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EAN : 9782757891285
240 pages
Points (01/09/2023)
3.79/5   221 notes
Résumé :
Le coup de foudre est immédiat entre Bruna, jeune employée modeste, et Frane, futur marin. Rapidement, le couple se marie et emménage au deuxième étage de la maison des parents de Frane où sa mère, Anka, vit toujours. Quelques années plus tard, leur vie bascule lorsque Bruna est emprisonnée à Pozega pour le meurtre de sa belle-mère...


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Critiques, Analyses et Avis (84) Voir plus Ajouter une critique
3,79

sur 221 notes
°°° Rentrée littéraire 2022 # 17°°°

Crime et châtiment.

Dès les premières pages, on sait que Bruna a tué sa belle-mère qui vivait à l'étage en dessous du sien dans une maison de la banlieue de Split. Ce qui compte, c'est le pourquoi et le comment, quel est le point du départ de ce meurtre savamment prémédité. Jurica Pavičić propose une dissection précise de cette tragédie dans laquelle des gens ordinaires et modestes deviennent des acteurs d'un fait divers sordide. A l'affût du moindre détail, le lecteur avance au rythme des indices semés par l'auteur, à la recherche de réponses, enquêtant sur les petits gestes anodins qui ont entrainé l'irréparable.

« Le piège se referma lentement, comme un poisson qui entre dans une nasse et croit encore un moment qu'il nage dans la mer en liberté. »

Bruna n'a pas eu la vie qu'elle avait planifié après son mariage avec Frane, marin absent durant de longues périodes. Délaissée sous la surveillance d'une belle-mère qui se mue en tyran domestique, encore plus lorsqu'elle devient impotente suite à un AVC. C'est Bruna qui en a la totale charge.

Jurica Pavičić décortique brillamment la dynamique des relations familiales et de ses rapports de force, observateur subtil d'une vie décevante et précaire qui bascule progressivement jusqu'à effondrer tout le monde intime de Bruna. L'ironie du destin est que ce soit la famille qui achève cet engrenage meurtrier : Bruna voulait tellement fonder une famille et elle se retrouve dans une maison familiale qui l'étouffe, flanquée d'un mari falot et d'une mère égocentrique qui ne pense qu'à son propre bonheur sans voir que sa fille sombre. La maison à deux étages est d'ailleurs un personnage à part entière, remarquablement décrite, oppressante métaphore de l'incarcération domestique vécue par l'héroïne.

L'auteur excelle également dans la chronique sociale d'une Croatie en pleine transformation post dislocation de la Yougoslavie communiste, ce qui apporte une couche supplémentaire de lecture en replaçant les destinées individuelles dans un ancrage sociétal fort : désindustrialisation et crise économique poussant le mari à partir de plus en plus loin et longtemps, le pays se tertiarisant sous l'impact du mirage touristique. Bruna ne semble qu'un fétu de paille emporté par des événements contextuels qui la dépasse, sentiment renforcé par l'écriture très détachée de l'auteur, quasi tchékovienne, clinique.

Son portrait épouse une psychologie très convaincante, d'autant que l'histoire bifurque vers son passé mais aussi vers son avenir et sa sortie de prison, ce qui permet d'embrasser large ce parcours de vie singulier. Et pourtant, jamais on ne perce totalement les pensées de ce personnage fascinant d'opacité et de solitude au point d'apprécier le calme routinier de la prison à la vie du dehors. On la suit avec tension, en ayant toujours l'impression que quelque chose bouillonne sous la surface, quelque chose de potentiellement violent, inquiétant en tout cas.

