AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,32

sur 1167 notes
5
37 avis
4
17 avis
3
4 avis
2
2 avis
1
0 avis
Le tome 1, "Jean de Florette", m'avait déjà fortement impressionnée mais je dois avouer que ce second et dernier tome de la série "L'eau des collines" achève de me commotionner et c'est avec un véritable sanglot dans la gorge que j'ai tourné la dernière page, tard dans la nuit.

En trois mots : coup de coeur.

Manon, la fille du "pauvre Monsieur Jean", le bossu victime de l'ambition de ses voisins, n'a pas quitté les collines d'Aubagne à la mort de son père. Réfugiée avec Aimée et Baptistine dans la bergerie du Plantier, elle vit des ressources de Dame Nature et garde son troupeau de chèvres tout en recueillant les simples à vendre au marché. La sauvageonne incarne à merveille "le mythe du bon sauvage" dont la droiture va être corrompue par la société : la pure et innocente Manon garde en effet au coeur un solide noeud de rancune et de rancoeur, support idéal à sa vengeance, à la fois nourrie de son amour filial et d'un profond besoin de justice.

J'ai adoré retrouver intacte l'ambiance unique de "Jean de Florette" ; une suite qui se dévore avec le même appétit. le drame se fait véritablement tragédie grecque et chaque figure acquiert une dimension solaire ou maléfique. Si parfois les Bastides Blanches prennent les allures de certain village armoricain peuplé d'irréductibles Gaulois, l'auteur ne tombe jamais dans le cliché et conserve à chacun sa dualité, voire sa duplicité.

Je n'ai pas cherché à échapper à l'ascendant de la forte émotion qui m'a saisie en cours de lecture ; au contraire, j'ai pleinement apprécié le fait d'être presque physiquement transportée au coeur des collines surchauffées de Provence, avec une sensation de proximité presque palpable avec les protagonistes et les lieux du drame.

Un véritable régal.


Challenge Multi-Défis 2016
Challenge PAVES 2015 - 2016
Commenter  J’apprécie          645
Deuxième tome de l'Eau des Sources, Marcel Pagnol nous livre ici l'exacte suite de Jean de Florette. On reste dans ce monde paysan du siècle dernier, avec sa dureté, ses obstinations, ses jalousies mais également ses passions et amours.

Il y a encore et toujours la même poésie et cette magnifique écriture simple, subtile et toujours bienveillante.

Ce Marcel Pagnol est définitivement un très très grand...
Commenter  J’apprécie          510
Quelques années se sont écoulées depuis la fin tragique de « Jean de Florette » et les villageois des Bastides Blanches auraient depuis longtemps oublié le passage parmi eux du malheureux Jean Cadoret si sa femme et sa fille, la petit Manon, n'étaient restées vivre dans les bois. Celle-ci a bien grandi et est devenue une splendide jeune femme. Elle a conservé une rancune farouche contre les habitants du village et particulièrement contre Ugolin Soubeyran dont elle devine le rôle funeste dans la mort de son père. Haine sans véritable motif et, par conséquent, haine inassouvie jusqu'au jour où elle découvre par hasard le fin mot de l'histoire. Une source existait sur les terres de son père et les Soubeyran l'ont bouchée, puis on laissait Jean se crever à la tâche sans tenter de le sauver. On se doute qu'après une pareille révélation elle a bien la rage, la petiote, et pas seulement contre les Soubeyran, mais contre tous les hommes des environs et leur silence complice. Elle n'a plus qu'une idée en tête, se venger, et quel meilleur moyen pour cela que le fléau qui a causé la perte de son père : l'eau, celle belle eau des sources, si pure et si fraîche, sans laquelle les Bastides Blanches seraient vite réduites à un village fantôme et les beaux oeillets d'Ugolin à des brindilles desséchées.

