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3,44

sur 274 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quentin a déjà été condamné pour abus sexuel sur un mineur & maintenant il est sous contrôle judiciaire & il a un traitement médical & ses parents qui l'aident lui ont confié le gardiennage d'un immeuble qui leur appartient et qu'ils louent à des étudiants.
Tout va bien se passer pour Quentin tant qu'il n'a pas de contact visuel avec les autres & il sait qu'il doit faire autrement & qu'il doit le transformer en ZOMBI & « un vrai ZOMBI serait à moi pour toujours. Il obéirait à tous les ordres & les caprices. En disant « oui, maître » & « non, maître ». il s'agenouillerait devant moi les yeux levés vers moi… »
& il faudrait en kidnapper un & l'attacher & lui planter un pic à glace dans l'orbite de l'oeil & le lobotomiser & il serait enfin obéissant & il se laisserait violer… Pour toujours…
Quentin va faire des essais qui laisseront ses victimes vivantes de plus en plus longtemps… Dans la baignoire.
Extraordinaire prouesse de l'auteur que d'être arrivé à s'immiscer dans la peau d'un malade mental sanguinaire et décrire l'ensemble des sentiments qui l'animent avec tant de réalisme.
Ce roman de Joyce Carol Oates est un voyage au bout de l'horreur, l'horreur d'une forme de folie créatrice, où le docteur Frankenstein est bien plus dangereux que sa créature.
Traduction de Claude Seban.
Editions Stock, le livre de poche, 211 pages.
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Beurk
Vous connaissez le film Maniac de William Lustig avec un Joe Spinell qui scalpe des prostituées dans le but de recréer sa méchante maman traumatisante? Et pendant tout le film vous vous demandez pourquoi vous vous infligez cette horreur, et en même temps vous continuez à le visionner? Pour les talents de maquillage de Tom Savini ? La prestance déstabilisante de l'acteur ?
Et bien le roman Zombi de Joyce Carol Oates m'a fait exactement le même effet.
C'était absolument horrible.
Ici, on a plutôt affaire à un déséquilibré qui sodomise des jeunes hommes, qu'il a préalablement lobotomisé à coup de pic à glace, pour avoir son esclave sexuel Zombi chéri à lui (MAIS QUE QUELQU'UN LUI ACHETE UNE POUPEE DANS UN SEXSHOP A CE GRAND MALADE !!!!)
Et pour des raisons obscures vous continuez à lire le roman. Pour le talent de Joyce Carol Oates? Probablement. Et avec le coup de grâce du point de vue interne : elle nous oblige à nous mettre dans la peau de ce taré fini (ou pas fini).

Et ce qui me surprend (encore plus bien sûr), c'est : Prix Bram Stoker.
On est quand même très très loin du temps de Dracula. A côté, les romans de Stephen King ressemblent à un album des Bisounours font du snowboard avec les gentils Dauphins (quoi? Y a bien un mec qui a réalisé un film avec des requins en montagne)!! Pour moi le prix Bram Stoker réunit des romans d'épouvantes, avec des sorcières, des vampires, des morts-vivants, des loups-garous, des fantômes. Mais des jeunes hommes amorphes qui meurent dans la baignoire du protagoniste, ne sont pas vraiment les zombies auxquels je m'attendais.

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Encore un coup de coeur pour Joyce Carol Oates qui a un don magnifique : elle me fascine par son talent à me déstabiliser, me mettre mal à l'aise et j'en redemande!
Un peu maso certes mais son style clinique, très détaillé est impressionnant.
Cette fois, il s'agit d'un homme, Q.P. 31 ans, sous surveillance policière et médicale depuis son agression sur un jeune garçon. Était-ce un crime raciste? Non, son déséquilibre va au delà de ça : son but ultime est de créer un zombi, en lobotomisant une victime anonyme, afin de créer un esclave qui obéirait à chacun de ses ordres.
Inspiration libre de Jeffrey Dahmer, l'autrice nous plonge dans la tête de ce psychopathe, un récit à la première personne glaçant.
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Q. P. a trente et un ans. Chaque semaine, il a rendez-vous avec son contrôleur judiciaire et deux thérapeutes. Il doit aussi suivre un traitement. Ses parents, bien que mortifiés par ce qu'a fait leur fils, veulent lui faire confiance et lui confient la garde de la maison familiale transformée en logements pour étudiants. « Mon père R. P. m'a confié cette responsabilité et je suis content d'avoir une chance de me racheter à ses yeux et à ceux de Maman. » (p. 14) Mais quelle est la faute de Q. P. ? Un délit racial contre un jeune garçon. C'est pour cela qu'il a été condamné à une peine avec sursis et à une période de probation. Mais en vérité, Q. P. n'en était pas à son coup d'essai et il n'arrête pas son oeuvre macabre. Son rêve est d'avoir un zombi à son service, après avoir pratiqué sur sa victime une habile opération de lobotomie. « Un vrai ZOMBI serait à moi pour toujours. Il obéirait à tous les ordres et les caprices. En disant ‘Oui, maître' et ‘Non, maître'. Il s'agenouillerait devant moi et les yeux levés vers mois en disant : ‘Je t'aime, maître. Il n'y a que toi, maître'. Et c'est ce qui se passerait, et c'est ce qui serait. Parce qu'un vrai ZOMBI ne pourrait pas dire quelque chose qui n'est pas, seulement quelque chose qui est. Ses yeux seraient ouverts et transparents, mais il n'y aurait rien à l'intérieur qui voie. Et rien qui pense. Rien qui juge. » (p. 47) Hélas, ce fantasme de domination et cette excitation macabre n'aboutissent jamais, car toutes les opérations ratent. Cependant, Q. P. ne cesse pas de chercher celui qui deviendra son zombi.

