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3,55

sur 161 notes
Lu dans le cadre du défi "Une année asiatique" lancée par Ev3 sur sa chaîne Youtube.

Je suis une inconditionnelle de Yoko Ogawa. Je pense qu'il s'agit de l'auteur dont j'ai lu le plus grand nombre de romans.
Ce recueil de nouvelles contient en germe tous les thèmes chers de l'écrivaine. Une perception sensible du quotidien, l'étrangeté et la bizarrerie qui s'immiscent progressivement dans le banal, le rapport au corps qui devient monstrueux, la récolte de récits intimes, les souvenirs chargeant émotionnellement les objets, la rencontre avec l'autre au hasard d'une rue, d'un trajet... Un excellent moment de lecture et, je pense, une très bonne initiation pour ceux qui souhaitent découvrir l'univers de Yoko Ogawa.

Défi "Les 1001 nuits", #2 Haïkus, poésies, nouvelles
https://www.youtube.com/watch?v=Rj0iZE5SX8c&t=3s
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Huit nouvelles - Un dénominateur commun : le sommeil ou plutôt son absence. Jeux de miroirs entre les histoires, jeux de l'inconscient où le sourire se mêle au dégoût voire à la répulsion. Difficile de démêler les entrelacs, nous passons du réel à l'irréel : où la frontière se situe-t-elle? Yôko Ogawa est maline, son écriture à l'accès aisé, ses descriptions qui situent rapidement mais précisément lieux et personnages, tous ces ingrédients permettent une lecture rapide qui nous immerge dans la nouvelle sans qu'on puisse la lâcher : où nous emmène-t-elle? Que comprendre? Que ne pas comprendre? (c'est peut-être dans ce vide et son silence que se trouve la clé). Faut-il tout comprendre? (peu importe, des traces restent, qui resurgiront un jour ou l'autre).

•C'est difficile de dormir en avion - On s'installe avec la narratrice, on écoute l'autre passager, est-ce un conte? est-ce une histoire vraie? Elle est belle et émouvante, un véritable "récit pour dormir" mais pirouette finale : "Il y avait un petit bloc de mort à l'intérieur de ma main." ...

•L'art de cultiver les légumes chinois - le chiffre 12 entouré sur le calendrier, l'étrange est au rendez-vous. Ombre et lumière divisent la vie.

Les Paupières - Rideaux du regard. Un homme ridé à la chevelure impeccable, glauque, poursuit l'interminable secret de cette fine peau qui recouvre ces miroirs. Relation mystérieuse avec une jeune fille de quinze ans. Entourage de silhouettes non moins étranges.

•Le cours de cuisine - Soixante ans de déchets aspirés sous les yeux de la narratrice et de la cuisinière. Une musique métaphorique en fond. Des élèves fantômes. Une "certaine" légèreté.

•Une collection d'odeurs - Thème récurrent chez Ogawa. Des odeurs collectionnées au paroxysme par une délicate personne. Des fioles, des flacons, des étiquettes, des étagères en hauteur et une découverte faite par le narrateur, découverte qui laisse pantois.

•Backstroke - Autre thème cher à l'auteur, l'eau, la piscine. Un garçon dont on suit la descente aux enfers. On comprend tellement : subir l'exigence, la comparaison, être le meilleur... le corps parlera et ...

•Les ovaires de la poétesse - J'ai repensé à ce musée, à cette chambre où les gens déposent ou collectionnent des objets représentatifs d'une profondeur de leur souffrance, encore un thème de cette auteure. Ce musée en fait partie. Une jeune insomniaque part en quête de meilleures nuits dans une ville inconnue et visite le musée-mausolée de la poétesse. Son inconscient, grâce à cette histoire, se libérera et lui permettra d'accéder au sommeil.

•Les Jumeaux de l'Avenue des Tilleuls - Serait-ce l'histoire d'un vide, de deux vies siamoises à jamais liées à l'enfance saccagée par l'arrivée de la guerre et l'absence d'un père qui a "fui". Ces vies semblent arrêtées et s'être poursuivies à l'écart de la Vie. Il y a un malaise tout au long de l'entrevue entre le narrateur et les jumeaux.

