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3,55

sur 297 notes
Premier tome de la tétralogie du Yorkshire, ce roman est une énorme claque, d'une extrème noirceur.
Pas facile à aborder, l'écriture de Peace m'a un peu dérangée au départ. Mais les phrases courtes, répétitives, sans sujet, sans verbe, une fois qu'on les a apprivoisées, nous entrainent sur un rythme lancinant au coeur de l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus glauque. Certains passages suscitent le dégoût tant ils sont décrits avec un réalisme cru et sans concessions. La presse, la police, les élus...personne n'est épargné par les compromissions et la corruption. Qu'est-ce que l'incendie d'un camp de gitans quand il se situe sur l'emplacement d'un futur centre commercial? Qu'est-ce que la mort d'une enfant à côté d'intérêts économiques et politiques autrement plus importants? Rien ne sera épargné à Edward Dunford qui va faire le dur apprentissage de la vie en enquêtant malgré les menaces mais sa persévérance ne l'empêchera pas de connaitre une fin tragique.
Un roman très très dur où la tension et la violence vont crescendo...à déconseiller aux âmes sensibles.
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Dans un style percutant, David Peace nous entraîne au fond de l'enfer, avec une écriture nerveuse, sans fioriture, il nous bouscule, nous happe vers l'abîme. On a beau chercher une branche pour s'accrocher, un brin d'humanité, on replonge inexorablement vers plus de noirceur encore. Au sortir de ce roman, on a l'impression d'avoir été passé à tabac. On ressort groggy, et désespéré. L'écriture est exigeante mais une fois assimilée, on se laisse emporter, par la force gravitationnelle, vers le fond, noir.
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Voici un livre bien noir. Je l'ai acheté sans connaître car j'adore cette collection, le titre me plaisait et c'était le 1er d'une série.
Une fois rentré, je me suis précipité sur Babelio pour voir ce que vous en pensiez et là, patatras… 3,15 ce qui, avouons le, n'est pas vraiment gage d'un chef d'oeuvre intemporel drainant dans son sillage des lecteurs prêts à mourir pour l'auteur. Nevertheless, dans ma grande ouverture d'esprit, je me suis quand même lancé.
Il est vrai que "1974" n'est pas d'emblée très accessible; les phrases sont courtes, le rythme est nerveux et on passe parfois d'une scène à une autre assez abruptement à tel point qu'on a vraiment l'impression de suivre l'action depuis le cerveau d'Edward Dunford.
Une fois familiarisé avec l'écriture de David Peace, on est englouti par la noirceur, la pluie, l'alcool, la perversion et la mort. Bon, ça fait peut-être peur écrit comme ça mais c'est vraiment ce qu'on ressent jusque à la fin du roman. La dégringolade dans l'horreur, l'inertie d'une police et d'une presse corrompue, la persévérance d'un journaliste ambitieux totalement dépassé par les évènements.
Un très bon livre pas toujours facile mais je lirai sans aucun doute la suite de ce "Quatuor du Yorkshire".
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La vérité sous forme de mensonge, le mensonge sous la forme de la vérité, voilà ce que j'ai écrit.
Ça faisait longtemps que j'entendais parler de la quadrilogie le quatuor du Yorkshire de David Peace. Un ami m'a dit « c'est très dur et ça te fais te poser des questions ». Après quelques années de lectures de polars, il était évident que je devais découvrir cet auteur. J'ai tenu entre mes mains un polar époustouflant, ultra violent, dur, impitoyable, avec un personnage central unique, narrateur de cette histoire, et qui nous fait plonger parmi les autres protagonistes.
Pourquoi ce polar est différent ? parce que tous ses aspects sont tous aussi travaillés et efficaces les uns que les autres et surtout parce que cette histoire est intemporelle.
Parlons du décor. Nous sommes en décembre 1974. le climat politique britannique est très sombre. L'IRA terrorise l'Angleterre, les prix flambent, la misère s'installe définitivement parmi la population des mineurs. Il fait froid, humide, sombre. le roman se termine le 24 décembre 1974, je l'ai terminé exactement 44 ans plus tard alors que les prix flambent, que le peuple tente de se soulever contre une misère grandissante parmi les moins riches.
Parlons de la trame de l'histoire. Une petite fille de 10 ans est enlevée, torturée, violée et assassinée. Un journaliste, Edward Dunford, remonte la piste de deux autres fillettes assassinées dans la même région. Petit à petit, les médias effacent ces petites victimes au profit du sport et des articles économiques. Edward, lui, ne renoncera à aucun prix.
Dans quel monde nous vivons.
On massacrait des enfants et tout le monde s'en foutait.
Mais, par-dessus tout ça, Peace dénonce aussi la vénalité, la corruption, la cupidité et, dans une scène fantastique, l'extorsion d'aveux lors d'un interrogatoire totalement illégal par des policiers. Alors, oui, tout cela reste de la fiction officiellement, mais cela nous amène à nous interroger sur les présumés coupables qu'on nous sert à longueur d'année dans les médias, quand on voit les agissements de certains représentants des forces de l'ordre et, parfois, leurs mises en examen.
Pour la première fois, mes prières ne furent pas pour moi, mais pour tous les autres, et je priais pour que toutes les choses qui étaient dans tous mes carnets, sur toutes ces bandes, dans toutes les enveloppes et les sacs qui se trouvaient dans ma chambre, pour que rien de tout ça ne soit vrai, pour que les morts soient vivants et les disparus retrouvés, et pour que toutes ces vies puissent être revécues.
En lisant Peace, nous perdons peut-être nos dernières illusions.
Ce qui est certain c'est qu'après l'avoir lu, on se dira qu'on n'avait jamais vraiment lu de polar et que tous les autres perdent de leur saveur.
Je ne lirai pas les trois autres en suivant, voulant savourer cette plume précise, brutale aussi, sans fards, je l'étalerai sur l'an prochain, me refaisant un petit shoot de Peace de temps en temps, histoire de me rappeler pourquoi le Noir est ma couleur littéraire de prédilection.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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1974 fut pour la Grande-Bretagne une année plutôt morose, témoin (entre autres) de la multiplication des conflits sociaux, de la poussée des nationalismes écossais et gallois... une année au cours de laquelle l'I.R.A réalisa l'une de ses attaques les plus dévastatrices, occasionnant en novembre la mort de 21 personnes dans un pub de Birmingham.