Il faut le lire pour le croire, mais « Manon des sources », c'est bel et bien de la tragédie classique au milieu des buissons de romarin ! On y retrouve tous les éléments d'un bon petit drame à l'ancienne : meurtre, culpabilité, innocence sacrifiée, amour destructeur, jalousie dévorante… Enlevez un « galinette » et un « fada » par-ci, par-là, et les Soubeyran, ce sont les Atrides ressuscités (et avec l'accent du sud en plus). Et, comme tous les personnages de tragédie, ils subissent plus qu'ils ne provoquent la marche du destin. Une fois que le doigt vengeur de l'écrivain s'est posé finalement sur eux, on finirait presque par les prendre en pitié, particulièrement le pauvre Ugolin déchiré entre sa conscience malade, l'appât du gain et son amour naissant pour la belle Manon. A noter que cet aspect dramatique n'exclut pas d'excellentes scènes humoristiques comme l'hilarante arrivée d'un expert en phénomènes souterrains au village pour en régler les problèmes d'eau et son magnifique « Monsieur, j'ai l'honneur de vous informer que l'administration vous emmerde ». J'ai beaucoup ri et un peu chouiné aussi, car il faut bien reconnaître que c'était très émouvant tout ça et qu'arrivée aux dernières pages du roman, j'ai dû fourrer mon nez dans la couverture de mon livre pour ne pas pleurnicher ouvertement devant mes voisins de bus. Décidément, deux excellents romans !
Commenter  J’apprécie          281
Je viens de revoir il y a quelques jours les deux films de Claude Berri avec un réel plaisir, c'est la 3ème ou 4ème fois mais ça matche à tous les coups. Et puis en regardant Manon des sources, j'ai crié Eurêka : un critère du challenge multi-défis 2022 s'intitule : une vengeance ou une vendetta au coeur de ce ROMAN, ce critère ne m'inspirait pas vraiment, mais là, c'était tout indiqué, d'autant que je venais de relire la trilogie marseillaise et que la plume de Pagnol me ravit à tous les coups. Certes je connaissais l'histoire par coeur et les images du film me revenaient sans cesse mais cela ne m'a pas empêché de prendre un réel plaisir à savourer ces dialogues mémorables. Je ne vais pas dévoiler l'histoire, d'autres l'ont fait mieux que moi et pour ceux ou celles qui ne connaissent pas cette tragédie provençale, il ne faudrait surtout pas dévoiler l'intrigue. Sachez juste qu'il est question d'une source qui coule au milieu de la garrigue, d'une petite fille qui a vu trimer son père ignorant l'existence de cette source au point d'en perdre la vie. Cette petite fille, une fois adulte, va faire payer cher tout le village des Bastides, tous ceux qui savaient et n'ont rien dit. C'est un western provençal, une Colomba corse transposée dans l'arrière pays marseillais, une tragédie grecque, une belle et triste histoire où l'on trouve tous les ingrédients de la sagesse et de la folie des hommes pour quelques lopins de terre, pour quelques oeillets, pour que le trésor des Soubeyran perdure de génération en génération.
Je suis proprement admiratif devant le talent de Marcel Pagnol pour avoir imaginé un tel scénario.

Challenge multi-défis 2022.
Commenter  J’apprécie          2610
Après la mort de Jean le bossu, le Papet a racheté les Romarins et Ugolin peut cultiver ses oeillets. Manon et sa mère partent s'installer avec Baptistine, à la bergerie du Plantier. Les années passent et Manon ignore encore tout de la perfidie des Soubeyran, mais en ville personne n'est dupe...

J'avais découvert Pagnol avec Jean de Florette, et Manon des Sources achève de me convaincre. Tout aussi belle, cette suite de l'Eau des collines conclut magnifiquement l'histoire.

Comme j'ai enchainé directement les deux romans, je n'ai pas grand chose à dire de nouveau sur celui-ci. On retrouve le village des Bastides blanches et ses collines environnantes, décrits avec toute la poésie de l'auteur. Les personnages évoluent mais ne changent pas fondamentalement, hormis Manon. La petite fille est devenue une femme belle et sauvage, l'esprit tout entier tourné vers le souvenir de son père. Son histoire est passionnante à suivre. Quant à Ugolin, il est égal à lui-même. Sa richesse nouvelle le rend aussi méprisable que drôle, mais cela ne l'empêche pas d'être également émouvant.
J'ai dévoré ce roman encore plus vite que le précédent. La fin ne déçoit pas, elle est aussi belle que triste.

