Mamie Luger

Je viens de passer quelques heures magnifiques en compagnie de Berthe Gavignol, alias Mamie Luger.

J'avais repéré récemment à la Fnac le roman "Petiote" de Benoît Philippon, mais je ne connaissais pas cet auteur. Il y a quelques jours sur la page Instagram d'Audiolib, y figurait la couverture de ce livre audio, et j'ai eu instantanément envie d'écouter ce roman. Je découvre donc un nouvel auteur, et une héroïne pas banale !

A quoi ça tient d'être une héroïne de roman, une vraie ? Au temps qu'a passé l'auteur à donner vie à une personne presque réelle, à ciseler son caractère et c'est bien l'impression que j'ai eu avec cette femme. C'est presque un roman féministe !

L'histoire :

Au début du roman, Berthe a 102 ans, et elle vient de tirer dans les fesses de son voisin qu'elle ne supporte pas, tout ça, on l'apprend assez vite, pour laisser filer un couple de jeunes fugitifs qu'elle a hébergés une nuit, et qu'elle trouve adorables !

L'action n'est déjà pas banale en soi, avoir 102 ans, tenir debout, et savoir encore manier de la gâchette... ça n'a pas été sans me rappeler au début, l'héroïne Mathilde, du Serpent majuscule de Pierre Lemaître, mais ensuite j'ai oublié la comparaison. Berthe est une autre femme. Même si tous les deux ont été de très belles jeunes femmes faisant tourner la tête aux hommes, sachant manier les armes pour des raisons différentes et ayant de sacrés caractères !

Donc cette grand-mère se retrouve au poste, et carrément en garde à vue, à devoir répondre de ses actes, à savoir avoir menacé également les policiers à leur arrivée sur le site, et commence alors une longue journée pendant laquelle elle répond aux questions de l'inspecteur André Ventura.

Pas méchant cet inspecteur, qui en est déjà à son 3ème mariage, et qui n'est heureux ni en ménage ni en famille. Mais il ne veut pas non plus se laisser marcher sur les pieds par cette dame au caractère affirmé, et conduit l'interrogatoire qui se révèle souvent "désarmant", avec patience, élégance et compréhension. Et aussi avec une bonne dose d'étonnement !
Il tente de ne pas oublier l'âge de la vieille dame, qui commence à fatiguer.

Berthe, au fur et à mesure de l'interrogatoire va nous dérouler toute sa vie.

Née en 1914, elle perd son père à l'âge de 2 ans à cause de la guerre. Elle est essentiellement élevée par Nana sa grand-mère, qui en fera une petite fille amusante, libre et irrespectueuse ! Puis une femme avec du bon sens, fière, courageuse et touchante.

Pourquoi Mamie Luger ? Parce qu'en 1942, déjà veuve, elle a affaire à un nazi, entré chez elle pour la violer, mais elle sait s'en "occuper", le tue, l'enterre dans sa cave... et garde son Luger !

Ce ne sera pas le dernier homme qui cherchera à abuser d'elle ou à la battre, même au sein du mariage.

On suivra donc l'histoire de cette femme au fur et à mesure de ce que l'équipe de policiers scientifiques va découvrir dans sa cave ...

Une femme et son auteur :

Berthe a une sensualité autant affirmée que son vocabulaire fleuri, du courage et de la compassion à revendre, de l'amour et du bonheur pour qui voudra bien l'aimer, elle. Une héroïne adorée !

J'ai eu l'impression de lire une biographie, celle d'une résistante, d'une amoureuse, d'une sacrée bonne femme, et nul doute qu'il a existé et qu'il existe plein de femmes comme cela, de par le monde.

Des dialogues à la Audiard, une écriture limpide, une héroïne intemporelle, la découverte d'une nouvelle plume pour moi.

J'ai apprécié le personnage de Ventura, que Berthe prend un malin plaisir à Nommer Lino, ou Columbo tout au long de l'interrogatoire. Et celui de Luther, le grand amour de cette sauvageonne, comme il l'appelle.

Merci à Benoît Philippon et à Audiolib, à travers la voix merveilleuse de Fabienne Loriaux, qui a donné corps à Berthe Gavignol, tout au long... de sa longue vie !

Un roman noir mais avec beaucoup d'humour. Berthe a 102 ans, elle vient d'être arrêtée par l'inspecteur Ventura, comme Lino mais ça n'a rien à voir. Nous allons suivre une partie de sa vie lors de ses aveux pendant une garde vue. Plusieurs thèmes seront abordés : du féminisme mais bien saupoudré, les horreurs de la guerre, le nazisme, le racisme, les incohérences parfois des lois française sensées protéger ...

