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4,31

sur 2887 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Truculent. C'est le mot qui me vient à l'esprit pour décrire ce roman. Surtout que j'ai lu tantôt que "truculent" et "trucider" avait la même racine latine. Et vu le nombre de morts qui jalonnent la vie de l'héroïne ça me paraît une jolie étymologie !
Donc roman truculent. Drôle, très drôle alors qu'en fait tout y est si sombre, la condition de la femme, le racisme, la violence....

J'ai emprunté ce roman. Mon mari l'a lu et l'a aimé. Je viens de le finir je partage cet avis : très bon moment de lecture pourtant sur une histoire pas facile. Un joli moyen de faire passer des messages. Franchement dans ce livre, mieux vaut ne pas être un homme (au sens XY), ils sont violents, veules, lâches.... Un roman féministe qui met en avant une femme libre et libérée qui résout à sa manière ses pbs d'hommes....
En un mot je me suis bien amusée !
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Disparition de K.E, son mari est passé aux aveux , (il y a 3 jours). "Femme tuée à Amiens : son ex-conjoint, suspecté de l'avoir tuée, retrouvé mort" ...
Femmes tuées, violences conjugales, disparitions, il ne se passe pas une semaine sans que l'actualité soit marquée par un fait de violence sur des femmes.
Pourquoi je commence ma critique ainsi?
Le roman de Benoît Philippon pourrait, du fait de l'illustration qui pare sa couverture, du titre au ton légèrement comicoracoleur, induire un certain nombre d'entre vous en erreur sur la légèreté d'un récit qui aborde des faits d'une actualité malheureusement trop brûlante (et je ne parle pas de la chaleur de ce mois de juin!)
Certes, on y trouve de nombreuses tirades dignes des répliques qui illustrent les Tontons flingueurs "Déjà qu'arrêter une petite vieille aux aurores, c'est pas bien courtois, mais rentrer chez elle avec leurs godillots crottés, ils manquent sèrieusement d'bonnes manières, vos trouffions.". D'ailleurs, le titre de "Mamie lüger" nous fait furieusement penser à Fernand et aux frères Volfoni, il y a même une référence au vitriol fabriqué avec l'alambic de la grand-mère de Berthe, Nana "Lassée de louer le sous-sol de ses jupons, Nana a préféré mettre en branle son savoir-faire mécanique et tenir commerce dans la cave de sa maison"

Bref, c'est un roman dans lequel on s"amuse bien, on rigole en lisant les frasques de la mémé centenaire et de son arsenal militaire.
Mais le propos a une bien autre profondeur lorsque Berthe se confie à l'inspecteur Ventura, (encore un petit clin d'oeil au film) et lui retrace sa longue vie pas toujours heureuse : Gamine, déjà, elle est molestée par des petits loulous qui menacent de la violenter. Jeune fille elle sera violée, , jeune mariée, elle deviendra vite femme battue, et connaîtra le sort des femmes agressées par des hommes sans aucun scrupule pendant toute une partie de sa vie.
"En 1952, asservir une femme n'avait rien d'un crime. On appelai ça une femme au foyer"

Mais Berthe est bien trop libre et va tout faire pour échapper à ces carcans du patriarcat.
Alors, elle connaîtra le sort de celles qui se voulaient un peu trop indépendantes pour l'époque et qui recherchaient un peu plus que les quelques droits aquis après la deuxième guerre mondiale.
Elle sera traitée de pute par certains, de sorcière par d'autres.

Heureusement, Berthe n'est pas que jolie, elle a du tempérament et très rapidement, grâce à sa curiosité , va apprendre et très vite se familiariser avec les écrits de Simone de Beauvoir. Bref, Berthe est une féministe dans l'âme et c'est souvent ce qui va la sauver dans le courant d'une existence dont les rapports avec les hommes sont très souvent tendus.
Heureusement, il y aura l'intermède Luther, qui lui apportera le véritable amour.

Je n'en dirai pas plus car je préfère, après ces quelques phrases de présentation, vous laisser découvrir une héroïne que vous allez apprendre à connaître hors de sa vieille peau de mamie tueuse et que vous aller aimer.

