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3,38

sur 449 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Roman d'amour et d'aventures, avec un humour parfois déconcertant.

Des amours difficiles dans la famille. Celle de la grand-mère Marguerite n'a duré qu'une semaine, mais elle a toujours gardé la nostalgie de son hidalgo en élevant son fils Louis, puis son petit-fils Gabriel, le héros du livre.
La mère de Gabriel, elle, a quitté son mari à la sortie de la maternité et n'a plus jamais revu son fils par la suite. Louis, le père, aura ensuite une vie de séducteur et d'amours éphémères, attendant toujours de tomber sur la bonne personne.
Quant à Gabriel, il est amoureux de deux soeurs, il en a épousé une, ce qui ne l'empêche pas de faire l'amour avec l'autre. Et aussi avec bien d'autres rencontres.

Gabriel a aussi une passion insolite : le caoutchouc. Il deviendra « pneumatologue », spécialiste des pneus. Son engouement pour le caoutchouc s'exprimera par une balle qu'il fait rebondir aux moments de stress, mais le fera voyager jusqu'aux forêts d'hévéas du Brésil. Son parcours à travers le 20e siècle l'amènera aussi à Londres, à Vienne et même en Indochine.

Un livre qui faisait 701 pages dans l'édition que j'avais en main et j'avoue avoir trouvé la lecture longue et parfois insipide. Peut-être parce que je n'ai pas développé d'émotions positives pour les protagonistes dont les comportements et les relations amoureuses frôlent la psychopathologie. Peut-être aussi que des pointes d'humour trop typiquement françaises m'ont échappé.

