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The Authority Révolution tome 1 sur 2

Jérémy Manesse (Traducteur)
EAN : 9782809402544
140 pages
Panini France (12/03/2008)
4.15/5   10 notes
Résumé :

Authority a maintes fois battu des adversaires invincibles et repoussé des périls insurmontables. l'équipe pensait donc que prendre en charge le gouvernement des États-Unis serait une tâche facile. C'était sans compter sur Paul Revere et les Enfants de la liberté, qui incitent le peuple américain à se rebeller contre elle. Authority pourra-t-elle survivre à ses luttes intestines le temps d'empêcher un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à The Authority, Tome 5 : de Robbie Morrison & Dwayne Turner. Il comprend les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2005, écrits par Ed Brubaker, dessinés par Dustin Nguyen et encrés par Richard Friend, avec une mise en couleurs réalisée par Randy Mayor (épisodes 1 à 5, avec l'aide de Darlene Royer pour l'épisode 5), et Wendy Broome pour l'épisode 6. Il s'agit d'une histoire en 12 épisodes qui se termine dans le tome 2.

Dans l'espace, à bord du Porteur (Carrier), un individu encapuchonné contemple l'espace, puis sort du pont en demandant au capitaine Samson de le réveiller quand ils auront atteint la Plaie (The Bleed). Au temps présent, Midnighter se tient devant 3 représentants de l'ex-gouvernement des États-Unis en supportant l'énoncé de leurs doléances, tout en s'imaginant en train de leur fracasser le crâne d'un coup de botte dans les dents. Un des représentants en costard finit par perdre son calme, se lever et tempêter contre Midnighter parce que le Docteur (Jeroen Thondike) a créé sa propre religion. Midnighter quitte la salle, passe par une porte ouverte par le Porteur et se retrouve dans le bureau de Jack Hawksmoor, le dirigeant de l'équipe Authority et des États-Unis. L'Ingénieure (Angela Spica) entre dans la pièce et indique qu'elle préférerait que The Authority se soit autoproclamée comme des dictateurs, plutôt que de devoir convaincre des individus aussi obtus. Midnighter rentre à bord du Porteur, où l'intelligence artificielle lui apprend qu'Apollo est parti promener Jenny Quantum (5 ans). Midnighter va s'entraîner dans la salle de sport pour se défouler.

À Philadelphie, il apparaît soudainement un groupe d'individus dotés de superpouvoirs : Paul Revere, Maiden America, Fallout, Johnny Rocketman et Dyno-Mite. Ils se font appeler les Fils de la Liberté. Paul Revere harangue la foule et les convainc de se révolter contre The Authority qui a pris le pouvoir de force, à l'occasion d'un coup d'état. Ils s'en prennent aux forces de l'ordre tuant les policiers, et causant d'importants dégâts matériels. Les tanks de l'armée arrivent sur place pour remettre bon ordre. Un officiel finit par apporter la nouvelle à Jack Hawksmoor qui se dit qu'il peut bien laisser ça à la police. Quand l'officiel lui dit qu'il y a des individus dotés de superpouvoirs, il sait qu'il doit intervenir. Il demande à l'Ingénieur de convoquer Swift (Shen Li-Men) et le Docteur. Ce dernier ne répond pas. Angela Spica indique à Hawksmoor que c'est parce qu'il se trouve à l'audience de son divorce. Authority se lance dans la bataille. de manière fort inattendue, Swift se fait neutraliser par Johnny Rocketman, se retrouvant même grièvement blessée. L'Ingénieur va chercher le Docteur à son divorce. Midnighter apprend que Swift est dans le coma et il demande au Porteur de le transporter où se trouve Hawksmoor. Il aboutit à un endroit très différent qu'il ne connaît pas.

The Authority est un groupe créé par Warren Ellis & Bryan Hitch en 1999. Après 12 épisodes, la série a été reprise par Mark Millar & Frank Quitely pour des épisodes polémiques. Robbie Morrison & Dwayne Turner ont réalisé une série en 15 épisodes, de zéro à 14, avec un crossover au cours duquel The Authority réalise un coup d'état pour s'emparer du pouvoir aux États-Unis, et réussit son coup. le lecteur retrouve donc l'équipe au pouvoir, fermement décidé à guider le peuple vers une utopie, sans tergiverser sur les décisions à prendre, mais en conservant des représentants du peuple, pour ne pas tomber dans une dictature pure et simple. Ed Brubaker s'amuse alors avec le nom de l'équipe puisque, suite à l'intervention des Fils de la Liberté, le peuple se révolte contre l'Autorité (jeu de mot avec le nom de l'équipe). La question de fond pour cette première moitié de saison est de savoir si Authority peut gouverner comme une forme de dictateur bienveillant : ils savent ce qu'il faut faire pour rétablir une forme de justice sociale, pour éviter la mainmise du capitalisme sur les biens de la planète, pour respecter l'environnement. Pourtant, Paul Revere et son équipe n'éprouvent aucune difficulté pour convaincre le peuple de se rebeller, et les élus maintenus en place luttent de toute force pour ne rien se laisser imposer. Au sein même de l'équipe, des voix discordantes se font entendre : tous ne cautionnent pas les moyens à mettre en oeuvre pour que la populace bénéficie de leur savoir et de leurs bienfaits.

