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3,69

sur 116 notes
Cette histoire m'a beaucoup touchée, et je n'ai pas posé le roman avant de savoir ce qui allait arriver aux garçons, à qui je me suis attachée très rapidement.

L'auteur sait vous emmener avec lui dès les premières pages, et est capable de mettre en avant des sujets importants sans pour autant les détacher du récit ou paraître moralisateur.

Il aborde très bien la situation des familles en situation irrégulière, et veut pousser ses lecteurs à faire attention aux personnes qui les entourent et à leur histoire.
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Un mot pour ce livre : Déception.
Deux garçons qui courent, courent, courent, courent et... courent.
Courent tout le long du livre, au début je trouvais ça pas mal, mais au bout d'une cinquantaines de pages, c'est lassant ! Voir très lassant !
C'est bien écrit par contre et le titre est attirant mais j'ai quand même été déçu car ils ont courus tout le long du livre.
J'ai trouvé la fin bien, mais sans plus.
Voila, ce n'est pas un coup de coeur pour moi
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J'ai emprunté ce roman pour ados à la médiathèque dans les nouveautés.
Les héros sont deux garçons, deux amis collégiens qui habitent le même immeuble. Un matin, sur le chemin de l'école, comme pour se lancer un défi, ils commencent une course pour savoir lequel est le plus rapide mais bien vite, entraînés par le mouvement, ce n'est plus la question. Ils ont juste envie de continuer à courir librement jusqu'à sortir de la ville en route vers la mer...
On apprend un peu de leur histoire à chacun au fil des pages, par la voix du narrateur, Antoine, qui parle souvent au nom de Tony et lui en disant "nous".
Antoine qui n'est pas heureux dans sa famille où son père dès qu'il a un peu bu ou qu'il est énervé lève la main sur lui. Tony, dont la famille vient d'Ukraine et attend une régularisation dans la crainte d'être expulsés du jour au lendemain. Ils sont tous deux très bons élèves mais ce matin-là c'est plus fort qu'eux.
Et ces garçons vont courir plusieurs jours durant, sans un sou en poche, en volant de la nourriture et en dormant dans des maisons abandonnées. Sous la pluie parfois, avec des ampoules aux pieds, sous les regards craintifs des passants avec quelques rencontres sympathiques.
Un très beau livre.
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Cela fait 1O minutes qu'ils marchent et le héros prend le temps de nous décrire succinctement ce qui est à sa portée de vue après quelques klaxons.

Un bas côté bordé d'une barrière de sécurité métallique, des mouches envahissant une charogne, un défilé de canettes et de papiers gras...



Tony avait un peu pleuré avant le starting-block partant du parc, très à l'opposé du collège.

"Tony sait que-si il le veut- il peut me confier ses soucis.

Ce n'est pas moi qui vais tenter de le faire parler. D'ailleurs, je n'y arriverais pas.

On ne force pas ses amis à révéler ce qu'ils souhaitent taire. S'ils ont envie de raconter, alors on se rend disponible et on écoute".

Ce simple passage est éloquent de l'amitié qui unit ses deux -là, une vraie sincérité.



On pourrait s'en fiche royalement, ils font l'école buissonnière et bien qu'ils la fassent, ces garnements.

Sous l'écriture de Eric Pessan, on a pas très envie de leur tourner le dos, on a envie d'écouter Antoine qui parle de lui, de Tony, on tourne les pages et on s'intéresse.



Antoine et Tony prennent la tangente vers un point d'arrivée imaginaire, ils courent et ne s'arrêtent plus.

Il y a l'excitation de se dépasser, l'un l'autre, comme ils ont l'habitude de le faire dans la joyeuse compétition, de dépasser les contours de leur petite vie aussi à priori.



On nous remet une marque du temps significative pendant la lecture et non dénuée de conséquences pour ces élèves de 13 ans, chaque cours manqué, demi-heure par demi-heure, rendant la fugue bien concrète, le jeu moins ludique.



Antoine ne cesse de nous confier cette drôle d'escapade qui l'a marqué, elle est passée, mais nous y sommes revenu avec l'envie du souvenir, comme munis d'une carte dont chaque repère décrit par Antoine serait marqué d'une épingle.

Certains points ouvrent des boites de souvenirs, des temps vécus par l'un ou par l'autre.

Il y a de la satisfaction, un peu de joie, des regrets, de l'inquiétude tue.


Le temps est clairement important pour maintenir installé le lecteur, l'auteur décrit les sensations physiques de la course, l'énergie déployée, le souffle, la ventoline de Antoine...

Plus les description de décors sont précises, plus le temps se pose, ils marchent de temps en temps.

Car il le faut.


Tony porte sa tristesse, comme dit par Antoine, et ce dernier a une drôle de colère sous le bras.

Un point d'intrigue à découvrir évidement.



Les ados volent de quoi se remplir l'estomac dans un magasin.

Qu'est-ce qui a bien pu leur passer par la tête?