Joyce Carole Oates est la reine du malaise et de la chute qui glace le sang, comme je l'ai constaté souvent et récemment dans Daddy Love. Q. P. sera-t-il puni ? Son oeuvre sordide sera-t-elle découverte et punie ? Lisez ce très court roman pour le savoir, de préférence pas après un bon repas. Nausées garanties ! le récit est souvent porté par un débit ininterrompu dont on ne sait pas s'il est monocorde ou excité. Il traduit des pensées confuses, inachevées et entrecoupées, fortement malades et une personnalité changeante et double. « Et puis se débarrasser. le poids de. Si LOURDS. Comme s'ils le faisaient exprès, qu'ils RÉSISTENT. » (p. 81) C'est difficile à écrire, mais j'ai beaucoup aimé ce roman. Cela dit, je vais enchaîner avec un truc genre Bisounours…
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Rendre audible la pensée monstrueuse d'un tueur dans l'action est une idée merveilleuse, mais lorsqu'elle est traitée par Joyce Carol Oates, reconnaissons que cela frôle le sublime. Et c'est bien ce qui donne un air terrifiant à cette histoire de meurtrier d'enfants. Ici, on dépasse l'entendement, on va au coeur de la machine à rêver des êtres qui veulent avoir droit de vie et de mort, d'agir et de pensée sur les autres. Mêlée au caractère sexuel, la narration introspective du monstre permet de se défaire des jugements hâtifs, de raisonner comme un psy aux méthodes chirurgicales. Grâce à l'auteure américaine prolifique, on entre dans des endroits inimaginables du cerveau humain.

D'ailleurs, c'est assez angoissant comment un lieu si complexe peut être à la fois fort et fragile. Un choc et l'on peut basculer du bonheur au chaos.
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Une plongée dans l'âme d'un tueur en série. J'en ai encore froid dans le dos.

Tout cela est écrit avec une plume minimaliste, sans recherche d'effets grandioses. C'est bien pour cela que cela marche aussi bien. L'inconfort suscité par des mots de tous les jours utilisés pour décrire l'indescriptible, c'est bien là toute l'astuce.