Ce n'est pas un personnage facile, trop insaisissable pour être immédiatement aimable mais l'empathie finit par naître malgré tout, notamment dans la deuxième partie qui distille une mélancolie existentialiste puissante sans pour autant proposer une rédemption mièvre à Bruna.
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Je peux vous dire que je viens de prendre une véritable claque. Ce livre est époustouflant. Un univers d'une extrême noirceur, pesant, oppressant, suffocant, malsain. Une certaine lenteur dans la lecture chose essentielle , pour mieux nous imprégner des personnages et de l'environnement. L'auteur utilise les mots avec dextérité., il sait où les placer, il ne laisse rien hasard, tout est calculé, tout à son importance. Il capte ses lecteurs, d'une maniere hypnotisante du début jusqu'au dénouement final, un fin représentative du roman. Un rythme qui monte crescendo, d'où se sentiment de malaise., de mal être. la psychologie des personnages est travaillée en profondeur, principalement celui de Bruna. Une femme qui c'est perdue , elle ne se reconnait plus, où est passée la véritable Bruna.
Elle est la protagoniste centrale et la narratrice. Une histoire qui s'annonçait être dans la normalité , dans la banalité de tout couple. Suite à une invitation, elle rejoint sa meilleure amie à un anniversaire. Son regard est attiré par Frane, un coup de foudre immédiat. Une relation intense qui se termine par un mariage. Ce dernier est souvent absent, il est marin, et se donne entièrement à son travail, pour pouvoir assurer , mener une vie normale. Bruna est secrétaire, et adore son métier.
Le couple emménage au deuxième étage, de la maison familiale de Frane. le premier est l'appartement de sa mère .Bruna va devoir supporter sa belle mère, qui s'avère être une véritable mégère, ayant l'art et la manière de manipuler les gens, Frane en premier, il adule sa mère. le conte de fée de Bruna se transforme en véritable enfer, suite à un accident cérébrale, elle doit s'occuper de tout , toute seule, son métier est sa bouée de sauvetage, un moyen de s'extérioriser. Comment pourra t'elle se délivrer de cette emprise. Comment pourra t'elle vivre une vie normale avec son époux aimant. , sans commettre l'impensable. Pourquoi sera t-elle incarcérée?
La construction de récit est extraordinaire, l'auteur alterne la vie de Bruna , de femme libre, et sa vie en prison. Elle dégage une véritable empathie, un sentiment de pitié, une envie de la sauver. Un livre qui nous met dans le questionnement, un remise en cause et une quête de soi. Comprendre le pourquoi du comment ,peut-on trouver les véritables réponses.
La plume de l'auteur est subtile, sensible, un brin philosophique. La lecture est captivante, bouleversante. Ce roman m'a totalement chamboulé il est impossible de sortir indemne d'une telle lecture.
Un gros coup de coeur.
Je vous recommande ce roman, un polar ficelé d'une manière remarquable.
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La cuisinière invisible

C'est l'histoire peu banale d'une femme banale. Un homme rencontré lors d'une soirée, la passion, le mariage, l'emménagement dans la maison familiale du mari, par commodités. Les repas partagés avec sa belle-mère veuve, par commodités. La cuisine faite par Bruna, la belle-fille, parce qu'elle aime ça. Et la mort aux rats, qu'elle distille petit à petit dans la nourriture de son aînée.

Du drame, il n'en est pas fait ombrage. On le sait dès les premières pages. C'est dans l'étude de son personnage que l'auteur de L'Eau rouge se fait le plus impressionnant.

Sa plume doucement mélancolique décortique au scalpel la conscience d'une femme qui ne s'appartient plus et va commettre l'irréparable. Un rythme lent ponctué de circonstances troublantes comme autant de points d'interrogations qui élèvent l'attention et nous entraînent
irrémédiablement jusqu'à la dernière page.