Les jeunes parlent de mots d'excuses, vite contrefaits et vite délivrés comme si ce n'était rien, qu'une parenthèse autorisée et que la vie reprendrait son cours ni vu ni connu (des parents).

En poursuivant le récit, nous voyons bien qu'il n'y a pas de pas en arrière.



C'est un récit assez touchant, de part les témoignages du personnage d'Antoine d'une part, il nous fait entrer dans une intimité qu'il n'accorderait probablement pas aux autres, dans la "vraie vie" du récit.

Avec Tony, ils se parlent quand ils ont en envie et sur ce qu'ils ont envie.

Ce qu'il confie pourrait faire l'objet d'un journal intime.

Il nous confie la situation de la famille de Tony et je ne suis pas certain à ce moment de la lecture d'avoir rencontré pareille situation.

Un récit sur les sans-papiers en littérature jeunesse, il y en a eu, c'est certain.

Mais sur les renouvèlement de visa, c'est un détail qui a son importance, les membres peuvent être séparés pour des raisons que les lecteurs découvriront par eux-mêmes.

Une aventure littéraire intéressante.
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Un roman qui se traverse comme courent les deux héros : sans pouvoir s'arrêter.
Pas vraiment d'intrigue pourtant, seulement ces garçons qui courent - qui fuient ? - et nous happent dans leur élan. Et cette question lancinante : pourquoi ? Eux-mêmes ne trouveront un but à leur départ spontané qu'en fin du parcours. Une course effrénée nourrie d'images récurrentes : le visage furieux d'un père qui aime passer ses nerfs sur son fils, et une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) qui te conduit directement avec tes parents dans un avion. "On partage ça avec Tony : la peur".

Mais peu importe la destination, seul le voyage compte. Ce marathon-road movie, raconté du point de vue d'Antoine, est avant tout l'occasion d'observer autour de soi "ce monde délavé et fade que je traverse avec prudence". La cité où il habite, la zone commerciale, les traces de la pollution humaine, les lotissements avec "ces maisons qui se veulent toutes différentes et qui finissent par se ressembler", tout est prétexte à analyse. Antoine précise d'ailleurs que "si la cité avait été construite à côté d'une forêt, nous aurions cessé de courir pour nous promener en respirant le grand air et en contemplant la beauté des arbres. Là, encerclés par les magasins, rien ne pouvait nous donner envie de stopper. La laideur, parfois, on ne la supporte plus."

Les moments où les adolescents courent en pleine nature sont uniques mais trop brefs. Pourtant "le ciel décrasse les idées noires", l'océan fait oublier la peur, les cris, les engueulades, on ne pense à rien d'autre qu'au moment présent, savourant les sensations de la course dans son corps : "Respirer est un cadeau. (...) Je me sens terriblement vivant". Par opposition, Antoine est surpris de croiser sur son chemin autant de gens qui "portent en eux des fureurs immenses, venues d'on ne sait où, prêtes à exploser au moindre prétexte"... Les lieux, les individus : autant de prétextes pour méditer sur le fonctionnement de notre société et sur ses propres choix de vie.

Dès lors, à l'issue de plusieurs jours de cette course réflexive, une décision s'imposera naturellement aux deux garçons : agir pour changer ce qui ne va pas dans la leur. L'issue de l'histoire est un peu trop "happy end" pour être réaliste, mais a le mérite d'encourager l'action plutôt que la soumission, la prise de décision plutôt que la frustration.
Un roman d'initiation singulier, qui encourage à aborder la vie comme on entame une course : avec le désir d'aller "aussi loin que possible".
Lien : http://www.takalirsa.fr/auss..
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Un matin, au lieu d'aller au collège, Antoine et Tony, copains d'enfance, se mettent à courir et ne s'arrêtent pas.

Cette fugue instinctive les rapproche et lentement le lecteur découvre leur quotidien : coups du père pour l'un, menace d'expulsion pour l'autre.

Au fil de leur fuite, ils essaient de survivre. Leur amitié est renforcée, ils se confient leurs espoirs d'une vie meilleure. Médiatisés, arriveront-ils à se faire entendre ?

Des ados perdus qui peu à peu se trouvent et portent en eux une belle force tranquille. Un beau roman.

Lien : http://lespapotisdesophie.ha..
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La liberté au bout des pieds.

Antoine et Tony. Les Tonio. Deux ados qui s'élancent, et ne s'arrêtent plus.
Deux inspirations rapides pour une expiration plus longue.
Deux inspirations. Une expiration.

Ce roman fait parti d'un ensemble qui partage le même univers, la même tour d'immeuble de la même cité, avec ces ados qui se croisent, se lient et s'ignorent. Celui-ci est un des plus aboutis, des plus justes.

Dans un style imagé et soigné qui parle directement à nos tripes, l'auteur nous entraîne avec eux dans leur course en avant. On le lit d'une traite, d'une seule foulée.
Deux inspirations. Une expiration.