Ed Brubaker ne limite pas son scénario à une interrogation politique. Effectivement, la question d'une dictature bienveillante est au coeur du récit, traitée avec intelligence. Il ne s'agit pas d'une problématique nouvelle, Mark Gruenwald l'ayant déjà mise en scène en 1985 dans Squadron Supreme avec Paul Ryan et Bob Hall. Ici, le scénariste se focalise moins sur les moyens, et plus sur les questions éthiques. Il entremêle ces questionnements avec une intrigue plus complexe : des superhéros qui semblent venir tout droit du passé pour rameuter les foules contre les dictateurs qu'est The Authority, ainsi qu'un avertissement en provenance du futur sur les conséquences des actes de The Authority à destination d'un de ses membres. Brubaker s'arrange en plus pour semer le doute dans l'esprit du lecteur quant à l'identité de la silhouette encapuchonnée qui apparaît dans la première page et qui tire les ficelles en coulisse, sans qu'on sache trop de qui. le lecteur ne peut faire autrement que d'essayer d'anticiper la révélation de son identité, en repérant les indices et en déduisant le cours probable du reste du récit, sans forcément beaucoup de succès.

Visuellement, Randy Mayor effectue un travail soigné de mise en couleurs, sachant habiller les formes détourées, avec des couleurs parfois un peu froides pour rendre compte de l'approche des membres de The Authority, plus basée sur l'efficacité plus que sur l'empathie. Il utilise les dégradés sans en abuser pour remplir certains fonds de case, en particulier le ciel diurne ou nocturne. À d'autres moments, le dessinateur opte franchement pour des fonds noirs afin de donner plus de poids à ses dessins, en particulier à bord du Porteur. le metteur en couleurs utilise à bon escient le potentiel des effets spéciaux de l'infographie pour rehausser les décharges d'énergie des superpouvoirs et les explosions destructives. Dustin Nguyen réalise des dessins dans un registre descriptif et réaliste, avec un degré de simplification significatif, couplé à des aplats de noir aux contours déchiquetés. Cela peut demander un petit temps d'adaptation au lecteur du fait de certains traits de contour très fins et un peu cassants qui jouxtent des aplats de noir irréguliers. L'artiste adapte la densité d'informations aux séquences, pouvant passer de décors détaillés, à une simple ligne de couleur comme arrière-plan. Pour autant, les personnages restent immédiatement reconnaissables, à la fois du fait de leur costume, mais aussi par leur morphologie et leur visage. de même, le lecteur sait où se déroule chaque scène, même si lors des combats urbains, il peut avoir l'impression que les bâtiments reculent pour laisser la place aux individus dotés de superpouvoirs de s'envoyer valser à plusieurs dizaines de mètres. À certains moments, le lecteur éprouve l'impression que Nguyen succomberait bien à la tentation de s'inspirer fortement de Mike Mignola en donnant des formes conceptuelles à ses aplats de noir.

Dustin Nguyen a donc opté pour un rendu différent de la méticulosité de Bryan Hitch & Paul Neary, ou de la préciosité de Frank Quitely. Cependant, il a conservé l'intention du grand spectacle, en utilisant régulièrement des cases de la largeur de la page, soit pour une vue panoramique, soit pour rendre compte de l'ampleur des mouvements. Ainsi, le lecteur apprécie la vue de l'espace étoilé en page 1, la course-poursuite aérienne entre Johnny Rocket Man et Swift, l'ambiance enténébrée des réunions de The Authority à bord du Porteur, les déplacements surnaturels de Jack Hawksmoor en milieu urbain, ou encore les décombres fumants de villes après le passage des Fils de la Liberté. Une autre des caractéristiques marquées de la série étaient son degré de violence, allant jusqu'au gore. En page 3, le lecteur découvre le fantasme de Midnighter qui défonce le visage d'un politicien d'un coup de semelle dans la bouche, provoquant déchaussement de dents et giclée de sang. Lorsque Midnighter s'en prend à des agresseurs dans une ruelle sombre, la cervelle gicle et un oeil vole hors de son orbite. Par la suite, Dustin Nguyen se contente de taches de sang aux formes déchiquetées, ne semblant pas prendre plaisir à représenter les conséquences d'une violence sadique sur des chairs fragiles.

