Les cailloux du petit poucet

En août 2020, ma soeur et mes deux frères ont chacun reçu une lettre d'un homme en France déclarant que sa mère et mon père se sont rencontrés pendant la Seconde Guerre mondiale et qu'ils ont eu un enfant né en 1946. Il a laissé ses coordonnées pour qu'on lui réponde. Intriguée, j'ai dit à ma soeur et à mes frères que je le contacterais. Il a rapidement répondu. Il était évident qu'il était plein d'émotion (avec ses points d'exclamation). Il m'a confié son désir ardent de découvrir sa véritable filiation. En cherchant dans les dossiers sociaux qui avaient été scellés jusqu'à récemment, il a trouvé les noms de Georgette, et Stephen Zaro (un G.I. stationné à Freising). Georgette est morte de la tuberculose en 1947, et il est alors devenu orphelin. Il a écrit un livre sur sa vie, et a été encouragé à écrire une suite sur sa recherche.
Désireux de l'aider à découvrir la vérité, nous avons tous deux acheté des kits ADN. En attendant les résultats, nous avons continué à communiquer quotidiennement et sommes tombés dans le rôle de grand frère et de petite soeur.
Comme il n'a jamais eu de petite soeur, j'ai endossé ce rôle avec vigueur, lui envoyant des messages sur FB Messenger à 20 heures (mon heure 😏) en lui disant "Mon frère, es-tu réveillé ?", ce à quoi il a répondu "Non". Je lui ai posté du beurre de cacahuètes Jif et lui ai suggéré de le manger mélangé à des pâtes. J'ai reçu un texto de ma soeur qui demandait : "As-tu dit à Bill de mélanger le beurre de cacahuètes avec des pâtes ?"
Il m'a fait plaisir et a essayé. 👏🏽😂
Il me le rendait bien, avec constance, avec des messages comme : " Tes cheveux ressemblent à de la choucroute mais ton sourire est correct. "
Grâce à Bill, mes yeux se sont ouverts en découvrant la vie que mon père a menée pendant la Seconde Guerre mondiale, car j'ai trouvé un album photo de cartes postales de mon père à ses parents avec des dates au dos. Je n'avais jamais regardé le dos de ces cartes postales avant Bill. Il m'a mis en contact avec un historien en Belgique, qui a pu retrouver les traces de mon père pendant la bataille des Ardennes (merci, Jelle Thys). Enfin, il m'a présenté sa voisine, Stéphanie Auger, que je place sur un piédestal comme étant l'une des personnes les plus aimables que je connaisse. Nous partageons de la musique ensemble et elle est la raison pour laquelle je veux visiter la France (pas à cause de Bill, s'il te plaît Pfft ... je blague mon frère, je blague 😏😘).
Deux ans plus tard et nous avons partagé nos vies l'un avec l'autre à travers des photos et des médias, en utilisant FB Messenger. Nous avons effectivement reçu les résultats de notre test ADN, qui se trouvent dans la suite qu'il a écrite et qui est sortie récemment en France le 9 septembre.
La vérité est que, avec ou sans le test ADN, Bill était destiné à faire partie de notre famille, depuis l'année 1946. Nous l'appelons tous "frère", et je crois sincèrement, grâce à la communication avec d'autres personnes de leurs souvenirs, et de nos propres souvenirs, qu'il était destiné à nous trouver.
A mon cher frère Bill, je t'aime, et je suis fier de toi. .

J'ai lu la suite de la Chance de William Picourt, Les cailloux du petit Poucet ! Toujours un régal de suivre cette enquête sur les racines d'un homme passionné et passionnant.
Merci à William de nous avoir ouvert les portes de sa vie à travers ses deux livres ! J'attendais cette suite avec impatience et je n'ai pas été déçue !
Dans ce deuxième récit, on découvre les recherches de William concernant son père biologique, qui était GI pendant la guerre. À partir d'un nom sur son acte de naissance auquel il a eu enfin accès, l'aventure continue et une enquête passionnante commence, avançant au fil des coups de chance de l'auteur. On accède également à une partie de l'histoire de la résistance pendant la seconde guerre mondiale. le père adoptif de William était d'une grande aide pour les parachutistes et était à la tête de tout un réseau. On découvre des héros du quotidien, les risques qu'ils prenaient, leur vie.
Les recherches de William sont pointues, documentées, jamais ennuyeuses. Il est important de parler de cette période et ne jamais oublier les actes d'héroïsme qui nous ont sauvés. Les souvenirs de certains, les témoignages d'autres, les livres d'histoire, des groupes de recherche, tout est prétexte à enquêter pour avancer vers le graal de William, comprendre qui était son vrai père, tout en découvrant certains pans de notre histoire.
L'auteur finit par contacter la famille américaine du GI et trouve une famille. Les liens du coeur sont plus forts que ceux du sang, en voilà une belle preuve !
La plume de l'auteur est toujours aussi plaisante. Fluide, agréable, une pointe d'humour et de sensibilité ce qui nous permet d'entrer dans la vie de William avec pudeur et émotion.
J'ai été ravie de partager cette nouvelle tranche de sa vie et je suis ravie du résultat de ses recherches. Que la chance soit toujours avec toi, William !

Quand remonter le temps fait rencontrer une famille…
Je remercie William PICOURT qui a souhaité continuer notre partenariat débuté avec « La chance », et qui livre ici une suite me permettant de plonger dans un passé très documenté.
J'ai retrouvé un homme qui n'a pu accéder à son dossier DDASS qu'à 72 ans. Mais comme il le dit si bien lui-même, ensuite il a suivi, sans lâcher son os, toutes les pistes pour mettre un nom sur son père biologique, alors même que son adoption par une famille uni lui a donné toutes les chances. Pour cela, son frère adoptif Jean-Claude lui sera d'un secours et d'une affection sans faille.
J'ai remonté le temps pour plonger dans l'horreur de la seconde guerre mondiale et grâce à des documents authentiques et très détaillés, en savoir toujours plus sur les manoeuvres des uns et des autres. En parallèle, les photos de famille envoyées d'Amérique, après un test ADN indispensable, donnent à l'histoire un environnement émouvant et réparateur.
Si le corps de ce roman est obligatoirement compact au vu de tous les documents qui l'émaillent, les échanges entre William et sa famille de coeur ainsi que les réflexions personnelles l'aèrent pour en rendre la lecture moins ardue. de plus, des anecdotes comme celle du matelas récupéré sur le trottoir ou plus sérieuse comme le sauvetage de la cathédrale de Chartres par le Colonel Griffith, sont de vraies respirations.
Ce livre n'est pas à proposer aux lecteurs qui cherchent à se distraire, en revanche pour ceux qui aiment découvrir les secrets de l'Histoire, il y a matière à passer des heures pour faire ou confirmer ses propres recherches. C'est souvent émouvant, toujours précis, comme une traque dans laquelle chaque détail compte. Et les cartes postales collectionnées par Steve Zaro ont bien aidé le Petit Poucet.
J'avais senti l'auteur passionné dans le premier roman, les faits sont passionnants dans celui-ci.

Lien : https://www.facebook.com/Lya..