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Une BD signée Pennac et Tardi, cela ne pouvait que m'attirer, moi qui apprécie les romans de l'un et la patte de l'autre. Quelle déception !

Ce qui saute aux yeux de prime abord, ce sont les couleurs criardes, peu habituelles chez Tardi. Puis au cours de la lecture, même si habituellement c'est ce qu'on apprécie chez Pennac, on découvre une intrigue abracadabrante, des situations invraisemblables, comme celle du policier minable et dragueur qui se retrouve, du jour au lendemain, DRH d'une multinationale agro-alimentaire, grâce à une promotion-canapé.

La narration m'a semblé confuse, on ne comprend pas le début et le dernier tiers de l'intrigue part dans tous les sens.

Un peu d'humour comme point positif : l'arrestation du voleur au distributeur, qui, en bruit de fond, va répéter "c'est pas moi" dans l'indifférence générale, et le tigre qui bouffe trois fois le même chat qu'on sort à chaque fois vivant de son estomac.

Sinon, cette BD est un flop total pour moi.
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Un univers de Pennac idéalement dessiné par Tardi chez Futuropolis. Pourquoi parce que comme dans Adèle Blansec, on retrouve le jardin des plantes, son zoo et le musée d'histoire naturelle, des personnages un peu fous. La débauche pastiche avant tout l'inhumanité de certains DRH, dont la tâche consiste à licencier massivement.
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« La débauche » est un ouvrage atypique et d'un cynisme assez malsain.

L'idée de base de prendre un drame social comme toile de fond pour un meurtre spectaculaire est excellente mais ensuite l'histoire se délite et perd en cohérence.

Le revirement de Justin, minable policier parisien plaquant sa compagne pour prendre avec une facilité déconcertante un poste de DRH d'un grand groupe industriel ne tient pas la route, tous comme les multiples revirements menant à sa chute.

Malgré la qualité et le charme si particulier du trait de Tardi, « La débauche » passe pour moi à coté de sa cible !
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Débaucher : Renvoyer, congédier quelqu'un de son travail avec pour conséquence d'en faire un « Homo Sapiens Labore Carens Europaeus » : un homo sapiens européen sans activité.

« Aux virés,
Aux lourdés,
Aux éjectés,
Aux dégraissés,
Aux restructurés,
Aux fusionnés,
Aux mondialisés
Bref, à tous ceux qui se retrouvent sur le carreau. »

Un polar contemporain à la critique sociale corrosive dans un Paris éloigné des années 1900 qu'affectionne habituellement le dessinateur. Bistros, tabacs et agences bancaires constituent la toile de fond du Paris populaire contemporain.

Un récit exceptionnellement et superbement colorisé pour ancrer le récit dans son temps.

Les auteurs détournent les clichés avec délectation :

📌 la patronne de la PJ, une petite mamie truculente, petit sac à main, qui jure comme un charretier, s'empiffre de Petits Lu, fume des barreaux de chaise comme un pompier et utilise un nain de jardin pour presse-papier.

📌 un séduisant inspecteur de police judiciaire, ce « branleur » de Justin, crapule gigolo délicatement qualifiée de « crevure ». D'ailleurs, « ce n'est pas un homme, c'est un flic ». Ne passe-t-il pas d'ailleurs des bras de Lili a ceux de Mme Lahache « maquillée comme une déclaration d'impôts » ?

📌 une Lili Postel-Chopin à la morale de midinette, vétérinaire au zoo du Jardin des Plantes, soigneuse d'un gibbon au bras cassé et du tigre Georges qui avale régulièrement et compulsivement le chat… Est-elle « coupable ou responsable » du crime ?

📌 Sahel alias Mr Hélas, suicidé raté de la station Saint Marcel, dont la perte du bras droit fait découvrir « qu'il était vachement bon en dessin avec la gauche », est sans mesure qualifié par le microcosme bien-pensant de « Douanier-Rousseau manchot », de « Seurat écologiste », de « Bacon animalier ». Exposé un temps à la galerie La Bourdonnais, Beaubourg accueille sa « rétrospective » dans une irrépressible reconnaissance publique.

📌 Quant à la victime, un temps mystérieux chômeur dont nous suivons l'immobile épopée pendant 8 jours derrière les grilles du zoo, c'était définitivement une ordure. « Un type capable de s'enfermer dans une cage peut très bien se pendre en public »

Les dialogues constituent un délice de réparties. le second degré et l'ironie absurde croquent le nihilisme et l'égoïsme de nos vies entre dénonciation de l'absurdité et de l'irresponsabilité de la hiérarchie en entreprise où pouvoir rime avec impunité. le DRH de Katy Dog est qualifié de « Torquemada des petits salaires ». Plus lapidaire, des manifestants battant pavé parisien qualifient les DRH d'un mesuré « HH » (Heil Hitler).

Un pur moment de lecture jubilatoire. Génial.
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Une BD de Tardi et Pennac !
Alors je me suis lancée avant de la rendre à la médiathèque.

Les bulles , en lecture !
J'aime mieux les bulles de savon de toutes les couleurs
qui éclatent en volant où se gondolent gentiment un petit moment !!!

