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EAN : 9782954516301
224 pages
Signes et balises (26/08/2013)
3.44/5   9 notes
Résumé :
"Et voilà qu’aujourd’hui, une rumeur se répand dans la classe, court à travers le lycée pendant la récréation de dix heures. C’est le 11 Novembre, le lycée est ouvert et nous avons cours ?! Or chaque année, le 11 Novembre est férié, on rend hommage aux anciens combattants de la Grande Guerre, ceux qui sont morts pour la France, ceux qui ont vaincu l’Allemagne ! Et cette année, le gouvernement de Pétain a décidé de l’ignorer, d’en faire un jour ordinaire !”.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ivan Denys est un adolescent parisien scolarisé au lycée Janson-de-Sailly quand éclate la Seconde Guerre Mondiale et que Paris est occupé. En profond désaccord avec la politique intérieure du Maréchal Pétain, avec quelques camarades, ils forment un groupe qui va mener des actions pour exprimer leur mécontentement, quitte à mettre en danger leur vie. La première action sera de braver l'interdiction suite à la décision de ne plus faire du 11 Novembre un jour férié ; avec ses amis, Ivan va manifester à Etoile. Puis, au fil des mois, le jeune homme diffusera des tracts, fera passer des armes parfois, ira chercher des cartes d'approvisionnement ou participera au marché noir. Il rejoindra même le mouvement communiste qui est le plus actif parmi la Résistance sur le sol français.

Je remercie tout d'abord Babelio à travers cette dernière Masse Critique et la maison d'éditions Signes et Balises pour m'avoir envoyé en avant-première ce témoignage écrit par un ancien Résistant. Je suis passionnée par cette période sombre de l'Histoire et j'avais hâte de découvrir ce témoignage, original en son genre car il relate l'expérience d'un tout jeune homme en 1940.
Néanmoins, ce récit ne m'a pas totalement convaincue : malgré ses quelques petites 200 pages, je l'ai trouvé long à lire, il y a parfois beaucoup de noms au détriment de l'action et c'est un peu ennuyeux à lire. Peut-être est-ce dû au décalage dans le temps entre les faits et l'écriture.
Les chapitres sont longs, je pense que scinder le récit avec plus de chapitres aurait sans doute permis de relancer l'intérêt du lecteur.
Dommage, je ne garderai pas un souvenir impérissable de ce témoignage écrit pourtant par un narrateur courageux dans sa jeunesse quant à son engagement pendant la guerre.
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Pour Ivan DENYS, la lutte politique commence concrètement le 11 novembre 1940, alors qu'il a 14 ans et que les cours du lycée à Paris sont maintenus malgré la date célébrant l'armistice de 1918 et une manifestation dans un Paris pourtant occupé, et à laquelle des élèves se joignent malgré les interdictions.

Ivan DENYS décide ensuite de rejoindre la Résistance tout en suivant ses cours à l'école. Son rôle est surtout de distribuer des tracts, brochures, journaux clandestins ou textes interdits. En passant, pour le plaisir, il signe quelques graffitis anti-nazis à la craie sur les murs de Paris. Il ressent une certaine admiration pour De GAULLE qui depuis l'Angleterre appelle la France à résister contre l'occupant nazi. Mais DENYS s'engage pourtant aux côtés des communistes.

S'il a quitté Paris pour rallier la zone libre dès le début de l'occupation, il y revient bien vite après l'armistice de 1940 pour constater les changements opérés, un Paris devenu allemand avec ses soldats postés un peu partout et la croix gammée flottant sans partage dans une pénurie générale engendrant les rationnements, les restrictions.

DENYS revient méthodiquement sur son enfance catholique, son père qu'il n'a pas connu, ses racines en Suisse, l'avènement du Front Populaire, les années 30 et leur avant-goût du nazisme notamment par une montée inexorable de l'antisémitisme.

Pendant la guerre, les cours scolaires sont neutres, peu d'allusions à l'occupation par exemple. La volonté d'implication de DENYS gonfle alors que les alertes, les réquisitions allemandes, les vols, les pillages se multiplient. DENYS oscille entre campagne et Paris et note que toute la ruralité est affectée par la guerre. Tout semble se précipiter administrativement dès 1940 : « Il y a d'abord bien sûr les événements intérieurs à la France, la répression par les allemands et par Vichy de tout ce qui pouvait compromettre la politique de collaboration et l'attitude du gouvernement de Pétain, que les ministres aient été successivement Pierre Laval, Pierre-Étienne Flandin ou l'amiral Darlan : la persécution des juifs – avec la publication du « statut des juifs » le 3 octobre -, des francs-maçons et des communistes, la dissolution des syndicats, puis l'obligation pour les hauts fonctionnaires et les magistrats de prêter serment de fidélité au maréchal Pétain ». Puis il y a la terrible rafle du Vel d'hiv de 1942, publiquement dissimulée en France et même pas évoquée sur les ondes de la BBC par la voix de la Résistance que la famille de DENYS suit avec intérêt.

DENYS, désormais membre du Parti Communiste Français à 17 ans, fait preuve d'un courage exemplaire. Vers la fin de la guerre, sa position se durcit, il entreprend ses premiers sabotages et récupérations d'armes pour la Résistance. Il opère la plupart du temps avec son vélo, un vélo qui lui sauve peut-être la vie juste avant la libération de Paris en 1944, cette bicyclette d'ailleurs évoquée sur la couverture de ce passionnant ouvrage, celui d'un récit de vie pendant une guerre effroyable, le parcours d'un jeune type un peu tête brûlée qui durant toute l'occupation, et malgré son statut de lycéen, va s'activer pour la Résistance.

