El Niño, tome 6 : Le Vent des 120 jours

Deux ans après la fin d'une série de 5 tomes où Véra cherchait (et retrouvait) son frère, le duo d'auteur revient avec la suite des aventures de Véra. On pouvait imaginer, d'autres auteurs l'auraient fait, que le frère aurait survécu au traquenard qui lui est tendu à la fin du tome 5... et pourtant les auteurs reviennent avec un changement d'optique complet.

Nous sommes en Afghanistan. Les Russes ont été chassés. le Mollah Omar aussi. Les Américains occupent le terrain diplomatique. Certains Afghans lavent plus blanc que blanc. Mais la corruption et la trahison règnent en maîtres.

Véra est infirmière pour une ONG qui essaie de venir en aide à la population. Education, émancipation, libération des mentalités, des femmes... Dur labeur, inutiles espoirs. Véra se trouve alors embarquée dans la rébellion pour soigner un opposant, disciple de Massoud, assassiné peu de temps avant le moment où se déroule le tome.

Dessin impeccable. Documentation pertinente. Oeil acéré sur une situation qui va dégénérer... nous en savons quelque chose en 2021, mais en 2008, les auteurs voient juste (comme beaucoup) et produisent un album noir de noir qui tape juste.

Cet album m'a surprise car point de nouvelles du frère de jumeau de Véra, il est juste évoqué ici mais je reste persuadée que nous le retrouverons bientôt. L'histoire débute en Afghanistan avec notre héroïne qui s'est lancée à corps perdu dans l'humanitaire, ses droits sur Irina lui ayant été ôtés. Même si c'est une Véra brisée que nous retrouvons ici, la passion n'est pas loin, palpable, avec sa rencontre avec Tahrir. Les dessins sont toujours aussi magnifiques et les aventures passionnantes.

Après la mort de son frère, Véra est désespérée. Elle rentre en France avec la petite Irina qu'elle a adopté en chemin (voir le cycle 1), mais la justice française ne l'entend pas de cette oreille : l'enfant lui est retirée. Alors Véra part pour l'Afganisthan aider une ONG. Mais les choses ne sont pas faciles dans ce pays et Véra est torturée entre le dispensaire pour tuberculeux dont elle s'occupe et les moudjahidins qui demandent de l'aide pour soigner leurs blessés. Les affaires politiques ne sont jamais loin et Véra doit faire attention à chaque geste et chaque parole pour ne pas commettre d'impaire qui pourrait lui être fatal.

J'ai un peu moins aimé ce deuxième cycle, même si l'ambiance et le dessin sont toujours aussi beaux. Ce qui m'a gêné c'est que cette bande-dessinée s'appelle toujours "El niño" alors que le frère de Véra n'est plus du tout présent. A la fin du premier cycle, si surprenante, on pense que le deuxième cycle va revenir sur le sujet, ou du moins va expliquer toutes les incompréhensions de la série. Mais ce n'est absolument pas le cas. On ne revient jamais sur ce qui s'est passé dans les cinq premiers épisodes.
J'ai eu aussi beaucoup de mal à suivre toutes les composantes politiques, bref en fait je n'ai pas vraiment compris toute cette partie de l'histoire.

Le premier cycle peut totalement se lire seul. Ce cycle 2 n'est pas vraiment une suite indispensable.

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La fin du premier cycle conclut superbement les 5 premiers tomes et on rentre dans ce nouveau tome dans une histoire inédite. l'histoire se déroule en Afghanistan après les talibans, mais beaucoup reste à faire pour pacifier le pays. Vera intervient en tant qu infirmière et reste excessivement humaine.
On voit dans ce tome et le suivant des planches d une beauté rare. Les personnages afghans sont vraiment très réussis.

Ce tome 6 est une rupture dans les aventures de la belle et généreuse infirmière. Exit les paysages marins, bonjour celui désertique de l'Afghanistan. Je ne vois aucun lien à part Véra entre les 5 précédents tomes et les deux nouveaux, mais cela ne gène pas. le scénario, certainement issu de sérieuses recherches est plein d'aventures et de rebondissements, tout en restant très détaillé et crédible. Je retombe donc à fond dans cette nouvelle histoire.