Combien de fois me suis-je dit qu'elle pouvait faire autrement, et pourtant...
Pour moi, ma plus belle lecture de cette rentrée littéraire. Parce que marquante, bluffante d'intensité dans un cadre d'une grande simplicité. Un personnage que vous n'arrivez pas à oublier, et cette tension tranquille et sereine qui vous oblige à ne pas le lâcher. Une vraie réussite.
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Ca y est , le " Père Noël "a frappé , et fort .Pas à dire , non seulement il connaît mes goûts mais lui même en a beaucoup , de goût .En m'apportant cette " femme du second étage " il m'a fait plonger dans un univers et une situation sordides à souhait , m' a installé dans un délicieux inconfort , une sorte de savoureuse nausée .
Bon , de Jurica Pavici , j'avais lu et beaucoup apprécié " L'eau rouge " , je n'étais pas totalement , donc , en territoire étranger en ouvrant ce livre .Tout de même , le choc a été rude .
Elle s'appelle Bruna , elle habite Split , en Croatie et , telle Cendrillon , elle se rend , un soir , par hasard , à une soirée où....Je n'insiste pas , vous m'avez compris .Il s'appelle Frane et il est beau (moi , je ne sais pas mais c'est écrit sur la quatrième , donc ). Un début original , non ? On a tous et toutes connu ça pas de quoi en faire une histoire , même si ça n'a pas toujours marché ...Allez , on fonce , Frane , il est marin au long cours et est souvent absent ....Bon , là , déjà , on est moins .....Et durant ses absences , Bruna , par souci d'économies , loge au deuxième chez ....Mais non , pas son amant , vous avez vraiment l'esprit coquin , voire plus , en ces fêtes . Non , elle loge chez ...sa belle -mère !!! ( Si , si , je vous l'assure ).Et comme vous avez voulu me diriger vers une voie un peu " olé olé ", et bien vous ne saurez plus rien sinon que , petit à petit , Pavicic va vous pousser à faire corps avec Bruna , l'héroîne , à pénétrer ses pensées , à suivre l'évolution de son personnage dans un monde en mutation .Je n'aborderai pas les lieux qu'elle va fréquenter au cours du roman , ils ont une similitude bien facile à définir et y voir évoluer Bruna va s'avére être une épreuve poignante , étouffante , voire envoûtante . Il y a de la magie dans ce roman , une langueur exaspérante m incroyablement crispante , gluante .Happé dés les premières pages de cette histoire au demeurant assez (faussement ) banale , je me suis vu contraint de tourner les pages avec une avidité bien différente du rythme lent , un peu monotone du récit . C'est pour moi un livre brillant qui a cette particularité de pouvoir enthousiasmer ou ...ennuyer , chacun d'entre nous ayant sa propre sensibilité .Attention , pas de sourires , encore moins de rires , c'est noir , dramatique sans être insupportable , au contraire .
C'est l'histoire d'un destin , d'un hasard , d'une vie qui aurait pu être la nôtre qui va sans cesse rebondir sur ces détails qui font que ce sera " comme ça " et non " comme ça ", ces détails qui transforment un innocent en coupable , un coupable en innocent , un lâche en héros....
J'ai beaucoup apprécié cette nouvelle rencontre avec le monde de Jurica Pavicic . Je n'hésite pas à conseiller cette lecture mais je n'ai pas toujours raison , loin de là , alors , méfiance , méfiance ....A bientôt .
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Je viens de tourner la dernière page de la femme du deuxième étage, mon tout premier roman d'un auteur croate et peut-être le dernier, je ne sais pas trop.
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Si je n'avais droit qu'à un seul mot pour exprimer ce que je ressens à propos de ce qui se dégage de ce roman et de l'atmosphère qui y règne, je choisirais "oppressant".
Mais je pourrais ajouter lent, anxiogène, et encore pas mal d'autres qualificatifs tout aussi guillerets.
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Suzana propose à son amie Bruna de l'accompagner à une fête pour célébrer l'anniversaire d'une certaine Zorana, et elle accepte.
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Dès le second chapitre, nous retrouvons Bruna en prison, où elle purge une peine de 11 ans.
Durant tout le récit, nous allons alternativement suivre Bruna, ou plutôt décortiquer sa vie aussi bien hors de l'établissement pénitentiaire qu'à l'intérieur.
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Mais revenons à cet anniversaire, où notre héroïne fait la connaissance de Frane. Elle a 23 ans, vit seule avec sa mère, l'avenir ne s'annonce pas forcément radieux, mais toutes les options sont possibles.
Et justement, une série de slows aidant, Bruna et Frane se rapprochent et tombent amoureux.
