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Dans ce second volet de l'Eau des collines, Marcel Pagnol reprend son récit alors que Jean de Florette vient de mourir. Sa veuve et sa fille se retrouvent à devoir vendre leur maison au Soubeyran. Finalement, ils y sont parvenus. A peine propriétaires, ils s'empressent d'aller déboucher la source qu'ils avaient eux-mêmes cimentée. Mais Manon les a vu et elle en garde le secret.
Les années passent ainsi et Manon grandi. L'adolescente a désormais 15 ans et elle est devenue une belle jeune fille qui commence a attirer les regards au village. La petite bergère, un peu sauvageonne, plait énormément à Ugolin qui s'entiche d'elle jusqu'à s'en rendre fou. Il n'ose avouer au Papet qu'il est amoureux de la fille de celui qu'ils ont ruiné et harcelé. Ugolin finira par avouer ses sentiments à Manon qui, sachant ce qu'il a fait à son père, le déteste viscéralement. Elle n'a que faire de lui et Ugolin s'enfonce dans sa folie. Ugolin, éperdu d'un amour non partagé et bouffé par les remords de ses actions passées, va finir par se suicider. le Papet restera le seul des Soubeyran. A moins que Manon n'ait finalement un lien de famille avec lui…
Dans ce second tome, Marcel Pagnol décortique la rancoeur de Manon et la folie d'Ugolin. le Papet a eu la peau de Jean de Florette mais il a aussi causé la perte de son neveu et donc de sa propre famille par pu aveuglement. C'est implacable et rudement bien construit. Cette Eau des collines est un vrai chef d'oeuvre.
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Fier comme Soubeyran.
Ugolin s'enrichit avec ses oeillets. Manon, sa mère et Baptistine la Piémontaise vivent en quasi autarcie dans la baume où coule une source pérenne. Manon grandit et embellit au grand air. Ugolin l'épie et la découvre se baignant nue. Captivé, il tombe sous son charme. Commence alors son calvaire d'autant que Manon a surpris une conversation entre deux villageois venus poser des pièges dans les parages. Elle comprend les malversations des Soubeyran. Sa révulsion première se métamorphose en haine viscérale. Ugolin va tenter de séduire celle qu'il a ruinée (financièrement en s'accaparant son domaine et mentalement en condamnant à mort son père). Cherchant d'abord à incendier la propriété d'Ugolin, Manon découvre accidentellement la source du village et décide à son tour de la détourner, privant toute la population de la précieuse eau de vie. Les rivalités villageoises s'exacerbent et les langues se délient. Bernard Belloiseau, le jeune instituteur flaire et perçoit peu à peu l'envergure du drame qui se noue.
Immédiatement captivé par le second volet du diptyque « L'eau des collines », « Manon des sources », le lecteur ne peut que s'immerger dans la tragédie oedipienne qui anéantit la famille Soubeyran. le Papet n'a eu de cesse de mettre à mort son propre fils, Jean de Florette, avec un aveuglement que la cupidité paysanne éclaire en soubassement. Il ne comprendra ses sinistres manigances perpétrées en sous-main par son neveu qu'avec les ultimes révélations de Delphine, amie de Florette. La lettre testamentaire du Papet adressée à Manon fait jaillir l'eau des yeux : « Pense un peu que par malisse jamet j'ai voulu m'approcher de lui. Sa voix je l'ai pas connu, ni sa figure. Jamais de prêt j'ai vu ses yeux que peut-être c'était ceux de ma mère et j'ai vu que sa bosse et sa pène, tout le mal que je lui ai fait. Alors tu comprends que je me languis de mourir pasque a côté de mes idées qui me travaille même l'enfer cet un délice. » La seconde perversion frappant les Soubeyran tient à l'amour fou d'Ugolin pour Manon, sa petite-cousine. Si Ugolin pressent le drame, le Papet, finaud, en ressent toute l'horreur métaphysique. La force et l'intérêt majeur des deux romans émanent du destin tragique des Soubeyran, oncle et neveu que la consanguinité a minés. Ugolin est éperdu d'amour. Ses rites magiques pour amener Manon consentante chez lui sont à la fois naïfs et bouleversants. L'adaptation cinématographique de Claude Berri (1986), pour fidèle qu'elle soit à l'oeuvre romanesque, ne doit son aura qu'aux interprétations magistrales de Daniel Auteuil (Ugolin) et Yves Montand (César Soubeyran dit le Papet). Manon et l'instituteur quant à eux frisent le ridicule à travers leur inconsistance. Dans le roman, la « domestication » de Manon, la sauvageonne des garrigues est assez insupportable et sa réconciliation avec les villageois dont la lâcheté et l'intérêt mêlés, inexcusables, semble incompréhensible (ils connaissaient tous l'existence de la source mais aucun, hormis Pamphile, le menuisier n'a tenté de la révéler à Jean Cadoret s'exténuant pieds nus, portant les jarres d'eau sur sa bosse). Cette couardise collective prétextant qu'on ne se mêle pas des affaires des autres, en l'occurrence celle des Soubeyran, oncle et neveu, est absolument impardonnable. La fin conventionnelle et fade est rehaussée par les mots de braise du Papet. Il aurait été intéressant de connaître la réaction des Belloiseau, Manon et Bernard, vis-à-vis de cette pure tragédie antique.
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Manon des sources.
Coup de coeur
Marcel PAGNOL