Un avis mitigé pour ce roman, même si j'ai apprécié les aventures et la trame historique.
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J'aime beaucoup les romans qui abordent L Histoire avec panache et entraînent le lecteur dans le sillage de leurs personnages créés dans ce but noble d'appréhender différemment les événements historiques.
Érik Orsenna, avec L'exposition coloniale, y réussit magnifiquement.
Début du XXe siècle : Gabriel Orsenna, pneumatologue (ne pas confondre avec pneumologue) se spécialise dans l'étude du caoutchouc, ce qui l'amène à voyager vers les plantations d'hévéa du Brésil, au grand dam de son père, Louis, inquiet des ravages des maladies tropicales. À travers eux, Orsenna raconte les débuts de l'industrie automobile, les deux conflits mondiaux du siècle, les colonies françaises, le tout enrobé d'amours contrariées, de filiation et de ce qui constitue finalement l'existence humaine, peu importe les latitudes et les époques.
Érudit, fantasque, pétillant, le récit, je pense, est à l'image de son auteur, vu et entendu à de nombreuses reprises à La Grande Librairie. Un prix Goncourt bien mérité et une lecture incontournable pour qui veut s'imprégner de l'histoire de la première moitié du XXe siècle.
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L'exposition Coloniale, d'Erick Orsenna. Que penser de ce roman qui a remporté le prix Goncourt en 1988 ? Certes primé, ce roman pourtant ne fit pas unanimité dans le jury. Ce prix lui aurait été attribué au sixième tour par 5 voix contre 4. Il ne fait d'ailleurs pas davantage unanimité auprès des lecteurs Babelio qui ont fait connaître leur évaluation 3,5 /5. Sans attendre je lui attribue 4/5, ce qui est un excellent roman mais pas un chef d'oeuvre. Je peux à présent me laisser aller à une critique en demi-teinte. N'attendez rien du titre, l'exposition coloniale de 1931 n'est qu'anecdotique. L'aventure de Gabriel dans le caoutchouc ou Gabriel et son amour pour Ann et Clara, deux soeurs ou encore Gabriel, le centre du monde des années 1900, seraient davantage suggestifs. Il faut bien le reconnaître et c'est sans doute la raison de sa récompense, certaines pages sont d'une qualité littéraire qui n'a rien à envier aux auteurs classiques. En revanche cette qualité n'est pas constante et il faut bien un tiers du livre pour la mise en place de l'intrigue. Cette longueur peut lasser un lecteur pressé qui ne cherche pas ce moyen pour s'endormir. Donc amis lecteurs ne vous découragez pas, refermez le livre temporairement, reprenez-le et soyez patients... L'auteur aime l'humour et la métaphore et en use tout au long de son oeuvre, toujours subtiles, des qualités que j'ai beaucoup appréciées et qui ne vous échapperont pas. Puisqu'il ne convient pas de résumer et encore moins raconter au risque de détruire le plaisir du lecteur, je vous donne quelques pistes pour vous donner davantage d'envies. Etant auvergnat d'adoption à l'instar de Gabriel, il y a quelques pages sur Clermont, les auvergnats, la Manufacture que j'ai tout particulièrement appréciées. Mais aussi, la supériorité des français et leur réputation comme amant...notamment le séjour de Gabriel sous la véranda... La description de la forêt lors du périple sur le fleuve Amazone... La femme debout... le prestige des pilotes... Les espoirs et succès du "rebondi".... L'art de Gabriel pour évaluer les pistes... L'âge et son oeuvre... Gabriel qui se prend pour un hévéa... et bien d'autres pages qui justifient à elles seules la lecture de l'ouvrage.
Plutôt que poursuivre une liste, un court passage donne une sorte de couleur dominante : "- Orsenna ? Une seconde, une seconde, ce nom me dit quelque chose, une seconde, tout cela est si loin.... Là, il faut se taire, ne pas brusquer, permettez-moi ce conseil, quelqu'un qui remonte dans le passé est comme somnambule, un réveil brutal le tuerait. A peine pouvez-vous risquer un mot, pneumatique, une date, les années 20, pas plus, de nouveau tendez l'oreille et souriez, surtout souriez, le sourire qui ouvre toutes portes, 50% jeunesse, 50% nostalgie. -Et ça vous intéresse à votre âge, cette préhistoire ? dira tout ému, le vieux monsieur, levant vers vous ses yeux transparents. Oui voilà, il me revient, Orsenna, Gabriel, un garçon consciencieux, inventif et comment dire ? rebondi. C'est cela, maintenant je le tiens, inventif et rebondi. C'était d'ailleurs son surnom, le rebondi. Un vrai sorcier de la gomme. Il savait chausser une voiture comme personne...."
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Il y a du Pennac dans ce livre et on ne s'en plaint pas (enfin pas tout le temps). L'écriture complètement débridée d'Orsenna permet un sacré voyage initiatique dans le temps et l'espace sous couvert d'une bigamie finalement assumée.