En fonction de sa première prise de contact avec The Authority, il est possible que le lecteur soit resté bloqué sur cette version qu'il considère comme définitive : les interventions musclées et intelligentes à grand spectacle d'Ellis & Hitch, ou la violence sadique et narquoise de Millar & Quitely. Il doit accepter qu'il s'agisse d'une nouvelle équipe créatrice et donc d'une version différant par quelques points. Il trouve un vision politique adulte : personne ne peut imposer une utopie par la force, au mépris du libre arbitre des citoyens. Il trouve une intrigue entretenant le mystère. Les dessins n'ont pas la précision d'Hitch ou de Quitely mais la narration conserve la fibre grand spectacle avec une fluidité sans faute, et une personnalité assez affirmée pour ne pas revenir aux dessins du premier comics industriel venu. le lecteur se rend compte qu'il lui tarde de connaître l'issue de cette saison.
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Las de devoir continuellement se battre contre les décisions de la Maison Blanche, l'équipe d'Authority a pris le contrôle des plus hautes instances du gouvernement américain et autoproclamé son leader, Jack Hawksmoor, Président des Etats-Unis. Leur conception de la politique sociale, écologique et économique idyllique n'est cependant pas partagée par tout le monde et leurs tendances dictatoriales se frottent vite aux fondements du système démocratique. Une révolte populaire, attisée par un groupe de super-humains soi-disant patriotes, se met à gronder à travers le pays. Cette rébellion visant à rendre l'Amérique à ses citoyens prend néanmoins des proportions inquiétantes et semble ourdie depuis l'outre-espace par un mystérieux personnage.

Après Warren Ellis, Mark Millar, Tom Peyer et John Ridley, c'est au tour d'Ed Brubaker de prendre en main ce comics créé en 1999 par Warren Ellis et Bryan Hitch et dérivé de la série Stormwatch. Cet album édité par Panini propose la première moitié de la minisérie composée de douze numéros, The Authority : Revolution.

En plaçant Jack Hawksmoor, Midnighter, Apollo, Swift, le docteur et l'ingénieur à la tête des Etats-Unis, le scénariste de Criminal modifie le rôle des vedettes d'Authority, tout en conservant ce côté atypique qui fait leur charme. Cette équipe fortement controversée, composée d'un couple d'homosexuels, d'un toxicomane et de personnages grossiers et violents, à cent coudées de l'archétype du super-héros traditionnel, doit maintenant gouverner et faire face aux gens qu'ils sont supposés protéger. Si, à l'origine, leur but était pourtant de rester neutre et de n'intervenir qu'en cas de besoin, ce nouveau statut colle parfaitement à leurs penchants totalitaires et à ce désir constant d'oeuvrer à grande échelle pour un monde meilleur.

Cette nouvelle approche permet également à Ed Brubaker de conserver l'aspect politique de cette saga dont les héros combattent l'injustice sociale, les problèmes d'immigration, les mauvaises dictatures et les cataclysmes. Des acteurs qui n'hésitent jamais à défier les lois et les gouvernements et qui ne prônent surtout pas des intérêts pro-USA sur l'échiquier international. L'auteur ne manque d'ailleurs pas de livrer une critique acerbe envers cet establishment américain qui va à l'encontre du bien-être planétaire. Brubaker conserve aussi cette touche d'humour au sein d'une narration qui se veut efficace et qui contribue à rendre ce récit plus accessible que la plupart des aventures plus mystiques imaginées par ses prédécesseurs.

Au niveau du graphisme, Dustin Nguyen, un habitué de la série, continue d'exceller lors des scènes sanglantes et violentes, mais a tout de même du mal à coller à l'aspect plus réaliste de l'univers mis en place par Brubaker et livre également quelques visages légèrement déformés. Dans l'ensemble, les auteurs proposent un récit qui permet aux héros d'évoluer en remettant en question leurs actions et leur rôle au sein de la société. Une histoire bien écrite qui mesure les conséquences du placement d'un groupe de super-héros au-dessus de l'autorité des humains.
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