C'est très bien écrit, avec beaucoup d'humour, ça je l'ai déjà dit mais aussi, avec une certaine poésie, et qui va vous tenir en haleine jusqu'au bout, jusqu'au bout!

Je n'hésiterai pas à le dire, pour moi, la beauté de Berthe, je suis tombé sous son charme, c'est un sacré coup de coeur!

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Je dois vous faire un aveu : quand j'ai lu la quatrième de couverture, je me suis dit que ma lecture risquait d'être laborieuse car j'ai parfois un peu de mal avec le côté « décalé » dans les polars et romans noirs. Mais vu que je me suis engagée à remplir ma mission de jurée pour cette nouvelle édition du Prix des Lecteurs, je me devais d'y plonger.

J'ai donc commencé ma lecture, un peu sceptique. Puis les pages ont commencé à défiler sans que je m'en rende vraiment compte. Et alors là, finalement et compte toute attente, je l'ai totalement adoré!!! Pourquoi? Plein de raisons en fait.

Tout d'abord, ce personnage de Berthe, la mamie centenaire meurtrière est savoureux à souhait. Piquante mais ô combien attachante, je l'ai trouvée parfois cynique mais surtout tellement vraie.

Ensuite, c'est absolument bien écrit. Je ne peux – pour moi – y trouver un défaut. le style d'écriture est abouti et sans fioritures, chaque page ayant son importance. On alterne le récit de cette garde à vue sans commune mesure menée par l'inspecteur Ventura avec l'histoire personnelle de Berthe, parfois drôle mais tellement touchante. Elle nous conte le fil de sa vie et comment elle est devenue, par la force des choses, une serial-killeuse.

Même si ça prête parfois à sourire, le livre ne tombe pas dans le cliché du loufoque. Émotionnellement, on passe par tous les sentiments et on se met à s'attacher grandement à cette mamie hors du commun qui n'a pas sa langue dans la poche. Malgré cela, on reste en plein roman policier, c'est indéniable.

Voilà longtemps qu'un livre ne m'avait pas autant surprise, par ses nombreuses qualités et par son originalité. J'ai eu des difficultés à terminer les dernières pages (même si je voulais connaître le final) et à y laisser Berthe. Comme quoi, c'est l'exemple par excellence qu'il ne faut pas rester sur des a-priori qui finalement s'avèrent totalement erronés.

Lu dans le cadre du Prix des Lecteurs 2020 du Livre de Poche, sélection « polar » en lice pour le mois d'avril (en raison du confinement, nos lectures, membres du jury, ont été un peu bouleversées dans le temps; c'est pourquoi j'ai jusqu'à fin juin pour voter dans le cadre de cette sélection mensuelle).
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Berthe 102 ans, est en garde à vue après avoir canardé les flics. La raison officielle : elle pensait avoir affaire à des voleurs qui en voulait à sa 4L presque aussi vieille qu'elle.
Cette garde à vue vise à faire diversion. Mais elle va être aussi l'occasion pour elle d'une confession.
Berthe va faire le récit de sa vie, expliquer pourquoi elle a dû recourir à la force plus souvent qu'à son tour pour faire valoir ses droits.
Aux phases d'aveux s'intercalent les entretiens avec l'inspecteur Ventura. C'est cette rencontre improbable qui m'a le plus séduit. Les dialogues entre les deux personnages sont souvent désopilants.
Certes les récits successifs sont un peu répétitifs par leur format mais ils ont le mérite de montrer tout un panel de situations matrimoniales difficilement acceptables. La révolte, les révoltes de Berthe sont très contemporaines et la vieille femme tour à tour insupportable, touchante, provocatrice, sa gouille, ses réparties incisives sont tout simplement irrésistibles.