-Un Commissaire déguisé en vieille dame se fait braquer .
Pas de chance pour le malfrat, coup de genou là où ça fait mal ! Enfin, il paraît ....
p.9 "Et mon genou dans les couilles ça te les scalpe"!!!

- Justin, Inspecteur qui se croit tout permis avec sa petite amie Lili, vétérinaire au Jardin des Plantes , juste un petit
"branleur" !

- Mr Hélas, qui hélas! porte bien son nom.

- Georges le tigre qui n'en finit pas d'avaler le même chat. Cela fait déjà trois fois, heureusement Lili est là qui va encore réussir à sortir le chat Vivant ! de l'estomac du fauve :))

L'affaire qui intéresse , le monde de l'Entreprise,
l'entreprise KATY DOG et les manières peu orthodoxes de ses dirigeants et DRH.
Toujours, d'actualité !

Beaucoup d'humour noir que j'apprécie, de la fantaisie
et de la couleur.

Sans doute la seule BD que je lirais avant longtemps.

Mais contente de l'avoir fait !

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Une lecture réjouissante et affreuse tout en même temps. le livre a déjà 20 ans n'a guère vieilli. On retrouve le talent du dessin de Tardi et l'humour subtil de Pennac. Ont-ils déjà raté quelque chose ces deux là ? On est entre satire sociale, polar...Une satire des médias également et un ouvrage que j'ai trouvé profondément humaniste.
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Encore un album de Tardi que j'apprécie ! le sujet est rarement évoqué en bande dessinée. La débauche n'est rien autre que le licenciement en masse pratiqué par des Directions des Ressources Humaines peu scrupuleuses... Nous avons là une véritable dénonciation du libéralisme sauvage qui ne sera pas du goût de tout le monde. Plus fort que Davodeau !

C'est une oeuvre dédicacée à tout ceux qui se retrouvent un jour ou l'autre sur le carreau. Ce sont souvent des chômeurs qui deviennent progressivement des laissés pour compte que la société ignore. Je trouve plutôt courageux qu'un auteur ose aborder ce sujet avec un scénario mêlant autant d'ingéniosité. le coup du chômeur dans la cage à bestiaux du Jardin des Plantes avec une pancarte annonçant que l'homme se nourrit de nourriture pour animaux m'est apparu comme très révélateur. Il y a un humour au second degré qu'il faut distiller.

Et puis, il n'y a pas que cela. On suit le parcours d'un homme prêt à tout pour arriver à ses fins. Au début, on trouve certains personnages d'emblée assez sympathiques et d'autres beaucoup moins. En les connaissant mieux, on se rend compte que les gentils ne sont pas aussi sympa que cela et vice versa. La méchanceté n'est jamais là où l'on croit. Bref, c'est une belle leçon sur le genre humain. Cela m'a particulièrement touché car je suis le spécialiste pour me tromper sur le caractère des gens. Tardi ne fait jamais dans la complaisance et c'est ce qui m'attire incontestablement dans son oeuvre.

Je conseille cette lecture captivante à mi-chemin entre le polar urbain et la chronique sociale. Beaucoup y ont vu une bd ratée. Ce n'est pas mon sentiment. le dessin de ce Paris coloré est plutôt agréable. Plus encore, la pertinence du propos mérite une lecture attentive et même un achat de cet album d'une grande qualité.
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Lu pour la deuxième fois; la première, datant peut-être d'avant mon adhésion à Babelio, n'avait pas fait l'objet d'une critique et j'ai eu amplement de temps pour en oublier la substance… J'ai retrouvé avec plaisir le dessin un peu lourd de Tardi, l'écriture de Pennac, l'ambiance très parisienne leet, plus particulièrement quartier du Jardin des Plantes où j'ai eu l'habitude de flâner. L'intrigue est un peu pesante et les personnages caricaturaux (on y retrouve même Daniel Pennac en personne, une sorte de signature à la manière qu'avait Hitchcock d'apparaître dans se propres films). La leçon de morale sociale manque aussi un peu de subtilité mais l'ensemble tient assez bien la route pour un scénario de BD et, somme toute, j'ai passé un assez bon moment de lecture.
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Daniel Pennac met en scène les drames humains "les virés, lourdés, éjectés, dégraissés..." ainsi que le pouvoir abusif d'un patronat.
Tardi accentue cette situation désastreuse en forçant le trait avec des personnages haut en couleurs.
Fable cynique mais rempli d'humour.
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"La Débauche" est un album de bande dessinée, scénarisé par Daniel Pennac avec des dessins de Tardi.
Il n'est certes pas dépourvu de qualités, mais il n'est guère dépourvu de défauts non plus.
Le dessin est plein d'originalité et les amateurs du dessin de Tardi s'y retrouveront. Moi, qui aime bien le dessin de Tardi, mais qui reste tout de même tiède, je ne m'y retrouve que moyennement, car il règne une grande confusion dans l'organisation des dessins et des cases. Les personnages manquent de truculence et de couleur-ce qui est indispensable dans une histoire pareille !... L'histoire est certes originale et porte la marque de Pennac, mais elle ne saurait compenser à elle seule les nombreuses faiblesses qui existent par ailleurs.
Il s'agit donc d'un album, qui a sans doute été fait, avec les meilleures intentions du monde, mais qui, d'un point de vue artistique, n'est pas hautement réussi.
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