Manon a bien grandi et elle vit en vraie sauvageonne loin des hommes et près des chèvres, ânes et chien.
Elle voue toujours une haine à Ugolin à cause de qui son père est mort.
Aussi le jour où Ugolin (qui est caché) la voit se baigner nue il en tombe immédiatement amoureux et en devient presque fou.
Il ne mange plus, ne dort plus et n'a pour but qu'amasser de plus en plus de louis d'or pour en faire une princesse… mais Manon exècre Ugolin.
Et le destin va se charger de la vengeance de Manon toujours par une source.
L'eau, or bleu qui a tant manqué à Jean de Florette va maintenant tuer Ugolin.
Sous les yeux humides du papet qui ne se doute pas un instant qu'une lettre perdue des décennies plus tôt aurait tout changé…

Le deuxième tome de cette histoire est aussi fabuleux et intense que le premier.
C'est d'une pureté, d'une force et d'une beauté incomparable.
Le désespoir d'Ugolin est pénétrant, la fierté de Manon engendre le respect et le chagrin de César Soubeyran est juste terriblement émouvant.
Quant à l'adaptation au cinéma par Claude Berry c'est un Daniel Auteuil magistral qui campe Ugolin.
Une relecture implique forcément moins de surprise mais cette histoire est véritablement un chef d'oeuvre de la littérature française.
Merci Monsieur Marcel PAGNOL.
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J'ai découvert le monument littéraire de Marcel Pagnol à la sortie en salle de Marius et Fanny par Daniel Auteuil.

J'avais vu préalablement la version de Mr Berri (1986). A chaque fois, c'est une erreur car l'imaginaire n'est pas libre.

Bref, j'ai aimé. Il trône dans ma bibliothèque avec tous les autres tomes. Et +
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Ce second roman est en quelque sorte la suite logique du fameux "Jean de Florette". C'est la réponse (tardive) de la bergère au berger. Manon, la fille du défunt Jean, devenue une belle jeune fille, va se venger de ceux qui ont conduit son père au désespoir et à la mort. Elle considère à juste titre qu'Ugolin en est le principal responsable, avec l'appui du Papet et la complicité tacite des villageois. Justement Ugolin s'éprend de Manon, qui le repousse bien évidemment, d'autant qu'elle tombe alors amoureuse de l'instituteur. Comment va-t-elle accomplir sa vengeance, c'est l'objet principal de ce roman; je n'en dirai pas plus. Le dénouement imaginé par Pagnol est assez surprenant et n'était peut-être pas indispensable.

