Je viens de tourner la dernière page de
la femme du deuxième étage, mon tout premier roman d'un auteur croate et peut-être le dernier, je ne sais pas trop.
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Si je n'avais droit qu'à un seul mot pour exprimer ce que je ressens à propos de ce qui se dégage de ce roman et de l'atmosphère qui y règne, je choisirais "oppressant".
Mais je pourrais ajouter lent, anxiogène, et encore pas mal d'autres qualificatifs tout aussi guillerets.
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Suzana propose à son amie Bruna de l'accompagner à une fête pour célébrer l'anniversaire d'une certaine Zorana, et elle accepte.
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Dès le second chapitre, nous retrouvons Bruna en prison, où elle purge une peine de 11 ans.
Durant tout le récit, nous allons alternativement suivre Bruna, ou plutôt décortiquer sa vie aussi bien hors de l'établissement pénitentiaire qu'à l'intérieur.
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Mais revenons à cet anniversaire, où notre héroïne fait la connaissance de Frane. Elle a 23 ans, vit seule avec sa mère, l'avenir ne s'annonce pas forcément radieux, mais toutes les options sont possibles.
Et justement, une série de slows aidant, Bruna et Frane se rapprochent et tombent amoureux.
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Et c'est à partir de cet instant que Bruna va finalement passer les vingt années suivantes de sa vie en prison, si l'on peut dire, la première étant le bloc de béton servant de maison à la mère de Frane, où le couple s'installe.
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Frane est marin, donc très peu présent, et la jeune femme doit vivre avec sa belle-mère. Si je vous dis que c'est l'entente cordiale, vous n'allez pas me croire et vous aurez raison.
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Ce livre m'a laissée perplexe quand même. Si vous avez besoin d'idées de menus, c'est ça qu'il faut lire, parce qu'elle passe son temps à cuisiner, en plus des corvées de ménage, lessive, etc. En gros, c'est Cosette, sauf qu'elle est adulte et a un boulot en plus.
Tous ses faits et gestes sont analysés du matin où elle se lève à l'aube jusqu'au moment où elle peut rejoindre le second étage, où elle est censée habiter.
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L'auteur ne nous épargne aucun détail et c'est d'un lent, et c'est d'un triste... même quand elle évoque la mer ou la plage avec les enfants qui s'amusent, c'est tellement morne et monotone qu'aucune joie ne semble se dégager de nulle part dans cette petite ville côtière.
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La morosité m'a envahie tout au long de ma lecture et j'avais hâte de finir ces 200 pages qui m'ont semblé interminables par moments, surtout la fin, du reste.
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Mais curieusement, je ne peux même pas dire que je me sois ennuyée... pas vraiment, du moins
J'avais envie de connaître la suite et j'ai lu le livre en quelques heures. C'est assez curieux comme sensation, en fait. J'étais comme imperméable à tout ce qui pouvait se passer et arriver aux protagonistes.
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Niveau émotions, ce n'est pas là qu'il faut chercher. Ils sont tous antipathiques. le Frane, petit garçon à sa maman acquiesce à tout ce qu'elle dit et décide, ne se rebelle jamais. Bruna supporte tout sans rien dire non plus. La seule qui l'ouvre, c'est Mirela, sa belle-soeur, mais vu qu'elle est plutôt du côté de sa mère, ça ne change pas grand-chose. Même son propre mari lui est totalement soumis. Personne ne se parle vraiment dans cette famille, au final.
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Je n'ai pas compris pourquoi Bruna avait tout accepté sans broncher. Je n'ai même pas vraiment d'avis sur ce qu'elle a fait par la suite.
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Je suis même incapable de dire si j'ai aimé le livre ou pas. Probablement pas vraiment non plus. Je me suis demandé si ça se passait comme ça en Croatie, je ne connais pas du tout le pays, donc les us et coutumes m'y sont étrangers, mais la mère de Bruna vit tout à fait différemment, donc ma théorie tombe à l'eau, un peu comme mon intérêt pour le roman.
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Ceci étant dit, le style n'est pas mauvais, sans non plus crier au génie. Je dirais assez classique mais fluide.
Aucun conseil de ma part, mes chers amis. Il va vous falloir vous faire votre propre avis.