Mamie Luger est attendrissante, elle a de la répartie et son franc parlé la rend drôle et émouvante, elle m'a souvent fait rire vraiment rire. Une vie de sérial killeuse de presque 102 ans ça en fait des cadavres et une belle histoire finalement où l'on ne sait plus où placer le curseur sur ce qui est bien sur répréhensible par la loi et ce qui est juste et donc pardonnable. Je n'aurai vraiment pas aimé être à la place de l'inspecteur Ventura car j'aurai été tentée de la laisser libre malgré la loi

C'est le premier livre que je lis de cet auteur, il est fort possible que je me laisse tenter par un second, celui-ci est un coup de coeur, j'ai vraiment eu beaucoup de tendresse pour Mamie Luger et elle a réussi à m'émouvoir.

J'adore le style, l'histoire, je me suis rapidement prise dans l'intrigue, on est d'affection pour le personnage, j'ai hâte de connaître la fin. C'est un personnage qui a des défauts comme des qualités, j'ai envie d'intervenir pour lui dire non, ne le fait pas. Je conseille.

Découverte 2024

Je ne connaissais pas I auteur. J aime
par dessus tout ce mélange d intrigues
et d humour. Écriture fluide jamais de
longueur ... donc un vrai plaisir lu d un
trait. Agréable moment passé avec le personnage principal malgré quelques durs sujets abordés.
Coup de foudre j espère trouvé d autres roman à suspense dans ce genre

Un vrai plaisir de passer du temps entre cet inspecteur de police et Mamie Luger. Les dialogues entre ces deux personnages apportent de la légèreté à ce roman.
Des hommes violeurs, racistes, opportunistes... des hommes qui ont rencontré une jeune femme féministe, libre.
Un roman à lire.

43. Mamie Luger - Berthe se fait arrêter par la police après avoir tiré sur son voisin avec une arme prohibée. Pendant l'interrogatoire, le policier Ventura en apprendra de toutes les couleurs sur cette femme de 102 ans surnommée la veuve noire. Mais il va aussi s'attacher à cette petite vieille au langage coloré et aux valeurs féministes avant l'époque. -

J'ai adoré cette histoire. Ça fait longtemps que je n'ai pas dit ça d'un livre. Il fait maintenant partie de mes coups de coeurs. J'ai aimé la plume de l'auteur. Chantante et humoristique sans être exagérée. Je me suis beaucoup attachée à cette petite mamie qui a vécu tout un siècle de drames avec une force de caractère bien à elle. Une belle découverte.

La page couverture n'est pas terrible. La Berthe dans ma tête est beaucoup plus mignonne et attachante pour une mamie.

A 102 ans, l'Auvergnate Berthe est mise en garde-à-vue pour avoir plombé le cul de son connard de voisin afin de protéger la fuite d'un couple d'amoureux qui l'ont émue. S'ensuit un long interrogatoire avec un commissaire sosie de Lino Ventura (jusqu'à son patronyme) à qui la suspecte, forte en gueule, racontera sa vie et, de fait, les crimes qu'elle a commis, la majeure partie pour de bonnes raisons. L'auteur nous embarque, via des dialogues souvent drôles et percutants, dans la vie pas banale de cette femme à la langue bien pendue et au caractère affirmé qui, du fait des événements, l'ont transformée en "serial killeuse". On sourit souvent, on rit également, la larme à l'oeil pointe parfois... jusqu'au final. Un roman atypique qui met de de bonne humeur, attriste aussi, et interroge sur la place de la femme dans notre société. J'ai beaucoup aimé Berthe, ainsi que Ventura, Mouss, Luther, Yasmina... qui m'ont fait rire et attendri. J'espère que d'autres le seront aussi.

Pathétique et réaliste dans l'acception du terme donnée par les chansons anciennes de Damia, Frehel ou Berthe Sylva.

Justement, c'est de Berthe dont nous allons suivre le destin alors qu'à 102 ans, elle est cuisinée sur le  lino  d'un commissariat auvergnat par l'inspecteur Ventura pour avoir tiré sur son notable et notaire de voisin avec un Luger allemand, vestige de la guerre 39/45.

Elle ne lui a pas réglé son compte, au tabellion, et il ne portera pas plainte, une vieille histoire les lie.