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Et c'est à partir de cet instant que Bruna va finalement passer les vingt années suivantes de sa vie en prison, si l'on peut dire, la première étant le bloc de béton servant de maison à la mère de Frane, où le couple s'installe.
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Frane est marin, donc très peu présent, et la jeune femme doit vivre avec sa belle-mère. Si je vous dis que c'est l'entente cordiale, vous n'allez pas me croire et vous aurez raison.
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Ce livre m'a laissée perplexe quand même. Si vous avez besoin d'idées de menus, c'est ça qu'il faut lire, parce qu'elle passe son temps à cuisiner, en plus des corvées de ménage, lessive, etc. En gros, c'est Cosette, sauf qu'elle est adulte et a un boulot en plus.
Tous ses faits et gestes sont analysés du matin où elle se lève à l'aube jusqu'au moment où elle peut rejoindre le second étage, où elle est censée habiter.
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L'auteur ne nous épargne aucun détail et c'est d'un lent, et c'est d'un triste... même quand elle évoque la mer ou la plage avec les enfants qui s'amusent, c'est tellement morne et monotone qu'aucune joie ne semble se dégager de nulle part dans cette petite ville côtière.
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La morosité m'a envahie tout au long de ma lecture et j'avais hâte de finir ces 200 pages qui m'ont semblé interminables par moments, surtout la fin, du reste.
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Mais curieusement, je ne peux même pas dire que je me sois ennuyée... pas vraiment, du moins
J'avais envie de connaître la suite et j'ai lu le livre en quelques heures. C'est assez curieux comme sensation, en fait. J'étais comme imperméable à tout ce qui pouvait se passer et arriver aux protagonistes.
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Niveau émotions, ce n'est pas là qu'il faut chercher. Ils sont tous antipathiques. le Frane, petit garçon à sa maman acquiesce à tout ce qu'elle dit et décide, ne se rebelle jamais. Bruna supporte tout sans rien dire non plus. La seule qui l'ouvre, c'est Mirela, sa belle-soeur, mais vu qu'elle est plutôt du côté de sa mère, ça ne change pas grand-chose. Même son propre mari lui est totalement soumis. Personne ne se parle vraiment dans cette famille, au final.
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Je n'ai pas compris pourquoi Bruna avait tout accepté sans broncher. Je n'ai même pas vraiment d'avis sur ce qu'elle a fait par la suite.
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Je suis même incapable de dire si j'ai aimé le livre ou pas. Probablement pas vraiment non plus. Je me suis demandé si ça se passait comme ça en Croatie, je ne connais pas du tout le pays, donc les us et coutumes m'y sont étrangers, mais la mère de Bruna vit tout à fait différemment, donc ma théorie tombe à l'eau, un peu comme mon intérêt pour le roman.
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Ceci étant dit, le style n'est pas mauvais, sans non plus crier au génie. Je dirais assez classique mais fluide.
Aucun conseil de ma part, mes chers amis. Il va vous falloir vous faire votre propre avis.
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critiques presse (1)
LePoint
04 janvier 2023
Le lauréat du prix du Polar européen du « Point » revient avec « La Femme du deuxième étage ». Vous reprendrez bien un peu de mort-aux-rats ?
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (64) Voir plus Ajouter une citation
C'est vrai. Tout aurait été différent si elles n'étaient pas allées ce jour-là à l'anniversaire de Zorana. Si Suzana ce jour-là n'avait pas téléphoné pour lui proposer de l'accompagner, elle n'aurait jamais connu Frane. Si, comme elle l'avait prévu, elle était restée à la maison emmitouflée dans les couvertures, jamais de toute sa vie elle n'aurait rencontré Anka Sarié. Elle aurait avalé une aspirine et regardé Spiderman à la télévision, et Mme Sarié et elle n'auraient été que deux individus parmi la centaine de milliers d'habitants vivant dans la même chacun dans son rayon de ruche. Si elles s'étaient croisées, ça n'aurait été qu'incidemment, par hasard, dans un bus ou dans une queue à la caisse. Le regard de Bruna n'aurait noté qu'en passant ses hanches larges, ses cheveux courts et son visage anguleux. Ce visage se serait fondu dans le nerf optique, il se serait perdu dans un segment du cerveau, dans la banque de données infinies des visages sans importance qu'on voit et qu'on oublie aussitôt. Anka et elle se seraient côtoyées sans y prêter attention et auraient disparu dans l'anonymat.