Livre agréablement déstabilisant
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Une plongée dans l'univers du bizarre, sous la plume de la célébrissime Yôko Ogawa. Huit nouvelles délicatement ciselées, que n'aurait sans doute pas reniées l'auteur de "Nadja". le fantastique y côtoie la réalité la plus terre-à-terre, surgissant brusquement au détour d'une rencontre fortuite, d'un voyage vers un pays lointain, d'un élément incongru du quotidien. N'avez-vous jamais vécu cette sensation d'être transporté(e) à l'improviste dans un ailleurs où vous ne reconnaissez plus vos proches, les lieux qui vous sont familiers ? Cela dure en générale quelques secondes, voire fractions de secondes, et il suffit de faire appel à la raison pour se retrouver ici et maintenant. Mais, l'imagination aidant, cela peut donner ces petits chefs-d'oeuvre sur lesquels on a aimé au fil du temps et des modes coller des étiquettes : "symbolisme", "surréalisme", "réalisme magique", et aujourd'hui tout un pan de la littérature japonaise contemporaine. Lisez, rêvez, imaginez…
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La démarche et l'envie que l'on à souvent à la lecture de nouvelles c'est d'y déceler le ou les thèmes qui pourraient leur être communs.
Ici malgré leur hétérogénéité quant aux univers exposés, c'est peut être celui de la solitude qui semblent unir et concerner une partie des personnages de ces huit récits.
Thématique que vient mettre en évidence, un fil narratif fait d'ellipses , comme autant d'angles morts qui matérialisent l'isolement et le mystère.
Mais à mesure que je découvre au hasard de mes lectures , la littérature japonaise, c'est aussi là encore le plaisir renouvelé et inhabituel d'une littérature, de la sensation , délibérément sensorielle.
Les différentes variantes du gout qui accompagnent la préparation d'un plat, le bruit du vent dans des voilages , le ressenti aigu de sa corporéité ….
Immersion dans la douceur émolliente de séquences d'un quotidien ritualisé ou habitées par des êtres éprouvant le ressenti anodin du presque-rien.
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Je suis un peu déstabilisé à la lecture des courtes nouvelles de Yoko Ogawa.
Elles n'ont pas de chutes qui feraient balancer leur compréhension d'une
manière claire.
Dans un avion, une femme écoute son voisin de siège raconter l'histoire d'une vieille qui est morte dans ses bras dans un autre avion. Une femme achète des légumes et des pousses de légumes d'une vendeuse porte à porte. Les pousses deviennent lumineux la nuit. Quand elle essaie de retrouver la vieille, elle n'y parvient pas. Un vieux victime de la méchanceté ambiante est emprisonné, on ne peut déterminer si c'est un pédophile ou non. Un cours de cuisine ne semble pas livrer ses promesses. La collection d'odeurs me semble directement tiré de le parfum de Suskind.

Backstroke est plus achevée. Les ovaires de la poétesse contient l'idée
maîtresse du livre sur le messager du sommeil. Les nouvelles sont courtes,
bien écrites, faciles à lire et déconcertantes. Malgré tout, mes attentes ont été déçues.
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Comme pour tous les livres que j'ai lu de l'auteure on a l'impression de se faire mener en bateau et que ça fini dans le triangle des Bermudes du néant … bien dommage puisque le style littéraire est profond et moins contemplatif que certains livres asiatiques mais c'est l'art de mener à rien… j'arrête après ce 3 ième essai de lecture de cette auteure!
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133. le Hibook a lu : « Les paupières » de Yoko Ogawa .8 nouvelles qui , presque toutes traitent du sommeil et des rêves . Si elle ne le font pas directement elles sont construite avec l'absurdité inquiétante du cauchemar ( La cuisine/ Une collection d'odeurs/L'art de cultiver les légumes chinois ) . Des faits insignifiants , d'une étouffante banalité qui peu à peu vous entraînent vers une inquiétude diffuse .Du grand art. La nouvelle « Les paupières » reprend en plus ramassé et moins explicite l'histoire d'Hôtel Iris.
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C'est bien écrit, mais sans plus ; intéressant, mais pas captivant.
Peut-être que je passe à côté des autres nouvelles et d'un ensemble très cohérent, mais je suis de plus en plus difficile. Arrêté après la première nouvelle.
J'attends beaucoup des récits, je n'aime pas les quatrièmes de couverture qui racontent, sorte de fil d'araignée ténu...
D'accord l'intrigue, mais le style ?

vive les pépites, un style flamboyant ou des vers ciselés.
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toujours aussi fascinante Ogawa mêle le rêve à la réalité - s'immerger dans cette littérature me fait l'effet d'une séance d'hypnose les mots entraînent un décrochement complet de la réalité
a lire sans retenue
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On avait déjà eu l'occasion de parler de la japonaise Yoko Ogawa, avec L'annulaire et plus récemment avec La petite pièce hexagonale.
Revoici la reine de l'étrange avec deux recueils de nouvelles parus simultanément l'an passé : La bénédiction inattendue et Les paupières.
Les nouvelles des paupières mettent en scène des rencontres : un passager dans un avion, une vieille femme qui vend des légumes, un vieux célibataire et une écolière, ou encore une collectionneuse d'odeurs.
Les nouvelles de la bénédiction ont pour thème récurrent l'écriture, et Yoko Ogawa s'y met elle-même en scène : l'une des nouvelles raconte comment l'inspiration lui est venue pour écrire une nouvelle de l'autre recueil et ainsi la boucle est bouclée.
Ces deux recueils qui se reflètent l'un dans l'autre sont tous deux excellents et l'auteure y maîtrise parfaitement l'art de l'étrange, du bizarre, de l'insolite. La moindre des situations banales et quotidiennes prend très vite sous sa plume des allures inquiétantes, sans que l'on sache trop où cela va nous mener.
Comme si Yoko Ogawa avait l'art et la manière de déceler dans notre quotidien les fissures, les failles entre notre monde et un autre qui se déploit juste à côté, sous les yeux de ceux qui savent regarder, un monde parallèle.
Pendant un moment, le temps d'une petite nouvelle, on oscille ainsi entre deux univers, sans jamais basculer de l'autre côté, mais sans jamais revenir tout à fait intact de notre côté.
Si vous avez déjà la chance de connaitre Yoko Ogawa ne manquez pas ces deux recueils.
Sinon, ne ratez pas l'occasion de découvrir à travers ses deux meilleurs bouquins une figure incontournable de la littérature japonaise contemporaine.
Malgré les évidents jeux de miroirs entre les nouvelles de l'un et l'autre, ces deux livres peuvent bien sûr être lus indépendamment l'un de l'autre.
Pour celles et ceux qui aiment jeter un oeil de l'autre côté du miroir comme Alice.
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