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sur 149 notes
Une nouvelle fois une biographie qui tient toutes ses promesses. Il faut dire qu'avec Onfray et Leroy, les risques étaient limités!
Il fallait bien plus de 120 pages pour retracer la vie très perturbée de cet homme.
Alors que sa mère l'espère pasteur, par tradition familiale, il voudra devenir compositeur. Ses études lui feront découvrir Schopenhauer avec sa conception du bonheur., il deviendra a 24 ans professeur de philosophie et écrira déjà des textes qui lui vaudront les critiques de toute l'intelligentsia allemande, a l'exception de Wagner, et du monde très classique des philosophes.

Malgré ses échecs successifs lors de la parution de ses livres, il ne reniera jamais sa volonté de défendre une philosophie nouvelle, une philosophie de l'avenir basée sur la reconstruction d'une morale avec de nouvelles valeurs.

Cette lutte constante aura comme conséquence une vie matérielle très précaire. Et alors qu'atteint de syphilis dès sa jeunesse, il sombrera dans la folie durant les 10 dernières années de sa vie.

Sa soeur, voyant que la pensée de son frère commence à se diffuser et à rapporter de l'argent, n'hésitera pas à réaliser des faux minimisant son rejet de la religion chrétienne et accréditant la thèse d'un Nietzsche antisémite. Elle deviendra l'amie d'Adolf Hitler

« Nietzsche avait écrit dans Ecce Homo que son argument le plus sérieux contre sa théorie de l'éternel retour était sa soeur. »
Tout est dit!!!

Un dernier mot sur le dessin pour préciser que chaque planche illustre parfaitement les côtés tourmentés, noirs de cet homme. La folie est implicitement présente très rapidement à travers des images non commentées d'in Nietzsche replié sur lui même et semblant souffrir de tout son corps et de toute son âme.
(Attention bio qui demande un un temps de lecture de certain, avec des coupures pour en apprécier tout le contenu)
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À la base, j'aime bien l'idée de faire une biographie de personnage célèbre en bande dessinée, mais je n'ai pas trouvée celle-ci intéressante. Je ne trouve pas que j'ai appris grand chose sur la vie de Nietzsche, peu d'informations, peu de liens entre les événements, certains détails trop flous pour être compris. En plus, les interlocuteurs de Nietzsche ne sont pratiquement jamais introduits par leur nom, donc on ne sait pas trop de qui il s'agit au juste. Si c'est supposé être une BD pour initier les gens à ce qu'était Nietzsche et à sa biographie, c'est raté.

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Nietzsche était au programme de l'Université Populaire de Michel Onfray cet été, poursuivre la connaissance du philosophe à travers une BD pourquoi pas ? C' est un pari audacieux que celui de populariser la philosophie, la faire sortir dans la rue mais Michel Onfray n'est plus à une provocation près.
Maximilien Leroy jeune dessinateur (il est né en 1985) lui ayant envoyé quelques planches à partir d'un scénario écrit par Onfray et édité chez Galilée " L'innocence du devenir" ce fut le début de l'aventure.
Comme dans une bio classique on voit l'enfance et l'adolescence de Nietzsche, sa rencontre philosophique avec Schopenhauer, la rencontre avec Wagner qui se termine mal, son admiration pour Bizet, la célèbre scène avec Paul Rée et Lou Salomé qui joue du fouet. Les personnages qui vont jalonner sa vie sont très bien présentés, la soeur de Nietzsche qui falsifiera sa pensée et ses écrits au service du nazisme est bien portraiturée. Les paysages qui sont en arrière plan de la vie de ce marcheur permanent : Sils Maria et la fulgurance de l'éternel retour, l'Italie, sont fidèlement rendus jusqu'à l'effondrement final.
Le texte lui est fait à partir des écrits et de la correspondance de Nietzche, plusieurs planches sont vides de texte mais non de sens, elles expriment très bien la quête du philosophe et son extrême solitude et sa souffrance physique. Parfois un peu trop lente ou un peu trop didactique cette BD a le mérite de mettre un peu de la pensée du philosophe à la portée de tous.
Collaboration qui fonctionne bien je trouve, le dessin de le Roy se marie à merveille avec le personnage. Sur son blog Maximilien le Roy dit "J'ai pris beaucoup de plaisir à cohabiter durant des mois avec ce voyageur solitaire, enflammé misanthrope, surhumain hypocondriaque, apatride et teuton."
J'avais pris un intérêt certain à la BD tiré de « La Recherche » de Proust, je trouve ici le pari plutôt réussit, ce diable de Michel Onfray ne s' attirera sûrement pas que des éloges mais ça il est habitué.

Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Une approche en douceur pour ceux qui, comme moi, appréhendent de lire de grands philosophes...la crainte de ne pas être à la hauteur du nom.
Dans ce livre, on découvre sa vie, certains principes de sa philosophie sans être submergé par des 'concepts' aux noms barbares.
Du coup c'est avec plaisir qu'on ouvre, après cette lecture, sa première oeuvre de Nietzsche
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Je m'attendais à une initiation simple à la philosophie de Nietzsche. J'ai été déçu. Les textes sont réduits à la portion congrue, ils sont fragmentaires et parfois caricaturaux, privilégiant des mots chocs mille fois entendus, mais pas vraiment expliqués, à une immersion dans la pensée du philosophe. Les dessins sont plus réussis , mais ne peuvent se suffire à eux mêmes. En fait le livre ne s'adresse pas à des novices, mais à des connaisseurs capables d'apprécier l'ambiance dégagée. Si vous voulez vous initier, lisez plutôt Nietzsche ou la passion de la vie de Vergely. C'est sans prétention mais beaucoup plus efficace.
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Me voici après avoir parcouru hâtivement quelques critiques du Zarathoustra de Nietzsche... interloqué mais pas intercepté, cependant, par plusieurs d'entre elles, au point de me forcer à descendre à leurs côtés mon modeste séant pour louer le saint-siège des éternels poncifs.
M'asseoir sur les "idées recues" je crois pouvoir le faire pourtant, en aidant les préjugés et peut-être les procureurs à oublier ce qu'ils ont entendu dire de l'oeuvre de Nietzsche et de se tourner vers elle seulement quand l'Élan de la Pensée devient ( on ne sait quand ni pourquoi) irrépressible.

Commencer à parler de son "arrière-train" déjà, pour expliquer que l'on ne comprend rien aux "besoins" de Nietzsche -qu'on croit identifier ainsi dans des lieux d'aisance où empesterait une Philosophie poétique- est d'abord ETONNANT. Ou détonnant ?...
Pourquoi, en effet, avoir été attiré par cette "mauvaise odeur" ? Par quelle sorte de masochisme peut-on avoir envie d'en saisir le parfum ? Si ce n'est la forme dans son éclaboussante dureté ou une mollesse imaginée... pour mieux y planter sa plume, si ce n'est ses ailes et son zèle.
Il est, en effet, parmi le défilé de critiques du Zarathoustra de Nietzsche, une "perle" de non-culture ou un jet de bouillon de culture qui allie étrangement, le miroitement impoli d'un génie adolescent à la fécale période du tout petit enfant (!)
...
Mais PASSONS ! Cela ne me donne guère envie de m'attarder à commenter un commentaire... mais plutôt d'essayer de porter à Zarathoustra et à son auteur un regard de... grave consolation.
En citant par exemple Henri Thomas auteur de la préface du Zarathoustra, édité en 1968 en livre de poche classique.
(Il fut mon seul livre emporté, si ce n'est tenu contre moi et bercé quand j'avais déjà le désir du désert, sous la forme d'une montagne ou l'oasis d'une île.
L'adolescent que je fus alors, aimant plus écrire des poèmes que lire et ne s'infligeant aucune lecture nauséabonde quand une seule page d'un ouvrage lui semblait mal torchée, avait été touché-frappé par les lignes qui suivent : celles d'Henri Thomas. Tandis que celles de Nietzsche seront entre guillemets.

