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EAN : 9782817702322
224 pages
Sud Ouest (24/10/2012)
2.67/5   3 notes
Résumé :
En quelques décennies a disparu une civilisation rurale dont les coutumes étaient parfois plus que millénaires. Particulièrement celles qui avaient trait à la religion, demeurée plus longtemps vivace à la campagne.

Certaines de ces coutumes, aujourd’hui oubliées, revivent ici grâce à la plume d’Alain Paraillous : il nous raconte les fêtes qui rythmaient la vie campagnarde, les premières communions, Noël, la bénédiction des Rameaux, les Rogations, la p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Merci à Babelio pour cette nouvelle découverte.

J'avais demandé à recevoir ce livre car son sujet m'intéressait beaucoup. Ne connaissant rien de l'oeuvre d'Alain Paraillous, je m'engageais donc sans a priori. Je le reçois, je regarde sa forme et là, boum, je me transporte en pensée dans une scène déjà maintes fois vécue : je suis en vacances, je franchis la porte de la Maison de la Presse locale en quête de 3 cartes postales et d'autant de timbres et mon regard, en attendant que mon tour de payer vienne dans la file d'attente interminable, entre têtes grises venues chercher leur canard et ados venus acheter leurs clopes, se perd dans les rayonnages de livres qui s'étalent sous mes yeux. Dommage que je ne puisse parier, je sais déjà ce que mes yeux vont découvrir : gazette de la fédération régionale de chasse au gros gibier, le mémo des vides-greniers et brocantes de l'année en cours et les chroniques paysannes inévitables et là, tenant "La vie religieuse des campagnes d'autrefois" dans les mains, je comprends, dans une illumination, que sa place est justement là, parmi les livres de chroniques paysannes... J'ouvre le livre, police 16, ça confirme tous mes soupçons. Je feuillette les pages pour arriver aux illustrations, paf, vieilles photos et cartes postales d'antan, images d'Epinal et prises de vue de la chorale de l'église en plein concert...

Je soupire. Je comprends que je ne trouverai aucune érudition dans cet ouvrage que j'avais cru, à tort, spécialisé. L'historienne qui est en moi est d'ores et déjà frustrée, d'autant plus que la lecture des premiers chapitres confirme ma pensée...

Avec tout le respect que je vous dois Mr Paraillous, je m'interdis de louer votre style quand à peu près n'importe qui maîtrisant un temps soit peu l'expression écrite peut faire le travail que vous avez fait : collecter des informations, dont beaucoup sont issues de votre répertoire familial personnel, pour développer un thème qui plaira à un lectorat de retraités nostalgiques.

Dans l'épilogue (Ah, oui, attention, spoiler !), vous vous justifiez d'ailleurs très bien, anticipant les critiques telles que la mienne qui ne sauraient manquer de venir quelque peu ternir votre labeur de rat de bibliothèque. Ainsi, vous écrivez : "De sourcilleux exégètes décèleront sans doute, ça et là, quelque erreur théologique au fil de ces pages ; pis encore, les adeptes d'une modernité à tous crins pourront accuser tel ou tel chapitre d'un excès de nostalgie. Par avance, j'en demande pardon, et promets de m'amender. En guise de pénitence, je réciterai chaque jour la Prière pour aller au paradis avec les ânes [...]". Et bien, Mr Paraillous, j'espère que vous la récitez votre pénitence ; je veux bien aller avec vous au Paradis si c'est vous qui faites l'âne ! Je n'incrimine pas "tel ou tel chapitre" de paraître trop "nostalgique", j'accuse votre écrit tout entier d'être un réquisitoire passéiste catégorisant les gens en deux catégories : les croyants et les impies. Je suis historienne de formation mais j'ai toujours prôné la vulgarisation. Cependant, point trop n'en faut. Et je ne suis pas une "adepte de la modernité à tous crins" mais je suis assez intelligente pour savoir et comprendre que dans nos campagnes, il n'y a pas encore si longtemps, la religion se teintait trop souvent de superstition et que tout ce qui sortait de la bouche de Mr. le curé n'était pas parole d'Évangile comme vous semblez le penser.

