Safia, Un conte de fées républicain

« Tous les soirs, à 18heures nous nous retrouvions à la section avec tous les membres de l’équipe pour une réunion publique à laquelle assistaient tous ceux qui participaient, de près ou de loin.
Nous faisions le point sur la journée, nous nous faisions part des réactions rencontrées dans les quartiers des uns et des autres, nous étudions des propositions émergentes. Un petit pot suivait. »
« Quand on a su qu’on avait gagné, je crois que c’était 81, en plus petit seulement… »

« On lui écarte les jambes. A l’aide d’une lame de rasoir, on excise d’abord, c’est-à-dire qu’on tranche une petite partie du clitoris. Cela, c’est l’excision telle qu’elle est pratiquée à travers presque tous les pays d’Afrique, l’excision standard si l’on peut dire. Le but de la manœuvre est de priver la femme du plaisir sexuel. La suite est typique des régions où j’ai vu le jour, elle permet de s’assurer de la manière la plus radicale qui soit de la virginité des épouses. C’est une sorte de ceinture de chasteté naturelle. A l’aide de la même lame, qui servira aussi pour les autres fillettes, on incise les lèvres sur toute leur longueur. Puis on entre dans le bord extérieur des épines qui, lorsqu’on referme les jambes de l’enfant en maintenant les plaies ouvertes l’une contre l’autre, vont jouer un rôle d’agrafes naturelles, et ressouder ainsi la blessure. Un petit passage est laissé pour l‘urine et pour le sang menstruel »

je suis née femme. Je suis née musulmane. Je suis née noire, je suis née pauvre.

Il faut être libre pur se battre pour la liberté des autres