Préface ( extraits ) :
Nietzsche, à la veille d'écrire ce livre, pouvait apparaître à la plupart de ses distraits amis comme l'exemple même du malheur où devait tomber en cette fin du dix-neuvième siècle, un esprit tout entier voué à la recherche à tout prix du vrai, et d'abord à la critique de toutes les valeurs. Car il a désormais la vision de ce qu'il nommera le "nihilisme européen" comme l'état où s'achemine inéluctablement la pensée postchrétienne.
La formule tant de fois citée "Dieu est mort" ( et que Nietzsche n'emploie jamais sans quelque nuance de bouffonnerie) est l'expression de ce nihilisme.
(...)
L'homme de la décadence, le "dernier homme" dont il trace impitoyablement l'image, c'est aussi bien lui-même que Baudelaire ou que le Wagner de "Tristan".
Mais un Wagner est baigné d'illusions et d'innombrables admirations. Nietzsche, lui, est seul, comme aucun autre philosophe ne l'a été dans son siècle. Il n'est plus rien, cherchant le soleil pour son corps affaibli, que "le voyageur et son ombre" et leur dialogue murmuré, rêvé peut-être tout proche du silence.
Or voici qu'il écrit, en cet hiver 1882 : "Je suis cet homme prédestiné qui détermine les valeurs pour des millénaires"
Il a rencontré Zarathoustra, il est Zarathoustra.
Encore une fois, la critique des "sources", des "influences" ne saurait rendre compte de l'inspiration qui lui fera écrire chaque partie du livre en dix jours, quelques fois moins.
" Tu ne saurais, ecrit-il à sa soeur, te faire une idée trop grande de la véhémence de telles naissances..." Et dans "Ecce Homo", il parlera de cet "abîme de félicité où l'extrême souffrance et l'horreur n'apparaissent pas comme l'antipode mais comme une condition, une prémice, une couleur nécessaire au fond d'une telle abondance de lumière"
(...)
Mais Zarathoustra ne sera pas le "développement" du schéma tracé par Nietzsche dans un moment d'illumination. C'en est aussi bien la mise en question que l'affirmation multipliée, et c'est encore autre chose : un chant, la parole prophétique, l'au-delà du nihilisme, c'est-à-dire la vie "nouvelle" au sens le plus fort :
(...)
"Je veux nous modeler et nous métamorphoser vous et moi, sinon, comment resisterai-je ?"

La façon dont l'imagination vulgaire s'est emparée de l'idée du "surhomme" ( au point d'en faire un monstre de science-fiction) a grandement faussé l'image de Nietzsche auprès de beaucoup de lecteurs trop pressés.
Le mot de Claudel : " un surhomme, c'est-à-dire un pauvre diable" montre assez bien quelle caricature font de Nietzsche ceux qui pour simplifier identifient ces deux extrêmes : le philosophe Nietzsche "pauvre diable" en effet, à demi aveugle, trébuchant sur des sentiers déserts, problème pour les medecins- et le "surhomme" qu'il appelle au fond de l'avenir, dont il annonce la venue " nécessaire" dans un chant où passe l'éternel besoin de la perfection, " la détresse des âmes les plus libres... Ce mal du pays sans pays..."
(...)
Ainsi s'explique que Zarathoustra puisse être à la fois hymne au "grand Midi" de la connaissance, plénitude et amour - et chant nocturne, plainte, appel égarement.
(...)
Après les guerres que Nietzsche avait assez clairement prévues, après les faux disciples -les politiques- qu'il avait marqués d'avance de son mépris, le moment est propice pour écouter, pour découvrir la vraie parole, ailée, heurtée, blessée et reprenant toujours elan, sage et illuminée de contradictions, de Zarathoustra en qui Nietzsche se perd afin que soit ouvert :
"l'abîme de l'avenir, quelque chose d'effrayant dans sa simplicité" ( lettre)
Il dit aussi et il est bon que ces paroles soient citées au seuil ( de la lecture) du livre :

"Etrange ! À tout instant, je suis dominé par la pensée que mon histoire n'est pas seulement une aventure personnelle, que j'agis pour beaucoup d'hommes, en vivant ainsi, en me développant et en m'analysant; il me semble que je forme une pluralité, et que je m'adresse à elle en paroles d'une intimité grave et consolante "

(Texte tiré de la préface d'Henri Thomas dans le Zarathoustra publié en 1968 par le livre de poche. Edition complète avec traduction de Maurice Betz)
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L'enfance, les apprentissages puis la vie de philosophe de Nietzsche avant que la maladie ne l'envahisse.
Je suis ignorante de l'histoire de la philosophie en général et de celle de Nietzsche en particulier. J'ai lu cette biographie avec envie de connaître le personnage historique par son vécu et par ses pensées.
Au final, je me fait à présent une idée de ce philosophe, mais certainement assez superficielle. Son enfance, son amour pour sa mère mais sa misogynie provocatrice, son retrait des conventions religieuses, son intime conviction que nos actes sont dictés, ce qui nous rend libre car nous enlève les obligations de choix, sa remise en cause de ses propres idées et de ses maîtres à penser plus tard, sa longue maladie.