Témoignage rare, car venant d'un jeune adolescent, d'autant que l'auteur l'a fait mariner longtemps avant de l'écrire, en 2013, à plus de 85 ans, il est à lire car il est le destin d'un jeune homme singulier qui, loin de s'épancher sur sa propre personne, souffre pour les autres, ses camarades, son peuple. Et 70 ans plus tard se souvient de certaines scènes dans les moindres détails. Il y a quelques mois, Ivan DENYS nous quittait, en 2021, à près de 95 ans. Il laisse cette trace indélébile à lire et à relire. le récit est paru en 2013 aux éditions Signes et Balises, et s'il est une confession essentielle car originale sur la seconde guerre mondiale en France, c'est aussi le premier livre sorti par cette maison d'édition. Près de dix ans plus tard, l'aventure continue, et elle est splendide.

https://deslivresrances.blogspot.com/

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C'est le témoignage bouleversant d'un adolescent que l'on suit au collège, puis au lycée, dans ses absences forcées de Paris, dans ses sentiments face à ce que vit la France, face à sa famille, ses amis, ceux qui ne reviendront pas... On suit ses pas dans la guerre, sa guerre, sa résistance, en plein 16ème arrondissement de Paris ; en tant qu'habitante de cet arrondissement, et connaissant tous les lieux fréquentés par le narrateur, je ne pouvais qu'imaginer le quartier à l'époque du récit. La souffrance et le questionnement permanent sont en fond d'écran de son récit ; Ivan Denys a l'âge de mon grand-père aujourd'hui disparu, et ce témoignage si détaillé, qui ne nous épargne rien du sort des jeunes résistants, m'a rappelé aussi ce que mon grand-père nous racontait de sa guerre, le rationnement, les amis disparus, les rafles... A découvrir absolument !
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de la masse critique de Babelio. le livre lui-même est tout d'abord très beau, et son format original (un peu plus petit qu'un livre de poche) est très agréable.
Quant au témoignage d'Ivan Denys, il est très intéressant : l'auteur, lycéen à Paris pendant l'Occupation, a été un résistant actif, distribuant tracts et journaux, organisant des réunions et des prises de parole dans d'autres lycées... Il ne se prend pas pour un héros, mais se contente de raconter tout ce à quoi il a participé et de rendre hommage à tous ces autres résistants anonymes, en nous plongeant dans l'ambiance de la France vichyste et de la guerre. Ceux qui connaissent Paris s'amuseront à reconnaître tous les lieux, rues et stations de métro qu'il cite. le tout se lit facilement, dans une écriture fluide et élégante.
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Tout d'abord, je tenais à remercier les éditions Signes et Balises ainsi que Babelio et son opération Masse Critique pour l'envoi de Lycéen résistant d'Ivan Denys.
J'ai achevé la lecture de ce livre il y a quelques jours et je reste encore aujourd'hui incapable de mettre en ordre mes idées. En effet, je ne suis pas une habituée des autobiographies et je suis encore moins habituée aux textes aussi riches en informations historiques. Si bien que, si j'ai trouvé ce livre extrêmement bien fait et intéressant je pense qu'il n'est pas adapté à quelqu'un de "novice", qui ne connaîtrait pas suffisamment bien la période auquel le livre se réfère. Très vite, le lecteur peut en effet être noyé par les détails et perdu dans la chronologie. C'est assez déstabilisant et, parfois, ça nous donne envie de tout lâcher et de refermer le livre.
Néanmoins, pour les curieux, amateurs du genre et/ou de la période, ce livre est à lire, sans nul doute ! C'est un excellent témoignage sur la vie en France, pendant l'Occupation.
Ce texte est une autobiographie : Ivan Denys parle d'une "histoire" qu'il a vécu, qui a forgé sa personnalité et fondé sa vie, sa psychologie, ses idées. L'histoire du livre, c'est son histoire, son enfance. Dans chacun des mots, on sent la véracité des propos, on sent l'implication et l'attachement de l'auteur. Comme dit plus haut, ce n'est pas un simple récit : c'est un témoignage.
Toutefois, et j'ai trouvé cela très appréciable, Ivan Denys relate les faits avec une certaine neutralité journalistique. Bien sûr on sent sa pensée et ses avis derrière ses mots, mais il n'ajoute aucune note émotionnelle superflue. Il raconte, explique, transmet. Cela change des textes traditionnels sur la Seconde Guerre Mondiale où il y a les "méchants" Allemands et les "gentils" Français/Alliés/Résistants.
Lien : https://palduneparisienne.wo..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Une petite anecdote, ici. Un jour, il y avait un soldat allemand dans le métro ; je me rendis compte que, derrière lui, tous les voyageurs riaient. Je me demandais pourquoi, lorsque le soldat descendit à sa station : il avait dans le dos un papier épinglé, sur lequel était écrit "cochon à vendre".
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"Je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat."
Ma grand-mère frappe le sol de sa canne, me serre la main très fort et crie - elle, dont la voix était si douce !
- Il nous a trahis ! C'est une honte !
Les gens nous entourent, ivres de fureur :
- Vous insultez le vainqueur de Verdun, allez-vous-en !
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