Quant à qualifier de morose le roman éponyme de David Peace... ce serait un euphémisme !
Cet ouvrage est le premier d'une série de quatre communément appelée "la tétralogie du Yorkshire", mettant en scène sur une période de presque 10 ans les agissements, dans cet ancien comté du Nord-Est de l'Angleterre, de personnages bien peu recommandables...

Tout commence plus précisément en décembre 1974, avec le meurtre de la petite Clare Kemplay, 9 ans, kidnappée sur le chemin de l'école, puis atrocement torturée et violée.
Edward Dunford, jeune journaliste employé au Yorkshire Post, couvre cette sordide affaire, ou du moins tente de le faire, car il oeuvre dans l'ombre du "grand" Jack Whitehead, reporter patenté du journal, personnage d'un cynisme et d'une méchanceté sans bornes.
En menant son enquête sur l'assassinat de Clare, qui présente des similitudes avec ceux de deux autres fillettes qui eurent lieu quelques années auparavant, Edward va mettre les pieds dans un véritable nid de guêpes...
De corruption policière en magouilles de haut vol, de chantage en pulsions meurtrières, tout semble lié et impliquer ceux qui, par le pouvoir et l'argent, font la pluie et le beau temps sur la Cité de Leeds, et ont la mainmise sur l'économie et les autorités locales...

Bref, c'est un monde dénué de tout espoir que dépeint David Peace, un univers glauque, sans trace d'humanité. En suivant Edward dans la découverte de cet enfer, le lecteur a le sentiment de le suivre dans un cauchemar, en se demandant si le plus difficile à supporter est la description des diverses violences physiques dont "1974" est le théâtre, ou celle de l'apprentissage du jeune homme de la pourriture de ce monde.
Ce dernier n'inspire d'ailleurs pas spécialement la sympathie ; il a en effet tendance à faire preuve d'un égoïsme désinvolte assez glaçant. Ceci dit, il faut lui reconnaître une réelle persévérance dans sa recherche de la vérité et on ne peut s'empêcher de le prendre en pitié dans sa quête d'une justice qui devient au fil du récit de plus en plus utopique.

Ce récit qui, vous l'aurez compris, est déjà difficile sur le fond, est de plus servi par une écriture lancinante, elliptique, parfois répétitive, qui vous met les nerfs à vif.
La tension et la violence croissantes, la noirceur extrême qui plombe ce roman font que, parvenu à un certain stade de la lecture, on n'a plus qu'une hâte : c'est que tout cela se termine...
Une lecture plutôt éprouvante, mais dont je ressors pourtant admirative, en raison de la force et de la justesse du style de l'auteur, ainsi que de sa capacité à nous immerger complètement dans son univers si sordide...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Ce roman dense et foisonnant traque les moindres recoins noirs de l'âme humaine : folie, racisme, magouilles et désespoir sont au menu de ce cauchemar, qui éprouve les nerfs. Ecriture elliptique, détails orduriers vont de pair avec ce cataclysme psychologique et cet effondrement personnel que vit Edward. Peace aborde ce monde avec cynisme et l'âpreté de ce qu'il dénonce, servi par une écriture somme toute aride, peut en décourager la lecture. Dérangeant, il l'est certainement. Il faut s'accrocher pour aller au bout de son histoire, et l'arrivée peut nous laisser pantois. Une lecture fort peu aisée, qui vous laissera nauséeux et dubitatif.

