L'ombre de Montfort : 1218-2001

25 juin 1218 : lors du siège de Toulouse, Simon de Montfort, chef de la croisade contre les Cathares, est tué d'un bloc de pierre lancé des remparts.
21 septembre 2001 : aux portes de la ville rose, l'explosion de l'usine AZF provoque la mort d'une trentaine de personnes et fait plusieurs centaines de blessés.
Journaliste dans un grand hebdo parisien, Vincent Nadal cherche à rencontrer le médiatique docteur François de Montréjouls, des "Médecins de la Terre", qui serait impliqué dans la catastrophe. Mais ce dernier a disparu depuis quelques jours, laissant sa femme Béatrice sans nouvelles. A la recherche de François, Vincent et Béatrice sont entraînés dans une quête à travers le monde : de Toulouse à New York, de Venise à Istanbul, et jusqu'aux portes du Moyen-Orient. Dans l'atmosphère de tension post-11 septembre, ils se confrontent à une énigme vieille de plusieurs siècles que connaissaient déjà les ancêtres de François, qui se croisèrent en Palestine, au XIIe siècle et affrontèrent Simon de Montfort sous les murs de Toulouse...

"L'ombre de Montfort" se lit avec facilité. La narration est maîtrisée, le récit bien construit. Il passe d'une époque à l'autre, du temps des croisades à nos jours, les événements du passé éclairant les événements présents, et cette architecture façon puzzle se déploie sans perdre le lecteur, jusqu'au final qui bien sûr donne alors la pleine compréhension de l'intrigue. On apprend aussi au passage quelques petites choses sur les cathares et les croisades (ceci dit, il ne s'agit pas d'un roman historique, et l'ésotérisme prend le pas sur le véridique). Quant à l'héroïne, Béatrice, femme forte et impétueuse, petite-bourgeoise ne se déchaussant jamais de ses Gucci, elle est attachante dans ses travers presqu'autant que dans ses qualités. En effet le style piquant n'hésite pas à égratigner les personnages principaux par de petites touches d'humour, comme autant de marques de distanciation montrant que finalement l'auteur ne prend pas non plus son récit trop au sérieux : « Vincent pousse un soupir, dans la meilleure tradition du roman pour jeune fille. Il ouvre un oeil et s'apprête probablement à dire "Où suis-je ?" ».

Au final, une histoire distrayante.
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J'avais beaucoup apprécié au mois d'août la lecture de 'Petits arrangements avec l'infâme' de Patricia Parry ... J'ai donc farfouillé dans les linéaires de ma médiathèque pour y dénicher d'autres de ses romans, et j'ai trouvé le premier d'entre eux ... 

Cette fois encore, le récit est centré sur Toulouse et vogue entre deux époques : aujourd'hui - enfin en 2001 - et à l'époque des Croisades.

Le roman commence par une narration très fidèle des suites de l'explosion de l'usine AZF, le  21 septembre 2001. En particulier sur ce qui s'est passé à l'hôpital Marchand, l'hôpital psychiatrique voisin de l'usine, dont les patients ont dû être soignés, puis évacués vers d'autres centres du département ... aux premières loges, face à l'usine, il n'y restait plus grand chose debout ! 

Une narration très factuelle, sans parti-pris, ni accusations stériles, juste les faits, dans toute leur puissance.

Au-delà des siècles, les Veilleurs portent un don transmis de génération en génération et chacun de ses membres doit savoir quand activer la Veille, et lorsque celle-ci est activée, décidée s'il faut ou non remettre en cause le monde tel qu'il est  ....

Un roman au rythme par moments trépidant, qui parcourt le globe dans une longue quête ...

Des personnages attachants, des réminiscences historiques, un style fluide et efficace ...

Bref, un auteur à suivre :)     
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