Précis, documenté, spécieux au point de (presque) lasser, le texte file parfois trop souvent la métaphore facile.
Mais rien n'a vieilli : plaisir de se plonger dans un "roman" qui pendant quelques heures mène sur les traces jubilatoires d'un père si souvent absent qu'on accepte la fin judéo-chrétienne du fils. Amen
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Un excellent souvenir, même si ma lecture remonte à quelques dizaines d'années. Une langue superbe, riche mais au service d'un récit fluide et entraînant. Avec ce roman, j'ai découvert Eric Orsenna et son incontestable talent de conteur qui ne s'est pas démenti au long de mes lectures suivantes. Pour ceux qui ne connaissent pas, laissez vous embarquer aux côtés de Gabriel, vous ne le regretterez pas...
Lien : http://motspourmots.over-blo..
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Toute l'histoire du début du siècle, à travers une saga familiale bercée dans le caoutchouc et le colonialisme bète et méchant. Culturellement passionnant, même si l'on a du mal à s'identifier aux personnages.
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J'ai adoré ce bouquin où il est question d'un jeune philosophe engagé pour porter la bonne parole positiviste aux fonctionnaires de la jeune république du Brésil, de pneumatiques fabriqués dans le massif central et d'amour.
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Le point fort de ce livre tient dans l'imagination débordante de l'auteur qui fourmille d'idee et a cree un roman qui a maintenu mon interet du debut a la fin.Son histoire de cette famille suivie sur plusieurs générations est cohérente et je l'ai suivie sans jamais me perdre.Quelques longueurs néanmoins existent mais l'ensemble reste agréable a découvrir.
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L'exposition coloniale/Erik Orsenna
Prix Goncourt 1988
Académie française
le narrateur de cette longue histoire s'appelle Gabriel : il nous parle de lui soit à la première personne, soit à la troisième et alors avec une certaine distanciation. Il est né en 1883 à Levallois paradis des chevaux et des fragrances campagnardes. Louis, c'est son père libraire abandonné par sa femme une semaine après la naissance de Gabriel. Marguerite, c'est sa grand-mère, libraire veuve, mère de Louis. Les lointaines racines familiales sont mexicaines nous explique Gabriel. On l'aura compris, il évoque dans ce récit ses souvenirs cinquante années plus tard, retiré maintenant dans sa confortable maison de Cannes la Bocca .
Gabriel passe son enfance au milieu des livres évidemment. Et à force de lire, le rêve est devenu une seconde vie pour les Orsenna qui affabulent sur tout sujet ayant rapport avec les colonies françaises. ‘La vraie maladie grave de la famille Orsenna, c'est le rêve » dit Louis à son fils. Des rêves tropicaux qui feront long feu.
C'est vers Londres que Gabriel va faire ses premières armes de conférencier ou plus exactement de conteur diplomate dissertant sur le positivisme et la philosophie d'Auguste Comte. Il faut bien gagner sa vie et ce de façon discrète car les femmes n'aiment pas les efforts trop visibles. Beaucoup d'argent à gagner discrètement : voilà le secret des bonnes relations avec les créatures féminines lui explique Markus Knight, le père et le mari de trois créatures de rêve, rencontré sur le bateau traversant la Manche.
Sa passion pour le caoutchouc mène ensuite Gabriel vers Clermont Ferrand, la capitale du pneumatique. Il a toujours, tapie au fond de sa poche, une balle de mousse qu'il pétrit sans relâche. Il retrouve bientôt la famille Knight à Paris et part en conquête des jeunes filles Ann et Clara : le problème est qu'il les aime toutes les deux…Nous sommes alors à l'été 1913.
Puis ce sera l'installation au Brésil à Belem avec sa toute jeune épouse pour une mission inattendue dans une plantation d'hévéas. D'aventure en aventure, le couple périclite et le retour à Paris en deux temps connaîtra un bien curieux quoique prévisible épilogue tant et si bien que Anne et Clara retrouvées s'écrieront lors de présentations : « Nous sommes la femme de Gabriel Orsenna ! » On ne peut s'empêcher de penser au cas de Sigmund Freud qui marié à Martha aurait eut une relation régulière avec Minna sa soeur qui vivait avec eux. Pour Gabriel, la grande affaire devient les pneumatiques et les automobiles jusqu'au jour trente cinq ans plus tard où il tombe en disgrâce quand les allemandes et les italiennes font parler les chevaux. À la traîne les Bugatti, Delahaye et autres Talbot !
