Voici un témoignage sur ce que l'on appelle communément les surdoués ou les précoces, ou encore -plus récemment- les zèbres, les HPI, voire les APIE (terme que je ne connaissais pas mais qui m'intéresse).
Comme tout témoignage, ce livre présente donc une histoire, un parcours, une expérience personnels. L'autrice d'ailleurs ne revendique pas d'apporter une parole générale mais de lever un peu le voile sur la surdouance à travers ce qu'elle vit.
Ayant été -comme elle- identifiée/détectée" adulte (je préfère ces verbes, car "diagnostiquée" ? ce sont les maladies qui nécessitent un diagnostic, or la surdouance n'en est pas une !), j'étais intéressée. Finalement, je me suis retrouvée partiellement dans son vécu quotidien, car tous les zèbres n'ont pas les mêmes rayures, mais complètement (notamment dans la partie 4) dans ce parcours de détection, de relecture et de découverte de soi, d'appréhension de ce que cet énoncé apporte pour soi mais aussi par rapport aux autres. Ainsi certaines de ses phrases ont mis des mots sur mes vécus et ressentis, tandis que d'autres n'ont pas eu d'échos en moi.
Néanmoins je trouve ce partage d'expérience très intéressant, complétant bien d'autres témoignages. Si je prenais la plume à mon tour, je donnerais peut-être davantage de place à l'intelligence émotionnelle et au vécu sentimental... mais il est très courageux d'accepter de s'exposer ainsi : bravo à l'autrice
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Alors souvent, je me sens triste et en colère. Je suis en colère contre moi-même de fonctionner ainsi, d'être si exigeante envers moi-même et envers les autres. Je suis en colère contre votre frivolité, votre légèreté, votre aisance à vous aimer, votre facilité à relationner. Je suis en colère d'être en difficulté. Je suis en colère contre les autres d'être si loin de moi. Et je suis triste, aussi: triste de ce sentiment d'isolement, lourd au fond de mon coeur et contre lequel je ne peux rien faire, qui est parfois choisi, mais souvent subi. Je suis triste de n'avoir jamais perçu en vous l'effort de chercher à me comprendre, de vous satisfaire de cela et de cette relation, de ne pas chercher à découvrir ce que cache ce masque, de me laisser nous éloigner. Je suis triste d'être en colère, et en colère d'être triste.
Pendant longtemps, j’ai cru que tout le monde fonctionnait comme moi. J’avais l’assurance de penser que ce que je ressentais était partagé par tous, sans distinction ; que mes intuitions étaient aussi celles des autres, que ma façon de vivre et de ressentir mes émotions vous étaient familières. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que tout cela était faux !