Mon escapade en Provence s'achève ici, mais ce fût un beau voyage.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
Commenter  J’apprécie          243
Quelle lecture! quel plaisir! allez j'ose le dire coup de coeur, un vrai de vrai sans chichis sans falbalas ....
Nous avions laissé Manon, Aimée et Baptistine regagner Les Plantiers après la vente de leur ferme des Romarins aux Soubeyran. Quelques trois années se sont écoulées, Ugolin fait fortune dans la culture de ses oeillets et Manon s'est faite bien belle à courir avec ses chèvres dans les collines...
Et ce grand "couillon" d'Ugolin qui tombe amoureux fou , le Papet voudrait tant qu'il se marie alors pourquoi pas ...Mais c'est compter sans l'arrivée de Bernard Olivier l'instituteur, le savant ....
Les Bastides, ce village où il fait bon de ne jamais se mêler des affaires des autres, où l'union est de mise quand il s'agit de haïr ceux de Crespin, coule des jours tranquilles, chacun vaque à ses occupations jusqu'au jour où la fontaine se tarit ....
Une fois de plus Marcel Pagnol raconte, et je reste là à l'écouter avec cet accent qui chante que ce n'est pas possible . Directement inspiré par le film Manon des sources qu'il avait réalisé en 1952 avec son épouse Jacqueline dans le rôle de Manon, il faudra attendre 1962 pour que Pagnol écrive L'eau des collines . Un roman de terroir qui chante l'amour de Pagnol pour ses collines de Provence . Un univers bien rude , sans pitié, des personnages souvent peu sympathiques ,égoïstes, avares, coupables d'indifférence et puis tout à coup désarmants de gentillesse . Une bien belle histoire d'amour, de vengeance , de désespoir et d'espérance .
Commenter  J’apprécie          191
Le dernier roman de Pagnol mérite une bonne note uniquement grâce à la scène de la révélation de "l'affaire de la source". Scène très théâtrale avec tous les personnages clés du village des Bastides réunies dans le décor de l'école (tout un symbole vu l'histoire personnelle de Pagnol) à l'occasion de l'anniversaire de l'instituteur. La tragédie prend alors toute son intensité, la loi du silence régnant dans ces villages rend l'atmosphère lourde puisque finalement tout le monde est un peu responsable du destin du père de Manon.
Cependant j'ai moins apprécié la première partie du livre avec le classique descriptif de Pagnol pour son amour des collines. Cette impression est aussi lié au fait que j'ai enchaîné Eau des Collines en 5 jours. En lisant un autre auteur entre les 2, j'aurais peut être pas eût cette sensation de répétition sur les passages décrivant les collines, la nature provençale.
Ugolin est un personnage touchant, son surnom de Galinette m'évoque un être assez simplet. Pagnol explore avec lui la proximité extrême de nos chers paysans avec leur sous, la peur de toujours manquer de quelque chose.
Les autres personnages du village trouvent une place plus importante dans ce second volet alors que Jean de Florette est en fin de compte assez auto centré sur la famille Soubeyran et les travaux de Jean.
Le thème de la descendance est aussi évoqué avec le vieux Soubeyran s'inquiétant du célibat prolongé de son neveu. Sans oublier le poids massif de la religion pour expliquer la catastrophe de la perte de l'eau, le sermon du curé va ainsi s'étaler sur 10 pages ! Interminable pour moi qui aurait volontiers pris place au bar avec le clan des mécréants du village !
La révélation ultime sur la famille Soubeyran me fait penser, toute comparaison gardée évidemment, à ces sagas d'été qui ont déferlé sur nos écrans à la fin des années 90, début 2000.
Pagnol utilise beaucoup les comparaisons, le mot comme revient presque 50 fois.
Pour finir, l'atmosphère ce de livre me semble plus grave, plus pesante que le premier opus. Je retrouve moins de dialogues prêtant à sourire, moins de petites phrases décalées savoureuses, citons tout de même "on sait bien que les gens instruits n'aiment pas le vrai travail", j'adore !
Commenter  J’apprécie          190
Après la mort tragique du touchant Monsieur Jean, Manon et sa mère s'en vont vivre chez Baptistine dans la grotte du Plantier. Les années passent et Manon devient une jolie jeune fille, perpétuant le mythe de la petite sauvageonne, qui parcourt la garrigue dans ses moindres recoins et vit de ce que lui offre la nature. Ugolin, quant à lui, met son plan à exécution grâce à la terre (et surtout à la fameuse source) du Bossu, il possède désormais d'immenses champs d'oeillets qui ne cessent de l'enrichir et d'ajouter des louis d'or sous la pierre de l'âtre.

Les sentiments d'Ugolin et de Manon sont au centre de ce deuxième tome, l'amour pour l'un, la rancoeur qui se transforme en haine pour l'autre. La bergère que tout le monde surnomme Manon des sources, apprenant la vérité de manière fortuite, ne pense plus qu'à se venger. Et quoi de mieux que priver Ugolin et tous les habitants des Bastides Blanches de leur bien le plus précieux...

Ce deuxième tome fait moins "carte postale" que le premier, les descriptions bucoliques sont moins présentes mais ce qui fait la force de Manon des sources c'est sa dramaturgie. Une véritable tragédie grecque en pleine Provence ! Et que dire de l'émotion qui nous submerge dans les dernières pages. Je considère ces deux tomes qui constituent L'Eau des collines comme un chef d'oeuvre, que je n'hésite pas à placer au même rang que Les Misérables ou le Comte de Monte-Cristo.
Commenter  J’apprécie          182
A lire, de préférence après avoir vu l'adaptation au cinéma du tome 1 Jean de Florette (avec Yves Montand), et sans être informé de la révélation finale de ce tome 2 Manon des sources. Ensuite, vous regarderez l'adaptation cinéma de ce tome 2 (toujours avec Yves Montand). Un régal.
Commenter  J’apprécie          150
Après avoir débouché la source qu'il avait lui-même bouchée, Ugolin peut entreprendre son projet, cultiver des oeillets aux Romarins. Mais son acte odieux a eu un témoin en la personne de Manon, la fille de Jean de Florette, qui n'aura de cesse de venger son père alors même qu'Ugolin se consumera d'amour pour elle...
"Manon des Sources" décrit le déroulement inéluctable de la tragédie qui broiera l'un après l'autre les deux derniers des Soubeyran.
Tragédie classique dans la Provence contemporaine, crime et châtiment sous les oliviers, Pagnol prête sa plume avec brio au drame, au crime, à la vengeance, mais toujours avec truculence et poésie, et avé l'assent !
Commenter  J’apprécie          140





Lecteurs (3742) Voir plus



Quiz Voir plus

L'univers de Pagnol

Quel est le nom de la mère de Marcel Pagnol?

Marie
Augustine
Rose
Il n'a pas de mère

9 questions
125 lecteurs ont répondu
Thème : Marcel PagnolCréer un quiz sur ce livre

{* *}