Ce roman de 700 pages absolument picaresque et baroque m'a rappelé le monde de Gabriel Garcia Marquez. Avec un humour décapant de tous les instants : « Il m'invita dans l'un de ces restaurants de quartier où les tables se touchent et les conversations s'emmêlent. On perd vite le fil. Pour un peu on repartirait avec la vie du voisin de gauche… » ou encore : « Dans la recherche, ce n'est jamais le chef qui cherche ! » « La circulation viendra à bout de l'automobile. » Affirmation prémonitoire de l'auteur quand il écrivit ce livre en 1988.
1929 : on retrouve Louis le jeune père de Gabriel, dont la vie n'est qu'une succession d'escales féminines, qui s'affaire au Ministère des Colonies rue Oudinot pour organiser l'Exposition Coloniale qui est prévue pour 1931. Un manifeste du parti communiste, avec les signatures entre autres d'Aragon, Eluard, Breton et Char, s'élève contre cette manifestation colonialiste et désespère Louis qui voue ces écrivains aux gémonies.
1939 et la Seconde Guerre Mondiale, la Débâcle et les archives qu'on brûle à Paris envahi. Gabriel et Louis doivent s'adapter car comme ils disent, la guerre ne dispense pas de trouver du travail de même que le cancer n'empêche pas d'attraper un rhume ! Puis Gabriel va connaître les aléas de rejoindre Londres et la France libre pour passer son temps au téléphone sans voir la Tamise. Cela rappelle le Désert des Tartares !
Plus tard Louis se lance dans une aventure risquée de vente de bicyclettes en Indochine et Gabriel perd sa trace. Il se lance alors à sa recherche à travers tout le pays. En vain. Ce sera le retour final à Cannes la Bocca où l'attendent Ann et Clara.
Un roman que l'auteur a mis huit ans à écrire et qui fourmille d'anecdotes concernant la société de la première moitié du XXe siècle. Une histoire qui met en valeur la complicité et l'amour d'un père et de son fils durant soixante dix ans de vie commune ainsi que l'amour du fils pour deux fillettes au départ, un amour qui ne s'éteindra jamais malgré les séparations, les voyages, les tentations, les chaos de l'histoire et l'âge venant.
700 pages, dont je suis allé jusqu'au bout malgré quelques réserves que je cite un peu plus loin, de sourires et de situations cocasses. Un roman jubilatoire et généreux, plein d'humour et de délicatesse où la verve et l'imagination ainsi que le ton moqueur et frondeur de l'auteur font merveille dans un foisonnement de personnages évoluant partout dans le monde, du Brésil (Belem, Manaus) en Indochine (Saïgon, Tay – Ninh, Hué, Hanoï), en passant par l'Auvergne (Clermont Ferrand) et l'Autriche (Vienne).
Un bémol cependant : quelques longueurs conduisant parfois le lecteur vers l'assoupissement ; aussi un certain manque de charisme des personnages qui évoluent comme des ombres. le monde d' Erik Orsenna n'est pas toujours facile d'accès, mais ce roman mérite l'effort avant le plaisir d'être lu.
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Fallait-il tant de pages pour raconter l'histoire de Gabriel Orsenna ? Peut-être, c'est ce que le jury du Prix Goncourt a décidé, mais le risque, c'est de se noyer dans le bavardage, et de perdre son lecteur. Et ce serait dommage ! Il y a tant de beaux passages, sur lesquels on aime s'arrêter, pour les relire, et qu'on aimerait encadrer, recopier, réciter. Parce que, oui, ce que j'ai préféré, c'est le style, l'écriture d'Erik Orsenna.

Et pourtant, des péripéties, il y en a. On découvre la famille de Gabriel, ses amours, la famille de ses amours et les amours de sa famille, et nous voilà entrainés de la France au Brésil, et jusqu'au Vietnam, tout au long de la longue vie de Gabriel. Les lieux, les contextes sont très documentés, incroyablement bien évoqués.

Les personnages sont également intéressants, surtout Gabriel, le « rebondi » : il n'est pas fréquent de se voir proposer comme héros un « gros », heureux de l'être, et apprécié comme tel. Néanmoins, j'ai ressenti comme un décalage, comme si tous ces personnages ne parvenaient pas à la consistance de la réalité. C'est sans doute dû au ton général, au regard assez désabusé que le narrateur porte sur tout. C'est comme un recul, une mise à distance, un peu cynique.

A propos du narrateur, je n'ai pas trop saisi l'intérêt de basculer sans cesse d'un narrateur interne à un narrateur externe, parfois jusque dans la même phrase. Cela m'a donné l'impression de regarder un tableau de Picasso, qui montrerait un visage vu à la fois de face et de profil, et cela participe à cette mise à distance qui m'a maintenue à la surface de cette histoire, certes brillante, mais qui manque, à mon avis, de profondeur.
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