Lien : HTTP://lire-ecouter-voir.com
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C'est horrible, sec et grossier, ça joue sur les répétitions de phrases à gogo, comme un cerveau buggé câblé en boucle. du trash, en veux-tu en voilà, du sombre sans la moindre pitié. Tout est sans foi ni loi, par la loi. Rien n'est jamais consentant et on prend des claques.
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Plongée sans scaphandre dans l'horreur la plus noire, avec une langue détruite ; les bas-fonds du Yorkshire, sa police ignoble, ses patrons de presse corrompus, ses sordides affaires de meurs... Cette noirceur à toute épreuve m'a fait penser, toutes proportions gardées à Monsieur Ouine de Bernanos, ou le moins connu (et à juste titre) un crime, du même auteur. Tout est tellement noir qu'on se met presque à penser "pourvu que l'apocalypse advienne".
Je ne puis me résister à citer les célèbres vers de Baudelaire :
"Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris"
Je vais essayer des lire les suites au plus vite.
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Eddie Dunford, « correspondant pour les affaires criminelles dans le Nord » à l'Evening Post, se voit chargé par son rédac' chef d'assister Jack Whitehead, « reporter criminel de l'année », pour couvrir l'assassinat d'une fillette retrouvée violée et torturée. Mais lui, jeune et naïf, cherche la vérité, alors que « les gens n'ont que la vérité qu'ils méritent ». Et il ne tardera pas à s'en apercevoir, au fil d'une descente aux enfers qui lui arrachera des larmes de rage, d'impuissance et de chagrin devant l'impensable putain de corruption et de pourriture qui gangrène l'Angleterre des 70's jusqu'à l'os : police qui incendie des camps de gitans, torture et tabasse de pauvres hères pour pouvoir désigner des coupables à une presse servile dont les plus prestigieux éléments, au courant des secrets, continuent d'écrire les mensonges officiels. Pour les autres, les rares qui, comme Eddie, s'accrocheraient un peu trop à la vérité, c'est la mort - accidentelle, bien sûr - qui les attend si jamais les menaces, les coups, les passages à tabac ne suffisent pas. Une police qui fait ce qu'elle veut (« C'est le Nord. On fait ce qu'on veut ! »), tant qu'elle couvre les crimes et délires d'entrepreneurs et d'élus véreux qui n'ont qu'une motivation : « cet argent. Toujours ce putain d'argent. »
En suivant Eddie Dunford, hanté par les images de fillettes disparues, retrouvées violées, torturées et étranglées, auxquelles s'ajouteront bientôt tous les morts qui finiront par jalonner son chemin de croix, le lecteur s'enfonce dans une atmosphère de plus en plus sombre et poisseuse et découvre l'envers du décor, porté par l'écriture radicale et quasi hypnotique de Peace. Les USA ont Ellroy, la Grande-Bretagne a eu Ted Lewis, Robin Cook et David Peace. Qui écrit comme pour décaper l'histoire de son pays de toute cette crasse de mensonges et d'horreurs, de pourriture et de corruption. On en ressort sonné, lessivé, comme passé sous un rouleau compresseur.
Quant à la France, il n'y a aucune raison pour que le système ne soit pas le même. Et pourtant, on attend toujours. Mais un tel auteur serait-il ne serait-ce qu'édité, de nos jours ? Aurait-il au moins l'occasion de percer la chape de plomb du système politico-médiatique ? Poser la question, c'est certainement y répondre. Après tout, « les gens ont la vérité qu'ils méritent ».
En attendant, choisissez la pilule rouge, lisez Peace.
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Il y a une façon d'écrire que je trouve séduisante. Une langue libérée, en accord avec la noirceur de l'intrigue, des lieux aussi. Elle donne un rythme à la lecture, les 330 pages sont vite lues.
1974 : on comprend que l'Angleterre est en plein bouleversement et ce n'est pas forcément dans le bon sens. L'auteur dépeint un nord pauvre en retard de développement, dominé par un sud riche et conquérant.
Le problème du roman est que la fin s'embrouille comme si l'auteur n'avait su conclure.
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