J'ai été tout à fait charmé par l'art de conteur dont fait preuve une fois de plus Marcel Pagnol. Les émotions intenses avoisinent la légèreté et l'humour. La fatalité tragique se juxtapose avec le "folklore" provençal. C'est finalement un monde cruel que décrit l'écrivain, dans son style simple et agréable. Comme "Jean de Florette", ce roman est - dans son genre - une grande réussite. A noter que j'ai trouvé le moyen de ne jamais voir le célèbre film (avec Emmanuelle Béart) qui en a été tiré…
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Tome 2 de la série "l'eau des collines", "Manon des sources" reprend dans la foulée du 1er tome "Jean de Florette". Ugolin et le papet viennent donc de racheter la petite maison avec la source qui leur permet enfin de faire pousser les fameux oeuillets tant espérés!!
Le début n'est pas passionnant et un peu lent, mais les personnages sont toujours attachants (les surnoms "papet" et "galinette" parlent d'eux même), ils ont des problèmes et des plaisirs simples et une très belle relation. On se laisse donc facilement porter jusqu'à l'arrivée de Manon qui est devenue une jolie adolescente d'une quinzaine d'années.
Un nouvel instituteur fait son apparition ce qui va un peu pimenter la vie du village et surtout entraîner la jalousie d'Ugolin vis à vis de Manon.
Ce deuxième tome est dans la même veine que le 1er avec ce parfum de provence que Pagnol sait si bien rendre. Quand le 1er volume nous offrait un modèle de bravoure et de persévérance avec Jean de Florette, le 2nd nous offre quelques histoires d'amour et un aussi de grands désespoirs parfois sur la fin..
En résumé j'ai encore passé un excellent moment en provence avec Marcel Pagnol. Je continuerai donc ma découverte de son oeuvre prochainement avec le temps des secrets notamment.
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Vengeance et culpabilité

Ecris en 1963 par Marcel Pagnol, Manon des Sources est le deuxième volume de l'Eau des Collines. le roman se passe en Provence dans le village des Bastides dans les années 1920.

Après la mort de Jean de Florette, Manon et sa mère quittent la ferme des Romarins qu'elles ont vendus à la famille Soubeyran pour effacer leurs dettes et vont s'installer dans les collines dans la grotte du Plantier. Ugolin, dès qu'il a racheté la ferme, va déboucher la source pour ensuite planter des oeillets dont la récolte lui fera gagner beaucoup d'argent.

Un beau jour, dans les collines, Ugolin aperçoit Manon et tombe amoureux d'elle. Il lui proposera de l'épouser mais Manon, qui a découvert entre temps qu'il a caché à son père l'existence de la source refusera. Par vengeance et haine envers Ugolin et l'ensemble du village qui a laissé son père dans l'ignorance, elle va boucher la source qu'elle a découverte par hasard. le village va être confronté à un manque total d'eau et l'ensemble des cultures dont les oeillets d'Ugolin vont mourir. Comment va réagir l'ensemble du village qui pense être puni pour sa méchanceté envers Jean de Florette ? Manon va-t-elle laisser la source bouchée par vengeance et reproduire de ce fait ce que les villageois ont fait subir à son père ?

Dans ce deuxième volume on sent l'état d'esprit du village évoluer. le mal fait à Jean de Florette pèse sur les consciences et l'arrivée de deux « étrangers » au village – un curé et un instructeur- qui s'intègrent bien dans le village ouvre progressivement l'esprit des habitants du village. La rédemption et la punition permettent à Marcel Pagnol de rétablir un certain sens de la justice dans ce décor qui s'humanise. Et c'est avec grand plaisir que l'on voit le ciel de personnages très attachants s'éclaircir et adoucir les douleurs passées.
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Je m'attendais à préférer ce tome au premier mais finalement ce ne fut pas le cas. Bien que j'ai tout de même passé un excellent moment ! Peut-être parce qu'il était moins question du travail de la terre. le personnage de Manon m'a aussi vraiment déçue : j'étais contre la plupart de ses choix et je ne la comprenais pas toujours. À la fin je trouve d'ailleurs qu'elle disparaît un peu de l'histoire, alors qu'elle est tout de même très importante. Ce tome fait toute la lumière sur les évènements passés et sur la face cachée de certains personnages. Même si la plupart des personnages restent détestables à mon goût, je me suis vraiment attachée à ce petit coin de France, et j'ai passé un très bon moment ! Maintenant, il me tarde de voir les films ! (Update : je les ai adorés.)
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magnifique roman narrant cette histoire de famille qui réserve bien des surprises au cours de la lecture avec une chute imprévisible. du suspense et des péripéties poignantes dépassant même le 1er tome avec ces personnages émouvants de profondeur et pour certains de pureté.
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critique écrite en 1996 (fiche de lecture de 4°)
J'ai beaucoup aimé le deuxième tome car l'action était plus présente ainsi que l'humour de Pagnol bien que je ne l'aie pas toujours saisi.
L'humour de Pagnol est lus présent dans ce tome-ci que dans le précédent, j'ai noté les différentes fautes de langage et d'écriture, les mots de création inconnus (parpagnat, bigaradier, ...), les inversions de définitions (cas de force majeur --> je suis majeur) et autres petites anecdotes éparpillées dans le roman.
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