Mais ça n'a pas été ainsi. Car ce jour de janvier 2006 Suzana l'a appelée et lui a proposé d'aller à un anniversaire. Bruna ne s'est pas glissée dans des frusques et n'a pas regardé Spiderman. Elle a avalé un antipyrétique, enfilé un col roulé et est sortie. Elle est allée à la fête de Zorana.

Et c'est pour cette raison qu'elle est là maintenant. Assise dans un coin d'une cuisine où elle pèle des pommes de terre pour les frites de ce soir. À la maison centrale de Poiega, depuis onze ans déjà.

Pages 9-10, Agullo 2022.
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Et pendant que Bruna observait ces gens, une image surgit comme un flash dont elle ne put se débarrasser. Elle regardait ces gens et elle les imaginait étendus côte à côte sur ces tables en acier avec ces évacuations. Cet homme sec, et le gros à la chemise, et la femme à la poitrine énorme qui nettoyait le poisson – tous étaient étendus sur le dos, les yeux clos, blancs comme des spectres, ils attendaient d’être disséqués par le scalpel du jeune médecin aux lunettes. Bruna voyait tourner cette image dans sa tête, et elle eut un éclair soudain et douloureux de conscience : un jour ou l’autre il en sera ainsi pour tout ce monde. Un jour, ils finiront tous allongés dans cette pièce. Un jour, peut-être dans trente ans, peut-être quinze, peut-être cinq. Pendant un instant, le temps d’un éclair ou d’un battement de cils à l’échelle de l’univers, ils seront tous pareillement gonflés, jaune maïs, ils reposeront tous sans vie sur cette table d’acier sans âme. Et tous le savent, tous savent qu’il en sera ainsi, et pourtant ils sont assis là, ils préparent du poisson, comme si tout allait bien, comme si ce qui devait advenir n’était pas si terrible. Bruna les regardait et ne manquait pas d’être étonnée par tant de courage ou d’aveuglement.
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Les connaissances de Bruna en matière de police se résumaient à quelques films de détective qu'elle avait vus sans y prêter attention. De cette expérience lacunaire, elle savait que les inspecteurs se mettaient à deux pour interroger les suspects. Pendant que l'un faisait dans l'injure et la menace, l'autre vous apportait un verre d'eau et vous encourageait à vous confier à lui. Il y avait le méchant et le bon policier, c'était le cliché.
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Elles trinquèrent. Bruna sirota le contenu marron de son verre, et l’alcool au bout d’un moment lui chauffa les entrailles et embrasa ses joues.
« Allez, au bonheur, dit Divna, tout en levant son verre au ciel. Pourvu que
ça dure toujours. »
Sa mère est heureuse, pensa Bruna. Et elle croit qu’elle aussi est heureuse. Elle pense que tout le monde par principe devrait être heureux, dès lors qu’on n’est pas malade et qu’il n’y a pas la guerre, la peste ou n’importe quel autre fléau. Et quoi qu’elle dise, sa mère va penser qu’avec Bruna c’est toujours la même chose, qu’elle voit encore le verre à moitié vide et non à moitié plein. Au lieu de le voir tel qu’il est.
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Frane avait l'air différent. Il avait changé en quatre ans. Bizarrement, Bruna lui trouvait pour la première fois un air de marin. Il s'était laissé pousser une petite barbe brune, ses cheveux étaient un peu plus courts et peignés vers le haut. Il avait maigri. Il paraissait plus âgé, plus ténébreux, comme un Corto Maltese fatigué ou un jeune capitaine Haddock parcourant le monde avec la totalité de son bien ramassée dans un sac de toile.
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