Comme en littérature générale, j'aime de plus en plus en littérature jeunesse, suivre certains auteurs ou dessinateurs qui ont su toucher mon coeur. C'est le cas d'
Anna Pirolli qui m'avait fait découvrir, l'an dernier, l'histoire toute mignonne de cette chouette perdu dans son sapin à New York. Impossible donc pour moi de résister à son nouvel imaginaire dans
Oliver et les Géants de la nuit.
Elle est pour cela accompagnée de Kitty O'Meara, une autrice américaine au nom aux belles consonances irlandaises, que je découvre ici, mais qui est apparemment l'autrice d'un bestseller traitant de la pandémie et de ses espoirs de guérison pour les hommes et la Terre : And the People Stayed Home. Mais pas besoin de la connaître pour apprécier le soin et la douce émotion qu'elle a mise dans cette histoire.
Comme son nom l'indique, sur le modèle de bien des contes pour les enfants, notre duo nous emmène à la rencontre du jeune Oliver, qui lui même va faire la connaissance d'un trio de Géants pour vivre de belles aventures nocturnes avec eux. L'originalité, ou plutôt, la touche d'émotion, vient du fait qu'Oliver est un jeune garçon différent, une différence qui lui fait subir des moqueries à l'école, ce qu'il vit mal bien sûr. Or Oliver est juste un garçon plein d'imagination qui ne voit pas le monde comme tout le monde et il ne faut pas moquer cela mais le saluer, ce que font les autrices ici pour tenter de réconforter les enfants dans sa situation.
Déroulement presque classique dans le genre, pouvant rappeler des titres comme le Bon Gros Géant de
Roald Dahl, Oliver va un soir les découvrir à sa fenêtre et partir avec eux pour explorer cet imagination dont il est si bien doté. Avec poésie, le texte de Kitty O'Meara nous emmène dans cette nuit noire qui pourrait sembler effrayante mais devient enchanteresque associée en plus aux pinceaux d'
Anna Pirolli et à l'imagination de leur héros. Nous allons ainsi traverser des mers de collines à dos de géants, peindre la Lune et les étoiles, embrasser et déplacer des montagnes pour y découper des flocons de neige en mode préparation de sablés de Noël, ou encore souffler des nuages. C'est beau, c'est onirique, ça donne envie de vivre cette aventure à leur côté.
Dans le grand format de Saltimbanque, les dessins d'
Anna Pirolli trouvent en plus toute leur expression. On ressent vraiment le gigantisme des amis d'Oliver et la vastitude du monde qui s'offre à ses pieds et permet de rappeler que non, c'est pas cool quand on se moque de nous, mais qu'on peut essayer aussi de s'en moquer et voir les opportunités qui s'offre à nous de par ailleurs. Ici les autrices, n'hésitent pas à vanter les mérites de la particularité et de l'imagination d'Oliver qui est, qui sait, peut-être un futur confrère 😉
Histoire vraiment poignante mais qui joue pas la carte des pleurs dans les chaumières non plus, celle d'Oliver et ses amis géants invite plutôt à la différence positive, au pouvoir de l'imagination, des amitiés qu'on se crée et des opportunités qui peuvent s'offrir à nous. C'est beau, c'est émouvant, c'est poétique et quelle immersion graphique ! Un très beau livre à partager avec tous ces enfants pas très sûrs d'eux.
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