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Génial!! Cette tatie Danielle - dexter est une tuerie. Au delà du côté burlesque de la mamie tueuse, ce livre est un bijou, une leçon de féminisme avant l'heure et d'émancipation . Sacrée Berthe, ce personnage me restera en mémoire un moment. Inoubliable !
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Berthe, dite Mamie Luger, dite la Veuve Noire, affiche cent deux printemps au compteur certes, mais elle a toujours toute sa tête et pleins de souvenirs qu'elle va partager, contrainte et forcée, avec l'inspecteur Ventura.
C'est une féministe avant l'heure qui a toujours refusé d'être dominée par les hommes, quels qu'ils soient.
Elle me fait penser à la Maria des Bodins, aussi acrimonieuse, aussi agressive, avec son franc-parler, son mordant et son humour.
Un moment de pure rigolade à ne pas rater.
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Que ça fait du bien ! Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre qui me plaise autant.
Tout d'abord, l'écriture. C'est clairement du Audiard. On sent que l'auteur a grandi avec les tontons flingueurs. Très imagée, très verte, cette écriture va droit au but. Touché coulé !
J'ai d'abord ressenti une bouffée d'amour pour Nana qui m'a beaucoup rappelée ma propre grand-mère qui me manque tellement. Et ensuite, j'ai été submergée par une vague d'empathie pour Berthe.
Bref, ce livre a su créer en moi de véritables tsunamis de sentiments sans jamais tomber dans le pathos. Je ne m'attendais pas du tout à ça. Bravo M. Philippon.

Pioche de novembre 2022 choisie par Mousquetaire11.
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Ah elle est gentille Berthe, mais elle est entière. Elle se donne sans compter, elle a le coeur sur la main, mais il ne faut pas trop lui en conter.

Elle a plus de cent ans Berthe, mais alors elle déménage. Elle va être sur la sellette Berthe, et c'est l'inspecteur Ventura, (pas Lino, mais André) qui va la passer au peigne fin.

Il aura du mal l'inspecteur Ventura, que Berthe appelle Lino ou Colombo, c'est selon. Il devra prendre des précautions avec Berthe. Il ne manquerai plus qu'elle lui claque entre les mains !

Si vous voulez détendre vos zygomatiques, prendre du bon temps, alors écoutez Berthe vous racontez sa vie. Mais attention, ne la titillez pas trop ! Vous risqueriez de passer un très mauvais quart d'heure. Ca décoiffe. Vous rirez aux éclats, mais également essuierez des larmes au récit de cette vie pleine de rebondissements.

Allez, vous reprendrez bien une petite chocolatine avec votre thé ?
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Merci pour ce moment....
Merci Benoît Philippon de m'avoir offert cette lecture jubilatoire. Merci pour les sourires, merci pour les fous rires et merci pour les émotions.
Parce que dans ce Mamie Luger, que de nombreux lecteurs recommandent (j'en fais désormais partie), il y a tout ça.
Préparez vos mouchoirs.
Il va y avoir des larmes à essuyer.
Il y a des descentes de caves plutôt sympathiques à effectuer (en bon bourguignon, je sais de quoi je parle) mais il y en a de périlleuses aussi.
Et dans ce coin du Cantal, c'est plutôt le cas.
Quand, à six heures du mat, les flics frappent à la porte de Berthe Gavignol (C'est son nom de jeune fille, et ne vous avisez pas de l'appeler autrement, vous allez la vexer et là... elle pourrait sortir l'artillerie lourde) barricadée chez elle, elle les accueille à coup de pétoire.
Avouez que la journée promet, surtout quand on sait que la Berthe est âgée de... 102 ans.
Et c'est que le début, nos gaillards ne sont pas au bout de leur surprise.
L'inspecteur Ventura (Je ne dis rien, mais vous comprendrez qu'avec un nom pareil y en a une qui va s'amuser) place la centenaire en garde à vue et commence l'interrogatoire.
Et là badaboum, il va se prendre le ciel sur la tête.
Si ce n'était que la charmante dame a plombé le fessier de son notaire de voisin, l'affaire pourrait être vite classée, mais en cent ans de vie, il s'en passe des choses.
À chacun ses jardins secrets.
Elle, c'est des cadavres qu'elle cache...
C'est parti, on passe du rire aux larmes.
Philippon réussi à nous embarquer dans son histoire en alternant les moments drôles, les moments tendres, les drames, impossible de lâcher ce bouquin.
Berthe va raconter sa vie au policier
La confession qu'il va entendre le fera passer par tous les sentiments.
L'idée de ce personnage atypique, aux antipodes de tous les criminels que l'on peut croiser dans nos lectures de romans noirs, est géniale.
C'est un bouquin qui ravira les amateurs d'humour noir, les lecteurs de polars et même les féru de thriller.
C'est simple, moi, je vous préviens, si vous ne le lisez pas, je sors le Luger de l'armoire et vous allez finir au fond de la cave au pied de l'alambic... non mais !!!