Dans l'album le discours parfois se fait très philosophique, très érudit, et il faut suivre ce qui n'est pas aisé pour le néophyte qui se satisfaira de saisir néanmoins certaines thèse nietzschiennes.

(........)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Quelle vie tragique et quel destin également ! Voilà un auteur qui n'était pas du tout compris de son époque et qui avait prédit que ses écrits auraient plus de succès un siècle après. Bref, un visionnaire de génie qui fut sacrifié ...

On apprend beaucoup de choses sur la vie de ce philosophe hors pair. Son oeuvre est une critique de la culture occidentale et surtout des valeurs de la morale chrétienne. Il voulait créer de nouvelles valeurs allant au-delà du ressentiment par-delà le bien et le mal. Il est vrai que l'Allemagne nationaliste de Bismark commençait à développer une pensée dangereuse notamment envers les Juifs. Or, la propre soeur de Nietzsche allait par la suite complètement dénaturer son oeuvre en étant le chantre de l'antisémitisme. Elle a véritablement copiné avec un certain Adolphe Hitler. On voit que les idéaux peuvent être détournés de leur fondement. La propagande nazie se servira de son nom pour légitimer ses méfaits.

Les dix dernières années de sa vie, il a sombré dans la démence affaibli totalement par une longue maladie. Il est mort à l'âge de 55 ans entre folie et prostration. Il était intéressant de remonter dans le temps pour comprendre la vie de l'homme et surtout celle de son oeuvre qui influence encore la philosophie contemporaine. Il est également question de sa rivalité avec son ancien ami Wagner ou encore de sa liaison avec la cantatrice russe Lou Salomé.

Pour ma part, je suis également persuadé qu'il faudrait une élévation de l'homme de diverses manières. Pour autant, je ne crois point au déterminisme et au nihilisme. Maintenant, je sais que les interprétations de l'oeuvre philosophique sont fort diverses. A chacun d'apprécier ou pas. En tout cas, le présent ouvrage se veut fidèle à la réalité et chaque phrase prononcée est bien de lui.

Cette bd pourra nous faire découvrir ce grand philosophe sous un jour nouveau loin de tout les manuels pompeux de philosophie abstraite. Une existence tourmentée vers la recherche d'un idéal à découvrir dans une alliance réussie entre la bd et la philosophie ! En tout cas, la première bd du genre !
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Cette bande dessinée m'a attirée à plus d'un titre. Je ne connais rien de Friedrich Nietzsche. Ni le travail de Michel Onfray, d'ailleurs (si, si c'est possible). Encore moins celui de Maximilien Leroy.
Triple découverte donc. Et ce qu'il en ressort est très mitigé.
Du philosophe je découvre un homme en décalage avec son époque. Féru de Schopenhauer, Nietzsche va faire de sa vie une réflexion sans cesse en quête de nouvelles valeurs, loin de celles imposées par la morale religieuse.

Si à travers cette lecture vous cherchez à connaitre la pensée de Nietzsche, passez votre chemin. J'y ai tout au plus « entendu » quelques idées mais l'histoire est avant tout une biographie de l'homme qui met en scène son parcours plus que ses idées. La lecture des dessins de Maximilien Leroy est hautement séduisante, avec un beau travail graphique ou la couleur et le trait impressionnent par la qualité, véritable enjeu de cette bande dessinée. C'est d'ailleurs ce qui m'a poussé à poursuivre ma lecture, parce que question scénario j'ai trouvé l'ensemble brouillon, mal défini. Il n'en reste pas moins une découverte intéressante de la vie de Nietzsche, de quelques tranches de vie en famille, de sa passion pour la musique, de sa maladie… et par-dessus tout un visuel qui marque durablement.
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Une BD très intéressante au cours de laquelle est retracée la vie de Nietzsche.
Les dessins sont très expressifs, les textes qui composent les bulles n'ont pas besoin d'être très long.
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