mais de mon point de vue réaliste.
Mes parents ont vécu cet exode enfants et me l'ont raconté. Et j'ai lu beaucoup depuis. Tout y est.
Ce qui est le plus dans cette lecture, c'est le regard de l'écrivain. Un regard fin, subtil, qui classe (on pourrait lui reprocher) socialement tous les protagonistes. On en retrouvera certains par la suite. Car jamais on ne peut oublier que on a ici un roman, une construction littéraire, et pour moi c'est la beauté de cette lecture. D'une, des histoires sans aucun doute vécues par l'auteure, il y a transformation en oeuvre littéraire.
Je n'ai pas appris grand chose sur le plan historique ou récitatif de cet épisode, mais j'ai appris beaucoup quant à la création littéraire.
Je passerai donc à la seconde partie du roman. L'occupation. Encore une fois, j''ai senti la métamorphose due au talent de l'écrivain. Cette occupation, je l'ai également entendue racontée par mes grands parents. J'y ai retrouvé absolument tout. Irène N. réussit à romancer, subtilement, sensiblement, avec un réalisme léger souvent, douloureux parfois, une situation qui s'inscrira dans l'histoire. C'est magnifique, subjuguant, quand on sait qu'elle n'a eu aucun recul.
Je conclurai sur l'intelligence et la clairvoyance de cette dame, percutée par la cruauté des hommes, mais aussi sur son talent de créateur littéraire.
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