Votre style est, selon vous, "nostalgique" ? Oh, si peu. Extrait page 94 : "Ces gravures du XIXème siècle, témoins d'un passé bien révolu, vantent les bienfaits de la Vierge Marie. Mais en même temps, elles sont très révélatrices de moeurs... d'une toute autre époque." Et c'est comme ça tout au long des 218 pages de votre livre.

Mais, amis lecteurs, peut-être me jugerez-vous trop sévère ? Bien sûr, il est toujours intéressant de s'intéresser à son patrimoine social et culturel, d'en apprendre un peu plus sur les us et coutumes qui font notre identité d'aujourd'hui même s'ils nous paraissent bien loin. Mais je plaide coupable, Mr. Paraillous m'a irritée dès la page 25 divisant les peuples tel Moïse la Mer Rouge entre, d'un côté, les aînés bien-pensants, et de l'autre, les jeunes irréversiblement irrévérencieux. Je cite : "Un rapide coup d'oeil sur les moeurs d'aujourd'hui suffit pour mesurer ce qu'a été, en quelques années, le basculement. Si quelques jeunes s'avisent de lire ses pages, il va de soi qu'elle relèveront pour eux de l'histoire ancienne, sinon de la paléontologie". Quelle maladresse (volontaire ?) dans les termes choisis ! "S'aviser", quel verbe, comme si vous rejetiez d'emblée le jeune public avec la pleine conscience que votre livre n'a été acheté que par des vieux ! Énorme. Presque menaçant...

Mr. Paraillous, pour votre information, la spiritualité n'a pas totalement déserté tous les coeurs, ni des vieux ni des jeunes. Peut-être qu'il n'y a plus personne sur les bancs de votre église paroissiale du Lot-et-Garonne mais si vous sortiez un peu de chez vous plutôt que vous y cloîtrer pour compulser quelques archives trouvées au grenier ou en sacristie, vous verriez qu'encore bien des gens, jeunes ou moins jeunes, se sentent concernés par la religion, catholique ou autre.