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Pathétique et réaliste dans l'acception du terme donnée par les chansons anciennes de Damia, Frehel ou Berthe Sylva.

Justement, c'est de Berthe dont nous allons suivre le destin alors qu'à 102 ans, elle est cuisinée sur le  lino  d'un commissariat auvergnat par l'inspecteur Ventura pour avoir tiré sur son notable et notaire de voisin avec un Luger allemand, vestige de la guerre 39/45.

Elle ne lui a pas réglé son compte, au tabellion, et il ne portera pas plainte, une vieille histoire les lie.

Flashback : on retrouve Berthe toute  gamine au début de la première guerre mondiale ou son père éparpille joyeusement ses entrailles dans celles rouge-carmin de Verdun.

Pas de quoi siffloter Carmen.

Une jeune mère absente mais une aimante grand-mère absinthe, ou plutôt tord-boyaux de sa fabrication à base de patates, de blé et de betteraves (ça donne envie !).

Dans un style nerveux et réaliste donc, truffé de balles et de belles tournures, le truculent récit va nous tracer le portrait pas vraiment sépia d'une mamie ni gâteau ni gâteuse (dont on imagine, pour les plus anciens, la voix en un mix de Régine (de Panam) et de Jacquie Sardou), avec, en guise d'apéro anisé, un interrogatoire d'anthologie où Audiard n'aurait pas craché sur les amuse-gueules, inspiré qu'il eut tété par l'auvergnate mamie flingueuse qui ne manque ni de répondant ni de passé pas simple.

L'aurait sûrement inspiré également l'histoire de Berthe quand elle raconte comment elle mit la main sur son arme de poing appartenant à un jeune SS à poigne qui avait décidé de la posséder, elle. Mauvaise pioche pour lui, bonne pelle pour elle dont elle se servit à différentes fins que le roman nous narre dare-dare (dard-dard ?).

Du huis clos poussiéreux du commissariat de province on est passé à une scène mouvementée de Mamie fait de la résistance, peu encline qu'elle fut à se laisser labourer sans fondement.

Faut pas pousser mamie dans les…orgies !

Quoiqu'elle ne fut pas toujours mamie et ne connut pas non plus que des orgies (loin de là), un triste mariage (même si son mari finit quand même par descendre à la cave), des amants de passage (pas sages du tout même, pour certains), un enfantement cruellement espéré qui tarde à arriver, des violences conjugales...mais quand même, quand même un amour incandescent!

Par touches intimistes remontées d'un passé douloureux, le sort finalement peu enviable de Berthe se répend entre ces pages qui se tournent avidement, nous racontant la vie d'une femme de caractère (euphémisme), rarement étouffée par les remords, qui, au crépuscule de son parcours chaotique se retrouve dans l'obligation de refaire douloureuse machine arrière en nous contant les effroyables embûches (mais pas de Noël) qu'elle dû traverser, et ce, pour notre plus grand bonheur de lecteur (sadique!)

Outre la truculence que le titre et la couverture rendent évidente (trop réducteurs aussi), le récit sait s'attacher avec une certaine tendresse aux aventures singulières de cette mamie flingueuse qui obtient toute notre empathie tant qu'elle n'est ni notre parente ni notre voisine.

Un excellent moment de lecture divertissante, certes, mais pas que, loin de là, on navigue même en pleine tragédie!!

PS : à ne quand même pas mettre entre toutes les mains, la crudité de certaines scènes pourrait incommoder même les végétariens les plus intégristes, il y a pas mal de pruneaux, de sauce tomate, des aubergines, des oignons et du gazon maudit.
 
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