Il y glisse des réflexions, parfois fugaces, sur l'écologie, l'immigration, la violence parentale, toujours abordées avec justesse. L'âme de nos adolescents, en particulier celle d'Antoine, le narrateur, nous est révélée et s'avère fouillée. Ça sonne vraie, ça claque juste.
On a même affaire à des bribes de ce qui pourrait s'apparenter à de la philosophie. Ou à de la poésie.
Une philopoésie du mouvement. du bitume et du sable. du sel sur les plaies et de l'air dans les poumons. de l'instant présent.
Et c'est beau.

Oublier le passé d'une foulée, ne pas penser au futur face à l'océan. Vivre l'instant présent. Comme des animaux. Des animaux qui ne se soucient que de manger, dormir et courir. Libres.
S'échapper. de la menace d'une expulsion, de la menace d'un coup.

La fatigue hypnotise, les muscles protestent mais le corps suit. Les pensées s'envolent, loin. L'intériorité se révèle.
Et on se sent vivant avec eux.
Deux inspirations. Une expiration.

L'important ce n'est pas d'arriver. L'important est de courir.
Aussi loin que possible.
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Un roman qui se lit comme la course de nos deux jeunes héros : sans s'arrêter, sans jamais perdre haleine. Raconté par Antoine, l'histoire débute comme la simple évocation d'une amitié. Une amitié qui lie ces deux garçons aux prénoms similaires pas seulement à cause de ça mais aussi car ils ont tous les deux quelque chose qui leur pèse. Un avis d'expulsion pour Tony, dont la famille ukrainienne va devoir quitter le territoire français, un père à la main lourde pour Antoine. Sont-ce là les raisons qui les ont poussés à se mettre à courir, un jour, comme ça ? Pour Antoine, ces raisons intimes sont venues plus tard. Au début, il ne s'agissait que d'un jeu, de quelque chose qui n'était pas prémédité. Et puis, en courant, les raisons sont apparues, les pensées ont eu le temps de se frayer un chemin dans l'esprit du jeune homme.

Aussi loin que possible pourrait être le slogan d'Antoine et Tony dans cette course qui paraît d'abord comme une fugue pour leurs familles avant d'être médiatisée et vue par la presse comme la volonté d'agir sur ce qui ne va pas dans leur vie ou, du moins, dans celle de Tony et de l'éviction de sa famille. Une course qui devient alors politique et sociale quand elle n'a commencé que par un défi entre amis. C'est sans doute là toute la beauté de ce texte qui, avec beaucoup de finesse, nous fait entrer dans les réflexions d'un garçon de 13 ou 14 ans qui, au fil de son odyssée, développe une analyse de son environnement, des gens qu'il croise, de notre société consumériste. Ce n'est pas le coeur du roman, mais j'ai trouvé les réflexions d'Antoine belles et pertinentes, l'écriture d'Eric Pessan est vraiment remarquable.
Aussi loin que possible est un roman sans doute singulier mais qui fait avant tout la part belle à une grande amitié entre deux adolescents et porte en lui un beau message d'encouragement et d'espoir.
Lien : http://bobetjeanmichel.com/2..
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Un style alerte, au rythme des corps en effort, une plongée dans la vie de deux ados, miroirs l'un de l'autre, presque sans paroles. Comme un "road movie", c'est au fil du voyage et par lui que les questions et les causes de la fuite se soulèvent une à une avant que le but de la course et la solution n'apparaissent aux yeux mêmes des deux garçons.
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Lu Les étrangers et Aussi loin que possible d' Eric Pessan
Je serais bien incapable de dire lequel j'ai préféré puisque je les ai aimés tous les deux, beaucoup, passionnément....😊

Quelle découverte les romans d'Eric Pessan !

J'ai découvert cet auteur grâce au Prix Lecteurs 2019 des collégiens sarthois et dont mon fils participe.

L'écriture de Eric Pessan et Olivier de Solminihac est percutante et d'une grande puissance.

Il y a beaucoup d'émotions qui se dégagent dans ces deux histoires, cette manière de raconter me touche énormément, les sujets abordés sont très actuels et d'une réalité implacable.

Ces adolescents que l'on suit, sont si attachants et si vivants, et même si leurs univers sont bien différents du mien, ils m'interpellent fortement.

Une grande force se dégage de ces pages, une vérité cruelle parfois mais c'est surtout
une ouverture vers les autres.
QUE nous faisons bien, de faire lire ces romans à nos jeunes...
Pour qu'ils sachent et qu'ils réfléchissent sur le monde qui les entoure.

Ces personnages, ces situations émouvantes m'ont chamboulée et c'est en les refermant que j'ai eu cette certitude,
d'avoir bien raison de lire de la littérature jeunesse !

Je vous laisse découvrir ces deux histoires poignantes, quand à moi, je vais m'empresser de lire d'autres romans parus, comme Dans la forêt de Hokkaido qui me tente terriblement.

Et j'ai hâte de pouvoir découvrir son nouveau roman sortie en janvier 2019 :
L'homme qui voulait rentrer chez lui.

Lisez des romans Jeunesse

Bonne lecture !
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