Il n’est pas besoin de recourir à la Kabbale, puisque le gibelin a défini lui-même le symbole numérique avec une extrême clarté.
Béatrice fut l’incarnation d’un nombre ; mais à supposer qu’il s’agit d’amour dans la Vita Nuova, le nombre de la femme est 2, et 6 celui de la sexualité. La neuvième carte du Tarot s’appelle l’Ermite, et représente un vieillard couvert de la bure franciscaine, qui se dirige prudemment, tenant d’une main une lanterne 1, et de l’autre un bâton de pèlerin, exacte figure du pauvre volontaire qui suit un idéal que les autres ne voient pas.
L’Amour dit à Dante un jour qu’il chevauchait : « Je viens de chez cette dame qui a été longtemps ta défense et je sais qu’elle ne reviendra pas ; mais ce cœur que je te faisais avoir par elle, je l’ai avec moi et je le porte à une autre dame, qui sera ta défense comme celle-ci l’a été, et il me la nomma... je trouvai, en effet, le moyen d’en faire ma sauvegarde, si bien que beaucoup de personnes en parlaient, même au delà de ce qui est permis par certaines convenances.
La Vita Nuova se présente à nous, par sa date, comme le premier mot d’une immense énigme.
À neuf ans, Alighieri vit pour la première fois une fillette également âgée de « neuf » ans. Dès lors l’amour s’empara de son âme.
Neuf jours après les neuf ans, depuis l’apparition de cette très noble créature et merveilleuse dame, elle se montra au poète... L’heure à laquelle elle lui fit grâce de son doux salut était précisément la neuvième heure du jour.
L’oeuvre du Prieur blanc éprouve ce sort étrange d’être admirée sans être comprise et de ravir par sa beauté ceux même qui n’entendent rien aux pensées exprimées. Pour tous, la Vita Nuova est une histoire d’amour. Le poète moderne, confiné dans son étroite personne, ne connaît d’autre thème que lui-même et se figure que ses devanciers dans l’art lyrique ne voyaient pas plus loin que leur ombre.
Elle apparaît, obéissante, douce et modeste dans le premier âge. Dans la jeunesse elle ne se plaît qu’aux choses loyales. Dans l’âge mur, elle est tolérante ; dans la dernière phase de sa vie, elle s’élève à Dieu dans la contemplation de la fin où elle aspire.
Trois préludes du Fils des Étoiles, wagnérie kaldéenne du Sâr Péladan.
Nicolas Horvath au piano.