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sur 199 notes
Marie Nimier est la fille de l'écrivain Roger Nimier (dont je n'ai jamais rien lu, je vous avoue.) Au travers de ces pages, elle part à la quête de sa relation avec lui, des bribes de souvenirs qui lui restent, des traces qu'il a laissées la concernant, des éléments minimes à partir desquels elle tente de retrouver ce qu'à été son père. Un livre du souvenir de cette relation père/fille et de la reconstruction de cette histoire vraiment passionnant. Marie Nimier a le sens du détail, du retour en arrière, des mises en parallèle comme, un peu, le ferait une personne sur le divan.

Il y a des passages terribles.

Petite fille, elle vient lui apporter un repas (vous savez, comme le font tous les enfants avec leur dînette). Timidement, elle dépose l'assiette avec un oeuf au plat en plastique sur le bureau. Mais non, il ne fait pas semblant de manger comme le ferait un papa. Non, elle dérange, elle doit sortir. Plus tard...
P72: "Je retrouve l'assiette en plastique dans sa corbeille en papier, parmi les brouillons et les bouteilles de bière. L'oeuf au plat est resté sur la table. Il a servi de cendrier. Un mégot est planté à angle droit dans le jaune, creusant un cratère dans le plastique calciné."

Ou encore, une lettre manuscrite que son père a écrit à l'un de ses amis qui se termine ainsi, annonçant la naissance de sa fille: "Au fait, Nadine a eu une fille hier. J'ai été immédiatement la noyer dans la Seine pour ne plus en entendre parler. A bientôt, j'espère." (P143)Ainsi a-t-elle mis en acte ces quelques mots quand 25 ans plus tard, elle se jette dans la Seine ne pouvant expliquer les raison de cette tentative de suicide?


La reine du silence? "Que pourrait bien dire la Reine du silence sans y perdre son titre, et l'affection de son papa? Ou encore: Comment, à la fois parler et ne pas parler?" (P171)

La Reine du silence a écrit et j'ai beaucoup aimé son texte!
Lien : http://lejournaldechrys.blog..
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Un livre très émouvant et élégant à la fois. Marie Nimier est une femme qui a déjà une expérience de la vie, lorsqu'elle part en écrivain à la recherche de son écrivain de père. L'enfant intelligente et sensible qu'elle était, est devenue capable d'énoncer la nature paradoxale de cette formule: "Qu'en dit la Reine du silence?" Ce silence s'entrouve alors de façon particulière. le roman fait place à la quête littéraire d'un éternel jeune homme, qui l'a laissée un jour parce qu'il aimait la vitesse, l'alcool fort, les belles voitures et les belles femmes intelligentes.Cet homme qui la vouait au silence,mais qui l'interrogeait sur ce qu'elle avait à dire. C'est aussi pour cela peut-être qu'elle est devenue, à son tour, écrivain.
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Ce livre traite du thème Père/Fille- l'importance des lettres qui sont comme des messages; Marie essaye de décoder pour comprendre qui était son père. Elle nous offre un récit intime : Texte autobiographique, absolument attachant, car c'est aussi comment être père dans les années 50, après guerre. Roger Nimier ne savait pas comment se comporter devant sa fille, quel regard porter sur cette enfant, sa fille. Un vendredi de l'année 1962, date à laquelle son enfance chavire : du haut de ses cinq ans, elle apprend la mort de son père, Roger Nimier a 36 anshttp://livresdemalice.blogspot.com/, au volant de sa voiture. Il était en compagnie de sa maîtresse la très belle Sunsiaré de Larcôme.
Marie ne l'a pas connue, essaye de contacté son fils pour en savoir un peu plus sur cette femme
Elle reconstruit l'image de ce « papa » absent en s'aidant de ses maigres souvenirs, de témoignages, de rêves et de lettres. Dans ce récit, elle rapporte les rapports distant entre elle et son père.
J'ai trouvé ce livre très émouvant, car il touche l'intime et en même temps c'est un beau cadeau que nous fait Marie Nimier car elle nous parle d'une époque importante dans la vie littéraire : la figure de Roger Nimier.
Lien : http://livresdemalice.blogsp..
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De l'écrivain Roger Nimier j'avais déjà lu quelques romans. C'est avec grand plaisir que je découvre chez mon libraire ce roman-ci, écrit par sa fille Marie Nimier.
Elle a perdu son père quand elle avait cinq à peine et avec son roman elle parvient fort bien d'ailleurs à nous raconter ses souvenirs de jeunesse avec lui. Avec de nombreux témoignages familiaux, d'amis de son père elle parviendra à nous discerner qui était ce personnage, son père.
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Une fille ne peut que souffrir d'avoir pour père un homme aussi inquiétant, aussi peu présent, aussi peu père, et qu'importe qu'il ait été connu.

