Puis survient un enfant, sorti de je ne sais où, qui dans sa course, dans son sillage, colore le chemin. Les arbres. L’automne. Les ombres deviennent chatoyantes et la forêt une mer rousse qui jouit en silence : deux visages s’embrassent sur les lèvres muettes du temps.
Les arbres sont nos frères. Je respire mieux en leur présence. Étreindre le chêne et, à travers son écorce brune et rugueuse, retrouver l’esprit des druides. L’ocre des feuilles est l’or égrené des souvenirs de l’aïeule. Sa silhouette se faufile entre les bouleaux. Fugitive. Les fougères rousses frémissent à son passage. N’est-ce pas à cet endroit précis que la jeune femme, vêtue de son costume traditionnel, ressentit les premiers émois de l’amour ?
Dans le cadre du projet "Hair in the Wind", en soutien aux femmes d'Iran, proposé par l'artiste Antje Stehn, Lydia Padellec lit son poème "Cri incandescent des femmes debout".