Votre dédain m'a paru proche du mépris et pour ne pas qu'il y ait de confusion, je tiens à préciser que j'ai vécu dans votre département, que je vis actuellement dans un village de 130 habitants en pleine campagne, que j'ai 33 ans et qu'enfin, j'ai le double vice d'être croyante ET pratiquante. Vous m'excuserez donc si je n'ai goûté votre livre ni dans son fond ni dans sa forme.
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Né en 1947, Alain Paraillous est toujours resté attaché à un monde paysan qu'il a connu dans son enfance sur les coteaux de Saint-Pierre-de-Buzet, dans le Lot-et-Garonne. Devenu professeur de lettres, il a exercé toute sa carrière au lycée d'Aiguillon, à deux lieues de son village qu'il n'a jamais pu se résoudre à quitter. Vers la cinquantaine, voulant laisser une trace de ce monde paysan qui disparaît, il se lance dans l'écriture et compte à ce jour pas loin d'une vingtaine d'ouvrages. La vie religieuse des campagnes d'autrefois est son dernier opus paru.
Véritable vade-mecum des pratiques religieuses telles qu'elles étaient encore pratiquées durant l'enfance de l'auteur, ce petit bouquin fort sympathique dégage un délicieux fumet d'encens et de poussières mêlés. L'encens pour la religion bien entendu, la poussière car il rouvre la malle de souvenirs oubliés au grenier.
A travers plus d'une trentaine de chapitres, vous pourrez retrouver l'origine d'une fête comme les Cendres, la fête des Rois, ou bien des pratiques comme les processions, la messe en latin. Mais au-delà de l'aspect purement religieux, Alain Paraillous ne perd pas de vue que son propos est de mettre par écrit pour la postérité, la réalité d'un monde qui n'existe plus, ce monde paysan qu'il a fort bien connu puisque ce fut celui de sa propre famille. Son bouquin aborde donc aussi, le rôle de la fanfare de village ou de l'hospitalité paysanne par exemple.
Si le livre peut trouver sa place au rayon sociologie, il s'agit surtout d'un témoignage et non d'une analyse critique, où les souvenirs personnels de l'auteur et de ses parents donnent une touche de véracité incontestable et plaisante à lire.
Même si l'auteur s'en défend en fin d'ouvrage, « les adeptes d'une modernité à tous crins pourront accuser tel ou tel chapitre d'un excès de nostalgie », il est difficile de ne pas y lire une défense pro domo d'un mode de vie regretté et de tomber parfois, dans un léger excès idyllique. Je pense particulièrement au passage concernant les gitans qui auraient été bien accueillis en ce temps-là par les paysans, or il me semble que ce peuple a toujours été l'objet de méfiance depuis la nuit des temps…
Je ne blâme pas l'auteur pour sa nostalgie, car même moi qui suis un enfant de la grande ville exclusivement, j'ai l'impression en lisant ces pages de retrouver mon enfance des années cinquante (la première communion, l'office du dimanche), les années d'avant Vatican II. Souvenirs fantasmés d'une vie rêvée ? Et si la religion n'avait pas une place importante dans ma famille, sa place n'était pas neutre dans notre société alors.
L'écrivain écrit très simplement, utilisant parfois quelques tournures de phrases à l'ancienne, comme on dirait d'un bon pain, ce qui colle parfaitement avec le propos et fait de ce bouquin sans prétentions, une petite pépite que les gens de ma génération et les plus vieux encore, conserveront précieusement dans un coin de leur bibliothèque. Un paradoxe, puisque ce sont les plus jeunes qui devraient le lire pour apprendre ce qu'ils n'ont pas connu !
Sachez aussi, que deux cahiers de photos intercalés dans l'ouvrage viennent le compléter avec bonheur.
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Voici un livre-témoignage qui, avec beaucoup de tendresse et de poésie, nous fait revivre les « grands moments » de l'année dans la France rurale du siècle passé.
Bien sûr, ces fêtes étaient « chrétiennes », ce qui actuellement n'est plus politiquement correct ; bien sûr, ces cérémonies nous semblent maintenant puériles mais il faut savoir que la majorité d'entre-elles datent du monde celtique et gallo-romain et qu'elles ont juste été un peu adaptées et adoptées par l'Église ; bien sûr, tout cela nous paraît aujourd'hui bien naïf et pourtant, pendant des siècles, ces moments ont rythmé la vie quotidienne de nos ancêtres.
L'auteur, avec beaucoup de pudeur, un vocabulaire riche et bien choisi, une tournure bien poétique, des références aussi bien littéraires que musicales, nous ouvre un monde oublié et ô, combien attachant.
Et si, d'habitude, ce genre de bouquin, je le picore au gré de mes recherches, au gré de mes envies, Masse Critique oblige, celui-ci, je l'ai lu d'une traite et je ne le regrette pas. Un moment hors du temps qui réveille bien des souvenirs:-)
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le pain, décidément, est lié à la terre. A la terre où naît et croît le blé; au ciel qui la réchauffe et fait mûrir l'épi; au bois, issu du sol, qui permet la cuisson. Pas étonnant qu'on ait salué le pain, aussi longtemps qu'a duré l'antique société paysanne, du signe de la croix.
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« Faire le deuil » sous-entend qu’après la perte d’un être cher, on va s’habituer peu à peu à la blessure, s’efforcer de tourner la page, rechercher l’oubli, la cicatrice. Jusqu’à ce que la douleur s’apaise. La crémation, souvent suivie de la dispersion des cendres, participe à ce schéma. Plus rien ne doit rester. Tout autre était l’ancienne attitude, issue de l’héritage chrétien : la pierre tombale, avec le nom du défunt, sa date de naissance, celle de sa mort, parfois son portrait sépia sur un médaillon ovale, attestaient du refus d’oublier.
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