Flashback : on retrouve Berthe toute  gamine au début de la première guerre mondiale ou son père éparpille joyeusement ses entrailles dans celles rouge-carmin de Verdun.

Pas de quoi siffloter Carmen.

Une jeune mère absente mais une aimante grand-mère absinthe, ou plutôt tord-boyaux de sa fabrication à base de patates, de blé et de betteraves (ça donne envie !).

Dans un style nerveux et réaliste donc, truffé de balles et de belles tournures, le truculent récit va nous tracer le portrait pas vraiment sépia d'une mamie ni gâteau ni gâteuse (dont on imagine, pour les plus anciens, la voix en un mix de Régine (de Panam) et de Jacquie Sardou), avec, en guise d'apéro anisé, un interrogatoire d'anthologie où Audiard n'aurait pas craché sur les amuse-gueules, inspiré qu'il eut tété par l'auvergnate mamie flingueuse qui ne manque ni de répondant ni de passé pas simple.

L'aurait sûrement inspiré également l'histoire de Berthe quand elle raconte comment elle mit la main sur son arme de poing appartenant à un jeune SS à poigne qui avait décidé de la posséder, elle. Mauvaise pioche pour lui, bonne pelle pour elle dont elle se servit à différentes fins que le roman nous narre dare-dare (dard-dard ?).

Du huis clos poussiéreux du commissariat de province on est passé à une scène mouvementée de Mamie fait de la résistance, peu encline qu'elle fut à se laisser labourer sans fondement.

Faut pas pousser mamie dans les…orgies !

Quoiqu'elle ne fut pas toujours mamie et ne connut pas non plus que des orgies (loin de là), un triste mariage (même si son mari finit quand même par descendre à la cave), des amants de passage (pas sages du tout même, pour certains), un enfantement cruellement espéré qui tarde à arriver, des violences conjugales...mais quand même, quand même un amour incandescent!

Par touches intimistes remontées d'un passé douloureux, le sort finalement peu enviable de Berthe se répend entre ces pages qui se tournent avidement, nous racontant la vie d'une femme de caractère (euphémisme), rarement étouffée par les remords, qui, au crépuscule de son parcours chaotique se retrouve dans l'obligation de refaire douloureuse machine arrière en nous contant les effroyables embûches (mais pas de Noël) qu'elle dû traverser, et ce, pour notre plus grand bonheur de lecteur (sadique!)

Outre la truculence que le titre et la couverture rendent évidente (trop réducteurs aussi), le récit sait s'attacher avec une certaine tendresse aux aventures singulières de cette mamie flingueuse qui obtient toute notre empathie tant qu'elle n'est ni notre parente ni notre voisine.

Un excellent moment de lecture divertissante, certes, mais pas que, loin de là, on navigue même en pleine tragédie!!

PS : à ne quand même pas mettre entre toutes les mains, la crudité de certaines scènes pourrait incommoder même les végétariens les plus intégristes, il y a pas mal de pruneaux, de sauce tomate, des aubergines, des oignons et du gazon maudit.
 

Désappointée, voilà mon émotion lorsque j'ai commencé ce roman et fait la découverte de Berthe, 102 ans en pleine fusillade avec la police. Pourtant au fil des pages, j'ai été complètement embarquée par l'histoire de cette centenaire, serial killeuse du Cantal.

Dans ce roman policier, féministe et carrément sordide, l'auteur nous livre avec beaucoup de tendresse l'histoire de cette Mamie pas commode. C'est drôle, parfois sombre mais surtout très touchant. Je n'ai pas vu défiler les pages, jonglant pourtant avec une multitude d'émotions.

Cette lecture aurait vraiment pu être un coup de coeur, malheureusement j'ai trouvé dommage la manière dont était sexualisée Berthe ainsi que son histoire. Bien que ce sujet soit important pour l'évolution de l'histoire, j'ai trouvé que ça frôlait parfois le « ton much ».

En résumé, « Mamie Luger » a été une excellente lecture malgré quelques points bloquants. J'ai adoré le ton et l'histoire et je vous le recommande.

Si vous voulez passer un très beau moment, lisez ce livre.
Toute la vie de cette Mamie est racontée par elle même. C'est surprenant touchant et je me suis bien amusée.
Très divertissant, abordant les thèmes du féminisme malgré ce ressenti de légèreté. Il y a des passages touchants... cela me fait penser aux tontons flingers!
Je recommande.