Noir de noir... Oates prend la tangente par rapport à des Cornwell, des Carrisi... elle nous montre l'horreur, le sordide, la noirceur du monde dans sa banalité. Redoutablement efficace.
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Zombi.
C'est le titre de ce livre et c'est aussi la "chose" que cherche à créer Q... P... (c'est ainsi qu'il parle de lui, à la 3ème personne du singulier, comme si Q... P... lui était étranger).
Rien dans ce livre ne ressemble à un autre ouvrage, ni dans le polar, ni dans le roman noir, ni dans aucun autre livre que j'ai pu ouvrir depuis que je sais lire.
La syntaxe d'abord, nous frappe de plein fouet dès les premières lignes. C'est Q... P... qui parle et son style est unique, dérangeant, gênant, bancal, marginal : à son image. L'auteur nous force à accepter ce style et c'est tant mieux car il nous fait tourner les pages et nous empêche d'abandonner l'histoire. Qu'on le veuille ou non, une fois dans les mains, on est forcé d'aller jusqu'au bout.
Parfois, le jeune homme parle tranquillement et nous donne des indications sur sa vie, ses erreurs, sur ses doutes et sur des choses qu'il a du mal à comprendre et puis soudain, brutalement, tout bascule dans l'horreur : un mot, une phrase puis le chapitre entier nous gicle au visage des mots aussi soudains qu'effroyables.
Et puis il y a ce qu'il dit et ce qu'il ne dit pas. Ce qu'il ne dit pas c'est qu'il se sent seul et invisible. Oh, je ne le plains pas le sociopathe! Bien au contraire, c'est le genre d'individus qui n'a pas sa place dans la société civile, mais le système judiciaire est vraiment faible parfois et dramatiquement perfectible.
Paradoxalement, j'ai aimé cette lecture. Un bon livre pour moi, c'est quand l'histoire nous hante plusieurs semaines après sa fermeture.
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Je découvre l'auteur à travers ce roman, et c'est un choc. Récit autobiographique d'un assassin, d'une personne perverse et malade, à la fois limitée par ses pulsions et ses prises de médicaments .Récit décousu et fragmentaire, angoissant au possible. "Q.P." n'est pas un personnage attirant, comme peut l'être Hannibal Lecter, raffiné et très intelligent. "Q.P." n'est pas diaboliquement organisé comme les tueurs en série de Level 26.
Joyce Carol Oates nous livre la vision d'un être humain profondément malade, handicapé socialement et déséquilibré mentalement. C'est terrifiant.
Un coup de coeur vénéneux.
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Tout l'art de l'auteur Joyce Carole Oates, est de nous faire entrer dans la tête d'un monstre. Avec Zombi on se balade dans les pensées d'un véritable malade mental qui peut parfois sembler sympathique, mais sa folie reprend le dessus !

On sent bien que l'auteur s'est largement inspirée de Jeffrey Dahmer, le livre est écrit à la première personne, ce qui fait encore plus froid dans le dos ! Quentin s'est fait pincer pour agression sexuelle, mais dès le départ, on sent qu'il y a plus que ça et on est vite immerger dans les méandres d'un cerveau malade, qui a l'idée de se "créer" son Zombi !
forcément ce sera un homme !
Pour cela il compte pratiquer la lobotomie transorbitale, mais de manière artisanale : il lui « suffirait » d'enfoncer un pic à glace dans l'oeil d'un homme pour atteindre une partie du cerveau qui réduirait nombre de ses facultés. Acheter un pic à glace excite tellement Quentin, qu'à peine l'a-t-il entre ses mains qu'il éjacule dans son pantalon. le crime a toujours un caractère extrêmement sexuel chez Quentin. S'il y a sang, il y a aussi forcément du sperme.

L'auteur nous présente ici, un cas clinique, une étude de cas, une plongée sans temps morts et sans respiration, dans le cerveau d'un fou.

Avec des chapitres courts, un récit glaçant qui ne verse jamais dans l'exhibitionnisme, l'auteur ne laisse pas le temps à son lecteur de reprendre son souffle ! On a accès au chaos qui règne dans le cerveau de Quentin, qui ne se pose jamais la question de savoir pourquoi il est comme ça ! Il tue, c'est parce qu'il ne peut pas faire autrement. Il est prisonnier de ses pulsions et n'a aucun moyen de leur échapper, encore plus lorsqu'il ne prend pas ses médicaments…

Il est conscient du mal qu'il fait, mais il se voile lui-même la face, pour pouvoir faire bonne figure face aux autres.
Lien : https://julitlesmots.wordpre..
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C'est le premier roman que je lis de cet auteur, il se lit d'une traite, déstabilisant, envoutant et drôle -au troisième degrés- comme peuvent l'être des histoires tellement abjectes qu'elles en deviennent risibles. L'écriture est parfaite et rend à merveille l'esprit malade mais habile du narrateur, un ancien junkie, pervers sexuel.

Le narrateur est issu d'un milieu privilégié, sa famille est aisée, son père est un universitaire connu dans la région, malgré un suivi psychiatrique, judiciaire et une surveillance familiale il va déraper totalement et en toute impunité, sans que son personne ne soupçonne quoi que ce soit de la partie immergée de l'iceberg de sa folie.

Ce qui m'a fait rire dans ce livre sont les petits noms qu'il donnera à ses victimes: Pattes-de-lapin, Ecureuil, et ce qu'il va leur faire subir: une lobotomie transorbitale, dans le but d'en faire des zombis esclaves sexuels mais avec un matériel de fortune et une technique plus qu'approximative, le tout en ignorant toutes les règles d'asepsie élémentaires.

Nous naviguons entre la folie totale et un instinct de survie d'une personne éduquée et intelligente, qui lui permettrons peut être de passer entre les mailles du filet.

Au final le lecteur se questionne sur la maladie mentale et les moyens que nous avons de la prendre en charge aujourd'hui. Un livre excellent si l'on aime les déglingués, le trash et l'humour très très noir.
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