Malheureusement ce livre reste d'abord un récit-de-moi, l'interrogation de fond - comment fait-on pour vivre avec un tel héritage? - est effleurée sans trouver de réponse.
Dommage.
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Un père romancier auréolé de gloire et une femme, sa fille, devenue romancière elle-aussi, dont les souvenirs sont flous, voire truqués par les adultes. Voila le postulat de départ de ce roman tout en finesse, en pudeur, sur la recherche d'un père, au-delà de la légende !
Et le roman superpose les coïncidences (Roger Nimier est mort d'un accident de la route, sa fille Marie échoue aux épreuves du permis de conduire), explore les mémoires, redessine l'homme, déconstruit parfois la légende, hésite, se perd...
C'est à la fois un très bel hommage au père (sans occulter ses défauts, ses manquements) et une construction du soi (la scène du jeune journaliste qui interviewe Marie Nimier l'illustre bien), c'est surtout un cri du coeur, presque une épitaphe, une déclaration d'amour posthume malgré les incompréhensions.
Un roman comme une oeuvre pointilliste qui collecte des bribes de vie, de témoignages et qui, d'une certaine manière, permet à l'auteur d'avancer, de s'affranchir de la "tutelle" du père.
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Marie Nimier est en quête de son père, Roger, écrivain célèbre, disparu en 1962 dans un accident de voiture. Elle avait 5 ans au moment de l'accident et elle cherche par des bribes de souvenirs ou des témoignages de reconstituer ce qu'a pu être son père de son vivant.

Parallèlement, elle tente d'expliquer ses propres angoisses et ses réactions. Elle échoue au permis de conduire, elle a des cauchemars récurrents, elle a voulu se suicider... Visiblement elle veut en finir avec ce père qui semble l'avoir ignorée aussi bien dans ses jeux que dans son testament au profit de son demi-frère et elle souffre visiblement de n'avoir compté que pour du beurre. Ainsi ponctue-t-elle son récit des histoires qu'elle lit à ses enfants ou d'examens du permis de conduire pendant lesquels elle manque de confiance voire d'initiative.

Bien sûr elle se pose aussi la question de la filiation dans l'écriture, des contradictions entre ses propres convictions lorsqu'elle manifeste à gauche et sait que Céline l'a fait sauter sur ses genoux... Enfin elle trouve parfois des coïncidences troublantes ou les interprète comme telles.

On passe sans cesse d'un présent où l'auteure avance à petits pas et s'adresse au lecteur en le tutoyant - ce qui crée à la fois une distance ironique et une complicité de la quête du père, car c'est un thème très utilisé dans l'art et la littérature (voir Modiano) - à un passé qui se construit à la manière d'un puzzle, comme si le récit était improvisé et ténu quand même. Ce constant va et vient évite l'ennui de la quête et on a presque l'impression d'assister à un jeu de piste où le moindre détail est développé, évoque des souvenirs un peu à la manière de Proust. Et si l'auteure semble s'égarer ou digresser, c'est pour mieux se retrouver et éclairer son passé, ses appréhensions dans un récit vivant, d'une subjectivité somme toute très légitime.
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Dans ce récit autobiographique, Marie Nimier explore sa relation à son père, Roger Nimier, écrivain réputé mais décédé lorsqu'elle était enfant. Ses souvenirs étant flous, contradictoires, entre amour et déceptions amères, on la suit pas à pas dans sa quête: comprendre celui qu'elle ne connaît pas et que tant d'autres ont connu. Empreint d'une certaine tristesse, ce livre reflète bien la difficulté de se construire quand "l'avant-soi" est flou, quand on doit tenter de reconstituer un puzzle afin d'essayer de vivre avec, même si les pièces ont du mal à tenir ensemble.
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LA REINE DU SILENCE de MARIE NIMIER
La reine du silence, c'est Marie NIMIER elle même, c'est le surnom que lui donnait son père, écrivain lui aussi, Roger NIMIER. Ce père, qui s'est tué au volant de son Aston Martin, à 36 ans, avec à ses côtés sa maîtresse, elle ne l'a presque pas connu, elle avait 5 ans. Des quelques bribes qu'elle a gardé enfant, des courriers qu'elle a retrouvé, des discussions avec sa fratrie, elle va tenter de reconstruire ce père quasi inconnu. le père écrivain était célèbre, mais le père de famille était un mystère, seuls des cris et de la violence surnagent dans ce vide mémoriel.
Ce n'est pas le genre de livre qui me passionne en général, je l'avais trouvé sur un marché à Marseille, plus rien à lire, et à ma grande surprise j'ai avalé cette enquête de cette femme qui cherche, qui s'interroge sur ce père volage, violent. Une écriture simple, aucun racolage vulgaire, au contraire une grande pudeur qui m'a touché et m'a donné envie de lire ce Roger NIMIER!
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De qui et de quoi parle ce livre?de quelques thèmes à la mode .Des poisons de la recherche identitaire? par définition sans réponses .Selon que l'on cherche le présent dans son propre passé ou dans le passé des autres auxquels on est associés.Des traces qui prennent une importance incommensurable alors que ce sont des miettes .En essayant de prendre un peu de recul Marie Nimier s'englue dans le vague à l'âme .En essayant des anecdotes "révélatrices" ,les oeufs au plat en plastique ,elle en perd la drolerie ou l'inacceptable .C'est sans doute le souci d'écrire quelquechose d'un peu intelligent qui gâche ce livre .Plus de naîveté ,de modestie ,de bétises l'auraient rendu plus humain .Puisque c'est au fond ce qui est recherché ,ce qu'il y avait d'humain dans un père, que le fillette de 5 ans a mis du temps à trouver ....en vain
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